Et j'en remets quand même une couche pour Guilhem, sans aucune amertume ! : Je ne vois pas en quoi ça réduit le travail de l'équipage ? Point de vue pilotage, qu'est-ce que ça change que le freinage automatique s'arrête à un point ou à un autre ? Et que CERTAINS avions se pilotent aussi au sol, je suis d'accord, j'ai même dit qu'un planeur se pilotait jusqu'à l'arrêt complet, le train monotrace et l'envergure ne laissant que peu de marge, et ne pardonnant pas ceux qui se croient sortis d'affaire une fois au sol). Mais remettre un peu de poussée sur un liner pour dégager à la prochaine bretelle, je regrette, je n'appelle pas ça du pilotage, faut pas pousser non plus !

Bons vols !

Bonne question ! Pour moi le pilotage c'est ce qui nécessite un apprentissage particulier. J'ai eu l'occasion de faire rouler un liner (petit c'est vrai, EMB120 ) d'un bout à l'autre d'un aéroport sans avoir la moindre formation aéronautique (pour les âmes chagrines, je n'étais pas seul, mais avec le mécano qui va bien à droite)... Par contre j'aurai était bien incapable de le faire voler cet EMB120 !

Il est évident que faire rouler un 747 ou un 380 doit être autrement plus délicat. Mais il n'y a pas que les pilotes qui sont capables et autorisés à le faire. Alors que les faire voler, si...

Bons vols !

Dernière modification par n666eo (25-02-2011 22:07:59)

Conduire une voiture demande un apprentissage particulier ;-) On ne devient pas conducteur du jour au lendemain. Pourtant on ne pilote pas une voiture, on la conduit.

Pour le 747, il n'est pas difficile de le garder en palier rectiligne sur un cap donné. N'importe qui de normalement constitué ayant appris à piloter peut prétendre avec un peu d'entraînement à le faire. Le problème n'est pas celui-là. En croisière et à cette vitesse, une déviation de 100 pieds arrive extrêmement vite. Un peu de turbulence, mouvements de passagers, CG qui évolue... Il faut donc constamment, avec grande finesse, se concentrer sur l'avion et son comportement. Très amusant à faire de temps à autre, cette façon de faire va néanmoins totalement à l'encontre de l'optimisation de l'équipage. Globalement, conduire l'avion en croisière n'apporte pas grand-chose en terme d'expérience. Par contre, cela diminue dramatiquement les capacités de surveillance de l'équipage. Énormément. Pourquoi alors se priver d'un automatisme qui fera la croisière pour vous?

L'imaginaire collectif s'imagine que conduire () en manuel  est un "must" perdu, alors que ce n'est pas nécessairement le cas. Conduire l'avion au travers d'un automatisme pose, globalement, les mêmes problèmes que si nos mimines s'en chargeaient elles-mêmes.

Là où l'usage des automatismes pose problème, à mon sens et à celui de pas mal de mes collègues, c'est lors d'une politique du "tout au totomatique". Conduire, cela s'entretient. L'IFR cela s'entretient. Je me force par exemple à effectuer au moins deux vols par semaine en raw data complet. Cela me permet d'évaluer mes compétences (en toute modestie bien sûr ) et surtout de les entretenir.

La cinématique reste cependant la même dans les deux cas:

Je réfléchis, je suis le conducteur qui décide, je donne des ordres à l'avion en fonction de l'environnement, je surveille que l'avion effectue mon ordre correctement.

ou

Je réfléchis, je suis le conducteur qui décide, je donne des impulsions au manche et aux manettes de puissance en fonction de l'environnement, je surveille que l'avion effectue mon ordre correctement.

Dernière modification par kOOk (26-02-2011 07:35:21)