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Un article Géop’Aéro
Géop’Aéro (et pas GéopApéro) … Qu’est-ce donc ? Dénicher (et traduire pour vous) dans les revues internationales, surtout américaines, des articles qui montrent bien l’importance de l’élément aéronautique dans les grands problèmes de géopolitique actuels, pour dénicher des choses intéressantes (j'espère) à raconter ...
Bonjour chers amis,
Je vous ai traduit un texte tout récent paru dans la presse spécialisée américaine sur le match en cours, très intense, entre d’une part Boeing et d’autre part Dassault Aviation pour fournir 26 appareils de combat à la Marine Indienne en remplacement de ses Fulcrum vieillissants et dangereux (pas moins de 4 crashs récents). Le Rafale M contre le Super Hornet.
Voici ce qu’en disent les américains ... à vous de vous faire une idée sur qui pourrait l’emporter dans ce match de géopolitique...
Bonne lecture !
Philippe
DES F/A-18 SUPER HORNET EFFECTUENT DES TESTS POUR LA MARINE INDIENNE
La lutte entre le Rafale de Dassault et le Super Hornet de Boeing pour l'obtention d'un contrat portant sur des dizaines d’appareils pour la marine indienne s'intensifie.
Par Emma Helfrich, The War Zone, 20 juillet 2022
Source : article original en anglais
Boeing a annoncé que deux F/A-18E Super Hornet ont réussi des tests de démonstration opérationnelle à la station navale indienne Hansa à Goa, en Inde. Ces exercices visaient à prouver l'aptitude du Super Hornet à opérer à partir de porte-avions de la marine indienne qui ne disposent pas de catapultes et sont équipés de tremplins. Ces essais ont été suffisamment réussis pour que Boeing l’annonce officiellement. Cette réussite va probablement permettre à l'entreprise américaine de marquer des points dans la compétition contre Dassault pour fournir à la marine indienne son futur chasseur multirôle embarqué sur porte-avions (Multi-Role Carrier-Borne Fighter ou MRCBF en abrégé).
Un F/A-18 Super Hornet de Boeing en essais opérationnels à la Station Navale Hansa à Goa, Inde. © Indian Navy
Selon un communiqué de presse diffusé par Boeing, les deux F/A-18E Super Hornet de la marine américaine, dont l'un au moins appartient à l’escadrille embarquéeVFA-25 d'après son marquage, ont effectué de nombreux décollages sur tremplin, d’utilisation de leur perche en roulant et à l’appontage simulé sur piste, ainsi que d'autres vols de performance dans une variété de combats air-air, air-sol et air-surface imposés par les officiels indiens.
Le Super Hornet avait déjà subi des tests similaires en 2020 à la Naval Air Station Patuxent River, dans le Maryland, lors d’essais, alors réussi, de huit décollages sur tremplin.. L'accent mis sur la démonstration de telles capacités est principalement dû au besoin de la marine indienne de disposer d'un avion capable d'opérer à partir de porte-avions à configuration de décollage court mais de récupération arrêtée (STOBAR), comme l'actuel INS Vikramaditya et le futur INS Vikrant du pays, ce dernier devant être mis en service en août prochain.
Le porte-avion de la marine indienne NS Vikrant lors d’une croisière d’essai récente. © Cochin Shipyard Limited
Les porte-avions de la marine indienne sont actuellement équipés de 45 MiG-29K Fulcrums de fabrication russe. Si Boeing remporte le contrat MRCBF, les Super Hornets viendront renforcer les Fulcrums existants au fur et à mesure de leur retrait progressif. Non seulement le MiG-29K n'a pas répondu aux besoins de la marine indienne, mais la variante navale du Fulcrum n'est pas conçue pour offrir la capacité de lancement cette fois par catapulte que l'Inde attend aussi de son futur MRCBF.
Un Mikoyan MiG-29K de la navale indienne en vol. © Indian Navy
En effet, la marine indienne a l'intention de déployer des porte-avions à configuration CATOBAR (catapult-assisted takeoff but arrested recovery) au cours de la prochaine décennie, en plus de ses porte-avions STOBAR équipés de tremplins. Toutefois, les deux navires de la classe Vikrant devraient être achevés avant que la marine indienne n'opère la transition vers des porte-avions à configuration CATOBAR. Ainsi, disposer d'un appareil capable d'utiliser aussi bien une catapulte qu’une rampe-tremplin est une nécessité assez critique pour la marine indienne aujourd’hui.
