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Bonjour à tous,
j'aimerais vous parler de mon premier stage de vol. J'avais fait cet été un vol accompagné d'un pilote sur Cessna 150. Cependant, je n'ai pas tout fait, car ce n'est pas un instructeur.
Mais hier, ce fut, en un mot : Mémorable.
Je vis à Montréal, un ami est instructeur dans un aéroport régional de belle envergure, comptant 3 pistes. Moi qui possède le JS41 de PMDG, je suis resté comme un enfant devant cet oiseau stationné avec le label d'une compagnie de transport commercial. Nous arrivons à 10h30 à l'école de pilotage, je regarde par la fenêtre ou un Cessna 152 démarre, j'ai hâte que mon instructeur arrive !
10h45 : Mon ami arrive, et avec ma fiancée nous discutons de tout et de rien, mais rapidement le sujet phare de cette journée reprend le dessus. Il est temps de parler du programme que nous allons faire. C'est pour mon anniversaire, une date importante, alors comme c'est le cadeau de ma conjointe, elle me fait signe qu'on peut y aller pour 1h30 de pilotage. Mes yeux s’émerveillent à l'idée !
Mon instructeur nous indique qu'on pourra faire tout le programme, en dictant rapidement celui-ci : "Décollage, virages, vol lent, décrochage, vrille, approche et atterrissage." Un tilt surgit quand il indiqua : "Vrille". Je tourne mon regard vers les yeux de ma conjointe, avec un air amusé. Connaissant le personnage, il déconne souvent, alors je me disais bien qu'il s'agissait d'humour. Alors nous n'y prêtons pas attention.
11h : Briefing et cours théorique. Simmeur depuis plusieurs années, certaines notions théoriques sont déjà acquises, cependant, il faut bien que mon instructeur se fasse une idée du niveau de base. Nous passons une quinzaine de minutes, cependant fortes intéressantes. Nous arrivons à la page de la théorie de la vrille. Tout à coup je sens le regard de ma future femme se posait avec insistance sur moi. En effet,j'avale difficilement ma salive, il ne s'agissait apparemment pas d'une plaisanterie ... Nous allons faire une vrille, si je le désire. Notre ami insiste sur le fait que la vrille n'est pas obligatoire, il s'agit là d'un élément non fondamental, et ce serait à moi de décider. Ne voulant pas prendre de décision de suite, je préfère répondre prudemment : "Nous verrons cela en vol ...".
11h30 : Une accolade à madame assez angoissée à l'idée que les exercices ne soient pas juste faire un ou deux virages ... Nous avons parler d’atterrissage, de décrochage et surtout de vrille, des mots qui sonnent la torpeur pour elle !
12h : Nous voilà dans l'avion, démarrage du moteur, un Cessna 152 en parfait état, la confiance en l'appareil est présent, et surtout la confiance total en mon ami instructeur. Je reste admiratif devant son professionnalisme, de quoi enlever de la tête toute idée d'accident probable. Si quelque-chose arrive il sera là ! Alors ma première leçon consiste à faire rouler l'appareil. Ça parait idiot, mais il s'agit là d'un exercice assez difficile qui demande une certaine dextérité avec ses pieds. Étant assez agile, je réussis haut la main un test de freinage en ligne, et un test de freinage sur une limite donnée. Le roulage se passe parfaitement bien, mon plaisir augmente. Après quelques vérifications et tests, nous voilà aligner à la piste 24 droite. Un briefing m'est donné sur les étapes à faire pour le décollage. Je pousse la manette des gaz, je joue du palonnier pour équilibrer l'appareil sur le diriger dans l,axe de la piste. 55 noeuds, je tire le manche, les roues se détachent du sol, nous montons à 500'/min, j'entame un virage à 30 degrès vers l'ouest, ce virage étant assisté au commande par mon instructeur. Je viens de faire mon premier décollage, c'était incroyable. À 2000 pieds, mon 2e exercice consistait à voler en palier, vers un point visuel (extérieur car VFR) donné. Je me rappelle tout ce qu'on dit sur les simmeurs "Le problème du simmeur, c'est qu'il regarde ses instruments". Je m'efforce de regarder dehors, et mon instructeur me graitifie d'un "Très bien, c'est super !". Mon plaisir grandissant, je commence à sentir l'appareil.
3e exercice : La montée, nous poussons les gaz légèrement et en tirant le manche doucement j'exerce une montée à 500'/min. Les sensations sont bonnes, il m'apprend à trimmer, surpris, il me voit manier la roue du trim comme si j'avais fait ça toute ma vie. Je ne peux m'empêcher de me dire que malgré les défauts de mon simulateur préféré, les avantages sont réels !! J'en profite c'est magique !
