Bonjour chers amis,

Une nouvelle traduction d'un post récent (du 12 septembre) sur le blog professionnel de la KLM.
J'espère que cette petite histoire vous intéressera ... C'est celle de la Cityhopper.
Bonne lecture!
Philippe


La petite sœur de la KLM fête ses 50 printemps!
Posté par Frido Ogier le 12 Septembre 2016

Un vol de la KLM Cityhopper est toujours particulier, déjà on n’embarque pas par une passerelle mais par un escalier. On découvre l’avion depuis le sol du tarmac avec les bruits et les odeurs typiques d’un aéroport, ce qu’on ne perçoit presque jamais quand on embarque par une passerelle. Cette compagnie, qui s’appela d’abord la NLM lors de sa création en 1966 devint la KLM Cityhopper en 1991. Cette petite sœur de la KLM a beaucoup grandi ces cinquante dernières années, elle transporte aujourd’hui plus de 7 millions de passagers par an.


La KLM avait déjà essayé de lancer une compagnie domestique avant la Seconde Guerre Mondiale. Puis elle avait retenté l’expérience juste après. Dans les deux cas ; l’essai s’était soldé par un échec commercial, ces compagnies domestiques n’étaient pas rentables. Et, cependant, les responsables commerciaux avaient tenté une manœuvre de marketing en coupant tous les tarifs par deux. Beaucoup plsu de passagers avaient acheté un billet, mais la rentabilité n’avait pas été atteinte malgré cela. Et la KLM laissa tomber le développement d’un réseau domestique.


Un coup d’audace

Dans les années 1960, l’idée d’une compagnie domestique refit son petit bonhomme de chemin dans l’esprit des dirigeants de la KLM. L’industrialisation galopante de certaines régions de la Hollande s’était accompagnée d’une importante augmentation de la population. Du coup, la demande grandissait fortement pour des liaisons rapides avec Schiphol et entre l’ouest et l’est des Pays-Bas. La KLM décida de bouger et créa en 1966 la NLM (Nederlandse Luchtvaart Maatschappij). Au début, seules deux lignes furent ouvertes au trafic : la ligne du nord qui reliait Schiphol à Groningen via Enschede, et la ligne du sud qui reliait Schiphol à Maastricht via Rotterdam et Eindhoven. La flotte initiale de la NLM consistait en deux Fokker F27 Friendships, qui étaient alors loués à l’Armée de l’Air Royale Hollandaise et qui furent rapidement reconvertis pour le transport de passagers. A sa création, la NLM n’employait que 22 personnes, 21 hommes et 1 seule femme, la secrétaire du Directeur.


Le premier vol en 1966 depuis la base de la NLM à l’aéroport de Groningen-Eelde

Le vol inaugural de la NLM eut lieu de Groningen vers Amsterdam le 29 août 1966. Le rapport annuel 1966-1967 de la NLM concluait à des « résultats satisfaisants », mais les coefficients de remplissage des deux F27 restaient assez bas : 46% pour la ligne du nord et seulement 35% pour la ligne du sud.

Les passagers de ces lignes étaient majoritairement des hommes d’affaires, mais la NLM se décida de cibler une autre catégorie de voyageurs potentiels : les jeunes. La KLM voulait en effet utiliser la NLM pour faire découvrir le plaisir et la commodité des déplacements aériens en intensifiant l’effort marketing de la NLM en direction des jeunes. l’idée était de leur permettre de faire leur premier vol avec la NLM. Cela fonctionna à merveille. dans les années qui suivirent, beaucoup de jeunes hollandais choisissaient la NLM  quand ils se déplaçaient aux Pays-Bas ... et leurs grands-parents suivirent très vite aussi ! Outre ses vols réguliers, les avions de la NLM faisaient régulièrement des vols d’excursions au-dessus de la Hollande.


L'uniforme des hôtesses de la NLM en 1973


Des hauts et des bas

Grâce à ces efforts de diversification, les résultats financiers de la NLM augmentèrent régulièrement les premières années. La flotte passa à quatre Fokker F27, et des destinations en-dehors de la Hollande furent ouvertes, Hambourg et Brême. En 1976, à l’occasion de son dixième anniversaire, la NLM changea de nom pour devenir la « NLM Cityhopper », afin que la marque de la compagnie soit aisément reconnaissable à l’étranger.


La flotte de la NLM en 1968.

Le 6 Octobre 1981 fur un jour sombre pour la compagnie, l’un de ses Fokker F28 Fellowships, qui assurait le vol 431 de Eindhoven à Hambourg, s’écrasa près de Moerdijk lors d’un orage particulièrement violent. Tous les passagers et le personnel à bord de l’avion périrent lors du crash, ainsi qu’un des pompiers qui eut une attaque cardiaque en découvrant les lieux. En fait, les vents cisaillants de cet orage étaient tellement violents que la structure du F28 ne résista pas et l’une de ses ailes fut arrachée au fuselage, causant l’accident.


Adolescence de la NLM

Dans les années 70 et 80, la NLM Cityhopper étendit son réseau à de nombreuses destinations européennes depuis des aéroports régionaux de Hollande. Une autre activité de la compagnie consistait à prendre des passagers dans aéroports régionaux d’Europe et les acheminer à Schiphol pour qu’ils y empruntent l’un des vols internationaux de la KLM. La NLM Cityhopper devenait la nourrisse de la KLM.

En 1988, la KLM absorba la compagnie aérienne régionale hollandaise indépendante Netherlines. Les deux compagnies domestiques, la NLM et Netherlines, fusionnèrent en une seule compagnie en 1991 pour devenir la KLM Cityhopper.

