Parce que, souvent, on a l'impression qu'il n'y a que des iPhone volants sous les cieux virtuels et contrôlés,
Parce que, souvent, on hésite à se lancer sous ces mêmes cieux contrôlés et virtuels,
Parce que, souvent, on se demande des tas de trucs, mais qu'on ose pas poser la question ultime pour éviter de passer pour le couillon de service (oubliant au passage que les autres se posent eux-aussi la question...)...

voici sans aucune prétention un petit compte rendu d'un vol assuré sous VATSIM
Tout n'est pas parfait, loin de là, et je n'entends pas donner de leçon à qui que ce soit.
Ce post n'est pas non plus un tuto en bon uniforme (hahahahahaha)... Plutôt une incitation à passer à l'acte... Une sorte de tape dans le dos, virile mais correcte, histoire de vous aider, vous, là, la bleusaille du réseau, à faire le premier pas en avant, alors que vous êtes juste au bord de la falaise...
Et accessoirement, le but recherché est aussi de partager autre chose que les aventures d'un autobus ailé... Non, je suis pas en proie aux idées fixes... Mais avouez quand même que... Hein...


La mission :
Le pitch est assez simple : assurer le convoyage d'un P-40 Warhawk de sa base de Melun Villaroche jusqu'à Istres, où l'appareil doit participer à un meeting aérien...
En réalité, c'est bien ce qui aurait dû se faire en juin 2016, mais il semble que la météo exécrable s'en soit mêlée...

Le vrai :
Peu performant en altitude, le P-40 a trainé une réputation injustifiée de chasseur "dépassé", alors qu'il aura rempli sa mission plus qu'honorablement pendant la majeure partie de la seconde guerre mondiale, dans un contexte particulièrement difficile.
Pas cher (en 44, 44 892$ alors que le très décevant P-39 coûtait 6000$ de plus), facile à entretenir et surtout très robuste, le P-40 a en réalité été particulièrement pénalisé par sa motorisation.
On parle de la vraie machine ici.

Le pas vrai
En virtuel, l'appareil utilisé est le P-40 d'A2A. Si vous ne le connaissez pas, vous ratez quelque chose !
Outre une modélisation très fidèle, l'éditeur intègre un système qui gère (entre autres choses) l'usure et les dégâts de l'appareil.
Soyons francs : un peu comme dirait Pascal dans les Tontons flingueurs à propos du p'tit dernier d'chez Beretta, "l'P-40, c'est pas l'zinc de tout l'monde !!!".
Citons entre autre qu'il n'a pas de moyens de radionav', que les dommages sont modélisés et qu'il n'a évidemment pas d'PA ! Si vous débutez dans la simu et dans le vol réseau en même temps, ce n'est clairement pas la monture idéale !


Place au vol !
Prise en compte de la machine à Melun Villaroche, après un reconditionnement complet.
Le vol a été minutieusement préparé : log de nav' édité, docs prêtes, cartes triées et à portée de main, papier, stylo... On a adressé un petit clin d’œil complice à la box, le chien a juré qu'il ne viendrait pas vous chercher pour jouer à la baballe, Madame et les mômes sont consignés au salon devant l'aspirateur à synapses... Y'a p'us qu'à !!!
Dans les faits, on lance son simu préféré en mode VOL LIBRE (FSX/ P3D... Pour XPlane, ch'ais pô, mais c'est aussi possible) + un petit programme appelé "CLIENT" (en l’occurrence vPilot... mais y'en a d'autres) qui va assurer la jonction entre votre confortable foyer et les serveurs dédiés de VATSIM. Le paramétrage est enfantin, pas la peine de s'inquiéter... Au pire, il y a des tutos d'une clarté saisissante...
Dans vPilot, on rentre les infos utiles (plan de vol, en particulier), et après s'être assuré qu'on ne va pas se connecter en plein milieu de CDG , on rejoint le réseau ! Magiiieeee !!!



