Mardi 24 Mars 14h00  -  Un petit extra ...  Part 2

Le casse croûte est vite descendu et j'ai remis un peu de carburant dans l'avion. Je n'en reviens toujours pas de la chance que j'ai avec la météo de ces deux jours dans un endroit où il pleut autant et où le vent souffle aussi souvent !  Comme si j'avais dû endurer tant de mauvais temps et de brouillard sur la route pour mériter cette journée.

Alors que je redécolle de l'Aeroclub d'Ushuaia, le vent est quasi nul, les quelques nuages sont autour de 8000 ft, il fait 16° dehors et on a un chouette anticyclone avec 1024 hpa.



Je rentre dans les Murray Narrows, une partie resserrée qui me mène vers le Ponsonby Sound.



De là je débouche dans la baie de Nassau, et après avoir longé sur ma droite la péninsule de Hardy, les premières îles du Parc National du Cap Horn apparaissent devant moi :  Grevy Island, puis Baily Island et les îles Wollaston.



Puis je laisse à ma droite la pointe Maxwell sur Hermite Island



Et je découvre enfin l'île Horn, couronnée de nuages qui m'obligent à redescendre à 1500 ft pour passer en dessous.



Après avoir eu une jolie surprise en contournant l'île ( voir dans le sujet sur les navires et routes AI de KL791 ) me voilà face aux falaises du cap mythique, avec ce qu'on nomme chez moi "un temps de curé".



Il est temps de revenir vers Ushuaia avant que les nuages me fassent souci, comme on le voit ici en contournant Deceit Island.



Finalement ils ne sont que sur les sommets des îles et la bonne visibilité sur le chemin du retour me permet d'admirer un glacier au passage au fond du Ponsonby Sound.



Et voilà, je rentre au terrain non sans une pensée pour mon grand père qui est passé là en vrai sur les bateaux qui allaient charger du nitrate dans la baie de Valparaiso ( que je ne manquerai pas d'aller survoler plus tard ) et dont les histoires m'ont mis du vent sous les semelles dans ma jeunesse.  Malgré que j'ai eu la chance de beaucoup voyager pour le boulot, c'est une partie du monde où je ne suis pas encore allé traîner. Mais ce voyage virtuel m'incite encore plus à réaliser ce vieux rêve qui me tient depuis longtemps...

Bon, cépatoussa, en attendant le DC3 doit arriver demain pour me remonter à Buenos Aires !

Il me revient un souvenir de ma culture celte :

" Graves dans la pierre l'oiseau du voyage. La liberté ne se trouve pas dans un enclos, elle est la fille des horizons les plus lointains " (  Glenmor )

Dernière modification par Corsaire31 (28-03-2015 02:05:13)

DANIELSOUFFLET a écrit:

OK tu remontes ..........et l'avion ???

C'est arrangé avec le propriétaire qui nous l'a loué et qui reviendra le chercher. 

C'est une scène freeware du site fsx argentina  qui s'appelle "Tierra del Fuego X" et qui comprend la scène complète Ushuaia avec les deux terrains SAWH et SAWO et le port, ainsi que tous les autres terrains du secteur ( Puerto Williams SCGZ , Lago Fagnano SA15, Rio Grande SAWE,  Cullen Z00S, Los Cerros Z00T, Rio Bella Vista Z00U ).

Dernière modification par Corsaire31 (28-03-2015 02:03:51)

Mercredi 25 Mars 12h30  -  La cavalerie arrive !

Après un vol IFR tranquille à 9000 ft avec toujours du beau temps malgré quelques nuages, le DC3 d'assistance est arrivé à l'aéroport international d'Ushuaia.











On va pouvoir remonter à Buenos Aires pour réceptionner et préparer le dernier appareil de l'aventure Aéropostale.  Si la météo le permet, le départ est prévu pour Lundi 31.

" Signé Furax" par exemple ?  Je suis un grand fan de Pierre Dac !   Nicolas Leroadec, l'Adjudant Tifrisse et le Colonel de Guerlas, que de souvenirs ...

Et la réponse est oui, je me fais plaisir car j'ai attendu longtemps de pouvoir le faire.

Dernière modification par Corsaire31 (01-04-2015 00:35:07)

Et bien voila un avion de contrebandier,  PFfff quel mentalité ce Corsaire  maintenant il fait dans la flibuste ...

C'est la Dornier fois que je te le dis ..

Patou

Mardi 31 Mars  10h45  -  Junin - Villa Reynolds

On continue la traversée de l'Argentine d'Est en Ouest.  Au programme aujourd'hui, une heure et demie de vol de Junin à Villa Reynolds (SAOR), l'aéroport qui dessert la ville de Villa Mercedes dans la province de San Luis, dont une partie est également base militaire. Au milieu un point de passage à Laboulaye (SAOL), terrain de secours en cas de problèmes.



