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Épisode I : Je reprends les Rennes (prologue)
Tout a commencé par un coup de fil de Chris, mon riche ami américain (cf. Convoyage). Ou plutôt non : tout a commencé bien avant cela encore, par un coup de fil du boss. C’est la crise, les ventes sont à l’arrêt, nos clients tournent au ralenti, j’ai une montagne de jours de vacances en retard, il aimerait que je pioche un peu dedans pendant la torpeur estivale. J’ai donc pris 2 semaines en plein mois d’août, pour lesquelles je n’avais pourtant rien prévu. En surfant sur le site du club, je constate qu’un Robin est libre, voilà l’occasion de faire une petite virée de quelques jours ici ou là dans les Alpes, en profitant de pratiquer quelques terrains sympas. C’est ainsi que je me suis retrouvé ce jour-là en Engadine, aux Grisons, pensant y trouver une fraîcheur agréable loin des villes. C’était raté.
Arrivé la veille par les cols de la Furka, de l’Oberalp, et de l’Albula, je m’étais senti lessivé. Un soleil de plomb avait impitoyablement cogné dans l’habitacle que les petites ouïes ne parvenaient plus à rafraîchir, je m’étais fait chahuter au travers du Nüfenen, puis encore à Thusis. Arrivé à Samedan, j’avais retrouvé Nadia, une amie d’enfance qui tient avec son mari une petite auberge sympa dans la région et nous avions passé le reste de l’après-midi dans sa piscine, avec une bouteille de champ’ et deux verres.
Le lendemain matin, l’envie de piloter manquait un peu, tandis que je potassais mes cartes à la recherche d’une idée sympa. Je me disais que par cette chaleur je serais mieux à la mer, me poser enfin et ne rien faire quelques jours, pour une fois, plutôt que de me battre au milieu des montagnes contre des altitudes densité très élevées et des turbulences. C’est à ce moment je crois que Chris m’a appelé, me demandant ce que je faisais ces prochains jours.
Hey man, tu veux aller voir la mer ? Ça tombe bien, j’ai une service à te demander et c’est justement au bord de la mer, il y en a pour quelques jours seulement et je m’occupe de tout.
Je lui explique que je suis à Samedan, avec un Robin loué à Sion, et qu’il faudra donc que je le rende.
well, laisse-moi faire 2 ou 3 calls et je te rappelle, okay ?
Bon, voilà qu’il recommence ses mystères. Dieu sait ce qu’il a encore été inventer. Cela dit, quelques jours au bord de la mer aux frais de la princesse, pourquoi pas. Si ça se trouve, à mon retour, il fera moins chaud et je pourrai reprendre ma virée en Robin, mais dans de meilleures conditions.
J’en étais là de mes réflexions quand le téléphone s’est remis à sonner. Chris a combiné une affaire incroyable dont je ne suis pas sûr d’avoir tout compris tant son français est approximatif. En gros, il est en train de tourner un film dont le producteur est actuellement à Locarno pour le festival, alors je dois l’y rejoindre cet après-midi pour repartir en avion avec lui. Giancarlo, un ancien collègue, sera à l’aérodrome et s’occupera du Robin pour le ramener à Sion.
De retour à l’aérodrome de Samedan, j’effectue la visite pré-vol.
Passage obligé à la pompe pour abreuver la cavalerie.
Puis me voilà déjà aligné sur la 03…
Avec une altitude densité de près de 9’000ft, il s’agit d’appauvrir le mélange, si on veut avoir une chance de décoller... Il y a bien quelques tours à gagner !
Et c’est parti !
Vent arrière 03
Pontresina et la Bernina, j’arrive juste à tenir 500ft/min…
Bon, on arrive à Silvaplana, j’ai besoin de 8’600ft…
…pour m’engager vers le Julier.
Passage du Julier…
…pour redescendre sur Bivio.
Le barrage de Marmorera.
La nav est facile : il n’y a qu’à suivre la rivière.
À droite, la vallée de l’Albula, pas de trafic en vue.
On jette un œil en arrière…virage à gauche libre…
…pour rejoindre le Rhin à Thusis…
…en laissant Lenzerheide sur la droite…
Et remonter les gorges de la terrible Via Mala.
Depuis là , il n’y a qu’à suivre la route du San Bernardino.
Rheinwald, avec en face les sources du Rhin…
…et à gauche le San Bernardino, que l’on va prendre large…
…et à 45° pour faire demi-tour au cas où…
…mais le vario ne bronche pas, alors on s’engage franchement dans la Mesolcina.
Locarno n’est plus très loin : faut descendre et écouter l’ATIS.
Les checks d’approche sont faits… réfléchir à ce qu’on va dire…
« Locarno Tower, Hotel Bravo Kilo Echo X-Ray, good afternoon, Delta Romeo four zero, VFR from Samedan, Arbedo four thousand five hundred feet, for landing, information Mike. »
Pas de trafic qui vient de la Léventine, c’est tout bon…
Je reçois l’autorisation pour un « straight in » sur la 26R, rappeler en finale.
Descendu à l’altitude du circuit, je réduis la vitesse et sors un cran de volets en maintenant le palier jusqu’au plan de descente.
Passage devant le Monte Ceneri, la tour m’autorise à atterrir sur la 26R.
Bon sang ! C’est quoi ce peuplier en short finale ?!
