[Réel] Le retour des ékranoplanes ?

philouplaine · [↑]

Bonjour
Je suis tombé sur un article américain au contenu peu courant. Une start-up américaine, basée à Boston, développe des "bateaux volants" électriques pour le transport de passagers. Par bateau volant, il faut comprendre des ékranoplanes, des avions volant au raz de l’eau, portés par l’effet de sol sur lesquels je compte bientôt poster quelque chose car il n’y a pas qu’en Bretagne que les ékranoplanes seraient de retour …
Un article paru dans Ouest France le 15 juin dernier nous apprend que la compagnie bretonne Brittany Ferries, contactée par cette start-up américaine, va établir une collaboration avec ce constructeur américain !
J’ai pensé que cette information pourrait vous intéresser.
Bonne lecture,
Philippe

PREMIER ARTICLE

Regent fabrique un ferry volant dont la vitesse maximale serait de 290 km/h
Paru sur le site de CNBC

Les points à retenir :
o La start-up Regent de Boston, MA, développe un "bateau-hydravion électrique" capable de sortir d'un port en naviguant comme un hydroptère, puis de décoller à basse vitesse en utilisant l'eau comme piste d'atterrissage, et enfin de voler au-dessus des vagues à une vitesse de croisière attendue de 290 km/h.
o La société a levé 9 millions de dollars en fonds d'amorçage auprès de Caffeinated Capital, Mark Cuban, le Founders Fund de Peter Thiel, et Y-Combinator.
o Le nom de la société, REGENT, est l'abréviation de Regional Electric Ground Effect Naval Transport (Transport Régional Naval Electrique et à Effet de Sol).

Une start-up de Boston, la société REGENT, veut faire de ferries volants le meilleur moyen de voyager entre les villes côtières. La start-up développe un "hydravion électrique" capable de sortir d'un port comme un hydroptère, de décoller à faible vitesse en utilisant l'eau comme piste d'atterrissage, puis de voler au-dessus des vagues à une vitesse maximale de 290 km/h pour transporter les passagers à leur destination. REGENT a été fondée par Billy Thalheimer, l’actuel PDG, et Michael Klinker, l’actuel directeur technique.

Le duo a précédemment travaillé pour une société de Boeing, Aurora Flight Sciences, et tous deux sont des pilotes privés agréés par la FAA. M. Thalheimer a déclaré à CNBC que Regent souhaite rendre les voyages entre les villes côtières rapides, sûrs, abordables et fiables, avec une empreinte environnementale aussi faible que possible. (Le nom de la société est un acronyme de Regional Electric Ground Effect Naval Transport). Les hydravions conçus par REGENT entrent techniquement dans la catégorie des avions à effet de sol. Or, curieusement, de tels véhicules ne sont pas réglementés par la FAA mais par les US Coast Guards ‘Garde-Côtes américains).

Il est important de noter que REGENT développe ses hydravions pour qu'ils puissent fonctionner avec les infrastructures portuaires existantes, explique le PDG. Il note cependant que la densité de bornes électriques dans les ports est encore limitante pour l'adoption généralisée des véhicules électriques, qu'il s'agisse de taxis aériens, de bateaux ou de véhicules terrestres électriques.

La société cherchera à établir des lignes de passagers entre les grands hubs comme Boston et New York, Los Angeles et San Francisco, ou des lignes plus courtes comme New York City, au sud de Long Island, vers les Hamptons, au nord de Long Island, ou bien des lignes reliant les îles d'Hawaï entre elles.

Mais pour l'instant, avec ce financement de départ de 9 millions de dollars, la start-up se concentre sur la fabrication d’un prototype. "Nous allons faire voler un prototype à l’échelle un quart d’ici la fin de l'année", nous a déclaré un très confiant Thalheimer. "Ce prototype aura une envergure d'environ 4 ½ mètres et pèsera environ 185 kg. Nous devons nous assurer qu'il fonctionne dans des environnements opérationnels représentatifs, comme dans les vagues et dans des conditions météorologiques différentes."

L'entreprise prévoit d'effectuer le premier vol de ce prototype dans la région de Boston, mais elle cherche un endroit pour effectuer des tests ailleurs pendant les hivers rigoureux de la Nouvelle-Angleterre.

