Bonjour à tous,

Jamais je n'aurais cru un jour pouvoir être seul aux commandes d'un avion. C'était pour moi, comme ont dit, un rêve inatteignable.

Inatteignable jusqu'à ce qu'au début de l'été, je me suis lancé dans l'aventure dans le cockpit de «bébé» FOJL, le petit Cessna 152 de l'école.

Après une quinzaine d'heures de vol suivis de plusieurs journées plutôt venteuses, le moment est enfin arrivé en voici mon récit.


Mercredi 26 août 2015

Je le sentais. Je le sentais qu'aujourd'hui serait peut-être le grand jour. J'arrive sur le terrain de l'aéroport de Mascouche en fin de journée: une journée plutôt venteuse. Il y avait un bon vent de travers sur la piste 29 et mon instructeur m'annonce qu'on va rester dans le circuit pour pratiquer les atterrissages par vents de travers.

On pousse l'avion, démarrage, roulage, point fixe. On s'annonce qu'on s'aligne sur la piste 29 et qu'on décolle. Ailerons dans le vent, rotation à 60 nœuds, montée à 70 nœuds, ce vol s'annonçait comme tous les autres. Jusqu'à ce qu'en fin de vent arrière, panne moteur simulée...

Aie aie aie, je met un peu de temps à réagir, plané à 60 nœuds, virage vers la piste. Je suis trop haut! Je met des volets et je fais un petit virage pour perdre de l'altitude. Mais oups, j'avais oublié qu'on avait un assez bon vent de face et je me retrouve en finale pour le gazon 50 pieds avant le seuil. Remise de gaz! Ce n'était vraiment pas la meilleure approche d'urgence que j'ai fais. Mais bon... Je vais me reprendre plus tard.

On se retrouve donc en montée initiale à 800 pieds et.... Panne moteur simulée

Aucune hésitation, en bas de 1000 pieds, je vise l'autoroute devant. Plané à 60 nœuds, 10° de volets et je regarde pour les lampadaires et fils électriques. Tout semble bon pour un atterrissage forcé. Simulation terminée, remise des gaz et on se retrouve en fin de vent arrière piste 29 pour, oui, vous l'aurez devinez, une autre panne moteur simulée...
«Tiens, je te donne une autre chance» mon instructeur me dit.

Dans ma tête, je me dis: «Bon, il faut que je lui prouve que je peux mettre cet avion sur la piste en panne moteur pour qu'il aille confiance à m'envoyer en solo.» The pressure is on Je me retrouve en finale, un peu haut certes, mais avec 3000 pieds de piste et 30° de volets, le touché était tout simplement parfait.

On refait un autre circuit, mais cette fois-ci, pas de panne et je ramène l'avion sur la piste sans problèmes. On s'annonce qu'on libère la piste et je demande à mon instructeur qu'est-ce qu'on fait maintenant. Il me répond: «Roule jusqu'au point d'arrêt de la 29, on va refaire un autre circuit.» Pendant le roulage, je le sentais un peu plus nerveux que d'habitude, j'allais être son premier élève lâché en solo dans sa carrière d'instructeur.

Nous sommes au point d'arrêt de la 29. Il se détache et débranche son casque d'écoute, ouvre la porte et sort de l'avion. Il me dit: «Tu es prêt? C'est maintenant que ça se passe! Il y a deux caméras qui te filme, oublie pas tes check-lists et on se revoit tantôt!»

C'était le moment et voici la vidéo de ce premier solo! J'ai rencontré un peu de turbulence en finale que je soupçonne être la turbulence de sillage de l'avion en finale 2 minutes avant moi.



Patoutte

Dernière modification par Patoutte (01-09-2015 02:35:02)