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Résumé des épisodes précédents :
Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert et un message de Chris sur ma boîte vocale, m’invitant à le rejoindre à Cannes, à l’hôtel Martinez, où je finis enfin par le retrouver. La surprise s’avère de taille : un vol en Spitfire biplace, en compagnie d’Eric. Les deux compères, cependant, me réservent bien plus encore.
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Épisode VI : French Cannes-Cannes.
Nous étions donc attablés au restaurant préféré de Chris quand ce dernier me fait une proposition qui me laisse sans voix :
Écoute, ça te dirait je t’offre la conversion sur la Spitfire avec Eric ? C’est une très bon teacher, c’est lui qui m’a trainé. Tu verras, c’est vachement mieux que la PA-28… À propos, j’ai trouvé un agreement pour elle. Daniel est arrivé ce soir de Sion avec une Robin du club pour trouver un ami et faire un big tour, Corsica, Sardinia, Sicily and you named it. Mais le pauvre, il doit cancel son trip, un trouble avec son ami, la pindicit il a dit. Alors il retourne demain à Sion, et il est ok de voler la PA-28 pour la rendre. Anyway la Robin est booked pour 2 semaines, alors tu peux ensuite tourner tranquillement à la maison avec elle, c’est moi qui paie, okay ?
Sûr qu’une proposition comme celle-là , ça ne se refuse pas. Comme je lui fais toutefois remarquer que je n’aurai guère la possibilité de garder la main ensuite, il ajoute « well, faut voir … »
Qu’est-ce qu’il a bien pu vouloir dire par là ? Vu le côté approximatif de son français, je ne sais jamais trop comment interpréter ce genre de phrases, qui parfois signifient tout autre chose que ce qu’il croit exprimer…
Pour changer de sujet , me dit-il encore, je dois partir demain ou le jour après en Corsica, je peux rien te dire, mais c’est un big business. Don’t worry, tu as toujours la credit card pour tes expenses ? Reste autant qu’il te plaira, enjoy !
Bon… effectivement, mon tour des aérodromes suisses peut attendre. Rendez-vous est donc pris le lendemain à 10h pour la première leçon. De retour à l’hôtel, dur dur de trouver le sommeil… Le matin, pourtant, me voilà déjà à tourner fébrilement en rond dans ma chambre alors qu’il n’est encore que sept heures.
Arrivé enfin sur le terrain, briefing avec Eric, puis installation dans le cockpit – celui de devant cette fois – pour la leçon. On entre dans le Spitfire comme dans un gant. C’est étroit, il y a juste la place, sans plus. Gaffe de ne pas mettre les doigts sur la verrière. Voilà , je suis assis. Le tableau de bord est typiquement anglais, un fouillis noir dont l’obscurité tranche avec la lumière crue de l’extérieur. Ma première impression est que le tableau de bord n’a pas été conçu pour être regardé. Si ça se trouve, il n’a même pas été conçu du tout. On a mis des instruments ici ou là au fur et à mesure, la boussole est même cachée derrière la colonne du manche. Le pilote regarde dehors et c’est tout juste s’il ne doit pas se contorsionner pour jeter un œil à l’intérieur, sur ses instruments. Eric me confirme que l’un des instruments principaux, sur le Spit, ça reste les fesses… tu seras surpris comme tu le sentiras, en vol.
Il faut cependant garder un œil sur quelques instruments : ne jamais laisser l’hélice dépasser 3'000 rpm, gaffe à la pression d’admission et bien surveiller les températures.
Mise en route. Ça tourne ! La visibilité devant est nulle.
Prêt pour le roulage…
Roulage sportif, en zig-zag.
Point fixe en bout de piste.
En attendant la clearance, révision avec Eric de tous les paramètres…
Aligné avec la piste, surtout, ne pas oublier de verrouiller la roulette de queue avec ce levier, sinon, c’est le rodéo !
Pied droit à fond, puis on réduit au fur et à mesure que la gouverne gagne en efficacité.
Rentrer le train, réduire les tours d’hélice à 2’650rpm, fermer la verrière, contrôler les températures.
Prise en main au large de Saint-Raphaël. L’avion est étonnamment doux.
Puis viennent les exercices. Simulation d’atterrissage dans les airs, approche tout sorti…
…pour une remise de gaz. Olé !!! l’avion m’échappe ?!
Eric se marre, derrière, sur son siège. Je me suis fait avoir par le couple du moteur. Lors d’une vraie approche, ça ne pardonnerait pas, mais rien de tel que la démo pour entrer ça dans sa tête, pas vrai ?
Le temps de reprendre mes esprits, et nous avons continué les évolutions.
Pendant trois jours, nous avons ainsi entraîné sans relâche toutes les phases du vol, en particulier l’atterrissage en U. J’étais très occupé, et tellement concentré pour ne pas faire de bêtises, que c’est tout juste si j’ai pensé à prendre des clichés…
Tour de piste à Hyères.
Survol d’Aix-en-Provence.
L’Étang de Berre, avec Martigues et le canal de Caronte.
L’Estaque…
Marseille, le Vieux Port et la Canebière.
Marseilleveyre et l’Île Maire.
Les calanques et la route du Col de la Gineste.
Cassis.
La Ciotat.
Les collines de Pagnol, avec le Garlaban, le Plan de l’Aigle, le vallon de Passe-temps, Tête Ronde, le Pic du Taoumé et, bien-sûr, la Bastide Neuve…
Retour à Cannes…
…pour un atterro sur la 17.
Après trois jours d’entraînement, me voilà apte à piloter un Spitfire.
Entre-temps, Chris a quitté l’hôtel Martinez, non sans avoir laissé un de ses messages énigmatiques m’enjoignant à le rejoindre sitôt ma formation terminée.
Mais ça, vous le saurez en lisant Convoyage VII.
(Ă suivre)
Antoine, Petit Pilote Loisir Ă LSGY.
Config : i7 6900K - 20MB pour l'instant cadencé à 4.00GHz, Noctua NH-U14S, CM ASUS Rampage V Extreme U3.1, RAM HyperX Savage Black Edition 16GB DDR4 3000 MHz, CG Gigabyte GeForce GTX 1080 8GB, Alim Corsair RM Series 850W, Windows 10 64 bit.
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Comme pour les autres récits: superbe! Vivement la suite!
J'ai beaucoup adoré, "la pindicite":a
Jerry
Blog: Keep calm, and aviate!
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