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Géop’Aéro … Qu’est-ce donc ? Dénicher (et traduire pour vous) dans les revues internationales, surtout américaines, des articles qui montrent bien l’importance de l’élément aéronautique dans les grands problèmes de géopolitique actuels, pour dénicher des choses intéressantes (j'espère) à raconter ...
Bonjour chers amis,
Le seul escadron Agresseur des forces aériennes russes, basé près d’Astrakhan, était équipé de MiG-29. Ce genre d’escadron d’entraînement des autres pilotes n’avait pas, jusqu’à très récemment, la même importance chez les Russes que son alter ego américain n’en a pour l’USAF.
Mais voilà , les développements récents de la guerre en Ukraine ont poussé les forces aériennes russes à moderniser dans l’urgence cet escadron. Cet article américain présente la toute récente dotation (en septembre dernier) de cet escadron Agresseur en Su-35S des plus modernes. Voyons cela …
Bonne lecture !
Philippe
ARTICLE
L’escadron russe "aggresseur" reçoit ses premiers avions de chasse Su-35S
La Russie a commencé à réorganiser ses capacités limitées d'entraînement au combat de ses pilotes de chasse avec le chasseur multirôle haut de gamme Su-35S Flanker.
Par Piotr Butowski et Thomas Newdick, The War Zone, 4 octobre 2022
Avion multirôle Soukhoi Su-35S "O1" bleu. Le Soukhoï Su-35S est actuellement le chasseur opérationnel le plus avancé de l'inventaire russe. © Gouvernorat de l’Oblast d’Astrakhan
Alors que la puissance aérienne russe est encore très impliquée dans la guerre en Ukraine où elle est mise à rude épreuve, l'escadron russe "agresseur", peu connu du pays, a récemment pris livraison de ses tout premiers Su-35S Flanker. Ces avions sont les plus avancés en service avec les forces aérospatiales russes, ou VKS pour Vozdushno Kosmicheskiye Sily. Le conflit actuel en Ukraine a montré qu’améliorer les capacités d'entraînement au combat aérien des pilotes russes était absolument nécessaire. Ces nouveaux Su-35S pourraient maintenant contribuer à mieux atteindre cet objectif qu’auparavant.
Les trois Su-35S flambants neufs ont quitté l'aérodrome de l'usine Soukhoï de Komsomolsk-sur-l’Amour, dans l'Extrême-Orient russe, le 9 septembre dernier. Le lendemain, après trois escales, ils ont atterri à la base aérienne de Privolzhsky dans l’oblast d'Astrakhan, dans le sud de la Russie, après avoir parcouru une distance de plus de 6000 km.
Deux des trois chasseurs Su-35S se préparent à quitter l'usine Soukhoï de Komsomolsk-on-Amour en direction de l'ouest, le 9 septembre dernier. © United Aircraft Corporation (OAK en Russe)
La United Aircraft Corporation (OAK en Russe pour Obyedinonnaya Aviastroitelnaya Korporatsiya), un consortium aéronautique russe créé en février 2006 qui regroupe les principaux avionneurs civils et militaires de Russie dont Soukhoï, a officiellement annoncé la livraison de trois avions Su-35S au ministère russe de la défense, déclarant qu'elle "achève la mise en œuvre du troisième contrat pour ces chasseurs". Avant la fin de cette année, l'usine livrera également les premiers Su-35S du quatrième contrat avec le ministère de la défense", a ajouté le porte-parole de l’UAC.
La base aérienne de Privolzhsky, près de la ville d'Astrakhan, est le siège du 185ème Centre d'Entraînement et d'Application au combat des forces aérospatiales russes. Il s'agit de la seule formation de ce type en Russie, et elle a pour mission de tout mettre en œuvre pour entraîner les pilotes de combat aux conditions de combat afin de fournir une formation réaliste aux tactiques de combat pour les pilotes et pour le personnel d’autres unités de défense aérienne. La composante aérienne du 185ème Centre de Privolzhsky est le 116ème escadron d'entraînement aux applications de combat de l'aviation de chasse, parfois appelé l’escadron "agresseurs" russe.
Les escadrons d'agression, ou "agresseurs", sont conçus pour exposer les pilotes à un entraînement de haut niveau et comprennent généralement des avions, des systèmes et des opérateurs qui offrent des présentations aériennes réalistes de l'équipement, des tactiques et des techniques de l'ennemi potentiel. L'objectif est de préparer les aviateurs de première ligne aux types d'engagements qu'ils pourraient rencontrer lors de combats aériens réels.
