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Résumé des épisodes précédents :
Tandis que j’improvisais deux semaines de vacances en hésitant sur l’orientation à leur donner, Chris – un riche ami américain – me téléphone pour me demander un coup de main au sujet d’un film qu’il est en train de tourner au bord de la mer. En moins de temps qu’il n’en faut à une contractuelle pour mettre un PV sur ta bagnole, je me retrouve comme passager de luxe à bord d'un jet privé en route pour Rennes, où l’avion finit par me déposer sous une pluie battante. Sitôt allumé, mon téléphone sonne : c’est Chris qui me demande de remplacer le pilote, malade, de son Spitfire pour un tournage. La première scène se déroule au Mont St-Michel, au cours de laquelle un problème de moteur me force à poser à Avranches pour réparer. Coup de théâtre ! Michel, notre mécano disparaît, ne laissant aucune autre trace derrière lui qu’une inscription mystérieuse : LCL. Après avoir rangé le Spit à l’abri d’un hangar, je rentre à Rennes, d’où l’on décide que je pars pour Belle-Île à bord d’un PA-28 loué, histoire de retrouver un certain M. Le Kerbach, un collectionneur avec qui Michel avait pris contact pour se procurer la pièce permettant de réparer le Spitfire.
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Épisode IV : On joue à Quimper gagne.
D’après Alro, LCL pourrait être la Ligue du Chouchen Libre, une association de défense de cette boisson traditionnelle chère à certains bretons. Son président est connu pour être un peu farfelu, mais on ne voit vraiment pas quel lien il pourrait y avoir avec Michel, notre mécano disparu. Alro me conseille de prendre contact avec Didier « la Flèche », un gars un peu louche qui connaît tout sur le fameux chouchen. J’ai toutes les chances de le trouver au Bar de la Noyade, à Quimper, où il a ses habitudes. Ça promet...
Pendant ce temps, le taxi qui me conduisait au petit bled appelé Le Palais vient de s’arrêter devant l’atelier de M. Le Kerbach. La porte est ouverte, tout est désert. Pourtant, une cigarette est consumée dans un cendrier, comme si quelqu’un l’avait allumée puis oubliée. Et puis il y a une tasse avec du café encore tiède à côté, et un vieux dossier technique des années 1940 sur le moteur Merlin 66, on dirait que M. Le Kerbach était en train de bosser sur notre panne de Spitfire. Mais il a disparu, lui aussi. Il y a des traces au sol, comme si on avait traîné quelque chose… ou quelqu’un. Bon sang ! c’est une manie ici d’enlever les gens ?
Je téléphone à Chris pour faire le point. Pas de nouvelles de Michel. Le seul élément de piste dont je dispose passe par Quimper, je propose de m’y rendre (c’est Chris qui paie, après tout) pendant que lui fera des recherches sur la Ligue du Chouchen Libre et son président.
De retour à l’aérodrome, je prépare le vol pour Quimper. À bord du Piper de location, il y a un GPS portable, je profite – une fois n’est pas coutume – de le programmer pour me conforter dans mon survol maritime.
Mise en marche
Run-up
Aligné sur la 24, reste plus qu'à mettre les gaz !
Montée initiale, le vent a bien dégagé le ciel, mais ça secoue pas mal.
Il reste des bancs de nuages, on va monter "on top" voir si c'est plus calme.
Dernier coup d'Ĺ“il Ă Belle-ĂŽle.
Je vérifie mon GPS et contacte Lorient pour autorisation de traverser la CTA au FL85.
Autorisé à entrer dans l'espace Delta, je mets le cap sur Guilvinec.
Flying high in clear blue skies. Le moulin ronronne, il n'y a plus de turbulences...
Il y a de belles trouées dans les nuages. J'éprouve toujours une sorte de malaise en survolant, seul aux commandes, la mer... Je contrôle et recontrôle mes instruments : tout est dans le vert.
Devant, ça se bouche quand même : je profite d'une trouée pour descendre.
En vue des îles de Glénan, je sors sous la TMA et la couche nuageuse.
Face à la Pointe de Penmarch'h. Je prépare mon arrivée.
Verticale du Guilvinec, je contacte la tour de Quimper pour une entrée dans la CTR, route Sierra Whisky, Sierra.
Le point de report Sierra Whisky est à Pont-l'Abbé, juste là -devant.
Sierra Whisky... prochain point de report : Sierra
Sierra est juste devant moi. Les contrĂ´les d'approche sont faits. Tout est en ordre.
Sierra. Piste en vue, je dois rappeler en début de vent arrière piste 28. Zut ! le gyro fait des siennes...
Vent arrière piste 28... Circuit à 1'300ft, sorti un cran de volets au travers du seuil.
Finale 28... 13kt de vent dans l'axe ou presque, ça descend tout seul...
Posé, pas cassé. La tour me demande de sortir à Charlie. Flûte ! le feuillet d'AD Info qui tombe par terre... tant pis ! on va faire sans...
