Bonjour,
Voici la traduction d'un post paru aujourd'hui, 20 mai, sur le blog de la compagnie KLM. Demain, le 21 Mai, la ligne Amsterdam-New York fĂŞtera ses 70 printemps! Le 1er Juillet prochain  ce sera au tour d'Air France de fĂŞter les 70 printemps de la ligne Paris - New York. Les deux lignes furent inaugurĂ©es par un Douglas DC-4.
Bonne lecture!
Philippe

Les 70 ans de la ligne Amsterdam-New York
Posté par Frido Ogier le 20 mai 2016

Le 21 Mai 1946, un DC-4 de la KLM en provenance d’Amsterdam atterrissait à New-York Idlewild pour la première fois. C’était la toute première compagnie européenne à rétablir cette desserte. Le 1er juillet 1946, la liaison Paris-New York était officiellement inaugurée avec un DC-4 d’Air France en moins de 20 heures. Soixante-dix ans après, la route nord-atlantique de la KLM est toujours l’une des voies les plus importantes qui relie les deux continents. Demain, le 21 mai, ce sera l’anniversaire du vol inaugural.

Le DC-4 « de Rotterdam » se pose à New York pour la première fois.

Un soixante-dixième anniversaire est un véritable et mémorable événement bien sûr. Mais la KLM a dans ses trésors, d’autres destinations desservies depuis plus longtemps. Ce sont des destinations européennes pour la plupart, et aussi en Asie. Au début, la KLM restait près de sa base avec des vols reliant Londres, Paris, Hambourg et Stockholm. Puis, vint la volonté de relier les colonies hollandaises éloignées, ce qui est maintenant l’Indonésie. Voilà pourquoi, le réseau se développa d’abord vers l’Europe et l’Asie du Sud-Est. Une exception à cde mouvement fut le besoin de relier en avion les Indes Occidentales Néerlandaises : Curaçao et Antigua. Mais ces besoins changèrent du tout au tout avec la guerre et l’influence grandissante des Etats-Unis dans le monde d’après la seconde guerre mondiale.

Vidéo des actualités de l'époque
https://youtu.be/C2MFVmZg2Cg

La diplomatie

Albert Plesman, le premier directeur de la KLM, en rêvait depuis longtemps, relier Amsterdam à New-York. Mais les compagnies aériennes américaines avaient développé un très fort degré de protectionnisme, pour ne pas dire plus, et voyaient d’un très mauvais œil l’arrivée d’une compagnie aérienne non-américaine sur leur sol. Finalement, après de longues discussions diplomatiques très serrées, les Pays-Bas et les Etats-Unis arrivèrent à produire un accord bipartite de service aérien entre Amsterdam et New-York.

Cet accord permit l’ouverture de la ligne et, dès Janvier 1946, la KLM commençait une série de vols de reconnaissance de la future ligne. Le 21 Mai de cette même année, la ligne fur inaugurée. Le quadrimoteur DC-4, avec 44 passagers à bord, décolla de Schiphol avec des passagers VIP : représentants du gouvernement néerlandais, ambassadeurs des deux pays, journalistes, direction de la KLM ... et un seul qui payait son billet, un homme d’affaire américain.

Le bijou de la couronne

Le premier vol n’était pas direct, il comprenait deux arrêts intermédiaires, l’un à Glasgow, le second à Gander en Terre-Neuve. De plus, plusieurs autres aéroports avaient été retenus, lors des vols de reconnaissance, comme des points de dégagement en cas de mauvais temps. La vitesse était importante, mais la sécurité prédominait. Le voyage durait 25 heures trente pour 21 heures en vol. Le service fut inauguré avec deux vols hebdomadaires. Mais le succès fut tel que, dès l’année suivante, cette fréquence augmentait et qu’en 1950 le vol devint quotidien. Cette ligne fut un énorme succès pour la KLM, elle devint le bijou de la couronne de la compagnie.

Deux affiches de la KLM pour le service de New-York, les années 50 à gauche et l’affiche de 1946 à droite.