Une vue satellite du tarmac de la base aérienne de Privolzhsky de l’Oblast d’Astrakhan en avril 2022 montrant 11 MiG-29 sur le côté est de la base. Les deux jets armés sur la gauche semblent faire partie d'une unité d'alerte rapide. © Google Earth
Jusqu'à présent, le 116ème Escadron n’était équipé que de chasseurs MiG-29SMT Fulcrum. Le MiG-29SMT est un Fulcrum modernisé, dont les premiers exemplaires sont arrivés entre les mains des pilotes Russes après qu'une commande de ces appareils ait été rejeté à l'exportation par l'Algérie. Ces MiG-29SMT ont ensuite été complétés par une autre livraison d’appareils construits selon les spécifications russes. Toutefois, la seule escadrille opérationnelle russe de première ligne à être équipée de ces avions, le 14ème Régiment de Chasse, localisé à Koursk, a depuis mis de côté tous ses MiG-29SMT. Pour quelle raison ? Probablement pour être équipé de Su-35.
Un chasseur MiG-29SMT du 116ème escadron russe, l’escadron des "agresseurs", sur la base aérienne d'Astrakhan. © Ministère Russe de la Défense
Outre ses avions "agresseurs", le 185ème Centre est aussi responsable du 67ème champ de tir d'Ashuluk (Tambovka) à 150 km au nord d'Astrakhan, ainsi que d'un certain nombre d'autres unités qui s'y trouvent : le 42ème Centre d'Entraînement, qui lui est équipé de lanceurs de missiles sol-air, et de diverses unités radar et radio, des sites de lancement et des stations de contrôle des cibles aériennes, entre autres.
En 2016, un incident de tir impliquant le lancement raté d’un missile sol-air par un système de défense aérienne S-300P, que l'on voit sur la vidéo suivante, a eu lieu sur le champ de tir d'Ashuluk. Deux autres terrains d'entraînement, celui de Mukhor-Konduy et celui de Telemba, tous deux situés près de Tchita, à plus de 4600 km d'Astrakhan, sont également subordonnés au 185ème Centre d’Entrainement.
Vidéo Youtube de l’incident de tir d’un missile S300P en 2016 (Durée : 1min)
L'aérodrome de Privolzhsky héberge deux escadrons équipés tous deux d’anciens chasseurs MiG-29SMT ; les premiers MiG-29 de la série Fulcrum y sont arrivés dès 1989. Il ne semble pas que des avions et des équipages de la base de Privolzhsky aient participé à la guerre avec l'Ukraine, mais cela ne peut être exclu. À l'automne 2017, des MiG de cette base avaient été déployés en Syrie pour participer à l'opération russe dans ce pays. Les trois chasseurs Su-35S qui sont arrivés le 10 septembre dernier au 180ème Centre sont les premiers Flanker livrés à cette unité.
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Un MiG-29SMT qui encore tout récemment était le seul équipement du 116ème escadron du Centre d'entraînement aux applications de combat de l'aviation de chasse russe. On distingue nettement le réservoir dorsal juste derrière la verrière, ce qui caractérise cette version du MiG-29. © Ministère russe de la Défense
Après avoir parcouru plus de 6000 km, le premier Su-35S est arrivé à Astrakhan où il a été accueilli par le commandant du 185ème Centre, le général Alexei Radko, et le gouverneur local Igor Babushkin. © Gouvernorat de la région d'Astrakhan
Pour rappel, la première commande de Su-35S a été passée par le ministère russe de la Défense en août 2009, il y a déjà plus de 10 ans, et elle portait sur 48 chasseurs. Elle a été suivie d'un deuxième contrat portant sur 50 chasseurs en décembre 2015. Le 12 février 2014, le premier escadron de 12 Su-35S a été officiellement intronisé dans sa première unité opérationnelle, le 23ème régiment de chasse sur la base aérienne de Dzyomgi, près de Komsomolsk-sur-l’Amour. Les derniers chasseurs de ces deux contrats ont été livrés en novembre 2020.
On ne sait pas quand la troisième commande a été passée, mais c'était probablement en 2020. Quoi qu'il en soit, elle était petite, ne portant que sur six appareils. Les trois premiers, portant les numéros de code rouges " 58 ", " 59 " et " 60 ", ont été remis au Centre de formation des équipages de Lipetsk en décembre 2021. Les trois autres, portant les numéros de code bleus "01", "02" et "03", sont les appareils récemment arrivés à Astrakhan.
NdT – Le système russe des indicatifs Bort est le suivant : il date de l’époque soviétique. C'était leur système pour cacher la force de leur armée de l'air. Depuis le début des années 1950, les Soviétiques n'utilisaient que des numéros tactiques à deux chiffres. Chaque avion d'un régiment avait un numéro. Le premier avion du premier escadron recevait le numéro 01, le second le numéro 02 ... le 13ème le numéro 14, car jamais d’avion 13 dans l’armée russe, et le dernier le numéro 17 (16 avions par escadron). Le premier avion du deuxième escadron recevait le n° 21, et le premier du 3ème escadron du régiment recevait le No 31 et le dernier avion du régiment avait le No 49. Vous voyez qu'il n'y a jamais de No 00 et No 13 dans le système soviétique. La couleur du numéro Bort est généralement le rouge. S'il y a plus d'un régiment placé sur une base aérienne, le premier régiment a des numéros rouges, le second des numéros bleus, le troisième des numéros jaunes, etc. La raison est que si tous les régiments avaient des numéros rouges, il y aurait deux ou plusieurs avions avec le même numéro tactique. Bort est un mot russe pour dire le bord en français : bord du navire ou bord du fuselage d’un avion.