Alors que la flotte de porte-avions de la marine indienne subit lentement mais sûrement une transformation importante, le programme MRCBF du service est en place pour s'assurer qu'elle pourra offrir des avions embarqués modernes et multirôles. Après avoir réduit l'appel d'offres du programme, qui visait initialement à acquérir 57 chasseurs, à 26 seulement, les deux grandes entreprises encore en lice pour remporter le contrat relatif aux avions de combat basés sur porte-avions de la marine indienne sont Dassault Aviation avec son Rafale Marine et Boeing avec son Super Hornet.
Boeing entend répondre à toutes les exigences de la marine indienne en matière de porte-avions avec le F/A-18 Super Hornet Block III. La nouvelle configuration du Block III promet d'augmenter considérablement les capacités navales du Super Hornet en ce qui concerne la marine indienne. L'argumentaire de Boeing fait l'éloge de la conformité démontrée du Super Hornet avec les porte-avions indiens. Entre autres caractéristiques, sa configuration biplace optionnelle est idéale pour le contrôle des futurs aéronefs téléguidés embarqués. Par-dessus tout, le Super Hornet a fait ses preuves en tant que modèle très mature, capable de transporter un large éventail d'armes, et c'est le chasseur naval le plus largement déployé sur Terre, et de loin.
Le français Dassault Aviation et son avion de combat embarqué Rafale M ont commencé les essais de compatibilité avec les porte-avions de la marine indienne au début de cette année. Après 12 jours d'essais à la station navale indienne Hansa à Goa en janvier dernier, le Rafale M aurait démontré avec succès la capacité de décollage du tremplin tant recherchée par les Indiens. Il est également important de noter qu'en juillet 2020, l'armée de l'air indienne a reçu cinq chasseurs Rafale basés à terre dans le cadre d'un contrat de 8,7 milliards de dollars pour 36 appareils au total, la livraison totale étant désormais terminée. Le fait que l'armée de l'air indienne exploite déjà 36 avions Rafale et qu'elle soit cliente des avions de chasse de Dassault depuis des décennies est certainement un atout face à Boeing pour l'équipe de Dassault.
Un Rafale Marine de la Royale apponte sur le porte-avion USS George Bush lors d’uen campagne jointe entre les deux marines. © Sous-officier Brooke Macchietto US Navy
Boeing a souligné la capacité du Super Hornet à s'interfacer avec l'avion de patrouille maritime Boeing P-8I Poseidon, dont 12 exemplaires ont déjà été achetés par la marine indienne et six autres sont en préparation. Un autre fait intéressant qui peut ou non jouer dans cette compétition est la capacité du Super Hornet à replier ses ailes, une caractéristique de conception que le Rafale-M ne possède pas.
Un F/A-18 Super Hornet se préparant à décoller d’un porte-avion de l’US Navy. © Boeing
Alors que les perspectives du Super Hornet en Inde semblent très nettes, les deux chasseurs sont en lice pour le très attendu contrat MRCBF. Et si l'on en croit les précédents achats des indiens, tout peut arriver d'ici à ce que les cellules réelles entrent en production. Nous vous tiendrons informés de l'évolution de la compétition.
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Toujours intéressant, merci Philou.
Le Rafale a une chance réelle d'abord par ses qualités reconnues et ses évolutions prévues mais aussi parceque pour l'Inde ce serait une source d'efficience logistique, économique, opérationnelle, humaine, etc... d'avoir des avions similaires entre armée de l'air et marine.
MAIS, mais, les US ont aussi Biden et ses propositions que l'on ne peut pas refuser (confère la Suisse et l'affaire UBS entre autre possibilités).
Et le Super Hornet n'est bien sûr pas un mauvais avion, c'est clair, mais contrairement au rafale est en fin de développement et n'a rien de commun avec les matériels indiens à l'heure actuel (la connexion avec le poseidon n'étant évidemment en rien une exclusivité du f18!).
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Merci Filou de partager cette information
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intéressant, en effet
merci pour le partage
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