Une capacité accrue

Dans ces années-là, l’aviation civile changeait rapidement et inexorablement. Les passagers aussi. Les avions voyaient leur taille augmenter très régulièrement, et les compagnies aériennes pouvaient donc augmenter très régulièrement leur offre de sièges. Voyager en avion restait un luxe. Mais cette forte augmentation des capacités d’emport des nouveaux avions permit de créer deux classes de voyageurs avec la Classe Economique. Le voyage en avion devait accessible à un plus grand nombre. La KLM inaugura les vols à deux classes la première sur la ligne Amsterdam-New York.

Les nouveaux avions long-courriers de la KLM faisaient toujours leur entrée en service sur la ligne Amsterdam-NewYork. Ce fut le cas pour le DC-8, puis plus tard pour le Boeing 747-200. La KLM, surfant sur son époque, utilisa avec succès le potentiel de sa ligne nord-américaine pour croître.

Le Douglas DC-8, PH-DCG à l’aéroport international de New-York en 1960, avant qu’il ne soit renommé John F. Kennedy.

De nouvelles routes, de nouveaux partenaires

Au début de cette période de croissance de la KLM, le nombre des destinations nord-américaines n’augmenta pas très clairement. C’est ainsi qu’il fallut attendre 1949 pour voir Montréal relié à Amsterdam et ... 1957 pour voir Houston et Anchorage relié à Amsterdam. Cette dernière destination était en fait une escale sur la Route Polaire reliant Amsterdam à Tokyo. Ce n’est qu’en 1970 que la KLM acquit des créneaux d’atterrissage à Chicago, Toronto et Los Angeles.

Mais les années 1980 et 1990 furent très différentes avec soudainement un grand nombre de nouvelles destinations. Ceci fut rendu possible par la signature d’un accord de type Open Skies entre les Pays-Bas et les Etats-Unis. En 1997, suite à de nombreux succès d’exploitation, la coopération qui existait depuis quelques années entre la KLM et Northwest Airlines se transforma en une joint-venture contractuelle entre les deux compagnies aériennes. A son époque, c’était la plus grosse des joint-ventures entre compagnies aériennes au monde. En 2008, Northwest Airlines fut incorporée à Delta Air Lines, qui avait déjà un accord commercial stratégique avec Air France. Et en 2009 fut créée la joint-venture contractuelle transatlantique entre les trois compagnies, rejointes ne 2010 par Alitalia. Toutes ces compagnies sont regroupées au sein de l’alliance SkyTeam.

La 5ème Avenue

Dès le début, la KLM a reconnu l’énorme potentiel commercial que représentait la ligne avec New-York, là où tout a vraiment commencé. D’une certaine façon, cette ligne était en soi un symbole, la reprise après la guerre, mais ce n’était pas que cela. La croissance continue de la coopération économique avec les Etats-Unis tirait vers le haut le nombre de passagers qui, à leur tour, tiraient vers le haut les capacités d’accueil des avions assurant la ligne et, donc, de Schiphol. Et donc, dès le début, la KLM ouvrit une agence commerciale sur la prestigieuse 5ème avenue new-yorkaise, pas vraiment l’endroit le plus miteux de la ville.

Inauguration de l’agence KLM de New-York avec une jeune Audrey Hepburn et son mari l’acteur Mel Ferrer. A gauche: J.H. van Roye de la KLM.

En 1959, l’agence de la KLM se déplaça à l’angle de la 49ème Rue et de la 5ème Avenue sur une surface sans rival à l’époque. Audrey Hepburn, qui avait une relation toute spéciale avec les Pays-Bas, inaugura l’ouverture de l’agence. Les locaux commerciaux qui donnent sur la 5ème Avenue sont connus pour leurs vitrines de Noël. L’agence de la KLM n’échappa pas à la règle. Sa vitrine de Noël présentait des miniatures des principaux monuments hollandais.

Vitrine de Noël 1965 de l’agance new-yorklaise de la KLM.

L’auteur : Frido Ogier