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Chers amis,
Je vous livre la traduction faite au plus vite d'un article du New York Times d'hier sur le scoop de Larry Page, l'un des fondateurs de Google, qui vient de lancer la commercialisation de sa société de taxi volant an Nouvelle-Zélande.
Bonne lecture!
Philippe
Le Cora, le taxi volant tout-électrique et sans pilote à décollage vertical pour le transport de deux passagers en vol quelque part en Nouvelle-Zélande. © Richard Lord, via Kitty Hawk Co.
Les taxis volants de Larry Page sortent du mode furtif
Traduction de l’article de Andrew Ross Sorkin paru dans le numéro du 12 mars 2018 duNew York Times.
Besoin d’un déplacement? Prenez un taxi volant
La compagnie Kitty Hawk est en train de tester un taxi volant électrique sans pilote au-dessus de la Nouvelle-Zélande. Cet appareil, dimensionné pour transporter deux passagers, décolle et atterrit comme un hélicoptère et vole comme un avion.
Depuis le mois d’octobre dernier, un mystérieux objet aérien est aperçu de temps à autre dans le ciel au-dessus de l’île méridionale de Nouvelle-Zélande. Ça tient à la fois d’un drone et d’un petit avion, avec une série de petits rotors tout le long de ses ailes. Cet appareil décolle comme un hélicoptère, à la verticale, et vole ensuite comme un avion. Quand on interroge des gens qui l’ont vu depuis le sol, ils ne savent pas dire s’il y avait un pilote à bord ou non.
Une fois les renseignements pris, il s’avère que cet appareil volant est soumis à des essais en vol furtifs, c’est le prototype d’un avion développé par la compagnie américaine Kitty Hawk, créée par Larry Page l’un des cofondateurs de Google et maintenant le PDG de la société Alphabet Inc. issue de la restructuration de Google pour recentrer les activités internet de Google. Aujourd’hui la compagnie Kitty Hawk teste un véhicule volant tout-électrique sans pilote comme futur taxi aérien. Cette compagnie est connue pour développer en parallèle, un objet volant de loisir pour une personne dont le premier vol a eu lieu il y a quelques mois (voir ici).
Le programme actuel, connu sous le nom de code Cora, est beaucoup plus ambitieux. Ce que souhaite M. Page est de développer le plus vite possible une société de taxi aérien internationale, disponible dans de très nombreux pays, et qu’on commanderait depuis son portable comme le fait actuellement Uber. C’est ce que vise M. Page.
Jusqu’à tout récemment, ces vols d’essai néo-zélandais, étaient totalement couverts sous une société locale prête-nom, la Zephyr Airworks. Mais voilà , M. Page souhaite maintenant rendre ces essais publics. Ce mardi 13 mars, M. Page et Mme Jacinda Ardern, Premier Ministre de Nouvelle-Zélande, vont annoncer officiellement qu’il ont signé un accord pour que les vols d’essai du projet de taxi volant Kitty Hawk aboutisse à une certification. Le but visé est de fournir à la Nouvelle-Zélande une couverture nationale en taxis volants d’ici trois ans.
C’est un grand pas vers une commercialisation à l’international de cette nouvelle technologie. Tellement nouvelle qu’il y a encore quelques mois, les spécialistes les plus optimistes ne l’attendait pas avant dix ans.
La décision politique de la Nouvelle-Zélande lui offre l’occasion de dépasser d’une bonne tête tous les autres pays développés, y compris la Silicon Valley où beaucoup d’autres sociétés planchent sur le même sujet. Dans son message, Mme Ardern indique que sa décision de travailler avec la société Kitty Hawk est un appel lancé à tous les innovateurs pour venir travailler en Nouvelle-Zélande. Elle a rappelé que son pays avait l’ambition d’atteindre le zéro-carbone dès 2050. Or le taxi aérien de Kitty Hawk est tout-électrique et donc non polluant.