Exercices suivants : Les virages ! La première composante consiste à rester le nez à l'horizon sans perdre d'altitude et virer à gauche et à droite en faisant un 360 à 30 degrés d'inclinaison. Droit devant un repère : Un village, nous allons donc virer pour reprendre ce repère visuel pour restabiliser l'appareil. A gauche ou à droite tu choisis me dit il, je collationne : "360 degrés à gauche à 30 degrés". J'entame le virage avec un coup de manche et un peu de pallonier. Ce premier virage et une réussite, je reprends un cap vers le village de manière souple, je m'épate moi même, quelle plaisir encore une fois ! Sans perdre un instant j'affirme : "Virage à droit 360 à 30 degrès" et c'est repartit pour un tour ! Superbe ! Sans perdre de temps il reprend les commande et me montre le virage à 45 et 60 degrés. Pour des mesures de sécurité et évidente qui consiste à rester dans le modèle de vol de l,appareil, il me demande de rester dans cette limite extrême de 45/60 degrés. On garde un oeil sur le compteur de vitesse et les tours minutes, et je pratique un virage à gauche à 50 degrés, une fois stabiliser, je vire à droite à exactement 45 degrés. Je viens de finir ma première séries de virages, je suis intérieurement calme, mais surtout très concentré.
Me voyant à l'aise, il me propose de monter à 5000' pour d'autres exercices. Nous montons et durant la montée, me briefe sur les 2 prochains exercices : Vol lent et le fameux décrochage !! Une fois à 5000' il me fait une démonstration du vol lent. Ce vol consiste à voler full flaps à une allure la plus lente possible, flirtant de près avec le décrochage. Evidemment au vu de la dextérité demandé pour ce type de manipulation, il ne s'agissait pas ici de tenter le vol lent. Ca demande quelques heures de vol pour maîtriser à priori. Mais ça amorce bien l'exercice suivant : Le décrochage.
Le fameux décrochage, on en entend parler dans les médias, en simus, mais j'ai appris ce que c'était vraiment, et surtout la sensation que cela procure. Dans un premier temps mon instructeur me met en contexte et me montre un décrochage. Aucune appréhension, aucun doute, aucune peur, je me sens à l'aise dans ses explications, et ma confiance n'est pas érodé, alors allons-y pour le décrochage. Gaz au ralenti, flaps up, il tire sur le manche, la vitesse chute, l'alarme retentit doucement et hurle rapidement ! Soudain le nez de l'avion chute, il lâche le manche, remets les gaz, la vitesse reprend, et on récupère un niveau stable après une chute spectaculaire de plusieurs centaines de pieds. Nous remontons doucement à 5000 pour la pratique. Il me demande si je suis prêt, et j’acquiesce : " Je prends les commandes" et me répond " Ton avion, tu prends les commandes". J'ouvre la parenthèse, mais la communication avec mon instructeur était claire et nette, pas de bafouillage, on se concentre et c'était appréciable de mettre en pratique des heures de vol en réseau avec une phraséologie type de l'aviation. Encore une fois, la simu ca aide sur pas mal de points. Je mets les gaz au ralenti, tire le manche, la vitesse chute, et à nouveau le son strident retentit, le nez de l'appareil tombe d'un seul coup. Un sentiment de contrôle me dit quoi faire, je pousse les gaz en poussant sur le manche, et j'entame doucement une courbe montante pour reprendre un niveau de vol. Mon instructeur me félicite d'une manœuvre qualifiée de parfaite. Les choses dans ma tête sont biens en place, toute cette pratique est un régal pour les sens, sauf peut être pour mon estomac qui vient de prendre quelques G.
En montée pour 5000' il m'explique la vrille, et ce qu'il va se passer, voilà le moment fatidique, la vrille ! Un Cessna 152 peut-il jongler avec les molécules d'air de la sorte ? Il est tellement à l'aise en décrochage, cet appareil est incroyable. Alors, en confiance avec tous les éléments qui m'entourent, j'accepte à ce qu'il procède à une vrille. Du bout des doigts je tiens le manche pour sentir la manoeuvre, mes pieds sont à peines posées sur le pallonier, nous procédons à un décrochage, au moment du décrochage je sens le pallonier complètement à gauche, en une fraction de seconde le nez de l'appareil pointe vers le sol, l'avion se met à tourner autour de son axe à 360 degrés, nous prenons une vitesse ahurissante, mes repères ciel/terre sont flous, je suis perdu dans l'espace, tout à coup, la machine à lavé géante s'arrête, les gaz sont poussés et nous entamons une courbe ascendante. Les G font des siennes, mes intestins se plaquent dans le font de mon ventre, ma tête est chamboulée, sous la surprise je crie : "Youhouuuuu !!!" Ce manège est de loin le meilleur que j,ai pu faire ! Moi qui suis fan de sensations, me voilà servit. Cependant une vrille de plus, et je pense que mon petit dej aurait pas mis longtemps à regagner l'extérieur ...
