Salut à tous,

En ce dimanche de Novembre, la vallée du Rhône est assez dégagée par le vent. Ça tombe bien, l'avion est réservé cet après-midi de 15h à 17h. J'ai prévu
d'aller à Langogne, petit terrain perdu dans les montagnes Ardéchoises que je ne connais pas.

J'arrive à l'aéroclub, je me rue sur l'ordinateur. J'ai vu des nuages au loin qui s'accrochait aux montagnes Ardéchoises, il me faut voir ce qui est prévu ! Le TEMSI confirme que la vallée du Rhône restera dégagée et prévoit des cumulus fragmentés entre 4000 et 8000ft sur l'Ardèche. Le METAR du Puys (au nord de Langogne) n'est pas encourageant, vaut mieux pas mettre ses ailes dehors la bas.
Décision, on y va, et on avisera si nécessaire. L'important est de toujours garder une porte de sortie si la météo s'énerve.

Allez hop, on démarre le DA20 ! Décollage piste 02 à Montélimar et je m'en vais chercher ma radiale du VOR MTL qui m'emmènera tout droit sur Langogne. Le relief monte rapidement. On passe au-dessus d'Aubenas, Langogne est à moins de 15 min normalement. C'est sans compter une couche fragmentée qui s'est établie à 5000ft. Dommage j'avais prévu 5500ft pour éviter tous les reliefs, c'est raté ! Je ne passe pas On Top car pas sur de pouvoir redescendre à Langogne. Allez, on reste en dessous pour le moment et on s'enfile dans la vallée menant au col de la Chavade, on reste côté gauche pour ne pas se choper les déguelantes.
Le plafond descend, moi il faut plutôt que je monte si je veux passer le col. La vallée me permet de faire un demi-tour au cas où, on continue pour voir comment ça se présente en haut du col. Tiens, le voilà d'ailleurs ce col, on y arrive. On peut passer mais les sommets sont dans la couche. Langogne est pas loin.

J'aperçois le grand lac de Langogne, on arrive. Par contre, j'avais prévu un retour par le Nord mais ce sera pas pour aujourd'hui, c'est tout bouché ! Intégration à Langogne. Mon instructeur me prévient, faut se méfier de ce terrain. On va poser en piste 04, elle monte, elle est en herbe et très grasse. Pour couronner le tout, y'a de beaux sapins de 20m juste en bout de piste.
J'arrive en finale, léger vent de travers, je décrabe, ça touche, réchauffe, volets, plein gaz, et on repart !!! ..... Ben mer**, j'ai dit "on repart !", les gaz sont bien plantés dans le tableau de bord mais l'avion n'accélère pas. J'ai vite la réponse. Mon instructeur m'aide un peu, il faut faire décoller l'avion à la limite du second régime et faire un p'tit palier. Et l'avion accélère comme par magie. C'est fou l'influence que peut avoir un terrain humide avec de la bonne herbe grasse.
C'est pas tout mais il nous reste les sapins en bout de piste. Allez hop, un p'tit "break" à gauche et on dégage en passant au-dessus du club house.

Ouaahhh, sacré terrain. C'est pas de la tarte. Enfin bon, c'est gentil mais moi, le reste de ma nav tombe à l'eau. Eh bien, profitons-en, un p'tit déroutement ! Alors là, c'est le grand moment. Arriver à tenir l'avion à peu près comme il faut, sortir la règle, tracer son trait dans les turbulences, faire sa nouvelle estimée, tout ça en regardant dehors et essayant de ne pas rentrer dans la couche. C'est du sport !
Bon eh bien, nous allons sur Aubenas, c'est quasi tout droit. Les nuages s'espacent, on s'amuse à faire du saute-moutons au lieu de les contourner, c'est quand même plus marrant non ?

Aubenas arrive vite, 2 ULM tourne autour du terrain par ce froid glacial. On s'intègre, on touche et on repart ..... et nouveau déroutement pour rentrer à Montélimar. Beaucoup plus simple maintenant, c'est tout droit, avec mon VOR préféré, et le terrain qui devient de plus en plus connu au fur et à mesure qu'on avance.

Posé, pas cassé ! Juste 1h20 de vol mais intense. Ce fut plein d'enseignements !

Allez, la prochaine fois, c'est nav solo. J'ai l'impression que je vais revivre une sorte de 2e laché. Quelle bonne sensation !