Posé pas cassé, vitesse maîtrisée… sortie au prochain taxiway.
Taxi jusqu’au parking en herbe.
Je range l’avion…
…et passe au C régler la paperasserie.
Au bar, je retrouve Giancarlo, avec qui je savoure un liscio bien tassé. Il est au courant pour le Robin, il voulait de toute manière rendre visite à un autre ancien collègue en Valais, alors ça l’arrange, et puis il rentrera en train. On évoque quelques souvenirs du temps passé autour d’une bouteille d’un merlot local tout en achevant bravement un vaillant salami. Soudain une hôtesse vient me chercher : un avion m’attend sur le tarmac.
Effectivement, je suis attendu. Pour du tagazou, c’est du costaud.
Pour la place, je n’ai que l’embarras du choix !
Sitôt installé, nous mettons en route. Le « KEX » est toujours sur le parking
Priska, la copi, m’explique tandis que nous décollons que M. Wolfenstein est heureux de mettre son avion à ma disposition pour ce service que je lui rends…
En fait de service, je ne sais toujours pas de quoi il s’agit. La miss ne semble pas vouloir m’en dire davantage…
Bon, je ne vais pas me plaindre non plus, on m’a préparé une boutanche de Condrieu et des toasts au saumon.
Tout ce qu’il me reste à faire, c’est taper dedans pendant que le « Citation » m’emmène vers d’autres cieux.
Ensuite, j’ai dû m’endormir un moment, bercé par le chuintement des réacteurs.
En me réveillant, je constate que le paysage et la météo ont bien changé. Difficile de dire où on est, mais pas vers la Méditerranée, en tout cas.
Effectivement, quelques instants plus tard une agglomération se devine entre les nuages. De ce que j’en vois, je l’identifie comme étant Paris…
Hans, le pilote, m’invite gentiment à venir visiter le cockpit, ça ne se refuse pas…
Priska m’explique notre navigation : nous allons à Rennes.
Ah oui, je vois… ce n’est pas exactement à ça que je pensais lorsque je disais à Chris que je voulais aller à la mer…
Mais déjà , il est temps pour moi de rejoindre ma place, tandis que l’équipage entame la descente. Plongée dans la peuffe…
Paré pour l'atterrissage…
Quelques instants plus tard, l’avion arrive à sa place sur le tarmac.
Bienvenue en Bretagne ! Il ne reste plus qu’à retrouver Chris.
Je n’étais pas encore à l’abri que le téléphone sonnait déjà pour m’annoncer ce que l’on attendait de moi. Mais ça, vous le saurez en lisant Chaud comme la Breizh II.
(Ă suivre)
Softs et compléments utilisés :
- MS FSX (SP1)
- Flylogic Switzerland Pro X
- Flylogic Kleinflugplätze Schweiz X Teil 3 (Samedan et Locarno)
- Robin DR400 Lavigne/Banting/Young/Dantès (avion FS9), livrée par Pascal Kuffer
- Cessna Citation 500, Alejandro Rojas Lucena/Brett Henderson
- MS FS9
- ActiveSky
- FranceVFR BasePack et CityPack Paris
- FranceVFR Bretagne
- Cessna Citation 500, Alejandro Rojas Lucena
Captures d'écran non retouchées, sauf réduction du format et filtrage pour compenser les pertes.
Antoine, Petit Pilote Loisir Ă LSGY.
Config : i7 6900K - 20MB pour l'instant cadencé à 4.00GHz, Noctua NH-U14S, CM ASUS Rampage V Extreme U3.1, RAM HyperX Savage Black Edition 16GB DDR4 3000 MHz, CG Gigabyte GeForce GTX 1080 8GB, Alim Corsair RM Series 850W, Windows 10 64 bit.
Le site du Petit Pilote Loisir
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Bonjour !
Alors je commence par le premier .....!
Merci pour ce récit en image, les scènes sont superbes .
Quand tu t'engages dans la vallée, en vérifiant le vario, c'est pour ?
Bernard .
Carte mère MSI PRO Z790-P WIFI DDR4 LGA 1700 . CPU Intel I7 13700K cache 30Mb LGA 1700 . Mémoire 32 Go Corsaire VENGEANCE 3200 Mhz . Carte graphique ASUS GEFORCE RTX 3090 24Gb
Ventirad Noctua NH-U 12S . SSD Samsung 2To
X-Plane 12 . Honeycomb - Thrustmaster TCA -Jostick Airbus . W 10
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Quand tu t'engages dans la vallée, en vérifiant le vario, c'est pour ?
La visi est ici dégagée de l'autre côté du col, tout se présente bien, mais il peut y avoir des rabattants => tu passes idéalement le col en palier ou en légère descente et tu gardes un œil sur le vario.
Antoine, Petit Pilote Loisir Ă LSGY.
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Excellent Antoine !
Les screens sont magnifiques, et le récit très bien amené ...
Ah ces pilotes qui évoluent en montagne ont pleins de p'tits trucs et astuces toujours intéressant à apprendre.
Je me souviens lors d'un vol dans les Alpes que mon FI (qualif montagne) me disait également que lors d'un passage d'un col, on le prend toujours à 45° pour anticiper un éventuel 180°, mais le coup du vario, j'avais du zapper l'info.
Merci Antoine d'avoir pris le temps de partager ton vol.
Bons vols
FIL.
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