Selon M. Thalheimer, contrairement aux générations précédentes dans le domaine de la technologie, il est plus facile que jamais de travailler dans une start-up sur ces technologies qui produisent non pas des logiciels et des applis mais du concret. REGENT suit le succès des entreprises de robotique et de véhicules électriques comme Kiva Robotics, Tesla, DJI et d'autres.

"Les investisseurs étaient enthousiastes quand on a présenté notre projet. Et de nombreuses villes portuaires nous disent : venez donc nous voir et nous vous aiderons !", a déclaré M. Thalheimer. "Nous pensons que la culture de Boston nous aide aujourd'hui. Nous sommes dans l'écosystème du MIT et de Harvard. Et nous avons d'excellentes connexions et dans les réseaux de sociétés et start-ups dédiées à la robotique et à l’aérospatiale."

Raymond Tonsing, le fondateur de Caffeinated Capital qui a investi massivement dans REGENT, pense que cette start-up incarne l'avenir des avions électriques, avec un service de ferry super rapide qui pourrait même concurrencer les voitures un jour. "Fondamentalement, nous sommes dans une transition qui nous éloigne de l'utilisation des combustibles fossiles pour aller de A à B, y compris pour les véhicules volants. Et vous savez quoi ? C'est un marché énorme, et je pense que REGENT a un très bon plan pour faire voler des passagers sur l’un de leurs engins d’ici 4 ans seulement."

Ce plan de mise sur le marché relativement rapide s'explique en grande partie par le fait que REGENT prévoit de se conformer aux règles et règlements qui régissent les navires, et non les avions, a expliqué M. Tonsing.

Il faut plus de temps pour qu'un nouvel avion soit approuvé pour le transport de passagers qu’un nouveau bateau. Bien que la sécurité reste primordiale, un avion à effet de sol volera dans un espace aérien plus bas, juste au-dessus des vagues. Il n'est pas destiné à survoler les villes, les maisons et les routes.

L'investisseur Mark Cuban, un autre investisseur de REGENT, a déclaré dans un courriel envoyé à CNBC : "Le temps est le bien le plus précieux. REGENT rend de nombreux voyages, actuellement difficiles, beaucoup plus simples et rapides. Son impact sera significatif et mondial."

Bien qu'il n'y ait pas une concurrence écrasante pour développer des hydravions électriques pour les passagers comme le fait REGENT, il y a quelques entreprises d’appareils électriques et hybrides qui pourraient se disputer des contrats similaires ou des financements. Flying Ship Company et RDC Aqualines proposent de construire eux aussi des ékranoplanes de transport de passagers, ainsi que des fabricants de bateaux électriques tels que Pure Watercraft à Seattle, Candela basé en Suisse, et la Wellington Electric Boat Building Company basée en Nouvelle-Zélande.

Le Seaglider à six moteurs électriques de la société REGENT. (C) REGENT

A gauche, Billy Thalheimer (PDG) et, à droite, Michael Klinker (Directeur Technique), les deux cofondateurs de REGENT.

Texte tiré du site internet de la société REGENT

Notre mission est de réduire radicalement le coût et le casse-tête du transport régional entre les villes côtières. Notre véhicule, appelé Seaglider, est un engin à effet de sol qui se déplace en volant à quelques mètres de la surface de l'eau et associe la vitesse élevée d'un avion au faible coût d'exploitation d'un bateau. Construit selon les mêmes normes de sécurité que les avions et les embarcations modernes, notre véhicule pourra parcourir jusqu'à 300 km avec la technologie de batterie actuelle et jusqu'à 800 km avec des batteries de nouvelle génération, le tout en utilisant les infrastructures portuaires existantes. Notre équipe d'anciens ingénieurs de Boeing, formés au MIT, s'appuie sur les voies de développement des véhicules maritimes pour mettre sur le marché, d'ici cinq ans, notre premier Seaglider, un appareil sans émissions de CO2. 

SECOND ARTICLE

Bretagne. Brittany Ferries pourrait exploiter des bateaux… volants

La compagnie de transports maritimes basée à Roscoff (Finistère) a signé un accord de partenariat pour participer à la mise au point et au développement du Seaglider développé par la société américaine REGENT. Les Seagliders seront des ferries volants qui pourraient naviguer en France d’ici 2028.

