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Géop’Aéro (et pas GéopApéro) … Qu’est-ce donc ? Dénicher (et traduire pour vous) dans les revues internationales, surtout américaines, des articles qui montrent bien l’importance de l’élément aéronautique dans les grands problèmes de géopolitique actuels, pour dénicher des choses intéressantes (j'espère) à raconter ...
Bonjour chers amis,
Quoi ? Le vieux biplan soviétique, l’Antonov An-2, dont le premier vol remonte à 1947 et qui a été construit à plus de 18 000 exemplaires, serait au cœur de l’actualité en cas de grave problème entre les deux Corées … L’An-2 à l’heure du Rafale et des F-22 et F-35 ?
Eh bien, oui figurez-vous … Je vous ai déniché deux articles américains qui traitent chacun d’une facette différente du même concept : l’utilisation d’An-2 dans les forces aériennes des deux Corées est d’actualité, une utilisation basée sur la robustesse et la relative furtivité de l’An-2. Si les forces aériennes des deux Corées sont toujours équipées d’An-2, ce n’est pas pour rien !
Une utilisation peu connue du vénérable An-2 que les Russes appellent le Koukourouznik (l’avion des maïs, du fait de son utilisation massive en URSS pour les épandages) ou, plus affectueusement : Anouchka (ma chérie) … c’est tout dire de ses qualités de pilotage ! Alors l’An-2, le "Colt" de l’OTAN, au cœur d’un conflit dans la Péninsule Coréenne ? Voyons cela...
Quant à cette rubrique nouvelle de Géop’Aéro, qui fait le pendant en quelque sorte de l’autre rubrique : Archéo’Aéro, j’ai bien vu ces dernières années que la matière pour alimenter cette rubrique ne manquait hélas pas. J’avais d’ailleurs posté sur ce site un texte il y a quelque temps sur l’incursion de plus en plus grande de l’aviation militaire en Arctique : texte posté ici.
Bonne lecture !
Philippe
PREMIER ARTICLE
Des biplans Antonov An-2 nord-coréens de conception soviétique attaqueraient les premiers la Corée du Sud
L'An-2 est peut-être une vieille technologie, mais, si une nouvelle guerre éclatait entre les deux Corées, la Corée du Nord en enverrait des vagues remplies de commandos.
Un Antonov An-2 de la KPAAF, l’armée de l’air nord-coréenne. © FortyNine Photography
Un Antonov An-2 de la ROKAF, l’armée de l’air sud-coréenne. © Hywel Evans
Par le passé, nous avons examiné en détail le rôle que les biplans vétustes de l’ère soviétique An-2, les fameux Colt de l’OTAN, pourraient jouer en Corée du Nord dans un conflit sur la péninsule coréenne, qui impliquerait les forces du Nord, du Sud et des États-Unis (NdT – C’est le second article de ce post). Parmi les forces aériennes bien délabrées de Kim Jong Un, l'An-2 a fait l'objet d'une certaine couverture médiatique, sans doute en raison de son allure de biplan vétéran.
Le listing des appareils des forces aériennes nord-coréennes, la Korean People's Army Air and Anti-Air Force ou KPAAF, fait état de pas moins 200 An-2 dan ses rangs... peut-être même 300!
De l'autre côté de la DMZ, cependant, il existe aussi une véritable force militaire de nombreux An-2, beaucoup plus secrète celle-là , exploitée par l'ennemi de la Corée du Nord, les forces aériennes de la Corée du Sud, la fameuse Republic of Korea Air Force (ROKAF).
Le listing des avions et hélicoptères de la ROKAF fait bien apparaître, à côté de 23 F-35A ultra-modernes et d’autres appareils très modernes, des Antonov An-2 sous la classification des Appareils d’entraînement, mais en nombre inconnu !
Tout d'abord, en ce qui concerne l'An-2, il convient de rappeler que lorsque ce robuste avion utilitaire est apparu pour la première fois en 1947, il était déjà considéré comme un anachronisme, en raison de sa configuration biplan et de ses ailes et sa queue partiellement entoilés, un anachronisme de la Belle Epoque. Cette configuration avait été choisie par le concepteur Oleg Antonov car elle offrait la meilleure combinaison de légèreté et de performances à basse vitesse ; en fait, c’est au point que le manuel de l'avion ne mentionne aucune vitesse de décrochage !
Cette adaptation au vol à très basse vitesse a fait de l'An-2 un appareil parfait pour l'épandage de produits chimiques au-dessus des vastes fermes collectives de l'Union soviétique, mais aussi un appareil idéal pour voler à basse altitude et lentement et, donc furtivement … pour traverser discrètement une zone frontière démilitarisée par exemple.
