#1 [↑][↓] 18-08-2013 23:01:57

dutrla
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[RĂ©el] [RĂ©cit] Vol de nuit.

01H33, c’est l’heure qu’affiche mon smart phone juste après avoir raccrocher le téléphone de ma chambre de garde.

Le permanencier de régulation venait de m’annoncer une sortie, mais cette fois ci pour aller en mer.

Dès cet instant une poussée d’adrénaline me sort de mon sommeil sans ménagement.

Comme à l’accoutumer j’enfile ma tenu de travail, ma première tenue devrais-je dire.

Je me dirige alors vers la salle de régulation, ma première question s’adresse au permanencier, toujours la même quand c’est mon tour de sortie : « qu’est-ce que c’est ? »

Tu sors en mer pour prendre en charge une détresse respiratoire sur le ferry Ouistreham Southampton.

Mon collègue régulateur me briefe rapidement sur la situation. Je prends note de ses infos, mais je suis déjà ailleurs.

Je pense Ă  prendre mon Ă©quipement mer.  Je vais chercher une  des combinaisons sèches. Ce n’est pas la première fois que je les utilise mais lĂ  Ă  1H30 du matin c’est un rĂ©veil « acrobatique ». Il faut passer les caoutchouc aux quatre extrĂ©mitĂ©s plus le cou, bref une petite sĂ©ance d’étirement et de contorsion pour enfiler ce « truc ».
Puis on passe le baudrier pour le cas où l’on serait treuiller. Mais cette nuit c’est le Dauphin de la Marine de Cherbourg qui vient nous chercher, donc si treuillage il y a, ce sera à la sangle. Vient le tour de la mae-west. Et pour finir le casque avec sa radio sans oublier les gants et lunettes de protection.

VoilĂ  pour les Ă©quipements individuels. Mon co-Ă©quipier veille sur moi, il contrĂ´le mes Ă©quipements, je lui rends la politesse, tout est OK.
Il va nous falloir ensuite partager le matériel médical, sac ventilation, sac de « médoc », respirateur et le cardioscope/défibrillateur. Mais une fois encore l’adrénaline nous fait oublier le poids de notre matériel.
A 1H 50 on nous prévient de l’arrivée imminente de Guépard X-RAY sur la DZ.

Nous sommes sur la DZ moi et mon paramed, la clartĂ© de la lune nous laisse prĂ©sager un vol dans de bonne condition, le ciel est clair, et le vent calme en ce printemps  2012. Nous observons le ciel Ă  l’affĂ»t de notre vecteur. Avant mĂŞme de l’apercevoir, nous entendons le feulement caractĂ©ristique de ses 2 turbines Turbomeca Ariel.

La machine approche se mettant au vent, elle se pose. Nous attendons, puis le treuilliste sort nous faisant signe d’avancer, toujours dans le champ de vision des deux pilotes. Nous embarquons rotor tournant, je m’installe Ă  l’arrière, l’engin est spartiate. Sur ma gauche la civière,  sur ma droite ont pris place mon co-Ă©quipier, le plongeur et le treuilliste. Un petit signe au treuilliste tout est OK, il confirme aux pilotes et nous dĂ©collons, cap sur le ferry qui nous attends.
Cette nuit il n’y aura pas de treuillage, l’hélico se posera sur la DZ du ferry. Après quelques minutes de vols on aperçoit le Mont Saint –Michel. Pas celui de la mère Poulard, mais le ferry du même nom. Le Dauphin fait un tour d’approche, et vient se poser, tout va si vite que je n’ai pas vraiment le temps de profiter du spectacle. Et puis je suis concentré sur la mission, je n’ai pas encore vu le patient, j’ignore son état réel.

Cà y est nous sommes posé, le rotor tourne toujours, la procédure interdit de couper, nous descendons avec notre matériel, baigner dans le rugissement des moteurs et l’air brassée par les pâles.
Nous atteignons le pont situé en dessous, et nous entrons dans les premières coursives accueillis par quelques membres d’équipage qui nous guide jusqu’à l’infirmerie. Enfin du silence.

Nous franchissons la porte de l’infirmerie, au premier coup d’œil nous évaluons le patient, la détresse respiratoire est modérée il n’y aura pas besoin d’assistance respiratoire ce qui diminuera notre temps de prise en charge. Le plongeur nous accompagne, il nous relance de temps à autre pour estimer nos délais.

Après examen, pose de perfusion et monitorage, nous somme près. Commence alors le brancardage vers la DZ. La machine est là de nouveau elle nous enveloppe des sifflements de ses turbines et des turbulences de son rotor. Un dernier check visuel du chef de cabine et nous décollons vers l’hôpital.

Le patient est stable, la pression redescend et je profite un peu du vol de retour….


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#2 [↑][↓] 18-08-2013 23:44:15

n666eo
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Re : [RĂ©el] [RĂ©cit] Vol de nuit.

Un seul mot... Miam !!!

Merci...


T.

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#3 [↑][↓] 22-08-2013 13:56:41

upilote
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Re : [RĂ©el] [RĂ©cit] Vol de nuit.

Palpitant ...

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