Sur la fréquence dédiée, les clearances tombent les unes après les autres : misage en route, roulage, alignage et décollage (sans encombres) !
Avec ce coucou-là en particulier, c'est toujours valorisant : la mise en vitesse demande du doigté pour ne pas se sortir (et éviter les dommages qui sont modélisés, évidemment).
Dès qu'on a la Vr, il faut jongler rapidement entre la commande pour le moins "exotique" du train, la pompe électrique d'assistance et les volets de refroidissement... tout en gardant l'axe de montée, les paramètres moteur dans le vert et en notant/ collationnant/ informant le contrôleur.
Ça fait beaucoup ?!
Meeuuuh non ! Pas d'angoisse !! En réalité, dans vPilot, il y a une petite case REMARKS disponible. Il suffit d'y mettre l'info qui va bien ("JE SUIS DÉBUTANT ET SI VOUS ME CRIEZ DESSUS, JE RISQUE DE M’ÉVANOUIR" ou "JE SUIS DÉBUTANT ET SI VOUS ME CRIEZ DESSUS, JE NE VOUS PRÉSENTERAI JAMAIS MA COUSINE PRÉNOMMÉE TATIANNA, UN EX-MANNEQUIN QUI SOUFFRE TERRIBLEMENT DE SOLITUDE ET QUI RÊVERAIT QU'ON LUI PARLE DE SID ET DE STAR").
Pas convaincu(*) ? Et si je vous dis qu'hors fréquence, il vous est possible de discuter sur le TeamSpeak de VatFrance en direct live avec les ATC ? Hein ?! Ça va mieux ? Bon... Très bien... Poursuivons... Donc, vous avez une cousine, alors ? Mais c'est super, çà !!!   



On oublie pas de noter les fréquences transmises par le contrôleur, d'accuser réception et de se fendre d'un petit mot gentil... On règle la fréquence de la radio de bord directement dans l'avion et, Ô surprise, on entend la voix suave et bienveillante du nouvel ATC...
Pendant ce temps, la montée se fait... comment dire... avec progressivité !!!
Avec notre P-40, pas question de mettre la manette dans le tableau de bord sous peine de voir sortir rapidement d'inquiétantes fumées du capot ! On trimme, on surveille les paramètres moteur, on s'échine sur la nav', bref... On est pas dans un iPhone volant !



Quand on parle paramètres moteur, il faut souligner le sérieux de l'éditeur. On est très trèèès loin des appareils par défaut ou de ceux de certains éditeurs pourtant renommés...
Le vol présent s'éloigne de l'air pollué de Paris pour rejoindre des espaces plus dégagés... On change encore une fois de contrôleur et on oublie pas de... régler les volets pour compenser cette petite prise de température...



Parlons un peu de la nav' : c'est LE challenge ! Chrono, carte et compas ! Le B.A.BA, certes... Mais si on est pas rigoureux dans la préparation, l'exécution ou le suivi, on va vite se retrouver chez votre cousine !!!   Ici, par exemple, on survole Moulins - Montbeugny.
Et honnêtement, quand on lit de çi de là certaines questions, on se dit qu'au lieu d'apprendre à faire du FMS, d'aucun ferait mieux de découvrir le sens du mot "naviguer" !



En longue finale sur Mâcon pour une escale bien méritée...
Si la plateforme n'est pas contrôlée, on passe (comme en vrai, pour le coup !) sur l'UNICOMM pour l'auto-information.
Niveau pilotage, comme pour le décollage, l'atterro en P-40, c'est un peu rock n' roll : réduction de la vitesse, volets de radiateur, @*##@° de commande de train, maintien de la commande de la pompe électrique, rebelote pour les volets, pompe à main, mieux vaut avoir un TrackIr si on est pas soi-même un extra-terrestre avec 6 bras (ou une pieuvre, à la rigueur) !



Au parking à Mâcon... On oublie pas d'annoncer qu'on quitte la fréquence et d'adresser à nouveau un p'tit message aux contrôleurs et aux autres presse-boutons qui sont encore en vol.
Au moyen de l'interface, on vérifie la mécanique, on complète les niveaux, on remise, on débriefe... Ça ne sent pas tout à fait comme en vrai, mais si vous avez la banane, on est plus très loin du compte !



Espérant avoir levé vos premières réticences, très chers camarades débutants, si vous avez des questions, on essaiera d'y répondre !

COYOTTE

(*) ceux qui ont ajouté "comme le mille pattes" sont priés de se manifester

Dernière modification par coyotte (18-10-2016 02:00:26)