La météo est superbe, ciel bien dégagé, température agréable et un petit vent de 10 noeuds au sol qui montera à 22 noeuds à mon altitude de croisière de 4500ft. Le temps de tout mettre en route et de chauffer le gros moteur en étoile, il est près de 11h00 au moment du décollage.



Je ne tarde pas à passer près des lacs qui m'ont servi hier à localiser Junin.



Puis c'est de nouveau le survol de la plaine sans beaucoup de points de repère.



Au passage de mon point intermédiaire de Laboulaye après 50 minutes de vol, je me rend compte que j'ai un peu dérivé vers le Nord d'une dizaine de milles, ce que me confirme la tour par radio. Je modifie ma route d'une dizaine de degrés pour me recaler, jusqu'à ce que je trouve mes vieilles copines : la route et la voie ferrée.



Puis comme on se rapproche de l'arrivée, la visibilité diminue et je dois descendre un peu pour continuer à suivre la route nationale.



Peu à peu les terres agricoles laissent la place à un décor plus rocailleux et désertique. Le sol remonte aussi imperceptiblement puisque mon aéroport de destination est à plus de 1500 ft.



La fin du vol est sans histoire, je suis autorisé à me poser direct sur la piste 24 avec un peu de vent de travers. Puis le contrôle au sol m'envoie vers le parking pour l'aviation légère.



Nous voilà arrivés, demain si tout va bien je serai à Mendoza au pied des Andes.

Dernière modification par Corsaire31 (02-04-2015 12:06:16)

Bonjour, retour de 4 jours d'escapade en Provence. Corsaire 31 tu nous régale !!
Mecnav654 tu dois savoir que Neptune a fait fortune lors de la prohibition....donc nostalgie, nostalgie !!!! on l'aime comme ça !!

Jeudi 02 Avril  10h45  -  Villa Reynolds - Mendoza

Mon petit problème mécanique réglé et la météo étant sympa, il est temps de mettre le cap sur les Andes et l'aéroport El Plumerillo de Mendoza.  Un vol prévu d'une heure et quart environ avec passage au dessus de San Luis dont l'aéroport fera terrain de secours.



Il est presque onze heures quand je quitte Villa Reynolds avec un temps superbe, température agréable et quasiment pas de vent. La visibilité est aussi au rendez-vous.



Je monte à 4500 ft et je retrouve le même paysage que Mardi, un peu sauvage et sans point de repère particulier.



Malheureusement au bout d'un petit quart d'heure de vol, la visibilité a tendance à diminuer avec la brume de chaleur qui se forme.



Au bout d'une vingtaine de minutes de vol je me rapproche de San Luis et je découvre le relief avoisinant, çà change des plaines à perte de vue ...



De l'autre côté des collines se trouve mon point de route intermédiaire, la capitale de la province San Luis et son aéroport. Cap au 283° vers Mendoza !



Et c'est parti pour cinquante minutes au cap, en survolant un paysage en grande partie désertique.



En fin de parcours, un appel radio à la tour de Mendoza pour me faire confirmer la direction de l'aéroport et les instructions, et j'intègre le circuit en vent arrière pour un atterrissage sur la piste 36.



Et nous voilà au pied des Andes qu'on devine à travers la brume de chaleur plus qu'on ne les voit vraiment.



La traversée vers Santiago est prévue en début de semaine si le temps le permet. Entretemps si c'est possible, j'aimerais bien aller faire un survol du lac " Laguna del Diamante ", au pied du volcan Maipo, où Henri Guillaumet a dû poser en catastrophe son Potez 25 le 13 Juin 1930 et marcher seul cinq jours pour retrouver les hommes, et Saint Exupéry venu à sa recherche.

Dernière modification par Corsaire31 (05-04-2015 15:40:02)

Lundi 06 Avril -  10h15   Laguna del Diamante

Les dieux de la météo sont encore avec moi et je décide d'en profiter !  Le plan pour aujourd'hui est de partir de Mendoza SAME, cap au sud le long de la Cordillière des Andes pour une demi heure, jusqu'à trouver la vallée et la route qui monte au lac et la suivre cap à l'Ouest. Le retour se fera par le même chemin en sens inverse.



Je décolle vers 10h30 avec une bonne visibilité, peu de vent, mais quelques nuages autour de 4000 ft.



Finalement je monte jusqu'à 12.500 ft pour passer au dessus de tous les nuages.



J'ai encore la chance avec moi, puisqu'au fur et à mesure que je descend vers le Sud, les nuages disparaissent complètement pour me laisser une vue dégagée sur la montagne.



Avec cette excellente visibilité, je n'ai aucun mal à trouver la vallée qui file à l'Ouest vers le volcan Maipo que je vois au loin.



Je continue à monter jusqu'à 14.500 ft, au dessus des premières neiges d'automne, jusqu'à enfin apercevoir au loin le Laguna del Diamante.



Après un dernier col, je débouche sur le lac au pied du volcan Maipo. C'est sûr que dans le contexte de l'époque (pas de route, pas de touristes), je ne serais pas fier de devoir me poser en vrac dans ce coin là !



