Vol 1 - Vladivostok (UHWW) -> Khabarovsk (UHHH)

Il est donc temps d'entamer notre long périple à travers la Sainte Russie; espérons seulement que Iouri ne nous a pas arnaqué sur la marchandise, car sinon personne ne viendra nous chercher en pleine Sibérie...

Bon a priori y a pas trop de toiles d'araignée dans les moteurs, l'avion roule!



Sur le point de s'aligner, pas besoin de toute la piste, avec 8 passagers (3 pilotes et 5 mécanos) et pour un vol aussi court...



Je crois bien que le moment de vérité est arrivé! Metz, nous voilà!



Adieu, le Pacifique!



Tout se passe bien semble-t-il, comme quoi un 737 MAX dernière génération avec satcom et gps ultra moderne, ce n'est qu'un DC-9-30 un tout petit peu amélioré non? (mais je pense que Nicolas Hulot ne sera pas d'accord )



Heureusement qu'il y a ce petit cheat parfois quand on est en Sibérie quand même... car c'est pas comme si les VOR DME couraient les coins de cieux... (promis je l'utilise le moins possible!) C'est d'ailleurs l'occasion de remercier certains pour l'invention du NDB



Retour à la civilisation ; on arrive sur Khabarovsk!



En voilà un fleuve qu'on aime!



Piste 25L en vue



Nous y voici!



Y a certains signes qui ne trompent pas: on est bien en Russie...



Eh bien finalement, 58 ans d'âge, mais c'est comme un bon vin ce coucou. Le temps d'aller boire un verre (d'eau, ça rigole pas avec la sécurité chez Stell'Air) et on est repartis!



Bilan de la première branche: 1h33 de vol, 7000kg de fuel consommés, et un avion impec'. Désormais, les choses sérieuses vont commencer avec la deuxième étape du périple: direction Irkoutsk, façon Michel Strogoff; 3h45 de fuselage tremblant et de moteurs vrombissants en perspective!

Magnifique screens.

Merci pour vos messages :)

Pour la peine:

Vol 2 - Khabarovsk (UHHH) -> Irkoutsk (UIII)

Après quelque 2 heures de repos, l'équipage se remet en route, pour un vol d'une toute autre catégorie: destination Irkoutsk, la capitale du Lac Baïkal, et de Michel Strogoff; 1300nm en perspective, c'est à peu près l'autonomie max de notre tas de ferraille.



Cette fois-ci, on pinaille pas sur quelques mètres de piste, les réservoirs de carburant sont remplis à 94%!



Gear up...



And locked.



Y a pas à dire, il est beau quand même cet avion.



Le temps se gâte en approchant d'Irkoutsk semble-t-il... (ce qui n'est pas étonnant)



En dessous des nuages, on devine à peine le lac Baïkal..



Et après?? L'équipage n'a plus eu le temps de faire de photos!!
Pourquoi? Voyez vous-même



C'est donc peu dire que l'approche a été chaotique.
En fait, l'aéroport d'Irkoutsk est situé à proximité du Réservoir d'Angara, et subit fréquemment d'intenses brouillards (dixit Wikipédia). De manière générale, la météo y est souvent exécrable. En l'occurence, j'avais un METAR plutôt correct, avec quelque 7 noeuds de vent de face, une visibilité de 5000, pas de précipitations... et un overcast à 400 ft avec CB bien évidemment.
Avec un avion non-équipé RNAV, on ne parle plus de sport, mais de véritable approche suicide. Le problème? c'est qu'avec 1300 nm plus un vent constant dans la gueule de 70 noeuds durant tout le vol, ma première approche se déroule avec ... 12% de mes réservoirs de carburant!!
Bref, ce fut intense, et FSFK est plutôt d'accord avec moi:



Pour résumer, une première approche totalement à l'aveugle, avec un GS qui semblait fonctionner à moitié; à quelque 4nm de la piste, je prends tout d'un coup peur: le GPWS retentit, et surtout, surtout, suivi du son spécifique au DC-9, qui à l'aide du radio altimètre, devient de plus en plus aigu à mesure que l'on se rapproche du sol, pour aider à un bon arrondi (cela se produit entre 50 ft et 10ft ....); dès que j'ai commencé à entendre ça, réaction simple: on coupe tout, remise des gaz immédiate.
A cet instant, je me rends bien compte que l'approche risque d'être compliquée, d'autant qu'avec un GS qui me semblait mal fonctionner, et une topographie juste avant le terrain qui n'aide pas (quelques petites collines..) et qui surtout ne peut que m'angoisser encore plus, je dois prendre une décision; mais à vrai dire, je n'ai en fait pas le choix: il ne me reste que 10% de carburant, impossible de rallier Ulan-Ude, à quelque 120nm de là, d'autant que la météo y est certes meilleure, mais cela ne garantit pas pour autant une approche très facile; et je n'aurai alors pas le droit à l'erreur.
Du coup, je fais un tour aussi rapide que possible pour économiser le carburant, 2ème approche, cette fois-ci le GS marche! Mais au fur et à mesure que le DME m'indique que je me rapproche, je commence à angoisser: mais où est ce d'aéroport??

Je laisse alors poursuivre l'approche malgré les alarmes en tout genre, de toute façon je n'ai pas 10 000 choix, et puis, si la météo est correcte, je devrais quand même voir le terrain à quelque 200ft sol.
C'est ainsi que, alors que le DME est arrivé à 0nm, je m'apprête à remettre les gaz pour une ultime tentative, quand soudain: tout s'éclaircit!! bon je suis à quelque 150 m à gauche de la piste et vraiment trop haut (4 loupiotes blanches), mais qu'importe, ça peut se tenter; palonnier à fond à droite, on coupe tout: on se pose à mi-piste, assez durement mais ce n'est pas non plus un drame... Et ce n'est pas l'important...
Voilà l'approche telle que relevée par FSFK:



On dégage tout en bout de piste...



Et, en levant les yeux vers le ciel, l'on voit bien que c'est plutôt un bel exploit que l'on vient d'accomplir: le temps était vraiment exécrable.





Au fait, promis, les écritures rouges ne seront plus là dès le prochain report: je les ai désactivées!

Et nous voilà, peut-être un peu miraculeusement, au bercail du soir:



L'équipage va d'abord se reposer, ça c'est sûr, mais va sûrement également y penser à deux fois à l'avenir quand il s'agira de planifier des vols de 1300nm pour cet appareil!!
(En fait, 1300nm, c'est déjà limite pour le DC-9, surtout avec du vent de face. Mais de plus, j'étais parti avec 93% de carburant "seulement", et, surtout, une consommation qui correspond à celle des tables nécessite une gestion optimale de la machine. Quelques % N1 de plus pendant la croisière par exemple, et c'est l'assurance de perdre quelques centaines de kg de fuel.)

Rude baptême du feu pour l'équipage donc, mais les vols de demain devraient être plus tranquilles: destination Novosibirsk, via Krasnoyarsk!

dommage les screens sont très noirs, mais j'aime ce récit

Decius Antiochus a écrit:

Je me suis rendu compte que je n'avais pas fini de vous rapporter ce petit road-trip aérien (j'ai toutes les photos sur mon DD)

Vu que j'ai un peu plus le temps en ce moment, si y en a qui sont intéressés par la suite, je peux peut-être le terminer? ;D

Moi , je suis intéressé par cette aventure avec le DC-9 !!!