Dans un futur proche, les bateaux voleront… C’est sur quoi capitalise Brittany Ferries pour son développement prochain. La compagnie de transports maritimes, basée à Roscoff (Finistère), vient de signer un accord de partenariat pour la mise au point de ferries volants. Une start-up américaine, Regent, se trouve derrière ce nouveau produit baptisé Seaglider.

Le prototype futuriste ressemble à moitié à un hydroglisseur et à un avion, qui fonctionne avec l’effet de sol, détaille un communiqué de Brittany Ferries. Ces ferries volants sont électriques. Ils seraient d’une capacité de 50 à 150 passagers, qui pourraient naviguer entre le Royaume-Uni et la France à l’horizon 2028. REGENT prévoit que les premiers échanges commerciaux, utilisant de plus petits modèles du Seaglider, se feront à partir de 2025.

Voilà à quoi pourrait ressembler un Seaglider aux couleurs des Brittany Ferries. © REGENT, Brittany Ferries

Un développement logique

Dans l’idée, ces navires pourraient ainsi relier les ports, et atteindraient les 290 km/h. Après avoir quitté le port, le Seaglider s’élèvera sur ses foils, puis, arrivé en pleine mer, il accélérera et décollera pour voler sur son coussin d’air (l’effet de sol) en volant à faible altitude, ce qui permet une navigation confortable au-dessus des vagues jusqu’au port d’arrivée, où il amerrira à nouveau sur ses foils. Ses batteries électriques seraient rechargées à quai.

Ce partenariat avec la société de Boston est une suite que la compagnie de transports Brittany Ferries veut logique, après avoir déjà investi dans des navires propulsés au gaz naturel liquéfié. Le porte-parole de Brittany Ferries déclare : "Les deux entreprises estiment que la prudence ne doit pas être un obstacle au développement d’un concept prometteur qui a déjà une histoire dans les applications militaires et les navires de loisirs opérant sur le globe". Pour Frédéric Pouget, directeur du Pôle Armement Opérations Maritimes et Portuaires de Brittany Ferries : " Une start-up américaine, REGENT, nous a contactés il y a quelques mois. Ils nous ont parlé d’un nouveau concept de véhicules de transport de passagers entre air et mer, totalement électriques : leur projet de Seagliders. Nous sommes enthousiastes et fiers de cette belle collaboration avec REGENT pour les mois et les années à venir. L’idée, ce serait d’effectuer, de façon plus verte et plus régulière, des traversées entre nos ports d’attaches, dans des délais radicalement plus courts ". Ainsi, Cherbourg-Porsmouth, qui compte quatre à cinq heures de traversée, se ferait en une quarantaine de minutes, et Roscoff-Plymouth, environ six heures de traversée, en une heure. Le tout à une vitesse maximale de quelque 290 km/h.
 

bede40 · [↑]

Beriev, sors de ce corps!

Rémy · [↑]

Salut,

J'ai effectivement lu un papier (électronique) à ce sujet entre Cherbourg et les UK.

Je pense que ça va être sport pour qu'ils "volent/naviguent" de façon optimale quand on connait la météo dans le nord Cotentin.
De plus, avec le trafic maritime dans cette zone, le "pilote/captaine (ad'hoc)" va devoir être souple sur les pattes arrières...

On en reparle dans quelques temps lorsqu'on connaîtra le prix pour le pax (et du sac casse dalle du midi...)

Bobonhom · [↑]

Comment ça le retour, il n'a jamais disparu le concept

bricedesmaures · [↑]

Rémy a écrit :

Salut,
J'ai effectivement lu un papier (électronique) à ce sujet entre Cherbourg et les UK.
Je pense que ça va être sport pour qu'ils "volent/naviguent" de façon optimale quand on connait la météo dans le nord Cotentin.
De plus, avec le trafic maritime dans cette zone, le "pilote/captaine (ad'hoc)" va devoir être souple sur les pattes arrières...
On en reparle dans quelques temps lorsqu'on connaîtra le prix pour le pax (et du sac casse dalle du midi...)

Je me faisais les mêmes réflexions...en imaginant l'engin volant à 200 km au travers des corridors...peut-être pas le meilleur endroit pour exploiter ces nouveaux engins.

Sinon, il y a encore les "hovercraft"...