Si un conflit devait éclater sur la péninsule coréenne, on s'attend à ce qu'un grand nombre d'An-2 nord-coréens envahissent l'espace aérien de la Corée du Sud et envoient des troupes des forces spéciales contre des cibles clés. Outre l'acheminement de troupes de choc, les An-2 peuvent être armés de bombes et de roquettes et effectuer des sorties de harcèlement nocturne du type de celles qui ont tourmenté les forces américaines et onusiennes pendant la guerre de Corée au début des années 1950.
Une meute de biplans An-2 nord-coréens largue des commandos à très basse altitude. © North Korea State Media
Consciente de cette menace potentielle, la Corée du Sud a décidé aussi de se constituer une flotte d'An-2 qui sont utilisés comme agresseurs pour s'entraîner à la meilleure défense contre ces cibles délicates. Pour les chasseurs, il n'est pas facile de détecter et d'abattre un An-2 en vol. Il est donc logique pour la Corée du Sud de s'entraîner régulièrement à abattre ces biplans. Il en va de même pour les défenses anti-aériennes basées au sol, notamment les systèmes de défense aérienne à courte portée (SHORADS) et peut-être aussi les systèmes antiaériens navals. En effet, les An-2 sud-coréens sont basés à la base de Seongmu, à quelques minutes de vol seulement de Cheongju, où se trouve le cerveau des tactiques de chasse de la ROKAF et son unité de chasseurs F-16.
Pour plus de réalisme lors de ses exercices, les An-2 sud-coréens transportent des troupes représentant les "forces rouges" d'infiltration, soit en atterrissant dans des champs, grâce aux performances STOL de l’An-2, soit en les parachutant de très basses altitudes. Le biplan Colt est en effet une plate-forme idéale pour le parachutage. Il est encore utilisé pour l'entraînement au saut, même par certaines forces aériennes de l'OTAN. C’est ainsi que l'armée de l'air américaine utilise aussi des An-2 au sein de sa 6ème escadrille des opérations spéciales qui emploie ce type d'appareil au sein d'une flotte diversifiée pour sa mission de conseil en aviation de combat, contribuant ainsi à la formation d'instructeurs américains qui, à leur tour, assurent la formation des forces aériennes étrangères. D'autres An-2 ont été exploités par l'armée américaine à White Sands Missile Range, tandis que le Corps des loue régulièrement des An-2 pour la formation des US Marines aux tactiques.
Vidéo YouTube
Des parachutistes de l'armée américaine et de la Lettonie s'entraînent au saut à haute altitude et à ouverture tardive à partir d'un An-2 de l'armée de l'air lettone.
Durée env 2 min
Afin de les rendre plus réalistes dans leur rôle d’agresseurs les An-2 sud-coréens sont peints de manière à reproduire leurs homologues nord-coréens, en imitant le motif de camouflage vert et brun sur les surfaces supérieures et le bleu pâle sur les dessous. Avant que la flotte nord-coréenne n'adopte ces couleurs, les Colts sud-coréens étaient peints uniformément en vert-olive.
L'ancienne livrée vert foncé portée par la flotte sud-coréenne d'An-2 en 2005. © Jerry Gunner
Il est très raisonnable que la ROKAF puisse s'entraîner à utiliser l'An-2 de la même manière que son adversaire du nord. Ainsi, les forces spéciales sud-coréennes pourraient prendre le contre-pied de leur ennemi en adoptant des tactiques similaires pour infiltrer l’espace aérien de la Corée du Nord. Bien que ce type de tactique semble plus proche des missions d'opérations spéciales de la Seconde Guerre mondiale, il n'est pas impossible qu'elle puisse être réemployée dans certains scénarios aujourd’hui. En tout cas, la Corée du Nord l’envisage très sérieusement car, sinon, comment expliquer sa flotte importante d’An-2 maintenus en état de vol ?
Dans le pire des cas, il ne serait pas exagéré d'imaginer des biplans à moteur radial traversant la frontière dans les deux sens, transportant des forces spéciales loin derrière les lignes ennemies.
Le nombre exact d'An-2 dans la flotte de la ROKAF est inconnu. Au point que de nombreux inventaires de sources autorisées ne font aucune mention de ces appareils. Il est clair que leur présence est quelque peu clandestine. Cette situation est renforcée par l'utilisation d'immatriculations civiles pour ces appareils sud-coréens. Ces immatriculations vont de HL-1082 à HL-1091, suggérant qu'au moins neuf appareils pourraient être en service. Deux exemplaires sont connus pour avoir été perdus dans des accidents, après des pannes de moteur en mai 2009 et juin 2015. Un autre appareil a été impliqué dans un atterrissage d'urgence dans une rivière sud-coréenne en février 2016.
