Hello, n'étant qu'agent de piste je ne peut te parler que des procédures de dégivrages.

Aussi on dégivre (presque ?) systématiquement, et l'avion doit alors décoller dans un délai assez court après cette opération.

Lé dégivrage consiste à envoyer du produit dégivrant (Glycol et eau) chauffé au alentours de 80°C sur toutes les parties contaminées de l'appareil.

La durée d'action du produit va dépendre essentiellement du type de contamination et de sa fréquence ainsi que de la température.

- est ce uniquement du givre qui c'est déposé pendant la nuit avec une température de -1°C ?
- est qu'il tombe de la neige avec -10°C ?
- est ce qu'il y a du brouillard givrant etc...

Viennent ensuite à connaitre la marque du produit utilisé et le pourcentage (généralement 75% de glycol et 25% d'eau, les 100% de glycol ne sont pratiquement utilisé qu'a froid pour de l'anti-givrage)

Les pilotes et les agents de piste on des tableaux où on trouve pratiquement tout les cas de figures et on en déduit ainsi le temps d'action minimum du produit, qui va être évacué à 80% au moment du décollage.

Par exemple si il s'agit uniquement de givre le temps d'action peut aller jusqu'à 4H et +. Par contre si il tombe méchamment de la neige les temps d'action s'effondre de 5 à 15 minutes !!

On comprend donc que beaucoup d'aéroports ou l'on rencontre ces conditions fréquemment placent les zones de dégivrages près des pistes !

J'ai par exemple mis cette semaine 1250 litres de Glycol sur un 737 d'Europe Airpost qui est resté toute la journée par -5°C et 5cm de neige ! J'ai mis autant car la glace ne partait pas, c'était vraiment bien accroché ! Un dégivrage avec juste du givre sur un A320 c'est généralement 200 litres.

Voila pour ça.

Quel paramètre permet de décider de la possibilité ou non d'un décollage ? La RVR bien-sûr, mais pour la neige au sol ? Sa quantité, son homogénéité de répartition ? Un avion peut-il décoller sur piste enneigée ? Sous une neige faible/forte, la piste n'étant pas encore touchée ?

On à eu l'exemple mercredi soir ou l'aéroport (Toulouse Blagnac) était fermé à partir de 22H, le CDB d'un 747 d'une compagnie charter française habitué à ces conditions puisque effectuant régulièrement des vols à partir de Stockholm à décidé malgré 5 cm de neige sur le tarmac et les taxiway, neige posé sur de la glace à partir malgré tout !

Résultat il à fallut 1H pour repousser l'avion car le tracteur de repoussage patiné sur le verglas !!!! Et ensuite l'avion à mis 30 min pour rejoindre la piste en roulant au pas !

A+

Dernière modification par Jujug (10-01-2009 20:47:27)

Salut Jujug,

Merci beaucoup pour ta réponse très pro.

Je ne pensais pas que ton travail consistait à la fois à s'occuper des repoussages etc, et des postes de dégivrage. Par de telles températures ça doit être quelque chose comme travail !

Un message de Jacques Darolles sur la pilotlist fournit quelques réponses supplémentaires : http://www.pilotlist.org/dispo/index.html . Notamment l'existence de checklists spécifiques, vaut mieux éviter d'intoxiquer les passagers au glycol !

L'avantage de l'avion c'est qu'il ne patine pas pour accélérer, vu que les réacteurs, givre ou pas givre, poussent dans tous les cas... pour freiner c'est une autre histoire, ça explique les temps de roulage évoqués. Déjà qu'en voiture on a vite fait de se foutre dans le fossé, alors avec un zinc de 75T ou plus...

PS : Ah j'ai trouvé ce post pour plus d'explication sur ton job : http://www.pilote-virtuel.com/viewtopic.php?id=4213 .