Barnstormer · [↑]

Quant on a mis en service les premiers Hovercraft on a vite prédit une généralisation rapide de leur utilisation (on voyait la manche et la baltique couvertes d'Hovercraft) .. .
Cela n'a jamais été le cas (fin d'exploitation en 2000 pour le dernier hoverports à Calais) et pourtant ils ont un gros avantage sur ce nouveau "ékranoplanes" : C'est la capacité et l'emport de charges lourdes !
Seul les Russes ont utilisé intensément l'Hovercraft.

Dernière modification par Barnstormer (23-06-2021 09:04:36)

philouplaine · [↑]

Coucou les zamis,
Merci de vos commentaires à tous.
Pour ce qui est de l'application de tels engins au transport de passagers dans la Manche en hiver ... "mouais" comme vous dites tous. On verra bien si le Seaglider ne va pas faire plouf.
Le fait que Brice cite les Hovercraft me fait dire que je dois rapidement vous concocter un résumé de ce que j'ai pu lire récemment aux US sur ce qui se trame dans les arrière-boutiques des militaires ruskofs et de ce qui a été fait il y a quelques temps par les américains ... je m'y mets dès que possible (asap comme on dit aux US).
C'est très vrai Bobonhom, le concept des ékranoplanes l n'avait pas disparu ... mais il était quand même sacrément "remisé", non?
Allez portez vous bien tous et, comme dit bede40 (qui m'a bien fait rigoler): Beriev, out !
Philippe

Henry · [↑]

Merci pour l'article.
Pour traverser le trafic dans la Manche à 290km/h.... Je reste sceptique.
A voir aussi le comportement par gros temps, mais la technique progresse, beau projet.

NEPTUNE6P2V7 · [↑]

pour la manche il y a le shuttle et son tunnel, donc ce n'est l'endroit commercial pour ce genre d'aéronef potentiellement rentable .
d'autre sites seront plus exploitable comme les larges détroits ... et mer du Nord ..

Henrik au boulot

Flying V · [↑]

Henry a écrit :

Pour traverser le trafic dans la Manche à 290km/h.... Je reste sceptique.

Moi aussi... pourtant cette route n'est pas choisie au hasard... En effet, il s'agit précisément du lieu où croise le moins de bateaux dans la Manche: A l'est du DST Casquets et bien plus à l'ouest du DST Pas-de-calais, on est à environ 170 bateaux par jour, soit environ 7 bateaux/heure. Faudra bien "viser" quand même, c'est sur ! D'autant qu'il faut tenir compte aussi du trafic des ferries, de la plaisance et de la pêche et comme dit Rémy, de la météo... et comme dit Neptune, l’intérêt étant surtout de transporter des poids-lourds entre Grande-Bretagne et France, on se demande qu'elle pourrait en être la rentabilité...
Quant aux aéroglisseurs, c'etait un autre temps: celui d'avant la mondialisation débridée et sa croissance maritime commerciale de 2 à 3% chaque année.
Marc

Pour la précision, un DST est un "Dispositif de Séparation du Trafic" qui sert à organiser le trafic dans les zones "difficiles". Il y en a quatre en Manche. Celui des Casquets et celui d'Ouessant protègent notamment une zone particulièrement sensible, au nord de la Bretagne, où se rejoignent les navires en provenance d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique, et ça fait du monde !

HB-ZER · [↑]

NEPTUNE6P2V7 a écrit :

pour la manche il y a le shuttle et son tunnel, donc ce n'est l'endroit commercial pour ce genre d'aéronef potentiellement rentable .
d'autre sites seront plus exploitable comme les larges détroits ... et mer du Nord ..
Henrik au boulot

C'est rentable pour ceux qui vendent des anti-vomitifs ?

Ou ça bouge moins qu'un overcraft ?

#1 [↑][↓] 22-06-2021 13:44:19

[Réel] Le retour des ékranoplanes ?

#2 [↑][↓] 22-06-2021 17:04:09

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#3 [↑][↓] 22-06-2021 19:38:08

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#4 [↑][↓] 22-06-2021 19:50:19

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#5 [↑][↓] 23-06-2021 08:12:29

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#6 [↑][↓] 23-06-2021 08:40:11

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#7 [↑][↓] 23-06-2021 08:52:16

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#8 [↑][↓] 23-06-2021 10:31:12

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#9 [↑][↓] 23-06-2021 12:24:38

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#10 [↑][↓] 23-06-2021 14:49:00

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#11 [↑][↓] 23-06-2021 18:17:23

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