Après en avoir fait le tour, je repars par où je suis venu, en pensant à Henri Guillaumet qui a dû se le faire seul à pied en passant plusieurs cols, revenant même en arrière pour chercher un gant qu'il avait perdu. A Saint Exupéry venu à sa recherche il dira " Ce que j'ai fait, aucune bête ne l'aurait fait. "



Le retour se fait sans problème et je reviens me poser à Mendoza.



Prochaine étape Santiago en espérant que le beau temps se maintienne !



Mendoza est  la capitale de la province du même nom. Elle est située au pied des Andes, à 987 km à l'ouest de Buenos Aires.

Mendoza est fondée le 2 mars 1561 par Pedro del Castillo qui la nomma Ciudad de Mendoza del Nuevo Valle de La Rioja, d'après le gouverneur de la capitainerie générale du Chili García Hurtado de Mendoza y Manríquez. Avant la fondation de la ville, la région était peuplée par 3 tribus, les Huarpes, les Puelches et les Incas. Il est estimé qu'environ 80 espagnols vivaient dans la région avant 1600. La ville se développa ensuite sous l'impulsion du travail des esclaves et des indigènes, ainsi que de la présence jésuite dans la région.

En 1788, l'utilisation des rivières environnantes comme source d'irrigation, a permis d'augmenter la production agricole et donc le commerce avec Buenos Aires. Ceci contribua très certainement à la renaissance de l'intendance de Cuyo en 1813. C'est ici que José de San Martín met sur pied l'armée qui lui permettra de conquérir l'indépendance du Chili, entre 1817 et 1818. En 1861 un terrible tremblement de terre détruit la ville et tue plus de 10 000 personnes. La cité sera rebâtie sur un site différent à quelque distance du lieu originel.

Les deux plus importantes activités de la région sont la production d'huile d'olive et de vin. C'est la région qui produit le plus de vin en Amérique Latine.

Dernière modification par Corsaire31 (08-04-2015 20:14:50)

On attend le passage ..! finiras tu congelé  .

Jeudi 9 Avril  12h30  -  Le passage des Andes

La météo n'est pas parfaite, mais çà me paraît jouable de ce côté ci de la Cordillière.  De l'autre côté c'est grand beau temps sur Santiago, et la décision est prise de tenter le coup.
Le plan est de suivre au Nord Ouest de Mendoza la Ruta Nacional 7 qui arrive depuis Buenos Aires et qui traverse les Andes, avant de redescendre côté chilien sous le nom de Route n° 60.



Il traîne encore quelques nuages qui s'accrochent aux pentes autour des 5000 ft, et tout en haut on a des cumulus au dessus des 16.500 ft. Le vent est faible à 4 noeuds, la température au sol est de 23° C, mais çà va descendre au fur et à mesure que moi je monterai...



Je continue à monter à 600 ft/mn, on passe les 10.000 ft. On commence à distinguer la neige sur les sommets.



J'atteint les 12.000 ft au moment où je trouve l'entrée de la vallée d'où la RN 7 part à l'assaut des Andes, et je vire à gauche vers le Sud Ouest.



Alors que je continue à grimper en suivant la vallée, réchauffe carbu enclenchée, je vois sur ma droite, entouré d'une couronne de nuages, le sommet des Andes. L'Aconcagua domine l'Amérique du Sud à plus de 6900m.





Je passe les 16.000 ft au moment où j'arrive au col qui marque la frontière entre l'Argentine et le Chili. (*)



Le plus dur est fait, il n'y a plus qu'à se laisser descendre de l'autre côté vers la plaine de Santiago qu'on peut voir au loin, en laissant la montagne derrière moi.





Après avoir trouvé les deux lacs au dessus de Santiago qui me servent de repère, je vire au Sud. La tour de l'aéroport Arturo Merino Benitez SCEL (**) m'a confirmé une approche directe sur la piste 17L (***).



Et hop ! nous voilà sur le parking de l'immense aéroport de la capitale chilienne. Encore une grosse partie de l'aventure qui se termine !



Il me restera maintenant, afin d'en finir pour de bon, à remonter le long de la côte Pacifique via Antofagasta et Iquique pour terminer en haute altitude dans la capitale bolivienne, La Paz.


(*)  En réalité le passage se fait par un tunnel de 3.8 km à 3200m d'altitude le Tunel de Cristo Redentor.



(**) J'ai eu peur un moment d'être tombé dans une faille spatio-temporelle ! Alors que le contrôleur de la tour s'identifiait bien en anglais comme Santiago, la traduction française affichée dans la fenêtre ATC indiquait Saint Jacques de Compostelle !

(***) Si l'aéroport d'origine FSX n'a qu'une piste 17 - 35, le freeware actualisé que j'utilise installe la deuxième piste  17 R - 35 L. Les bâtiments de l'aéroport sont au milieu entre les deux pistes.

Dernière modification par Corsaire31 (11-04-2015 19:32:25)