Je quitte la partie construction de cockpit et fan du Boeing, pour vous raconter ma petite aventure durant mes congés d'été.

Grâce à ma femme, et à mon compte en banque, je me suis payé un magnifique souvenir: un vol de 30 minute en avion de chasse.

Parlons tout de suite du sujet qui fache: le prix: 1500€. La facture est très bien détaillée: 750€ pour le kérosène, le reste est habilement distribué entre la location du local, l'entretient des 3 avions de chasse, et la vie de l'association. Oui, c'est bien une association qui fait voler ces merveilles. Crée en 2006 par des passionnés, elle a pour but de faire voler des personnes du grand public dans des avions de chasse.

Le rendez vous est donné: 13h à l'aéroport du Castolet (Var). Nous arrivons vers 11h30, histoire de profiter du panorama, et de manger un bout. Enfin, pour que les accompagnant mangent un bout L'adrénaline commence à monter! A la table derrière nous, les pilotes partagaient un bon plat de pâte à la carbonara Le ton est donné, ils m'invites à boire un verre et à discuter un peu. C'est dans un ambiance hyper chaleureuse que l'on me fait découvrir l'association l39. Mon pilote se présente à moi Samy: instructeur Rafale toujours en activité avec 4500h de vol à son actif. Bref, un dieu pour moi ! Il m'explique le pourquoi de l'association, pourquoi il y participe, et comment je peux aider à ma manière.

L'heure avance bien, et c'est finalement avec plus de 30 minutes de retard que nous rejoignons le hangar où nous pouvons enfin admirer les 3 L39 "Albatros". Un seul ne vol pour le moment: les deux autres sont en attente des papiers. C'est un autre pilote de Rafale qui nous fait la présentation "technique" de l'avion. Le L-39C a été construit en tant qu'entraîneur pur et a été employé par les nombreuses armées de l'Air dans l'ensemble de l'Europe de l'Est.

Nous montons ensuite dans la salle du brefing. Après un rapide point sur notre futur promenade, nous avons le droit à une petite vidéo sur la sécurité à bord, et plus particulièrement, sur le maniement du siège ejectable... D'un coup, cela devient plus sérieux! Si je devais retenir une chose à ce moment précis, si le pilote dit "EJECTION", faut par chercher... On nous parle aussi de la façon d'encaisser les G. N'ayant jamais testé le phénomène, je reste encore sceptique sur les sensations que cela provoque, et ce fameux "voile noir".
Anecdote: sur la tablette du fond, deux super casque "Goose" et "Maverick" pour les connaisseurs.

L'odre de passage est maintenant donné, je serais le dernier de la journée. J'ai donc eu tout le temps de discuter avec les pilotes et mécaniciens présents.

Enfin, mon heure est venue. J'enfile ma combinaison, et ça y'es, je m'y crois !

On m'installe confortablement. La première chose dont je me rends compte est que l'on est vraiment à l'aise. On sens bien les harnais serrer à bloc, mais cela reste vraiment confortable. Tout est écrit en russe, mais bon, à ce moment là, on s'en fout complètement. Après le go de la tour, nous pouvons enfin démarrer. Et là, je peux vous garantir, que c'est grandiose. On sent tout de suite que ce n'est pas un avion "ordinaire".

Vraiment rien de particulier par rapport au décollage et à la monté initiale. Le bruit constant de la turbine n'est plus aussi présent. Au niveau sensation, je dirais que c'est plus tranquille qu'un vol en Cesna. Calé à 250kts en monté, l'avion est stable et calme. On y est vraiment bien.

Nous passons les calanques de Cassis, et prenons cap vers Toulon. Nous longeons toute la côte. Rien de bien différent à ce moment là par rapport à un avion classique, mise à part cette sensation de vitesse à si basse altitude. Après environ 10 minutes de vol commence les choses sympathique: la voltige !

Je ne pourrais pas vous dire dans qu'elle ordre tout s'est passé. Ce dont je retiens. Quand le pilote dit contracter, faut l'écouter ! J'ai commencer à voir le voile noir: on distingue nettement le champ de vision diminuer. Et aussitôt les muscles contractés, le voile noire s'arrête. Tout vas très vite. Le pilote est toujours en contact afin de voir avec vous si tout va bien, et si on en veut toujours plus. Perso, j'ai toujours dit oui. Résultat: 5G à mon actif. Looping, vrille, tonneaux. Que du bonheur et de sensations! Voir cet horizon partir et rester à l'envers. Magique !

Après 7-8 minutes de voltige, le pilote me propose quelque chose, que je ne pouvais refuser: piloter ! On cabre l'avion sur 20°, et manche à gauche à fond. Résultat, 2 vrilles à mon actif. On dirait une playstation.

Il est malheureusement l'heure de rentrer. J'ai tout de mĂŞme eu le droit Ă  un petit extra Ă  la fin, juste avant l'atterrissage avec un dernier lopping et quelque vrilles, histoire d'amuser la foule sur le tarmac.

Que dire, tout était parfait, magique. L'accueil, les gens, les discussion. Tout est fait pour vous faire passer un après midi inoubliable. Je suis sorti de l'avion vraiment fatigué. Pas malade, mais épuisé. Je me demande comment les pilotes professionnels font pour y rester des heures.

Je ne peux que vous conseiller cette aventure. Il faut le coeur solide, mais croyez moi, c'est une journée inoubliable. J'y retourne absolument l'année prochaine. D'ici là, faisant partie de l'association, j'espère avoir le privilège de les rencontrer à nouveau. En guise de cadeau, un diplome (qui ne sert pas à grand chose), et la vidéo des exploits! C'est une association qui mérite de s'y intéresser. Que vous alliez voller ou non, appelez les si un jour vous êtes dans le coin !

Cerise sur le gateau, champagne à l'arrivée: j'ai effectué la 1000ème heure de vol de l'avion en tant qu'avion civil.