#1 [↑][↓] 13-08-2024 16:07:16

philouplaine
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[Réel] Des minijets dans des exercices militaires US

Bonjour chers amis,


Voici la traduction d’un petit article récent qui traite d’un sujet assez étonnant (pour moi en tout cas) … Le premier minijet était français (voir ci-dessous), il volait au début des années 1980 mais n’a connu aucune suite (aucun intérêt des militaires de l’époque) … et voici que l’USAF pour simuler au plus près les comportements des munitions rôdeuses (drones kamikazes) et des missiles de croisière ennemis a recours à … des minijets.


Bonne lecture !
Philippe



Le premier minijet était français (sans parler su SIPA 200 Minijet des années 50). C’était le Microjet 200 de la société française Microjet SA, un biréacteur biplace tout en bois un peu plus gros que les JSX de Sonex Aircraft, mais alors que ces derniers ont fait leur premier vol dans les années 2010, le Microjet 200, lui, avait effectué son premier vol en juin 1980 soient 30 ans avant. Quatre exemplaires mais, hélas, à l’époque le programme a été abandonné car personne ne trouvait intérêt à ces minijets … trop en avance pour leur époque. Aucun client … aucun appareil de série construit.


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DE MINUSCULES AVIONS A REACTION SE FONT PASSER POUR DES MISSILES DE CROISIERE LORS D'UN EXERCICE MILITAIRE AERIEN AU-DESSUS DU MICHIGAN


Les minijets, avions à réaction monoplace minuscules et agiles, jouent désormais un rôle important en imitant les menaces des missiles de croisière et des drones, y compris celles qui pèsent sur le territoire national.



Par Joseph Trevithick, The War Zone, 9 août 2024




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Un Minijet JSX-2 SubSonex de la société privée Kestrel utilisé sous contrat par la Garde nationale du Michigan dans le cadre de l’exercice militaire "Northern Strike 24-2" qui a lieu du 3 au 17 août 2024. © USAF Air National Guard



De minuscules minijets JSX-2 SubSonex du constructeur américain Sonex Aircraft basé à Oshkosh dans le Wisconsin, chacun avec un pilote à l'intérieur, ont survolé le Michigan en jouant le rôle de menaces aériennes hostiles, jouant tantôt le rôle d’un drone hostile tantôt le rôle d’un missile de croisière ennemi, dans le cadre d'un exercice militaire de grande envergure. L'utilisation des minijets JSX-2 dans ce rôle souligne les préoccupations les plus récentes de l'armée américaine concernant les dangers croissants que représentent les drones et les missiles de croisière, y compris pour le territoire américain, et la demande parallèle de moyens plus nombreux et plus efficaces pour les simuler dans le cadre de l'entraînement.


La Garde nationale aérienne américaine a récemment publié des photos de deux JSX-2 portant les immatriculations civiles américaines N55KX et N66KX opérant depuis le Centre d'Entraînement à la Préparation au Combat d'Alpena, dans le Michigan, dans le cadre de l'exercice "Northern Strike 24". Le National All-Domain Warfighting Center (NADWC) de la Garde nationale du Michigan dirige cet exercice, qui a débuté le 3 août et se terminera le 17 août.



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L'un des JSX-2 intervenant dans l'exercice "Northern Strike 24-2". © USAF Air National Guard



Un communiqué de presse de la National Guard du Michigan précise : "Northern Strike (NS) 24-2 est l'un des plus grands exercices de préparation des composantes de réserve du ministère de la défense. Il est axé sur les compétences expéditionnaires, le commandement et le contrôle, le maintien en puissance et les combats intégrés interarmées. Plus de 6 300 personnes provenant de 32 États et territoires américains, ainsi que de "cinq partenaires internationaux", participent à cette nouvelle édition de l’exercice militaire Northern Strike, qui comporte des composantes aériennes, maritimes et terrestres".



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© USAF Air National Guard



Le JSX-2 monoplace est propulsé par un petit turboréacteur TJ100 fabriqué par PBS Aerospace en République tchèque, dont la poussée maximale est de 0,13 tonne, selon le constructeur. Le minijet JSX-2 est une évolution du JSX-1 qui avait été dévoilé au meeting d’Oshkosh en 2009. Le JSX-2a effectué son premier vol en juillet 2014. C’est un minijet plus grand avec une silhouette plus aérodynamique que le démonstrateur JSX-1. Le JSX-2 a un train d'atterrissage entièrement rétractable. Il est également doté d'un système de récupération par parachute qui peut être déployé par fusée en cas d'urgence en vol (système de parachute balistique). Sonex Aircraft commercialise le JSX-sous forme d’un kit à monter soi-même sous le nom de "SubSonex Personal Jet" ou SubSonex tout simplement, pour le prix catalogue de 136 654 $. Le JSX-2 a une envergure de 51/2 m pour une longueur de 5 m. Son poids à vide st de 230 kg pour un poids en charge de 450 kg. Sa vitesse de croisière est de 400 km/h, et sa vitesse de décrochage de 93 km/h. Son rayon d‘action est de 800 km.