C’est aussi à cette époque que le KLM acquit en 1987 14,9% des parts de la compagnie aérienne britannique Air UK, qui était alors la troisième compagnie aérienne du Royaume-Uni derrière British Airways et British Caledonian. Le but de cette entrée au capital d’Air UK était de faciliter encore plus les connections de villes régionales du Royaume-Uni avec Schiphol et les vols internationaux de la KLM. Le but secondaire était de commencer à prendre la majeure part du marché des vols régionaux en Europe.


Une publicité de 1991 pour la nouvelle compagnie KLM Cityhopper

1 million de passagers

Dans l’année fiscale 1991-1992, la première de la nouvelle société KLM Cityhopper, le nombre de passagers transportés dépassa le million pour la  première fois dans un réseau qui désormais comprenait 36 destinations en Europe. C’est à ce moment que les Fokker F27 vieillissants furent remplacés progressivement par des Fokker F50, une version remaniée et modernisée du même avion. Les Fokker F27 de la KLM Cityhopper furent tous retirés du service en 1992.

La capacité de transports de passagers fut brutalement augmentée dans les années qui suivirent avec en particulier le remplacement de quatre Fokker F28 Fellowships par pas moins de dix Fokker F70 d’un coup. A cette époque, la flotte de la KLM Cityhopper était toute Fokker, avec des F50, des Fokker 70 et 100. C’était le plus grand utilisateur d’avions Fokker.


Le premier Fokker 70 en 1996.

Pendant ce temps, la KLM augmentait sa participation au capital d’Air UK et elle en devint le principal actionnaire. La KLM décida alors de fusionner les activités d’Air UK au Royaume-Uni et en Italie avec celles de la KLM Cityhopper. Et, en 1998, les activités commerciales et marketing de la KLM Cityhopper furent transférées à la KLM, le reste (les avions, le personnel technique) restait une filiale indépendante (plus ou moins) de la KLM. Des équipages mixtes (britanniques et hollandais) travaillaient alors ensemble sur les lignes régionales européennes.




Renouvellement de la flotte

La fusion entre Air UK et KLM Cityhopper se traduisit par une forte augmentation des passagers transportés. En 2006, suite à de nombreux achats, la flotte de la KLM Cityhopper comprenait pas moins de 55 avions : 20 Fokker 100, 21 Fokker 70, et 14 Fokker F50. La compagnie desservait 45 destinations européennes et transportait 5 millions de passagers par an. C’est alors que la direction combinée de la KLM Cityhopper et de la KLM décida d’un renouvellement complet de toute la flotte pour des appareils plus modernes, car, alors, même les derniers acquis, les Fokker 100, commençaient à être surpassés par des nouveaux venus sur le marché des avions de ligne régionaux. Cet ambitieux programme de renouvellement de la flotte est sur le point d’arriver à son terme en 2016 !

La société brésilienne Embraer fut choisie, la KLM Cityhopper privilégiant l’E190, un biréacteur de 100 sièges. La consommation en kérosène de ce petit avion à la silhouette élancée est bien inférieure à celle même d’un Fokker 50, mais il peut transporter 100 passagers tout comme un Fokker 100.

Aujourd’hui la flotte de la KLM Cityhopper comprend 30 E190, 3 E175 – une version plus petite de l’Embraer E190- et encore une quinzaine de Fokker 70. Tous les Fokker 100 ont été retirés de la flotte. Mais que les nostalgiques se rassurent, on peut encore en admirer deux : l’un au musée Aviodrome de Lelystad et l’autre sur la terrasse panorama de l’aéroport de Schiphol. Les deux ont été donnés par la KLM Cityhopper.


Les deux derniers Fokker 50 de la KLM Cityhopper en vol en 2010.

Le premier Embraer E190 arriva à la KLM Cityhopper en Novembre 2008. Le succès commercial d’exploitation de cet avion fut une si heureuse surprise que dès les premiers trois livrés, la KLM en passa commande de sept autres. Pour des raisons d’adaptation à son réseau, la KLM commanda également quelques Embraer E175, une version plus petite du E190 pour les lignes les moins denses de sn réseau. Aujourd’hui, ce sont 30 Embrear E190 et 3 E175 qui équipent la flotte de la KLM Cityhopper, plus 15 Fokker 70 plus anciens. L’année prochaine verra la mise au rebut de tous les Fokker 70 restants. Et, donc, 2017 verra la fin des années Fokker à la KLM Cityhopper.


Un Embraer E190 de la KLM Cityhopper en 2014.


Une compagnie aérienne à part entière

Dans ses premières années, le personnel de la NLM était souvent assisté par des collègues de la KLM. Petit à petit, le personnel tout NLM devint habituel dans les bureaux et aux comptoirs de la compagnie. Ce n’est qu’en 1976 que les hôtesses et stewards à bord des avions de la NLM était des employés de la NLM et plus du personnel de la KLM. Souvent, dans ces années-là, la personne qui vous enregistrait au sol était souvent l’hôtesse qui vous servait votre café à bord de l’avion.

Tout au long de ces 50 années, la NLM s’est progressivement transformée en un petit essai de la KLM avec deux avions empruntés à l’Armée et 22 employés, pour devenir une véritable compagnie aérienne à part entière avec sa propre flotte de 48 avions desservant un réseau européen de 58 destinations. Aujourd’hui, la KLM Cityhopper opère à elle seule plus de la moitié de tous les vols intra-européens. Chaque année, elle transporte 7,3 millions de passagers. En clair, à 50 ans, la petite sœur de la KLM est devenue une dame respectable.