Bonjour !

Ça y est j'ai été lâché solo mardi après-midi ! Je dois avouer que je ne m'y attendais vraiment pas.
Je tenais à vous faire partager ce grand instant d'émotion que je n'oublierai jamais.

Mardi 21 février 2012. J'arrive à l'aéroclub à 15h30, il fait beau, le ciel est dégagé et il n'y a presque pas de vent. C'est une  belle journée pour voler.

Mon instructeur est déjà revenu du vol précédent et me demande de le prévenir à la radio une fois que j'aurai fait la prévol et que le moteur est démarré.

Aujourd'hui on prendra le Cessna 152 sur lequel j'avais fait mon baptême de l'air il y a maintenant un peu plus d'un an.

J'arrive à l'avion, je fais un tour, je vérifie le train, les volets, les gouvernes, l'empennage, l'huile, l'essence, etc... et m'installe. Comment qu'on fait pour démarrer déjà ? Ah oui... batterie, mixture, injections... on tiens bien les freins, personne devant, je tourne la clef et il démarre du premier coup.
Mon instructeur s'installe à bord, je fais la radio (auto information) et je commence à rouler vers la 07. Au point d'arrêt on fait les essais moteur et la checklist avant décollage. Je met pleins gaz et on est parti pour 40 minutes de vol.
On commence par une série de tours de piste.

Le premier est parfait à part que... on va dire que j'ai juste oublié d'arrondir... Heureusement que mon instructeur était là pour le faire à ma place sinon bonjour les dégâts !

Après avoir redécollé j'ai eu le droit à un exercice de panne moteur. Je vise un champs qui a l'air pas mal (le terrain est entouré quasiment que de champs donc y'a l'embarras du choix...) et remise de gaz. Je remonte à 1000 ft et me présente de nouveau en finale. Cette fois ci je le tiens longtemps au dessus de la piste jusqu'à ce que l'alarme de décrochage retentisse. Les roues touchent doucement le sol.

Au troisième tour de piste on simulera une panne d'anémomètre. Je me fis donc au compte-tours jusqu'à l'atterrissage comme me l'avais enseigner mon FI. On enchaine ensuite deux basse hauteurs qui se passent assez bien. Puis on entame un dernier tour de piste, qui sera LE révélateur... En vent arrière mon instructeur s'annonce pour un complet à la radio. Jusque là rien d'extraordinaire, sauf que quelques secondes plus tard je commence à avoir de sérieux doute.

- « On va atterrir et faire une petite pause. » l'air de rien.

Une pause ? Ça veut dire quoi UNE PAUSE ??
Je le vois qui me regarde avec un grand sourire. Je ne suis sûre de rien mais je crois qu'un grand moment se prépare.

J'atterris en m'appliquant pour l'arrondi et m'annonce à la radio pour remonter la piste (il n'y a qu'un seul taxiway et pas de chance il est en travaux...).

- « Bon ça va t'as la pêche sinon ? »

C'est déjà la troisième fois qu'il me pose la question aujourd'hui... j'ai pas l'air d'être mourant pourtant.

On sort de la piste et...

- « Bon maintenant tu vas m'en faire un tout seul ! »

Cette fois c'est la bonne, je ne peux plus reculer.

Il me fait tout un tas de recommandation et annonce à la radio que je repart en tour de piste solo avant de descendre de l'avion. Quand il a fermé la porte ça ma fait bizarre de voir un espace vide à côté de moi. Bon, c'est vrai qu'on a plus de place tout seul mais là je me sentais vraiment seul...

Tout à l'heure avant de monter dans l'avion j'avais presque froid, mais maintenant j'avais l'impression de fondre tellement il faisait chaud. Malgré la fenêtre ouverte j'avais des gouttes de sueur qui commençaient à dégouliner sur mon front. Si j'aurais pu prendre une douche avant d'être lâché ça aurait été cool.

Je m’aligne donc, toujours en 07, et après avoir vérifier rapidement les instruments je met pleins gaz. Je me concentre et oublie le stress.
Rotation à 50 kt puis montée vers 70 kt. Avant même que je soit en vent traversier je me met déjà en palier. Il monte comme un avion de chasse le truc !

En vent arrière je m'annonce à la radio même si je suis tout seul à voler. En fin de vent arrière je me rend compte que j'ai oublié de tirer la réchauffe. Vaut mieux tard que jamais comme dirai l'autre... ça serait con d'avoir une panne moteur en solo...

En base je commence à descendre et j’entends un mec à la radio qui s'annonce au roulage pour la 07. Eh ! Il aurait pas pu attendre que je finisse mon lâché celui là ?! De peur qu'il ne m’ait pas vu je saute sur la radio un millième de seconde après lui pour m'annoncer en base.
Je suis encore un peu trop haut, je pousse un peu sur le manche et je réduit. Je sort complètement les volets et je passe en finale.

Entre temps le mec au roulage à eu le temps d'arriver au point d'arrêt. Il s'arrête, il s'arrête pas ? Ah si il s'arrête. Ouf...

J'aperçois mon instructeur en bord de piste avec le bras tendu. Hmm... visiblement il doit me filmer (si si, je suis une star!!).
Je réduis tout, je tire... j’attends... j’attends toujours... je tire... j’attends... ah c'est bon enfin il s'est posé ! Je freine et je commence à remonter la piste. Je vois mon instructeur qui me fait signe et qui m'indique où je dois me garer. Je coupe le moteur et mon instructeur arrive vers moi avec un grand sourire pour me féliciter.

Ça réveil bien quand même...

Au total ça fera donc 40 minutes en double et... seulement 10 en solo ! Le temps d'un tour de piste quoi ^^

Mélange de stress et de joie résume bien la chose...

Voilà, merci d'avoir pris le temps de me lire !