Heu... non, c'est pas un taxiway pour moi, ça :oops:
Runway vacated intersection Charlie, je demande le parking pour la nuit.
La tour m'envoie au centre d'aviation générale, devant le hangar rouge.
Voyons voir ce gyro. Tout bêtement un fusible qui a sauté. Il y en a de rechange dans la caisse harnachée dans le compartiment à bagages, voilà qui est vite réparé.
Je prépare l'avion pour la nuit et me mets à la recherche d'un hôtel au centre.
Le soir venu, un taxi me dépose sous une pluie battante vers le Bar de la Noyade.
Devant l'entrée, un type me tourne le dos en semblant parler tout seul. En m'approchant, je constate qu'il téléphone. J'entends quelques bribes au passage, ça parle d'une dame âgée et que tout va bien, qu'il y a du progrès. J'entre dans les lieux, m'assieds à une table dans un coin assez sombre et attends en observant discrètement. Ce n'est pas vraiment la boite à la mode, pas beaucoup de monde. Au bar, une sorte de vieux marin fixe d'un œil comateux la bière qu'il serre dans sa main, ne sachant probablement plus trop où il en est. Deux ou trois autres épaves dans la salle regardent un match de foot sur la TV en vociférant des ordres aux joueurs et à l'entraineur, sans oublier quelques noms d'oiseaux pour l'arbitre.
Le serveur vient prendre ma commande. Ce sera un chouchen, puisqu'on est là . Je profite de lui demander s'il connaît un certain Didier « la Flèche ». Il se retourne et s'adressant alors au type qui téléphonait dehors, et qui entre justement dans le bar :
- « La Flèche, y a là quelqu'un qui te cherche... je t'en ressers un ? »
Bon, ben au moins ça, c'est fait... La Flèche s'installe à ma table, je lui dis que je viens de la part d'Alro, il fait mine de ne pas connaître, j'explique que je m'intéresse au chouchen. Notre commande arrive, on ne nous a pas servi la même chose : la Flèche a une boisson plus foncée que la mienne. Je goûte, c'est frais. Je tâche d'établir la conversation, mais mon interlocuteur est plutôt taciturne. Puisqu'il aime le chouchen, j'essaie de le brancher là -dessus. Soudain, finissant son verre, il me dit qu'il va me faire goûter un vrai chouchen, pas le pipi de minet pour touristes que je viens de boire. Et le voilà qui demande deux spéciaux au patron.
Deux verres arrivent, de la fameuse boisson foncée. La Flèche se lance alors dans des explications sur le chouchen, qu'il ne faut pas confondre avec l'hydromel que buvaient les Germains, sur le miel de sarrasin, sur les méthodes de fabrication. J'avoue ne pas avoir tout suivi, mais au moins la glace était rompue. En parlant de glace, le voilà qui insiste sur un point : la pire insulte que l'on puisse faire au chouchen est d'y mettre un glaçon. Qu'on se le dise.
Bon, de fil en aiguille je parviens à le questionner sur la Ligue du Chouchen Libre. La Flèche dit ne pas connaître, mais son enthousiasme semble être tombé, il redevient taciturne et prétend devoir partir. En se levant, il hésite, puis me glisse à l'oreille : « moi, vous savez, je me mêle de mes affaires, comme ça j'évite les ennuis ».
Le temps que je règle mes consommations auprès du patron, le gus a disparu, il n'y a plus un chat dans la rue. Je décide de rentrer à l'hôtel, on avisera demain.
La mise en garde de la Flèche est clairement un aveu qu'il se trame quelque chose derrière cette LCL, mais quoi ?
Est-ce qu'on en apprendra davantage en en rencontrant le président ? Ça, vous le saurez en lisant Chaud comme la Breizh V.
(Ă suivre)
Softs et compléments utilisés :
- MS FSX (SP1)
- ActiveSky (ciel et nuages)
- REX (texture d'eau uniquement)
- FranceVFR Bretagne X
- Carenado Piper PA-28 Dakota, livrée d'Alain Nicco
Captures d'écran non retouchées, sauf réduction du format et filtrage pour compenser les pertes.
Antoine, Petit Pilote Loisir Ă LSGY.
Config : i7 6900K - 20MB pour l'instant cadencé à 4.00GHz, Noctua NH-U14S, CM ASUS Rampage V Extreme U3.1, RAM HyperX Savage Black Edition 16GB DDR4 3000 MHz, CG Gigabyte GeForce GTX 1080 8GB, Alim Corsair RM Series 850W, Windows 10 64 bit.
Le site du Petit Pilote Loisir
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Tu vas être incollable sur la Bretagne et ses spécialités
J'ai bien aimé quand tu écris :"J'éprouve toujours une sorte de malaise en survolant, seul aux commandes, la mer... Je contrôle et recontrôle mes instruments : tout est dans le vert. "
De mon coté, j'espère pouvoir vous proposer un chouette récit en début de semaine prochaine, car demain nous partons à deux machines faire le tour de Corse sur les deux jours. La météo annoncée devrait être meilleure que dans tes récits bretons.
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