Vidéo YouTube – Premier vol du JSX-2 en octobre 2011 à Oshkosh (en Anglais) – Durée 3 min 17



Vidéo YouTube – Le SubSonex "Sport Jet" JSX-2 : Une transition entre le planeur et le jet en kit (en Anglais) – Durée 6 min 40




Les deux minijets JSX-2 utilisés dans le cadre de la mission "Northern Strike 24-2" appartiennent à une société privée du nom de KestrelX dont on connait assez peu de choses. Les archives publiques montrent que cette société a obtenu fin 2021 un contrat SBIR (Small Business Innovation Research) de l'armée de l'air américaine d'une valeur d'un peu plus de 725 000 dollars pour lui fournir des "drones et des avions à réaction pilotés mimant efficacement la menace des missiles de croisière. Le programme SBIR est un mécanisme de passation de marchés du gouvernement américain destiné à favoriser l'innovation technique par le biais d'accords modestes avec des petites entreprises très spécialisées.


On ne sait pas exactement comment les minijets JSX-2 utilisés lors de l’exercice "Northern Strike 24-2" peuvent être configurés pour leur rôle de réplication de la menace des missiles de croisière. Les photos de "Northern Strike 24-2" montrent les minijets N55KX et N66KX avec une grosse nacelle sous leur fuselage, nacelle qu’on ne voit sur aucun des versions civiles de ces minijets. Ces nacelles pourraient contenir des équipements supplémentaires pour soutenir leur rôle d'entraînement militaire ou être utilisées pour transporter du carburant supplémentaire.



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Vue rapprochée de l'un des JSX-2 participant à l'exercice "Northern Strike 24-2". La nacelle sous le fuselage est bien visible. © USAF Air National Guard




"Cette année, l'itération estivale de l'exercice annuel incorporera des scénarios d'entraînement impliquant la sécurité intérieure et la défense contre les appareils sans pilote", indique le communiqué de presse de la Garde nationale du Michigan sur l'exercice. Nous avons contacté KestrelX et la Garde nationale du Michigan pour plus d'informations. Sans réponse pour le moment.


Il n'est pas nouveau que l'armée américaine utilise des aéronefs avec équipage comme substituts de diverses menaces aériennes, en particulier des missiles de croisière, pour faciliter les activités de formation, de test et d'évaluation. Par exemple, une partie de la flotte des avions de combat furtifs Lockheed Martin F-117 Nighthawk de l'armée de l'air américaine, officiellement entièrement retirée du service depuis 2008, continue de voler en jouant ce rôle de missiles de croisière ennemis.


Les restrictions sont importantes qui limitent le lieu et le moment où des drones militaires peuvent voler au-dessus des États-Unis. Les drones cibles sont eux utilisés dans un espace aérien fortement contrôlé, comme celui au-dessus des champs de tir de missiles, mais ils ne sont pas vraiment utilisables dans le cadre d'exercices de forces de grande envergure qui s'étendent sur de vastes zones y compris au-dessus de territoires civils., comme la Northern Strike 24-2. C’est notamment à cause de ces restrictions sévères que le prototype du drone de combat Loyal Wingman produit par Northrop Grumman, le modèle Northrop Grumman 437 de sa filiale Scaled Composites, été vu tout récemment équipé d’une verrière ce qui est plutôt inattendu pour un drone.


En outre, par rapport aux drones cibles qui sont généralement conçus pour voler une seule fois avant de devoir être récupérés et remis en état avant d'être réutilisés, les aéronefs avec équipage peuvent effectuer plusieurs missions en une journée, et souvent à un coût global beaucoup plus faible. La présence d'un pilote à bord offre une bien plus grande souplesse pour modifier les itinéraires et les profils de mission en cours de vol, ainsi que la possibilité d'un débriefing immédiat de l’avion "cible", le faux missile de croisière, à l'issue d'une sortie.


En même temps, les différents avions pilotés ne sont pas égaux lorsqu'il s'agit d'imiter des menaces aériennes d’appareil de plus petite taille. Outre les minijets comme le JSX-2, il n'existe pas vraiment d'autres avions pilotés capables de reproduire fidèlement les signatures et les performances des missiles de croisière et des petits drones d’attaque.


C'est parce qu'ils offrent un moyen relativement bon marché et dynamique de s'entraîner contre les menaces des missiles de croisière, et maintenant des drones, dans n'importe quel espace aérien, que les minijets ont trouvé un rôle vraiment bien adapté dans ce domaine depuis des années déjà. Un autre type de minijet a été exploité par un sous-traitant et utilisé par l'armée américaine à des fins d'entraînement et d'essai. Ce minijet était un appareil en kit Bede BD-5J équipé d’un réacteur français, le Microturbo TRS-18 de la SNECMA. Ce minijet a été rendu célèbre par son apparition dans un James Bond (le film Octopussy avec Roger Moore).