Je me reconcentre sur l'horizon, et j'essaie de calmer l'émotion et surtout je croise les doigts pour ne pas être malade. Je reprends les commandes, et nous nous dirigeons vers notre aérodrome. Il m'enseigne l'art de la descente en jouant avec les gaz, l'appareil descend. Toutefois, il me pose la question suivante : "Si nous descendons à cette allure, nous mettrons 10minutes, si tu veux je te montre la descente d'urgence". Après avoir demandé si j'ai des soucis d'oreille interne, je suis partant pour la descente rapide. Le nez de l'appareil pointe vers le sol, la vitesse augmente jusqu'à 130noeuds, et quelques instants nous arrivons à 2000'. J'en ris encore !
Nous nous dirigeons sur le champ d,approche de l’aéroport, nous contactons la tour, et tout à coup un avion blanc et rouge de voltige venu de nul part nous double assez près à droite, et commence à faire des tonneaux sous nos yeux. D'un seul coup, mon ami reprend les commandes et change de cap sèchement pour éviter une quelconque collision. Je me rappelle de la phrase qu'il m'a dit : "Ne jamais rester dans le même axe que le danger, et le danger vient toujours de l'extérieur". Il contacte la tour, pour signaler l'incident, le pilote voltigeur du dimanche n'était même pas sur la fréquence, alors qu'il volait dans une zone contrôlée. Un goût amer dans ma bouche, je remarque avec douleur qu'il y a autant de cons dans les airs que sur la route. Mon instructeur évoque la loi du 20%, il stipule qu'il existe 20% de cons ou qu'on soit. Et j,avoue que sa théorie tiens la route. Je suis témoin de quelque chose qui ne devrait pas exister, mais voilà, c'est arrivé. J'ai eu la vague impression que sur Ivao le respect est plus grand que dans le monde réel. Après avoir déblatérer sur cet individu, il m'assure qu'un rapport sera envoyé et que le propriétaire de cet appareil aura des nouvelles sous peu .... Des avions blanc de voltiges à bandes rouges, y en a pas des masses dans le coin.
Échaudé, nous allons quand même procéder à un touch. Il me fait la démonstration, et nous reprenons l'axe en vent arrière, cette fois ci- c'est à mon tour. Un vent de travers souffle, j'arrive à axer l'appareil sur la piste et à descendre. La piste est droit devant, nous sommes 3e à l'atterissage, il m'assiste sur les gaz, la pente est bonne, les chiffres énormes de la piste 28 passent sous nous, les gaz au ralenti, un coup de pallonier à droite pour réaxer l'avion, je sens de sa part une legère correction, je tire le manche, et l'appareil descend tout en douceur. Le train principal touche, on a atterrit !!! Il reprend les commandes, actionne les freins et nous sortons sur le prochain taxiway qui n'est autre que la piste 06 droite.
13h30 Durant le roulage, mon ami m'indique avec fierté que nous avons procédé à tout le programme. Après m'avoir dit que j,avais des prédispositions pour savoir piloter, j'enlève mon casque avec un sourire d'enfant.
Quelle expérience, que de sensations !! Et surtout quelle passion !!
Voilà, ce stage a été pour moi une magnifique introduction à la réalité de voler. J'avoue que j'envie les gens qui en font leur passion et leur métier, c'est magnifique, et j'aspire pouvoir un jour commencer des cours pour obtenir une licence de pilote privé.
Si vous êtes arrivé jusqu'au bout de se texte, merci d'avoir lu, et bon vol.
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Et bien, ce fut un anniversaire mémorable et enrichissant, merci pour le partage, ton compte-rendu est très intéressant
Et bon anniversaire alors
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Excellent récit, j'ai accroché du début a la fin, on peut voir l'enthousiasme qu'a été cette journée pour toi et la colère lors de la rencontre avec l'avion de voltige quel couillon, la règle des 20% est bien vrai ... Enfin bref je te souhaite un bon anniversaire et que ton voeu de pilote privé se réalise avec succès !
Ps : Je t'ai envoyé un courriel je ne sais pas si tu l'as reçu !
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Bonjour Quasartone,
ton récit m'a intéressé d'un bout à l'autre, merci de l'avoir partagé avec nous ... je me suis retrouvé dans ton récit, certes mon premier vol aux commandes n'était pas aussi mouvementé, mais a débouché derrière sur une formation PPL.
C'est tout le bonheur que je te souhaite,
Bons vols
FIlipo
Dernière modification par filipo (01-11-2011 10:09:01)
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Merci pour ce récit, moi aussi j'ai été obligé de continuer après mon premier vol.
Amicalement,romdu69. :)
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Merci pour vos commentaires.
En effet j y ai pris beaucoup de plaisir. Et je compte mes sous pour passer a l etape de la licence PPL ... Est ce une pensee folle passagere ? On verra ...
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Ahah ! Je ne sais pas, j'ai beaucoup de projet à court et long terme dans ma vie, alors ce serait un coup de folie de faire ca ... L'aspect financier étant un frein majeur, mais c'est pas le seul
A méditer !
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