Un An-2 sud-coréen a effectué un atterrissage d'urgence à 268 km au sud-est de Séoul en février 2016. © Mike Yeo
Une image satellite d'avril 2019 montrant sept An-2 sud-coréens stationnés à l'extérieur de leurs hangars à la base aérienne de Seongmu, Corée du Sud. © GOOGLE EARTH
Si les An-2 de la ROKAF ne proviennent pas de stocks russes, il convient de noter que les équipements de conception soviétique ou russe ne sont pas rares dans les forces armées sud-coréennes, malgré les relations militaires durables du pays avec les États-Unis.
En raison des dettes importantes de Moscou envers Séoul, la Russie a transféré des hélicoptères Kamov Ka-32 Helix et des entraîneurs de base Ilyushin Il-103 à la ROKAF au début des années 2000. Les sept Ka-32 à rotor coaxial, qui sont désignés localement HH-32A, sont utilisés pour la recherche et le sauvetage, équipés d'un matériel de vol de nuit, et ont également un rôle secondaire de lutte contre les incendies. Au total, 23 Il-103, appelés T-103, ont été acquis pour l'Académie de l'armée de l'air sud-coréenne. Ces appareils partagent la base aérienne de Seongmu avec les An-2, mais ils ont depuis été remplacés par le KT-100 de Korea Aerospace Industries. Aucun de ces types d’appareil n'est exploité par la Corée du Nord.
Un des hélicoptères de recherche et de sauvetage HH-32A de fabrication russe de la ROKAF. © Hywel Evans
Avec sa résistance et sa fiabilité légendaires, il n'y a aucune raison pour que le biplan An-2, un vrai vétéran qui va sur ses 80 printemps, quitte le service de la ROKAF de sitôt. Après tout, tant que la Corée du Nord continuera à utiliser autant de ces biplans de façon aussi énigmatique, nous pouvons nous attendre à ce que l'armée de l'air de son voisin du sud fasse de même.
SECOND ARTICLE
L'une des armes les plus dangereuses de la Corée du Nord est le biplan An-2
L'énorme flotte nord-coréenne de ces vieux biplans de l'ère soviétique a un objectif bien plus sinistre que ce que beaucoup pensent.
Les tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis, la Corée du Sud et ses alliés n'ont jamais été aussi fortes. Alors que les États-Unis et la Corée du Sud effectuent des exercices militaires conjoints très régulièrement, Pyongyang a ordonné sa propre démonstration de force militaire. Les exercices de la Corée du Nord comprenaient un barrage d'artillerie massif et un assaut amphibie près de la frontière maritime entre les deux adversaires coréens. Les images diffusées par les médias d'État montrent des commandos Nord-Coréens avec un équipement ultra-modernes, mais l’une des photos rendues publique est particulièrement intéressante.
Cette photo en question montre un groupe de biplans An-2 parachutant des commandos nord-coréens à très basse altitude. À première vue, il s'agit d'une nouvelle démonstration militaire réglée comme un défilé nord-coréen, pour le show, et quelque peu risible. Mais, à y regrader de plus près, il s'agit en fait d'un entraînement pertinent qui dévoile ce que la Corée du Nord a prévu de faire lors des premières heures d'un conflit total sur la Péninsule.
La photo en question qui montre le parachutage à faible altitude de commandos nord-coréens par un groupe d’Antonov An-2. © North Korean State Media
Sous le couvert de l'obscurité de la nuit, lors des premiers engagements des forces nord-coréennes avec les forces armées de la Corée du Sud et des États-Unis, des centaines de ces vieux biplans à moteur radial partiront de leurs bases en Corée du Nord, survoleront le sol à basse vitesse et très basse altitude, pénétreront profondément dans l'espace aérien sud-coréen. Pour la grande majorité de leurs équipages, il s'agira d'une mission à sens unique : déposer les troupes de choc les plus dures de Kim-Jong-Un loin derrière les lignes ennemies. Cela se fera par largage aérien à basse altitude, comme on le voit ci-dessus, ou, profitant des capacités STOL de l’An-2, par atterrissage très court dans des champs ou sur des routes.
Les missions de ces unités d'assaut suicide nord-coréennes sont multiples, mais elles consisteront très probablement à semer la pagaille dans les profondeurs du territoire sud-coréen. Il s'agira notamment d'attaquer les infrastructures clés et les installations militaires et, d'une manière générale, de semer une terreur massive parmi la population sud-coréenne déjà effrayée par l’annonce du conflit. Cette tactique d'insertion en profondeur est à elle seule l'une des principales raisons pour lesquelles les installations telles que les bases aériennes en Corée du Sud doivent être préparées à une guerre instantanée, même au niveau des fantassins.