Vidéo YouTube – Le Bede BD-5J dans le film Octopussy de 1983 – Durée 2 min 34



Une plate-forme comme le JSX-2 a la capacité supplémentaire de mieux reproduire visuellement, les menaces plus petites et plus agiles, même si elles restent subsoniques, ainsi qu'en termes de section transversale radar et de signature infrarouge. Tout cela permet d'obtenir une cible plus fidèle pour les entraînements et les tests. Pour souligner ces points, il est intéressant de noter que l'Iran produit un clone du microréacteur TJ100 appelé Tolue-10. Les entreprises iraniennes ont utilisé des variantes et des dérivés de ce moteur pour propulser une série de munitions rôdeuses (des drones kamikazes), ainsi que des missiles de croisière. Certains de ces modèles ont proliféré vers d'autres pays comme la Russie et même vers des acteurs non étatiques comme les Houthis au Yémen.


Les attaques incessantes des Houthis contre la navigation commerciale et les navires de guerre étrangers en mer Rouge ont mis en évidence les menaces très réelles que représentent même des petits drones kamikazes et les missiles de croisière subsoniques de conception primitive sur les champs de bataille traditionnels et en dehors de ceux-ci. Les attaques de représailles de l'Iran contre Israël en avril ont également impliqué des foules de drones kamikazes et de missiles de croisière à longue portée. La Russie continue d'utiliser ces deux types de munitions, y compris les drones kamikazes de conception iranienne et leurs dérivés, comme principal moyen de frapper des cibles à l'intérieur de l'Ukraine. Les drones kamikazes à réaction comme le Shahed 238 iranien, qui utiliserait un Tolue-10 ou un type de moteur dérivé, font désormais partie de cet écosystème de menaces qui ne cesse de s'étendre.




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Un drone Shahed-238 iranien à microréacteur. © Corps des gardiens de la révolution islamique



Ces menaces ne sont pas nouvelles mais la guerre en Ukraine et les crises en cours au Moyen-Orient et dans les pays voisins les ont fait entrer dans la conscience du grand public. Les principaux concurrents mondiaux des États-Unis, la Chine et la Russie, ainsi que des pays plus petits comme la Corée du Nord et l'Iran, continuent de développer et d'utiliser des drones et des missiles de croisière plus performants. Tout cela a donné un nouvel élan à l'armée américaine pour développer et mettre en œuvre de nouvelles capacités de défense, également transférables aux forces amies, sur le territoire national des États-Unis contre ces menaces.


Cela a suscité de nouveaux débats sur les moyens les plus efficaces de se protéger contre les drones et les missiles de croisière. Les discussions sur l'intérêt de construire des mesures de défense passive supplémentaires sur le terrain, telles que des abris d'aviation renforcés, sont actuellement particulièrement animées.


Quelle que soit l'évolution des capacités de défense de l'armée américaine contre les drones et les missiles, il y aura un besoin parallèle croissant de cibles les plus réalistes possibles contre lesquelles s'entraîner et se tester. Eric DeMarco, le PDG de Kratos, l'un des principaux fournisseurs de drones cibles de l'armée américaine, a souligné cette réalité lors d'une conférence téléphonique sur les résultats trimestriels qu’il a tenu cette semaine avec la presse. Le droneBQM-167 de Kratos, présenté dans la vidéo ci-dessous, est un excellent exemple des drones cibles dont disposent actuellement les États-Unis.



Vidéo You Tube - Lancement du drone cible BQM-167 Skeeter de la société Kratos – Durée 4 min 05



"L'augmentation de la demande de drones cibles devrait se poursuivre tant au niveau national qu'international, car les systèmes de défense aérienne, les missiles, les radars, les navires, les satellites, etc. doivent faire l'objet d'exercices et les combattants doivent s'entraîner contre des cibles les plus représentatives des menaces", a déclaré M. DeMarco.


Ces dernières années, les différentes branches de l'armée américaine ont cherché à acquérir des drones cibles de plus en plus performants et facilement réutilisables, offrant des avantages opérationnels et financiers sur leurs équivalents pilotés. Pour l'instant, cependant, de telles conceptions seraient encore limitées par les restrictions existant dans l'espace aérien américain. Dans ce contexte, il n’est donc pas surprenant de voir les JSX-2 de KestrelX de plus en plus utilisés à l’avenir dans le cadre d'exercices miliaires tels que le "Northern Strike 24-2".




FIN




Dimensions du poste de pilotage du JSX-2 SubSonex de Sonex Aircrafts


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ouaf ouaf ! bon toutou !!

Hors ligne

#2 [↑][↓] 14-08-2024 13:17:47

Henry
Membre
Lieu : Côtes d'Armor
Inscription : 19-11-2010

Re : [Réel] Des minijets dans des exercices militaires US

Toujours très doué pour aller dénicher des sujets originaux et intéressants.
Merci Philippe eusa_clap eusa_clap


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