Vous n'êtes pas identifié(e).
Hier matin à l'arrivée à Roissy sous une pluie diluvienne, et étant assis juste à l'arrière de l'aile, je me suis demandé comment les réacteurs ne se noient pas, surtout lors de la mise en service des reverses qui créent des tourbillons impressionnants. Question de néophite dans ce domaine...
Patrick
Le plus compliqué c'est d'être simple...
Hors ligne
Hello,
Pluie ou pas pluie, il y a seulement 1/6 ème d'air qui rentre dans le cœur du réacteur par exemple sur un réacteur de 737 ou d' Airbus. Les 5/6 ème contournent le cœur du réacteur. Sur les gros réacteurs, ce "taux de dilution" est encore plus fort.
En réverse, ce sont seulement ces 5/6 ème qui sont déviés vers l'extérieur par des grilles ou des gros volets qui dévient l'air vers l'avant et participent à la poussée inverse. Les gerbes d'eau sont l'effet de souffle de la déviation de jet.
Donne nous le type avion de ton vol, je publierai des photos et petits schémas.
L'expérience, c'est le nom que chacun donne à ses erreurs. Oscar Wilde
Hors ligne
Il est à noter que les moteurs sont testés pour de très fortes ingestions d'eau.
https://www.youtube.com/watch?v=faDWFwDy8-U
Ca ne répond pas à la question de "comment", mais ça montre que ces bestioles peuvent boire la tasse sans trop broncher.
Dernière modification par NezHaut (03-02-2020 11:55:45)
Tim
"If flying were the language of man, soaring would be its poetry."
"Think positive, flaps negative !"
Hors ligne
Merci de ces réponses. Il s'agissait d'un B777-200 d'Air France.
Comme les autres réacteurs actuels, il est à double flux, c'est à dire qu'une partie de l'air brassé par le fan (soufflante) passe par l'intérieur du moteur chaudière et une autre partie contourne le cœur du réacteur. Tu vois sur le schéma les 2 flux : primaire et secondaire. Le rapport de débit d'air secondaire / débit d'air primaire est de 10 > 10 fois plus d'air qui ne passe par la chaudière que d'air qui passe par la chaudière.
Les reverse n'existent que sur le flux secondaire. Il n'y a pas de reverse sur le flux primaire, trop complexe et pas vraiment d'effet. En reverse, le flux d'air secondaire est bloqué par des petites trappes (blocker doors) et est dévié par des grilles déviatrices (cascade vanes) visibles lorsque les capots reverse reculent (translating sleeves)
Blocker doors
Les blocker doors bloquent l'air qui est dévié par des grilles déviatrices qui sont orientées de façon à envoyer l'air vers l'avant, ce schéma est celui du 747 avec ses 4 moteurs. La photo est celle du réacteur RB 211 qui équipaient les Tristar.
Quand il y a beaucoup d'eau qui rentre dans le moteur, et en reverse c'est largement moins que quand tu rentres dans un nuage de pluie en vol à 600 km/h, la régulation moteur mesure que le débit d'air est diminué et il adapte le compresseur en orientant les ailettes des stators du compresseur (Variable Stator Vanes). Le changement d'orientation des ailettes modifie l'écoulement d'air et éloigne cet écoulement de la zone de pompage ou d'extinction.
Ce mécanisme explique la procédure en cas de pluie massive ou de grêle et qui demande d'ouvrir le dégivrage moteur. En piquant de l'air sur le moteur, on éloigne ses courbes de fonctionnement de la zone de pompage/extinction.
B 747 avec la séquence caractéristique de rentrée de certains blocs volets de bord d'attaque pour les ménager du souffle des reverse.
https://www.youtube.com/watch?v=5avi26t8Xpo&t=211s
Dernière modification par bricedesmaures (03-02-2020 17:51:15)
L'expérience, c'est le nom que chacun donne à ses erreurs. Oscar Wilde
Hors ligne
La video montre exactement ce que j'ai vu.
Comme d'habitude réponse documentée et précise.
Merci.
Patrick
Dernière modification par padu76 (03-02-2020 18:38:56)
Le plus compliqué c'est d'être simple...
Hors ligne