Aux Etats-Unis, ces vols d’essai posent un sérieux problème aux agences gouvernementales, à commencer par la puissante FAA (Federal Aviation Administration). Actuellement, la FAA autorise des essais en vol sur des véhicules aériens sans pilote, mais aucun processus de certification pour leur usage commercial public n’est dans les fourneaux. Rien. Et, ceci, malgré les annonces régulièrement données par Uber, Airbus et d’autres. Jusqu’à présent, la FAA, connue pour être fortement sous-financée depuis longtemps, et qui doit faire face à des cieux très fortement encombrés, ne s’est guère penchée sur la certification des nouvelles technologies.
D’autres nations, surtout au Moyen-Orient et en Afrique, se sont trouvées beaucoup moins pusillanimes avec ces nouvelles technologies. Beaucoup souhaitent être les premiers à recevoir ces technologies dans leur domaine public. Mais, le hic c’est que ces nations ne sont pas connues pour être des modèles de sécurité aérienne.
Il n’en va pas ainsi de la Nouvelle-Zélande, un pays où la sécurité aérienne est traitée aussi sérieusement qu’aux Etats-Unis. Cela veut dire que les règles que ce pays va mettre au point pour réguler le trafic aérien des taxis volants pourraient servir de modèle à la FAA sans aucun problème.
Plusieurs sociétés rivales travaillent actuellement à des tais volants sans pilote. En novembre dernier, Boeing a acheté la société Aurora Flight Sciences. Airbus a acquis tout récemment la start-up new-yorkaise Blade. Les Emirats Arabes Unis se sont associés à une société chinoise, EHang. Et, enfin, la société Uber a développé depusi quelques années sa filiale Uber Elevate. Toutes ces combinaisons travaillent à mettre au point un taxi volant sans pilote. Mais, la société Kitty Hawk est nettement en avance, à ce qu’il semble.
Pour tous les spécialistes et experts du domaine, M. page testait un appareil volant au-dessus de cieux de la Californie du Nord. Il semble bien que la démonstration en vol de l’appareil de loisir présenté au grand public il y a quelques mois au-dessus d’un lac californien avait pour but de faire écran aux vols du prototype Cora en Nouvelle-Zélande. Une furtivité réussie. De même, un appareil curieux aux formes bizarres, qui était appelé Zee Aero, avait été entraperçu aux abords du hangar de la société Kitty Hawk. Sans qu’on en apprenne plus.
Le mystère total sur les essais en Nouvelle-Zélande a pris tout le monde de vitesse et de surprise! La volonté, soudainement révélée, de M. Page de créer une société de taxi aérien mondiale est sans doute aussi la conséquence que le directeur technique de Kitty hawk et le chef du programme de taxi aérien n’est autre que le bouillant Fred Reid, ancien PDG de Virgin America passé chez Zephyr Airworks, une filiale de Kitty Hawk en charge du développement du taxi aérien. Avant d’être PDG de Virgin America, il a été aussi PDG de delta Air Lines et, même, de la Lufthansa. Un diable d’homme sans aucun doute, et tout sauf un rêveur.
Dans une interview récente, M. Reid a dit que le choix de la Nouvelle-Zélande était une évidence pour pouvoir « casser les mentalités » dans ce secteur. Il a aussi déclaré que la société Kitty Hawk avait pratiquement fini de travailler sur l’appli pour téléphone portable qui permettrait de commander un taxi volant de n’importe où en ville ou à la campagne.
Le taxi volant, nommé CORA (et dont le nom de code secret jusqu’à présent était Zee Aero), a une envergure de 11 mètres avec six rotors électriques basculants sur chaque aile. Il peut voler 100 km et transporter 2 passagers. Le plan commercial actuel est que la société Kitty Hawk ne vendra pas cet appareil mais les installera dans tous les pays qui en feront la demande tout en restant leur propriétaire. Le marché prévu est de plusieurs dizaines de milliers d’appareils.
Ceci dit, il est important de rappeler que, jusqu’à présent, toutes les prédictions commerciales faites sur des taxis volants se sont révélées fausses et contredite avec le temps. Ainsi, au début de l’année dernière, Dubai et la société chinoise EHang avait indiqué qu’ils commenceraient les vols de leurs taxis volants à Dubai en juillet 2017. Depuis, rien ne s’est encore passé ! Wait and see !
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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