Même Kim Jong Un, qui adore l'aviation, a été photographié dans le cockpit d'un AN-2 Colt. © North Korea State Media
Le fait que la Corée du Nord soit désormais une nation nucléaire et qu'elle semble disposer d'ogives miniaturisées exploitables signifie que ces biplans présentent un risque encore plus grand qu'auparavant - ils pourraient également devenir un vecteur nucléaire non traditionnel. C'est justement le jeu peu orthodoxe que Pyongyang pourrait utiliser pour s'attaquer à des installations militaires majeures sans utiliser de missile balistique.
Il peut sembler tout à fait ridicule, à première vue, que la Corée du Nord utilise aujourd’hui des avions agricoles et archaïques, conçus il y a près d'un siècle, contre la puissance de l'USAF et de la ROKAF, mais les premiers regards peuvent être très trompeurs. L'An-2 Colt est une machine volante aux surfaces entoilées qui est à l'aise pour se frayer un chemin dans le ciel à très basse altitude et à faible vitesse. Cela se traduit par une petite section transversale pour sa taille, difficile à repérer par les chasseurs utilisant leurs radars en mode "look-down-shoot-down". Le vol à basse altitude signifie que les systèmes de missiles surface-air traditionnels auront beaucoup de mal à détecter et à engager ces avions qui se dirigent vers le sud en épousant le terrain.
Leur vitesse lente joue également un mauvais tour aux radars Doppler à impulsions dont les filtres de vitesse ne tiennent pas compte des objets qui se déplacent relativement lentement, surtout lorsqu'ils se déplacent à des angles obliques par rapport à l'émetteur du radar. Même Washington DC, qui est sans doute l'espace aérien le plus surveillé et le plus sécurisé des États-Unis, avec son système de défense aérienne intégré très élaboré, n'a pas pu repérer en 2015 un gyrocoptère se déplaçant lentement et ayant une petite section transversale radar, qui a descendu le National Mall et a atterri sur la pelouse du Capitole.
Enfin, le vieil adage selon lequel la quantité a une qualité qui lui est propre s'applique à l'An-2 et aux plans de guerre de la Corée du Nord qui possède environ 300 de ces avions. En temps de guerre, il n'y aurait pas assez d'avions de chasse ou de batteries de missiles sol-air pour les abattre, même s'ils pouvaient être détectés et engagés avec succès. En outre, même si Pyongyang sait qu'un grand nombre de ces appareils seront perdus, mais c'est la nature même de la tactique qui sous-tend leur utilisation. Même si la moitié de la flotte est perdue, des milliers de commandos de choc seront au sol en Corée du Sud pour semer la pagaille.
Un An-2 nord-coréen décolle. © North Korea State Media
Gardez également à l'esprit que, même si les pistes d'atterrissage peuvent être endommagées avant que ces avions ne puissent décoller lors des premières actions d'un conflit majeur, ils peuvent décoller de pratiquement n'importe où. En gardant tout cela à l'esprit, la meilleure défense contre ces avions est peut-être de disposer d'un grand nombre de systèmes de défense aérienne à courte portée (SHORADS) placés dans toute la Corée du Sud. Ces systèmes peuvent repérer et engager des avions volant à basse altitude avec de petites sections transversales radar.
Mais la vérité est qu'il n'y a qu'un nombre limité de ces types de systèmes d’arme déployés par les États-Unis ou la République de Corée. Mais même ces systèmes ne pourraient pas assurer une couverture fiable de la totalité de l'espace aérien au sud de la DMZ, et ils ne peuvent engager qu'une poignée de cibles jusqu'à ce que leurs chargeurs soient vides. Cette menace sera largement traitée une fois que les commandos seront déjà au sol et entrés en action.
Des commandos nord-coréens parfaitement équipés. © North Korea State Media
Une fois de plus, les médias grand public ont tous ignoré l'arsenal si particulier de la Corée du Nord, se focalisant sur d’autres antiquités : les chasseurs MiG-15, Mig-17 et MiG-21 de l’armée de l’air nord-coréenne. C'est en suivant le même raisonnement que beaucoup d’experts avaient sous-estimé la capacité de la Corée du Nord à se doter d'une arme nucléaire.
La dure réalité est que les Nord-Coréens ne sont pas stupides et que leur rhétorique et leur propagande farfelues cachent l'existence d'un appareil militaire beaucoup plus logique et créatif que la plupart ne veulent bien l'admettre. Leur flotte apparemment inoffensive de biplans AN-2 n'est qu'un rappel supplémentaire de cette réalité.
Dernière modification par philouplaine (09-06-2021 13:23:40)
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Toujours aussi intéressant, merci.
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Merci Philippe, tu as le chic pour trouver les sujets insolites.
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