Sur les photos officielles des Su-35S livrés à Astrakhan, les chiffres bleus Bort sont floutés pour une raison totalement inconnue mais propre à la logique russe actuelle (héritée de la logique soviétique), mais sur les vidéos réalisées par le constructeur sur leur site de montage, les indicatifs Bort sont bien visibles, comme le montre cette capture d'écran. © United Aircraft Corporation
La quatrième commande de 20 chasseurs a été passée à l'UAC par le ministère de la défense fin 2020. Elle prévoit la livraison d'avions entre 2022 et 2024. Par conséquent, dans le cadre de ces quatre commandes, l'usine Soukhoï de Komsomolsk-sur-l’Amour devrait finalement livrer un total de 124 chasseurs Su-35S aux VKS.
Les Forces Aérospatiales Russes exploitent actuellement des chasseurs Su-35S au sein de deux régiments du district militaire oriental (le 22 IAP à Tsentralnaya Uglovaya et le 23 IAP à Dzyomgi) et de deux régiments du district militaire occidental (159 IAP à Besovets et 790 IAP à Khotilovo). Certains appareils se trouvent également au centre d'essais militaires d'Akhtubinsk, au centre d'entraînement des équipages de Lipetsk, et désormais à l'escadron d'agression d'Astrakhan.
Des exemplaires du Su-35S ont également été remis à l'équipe de voltige des Chevaliers Russes (ou Russkiye Vityazi) à la base aérienne de Kubinka, près de Moscou. Les quatre premiers chasseurs destinés à l'équipe sont arrivés à Kubinka le 12 novembre 2019, suivis des quatre autres en juin 2020. Le Su-35S, avec ses capacités de vecteur de poussée 3D, est depuis longtemps connu pour sa maniabilité grâce à de multiples démonstrations accrocheuses, dont certaines sont d'une utilité réelle au combat plutôt discutable.
Le Su-35S dans la guerre en Ukraine
Depuis l'invasion de l'Ukraine par le Kremlin le 24 février 2022, le Su-35S a joué un rôle de premier plan, étant utilisé à la fois pour des missions de défense aérienne et des missions offensives air-sol. Ces dernières comprennent des sorties de suppression des défenses aériennes ennemies avec des missiles antiradar de la série Kh-31P (AS-17 Krypton). Les missions air-sol ont également utilisé des armes lourdes à distance de sécurité telles que la bombe planante guidée UPAB-1500B.
Dans leur rôle air-air, les chasseurs Su-35S impliqués dans la guerre en Ukraine ont été remarqués transportant toute une gamme d'armements, notamment des missiles R-27 (AA-10 Alamo) à moyenne portée à guidage radar/infrarouge, des missiles R-77-1 (AA-12 Adder) à guidage radar actif et des missiles R-73/74 (AA-11 Archer) à courte portée à guidage infrarouge. En d'autres occasions, les chasseurs Su-35S ont été configurés simultanément pour des missions antiradar et air-air.
Un autre élément important utilisé par le Su-35S dans le conflit est la paire de pods d'extrémité d'aile associée à la suite de guerre électronique Khibiny-M. Alors qu'une capacité de brouillage électronique du type de celle offerte par le Khibiny serait d'une grande utilité pour un escadron d'agresseurs, les photos des chasseurs utilisés en Ukraine les montrent jusqu'à présent plutôt équipés de missiles que de ces pods de guerre électronique.
Bien que le succès du Su-35S dans les combats au-dessus de l'Ukraine ne soit pas clair, il a été confirmé qu'au moins un exemplaire a été abattu le 3 avril près d'Izyoum, au sud-est de Kharkiv. La cause de la perte n'est pas confirmée, mais l’avion aurait été abattu par les défenses aériennes au sol, le pilote s'étant éjecté et ayant été capturé.
Un chasseur russe Su-35S abattu près d’Izyoum. © Illia Ponomarenko, @KyivIndependent
Jusqu'à présent, il n'y a pas eu d'autres pertes de Su-35S confirmées de manière indépendante, bien que, compte tenu notamment de la forte attrition à laquelle ont été confrontés les autres avions russes, cela semble plus que probable.
Entre-temps, les témoignages du personnel de l'armée de l'air ukrainienne, du moins, dressent le tableau d'une utilisation généralement très prudente des ruses de leurs Su-35S.
Un pilote ukrainien de MiG-29, très connu sur les réseaux sociaux sous le nom de "Juice", a fait remarquer que le Su-35S était la menace la plus dangereuse à laquelle lui et ses collègues aviateurs étaient confrontés, en raison de la combinaison d'un radar puissant, avec une longue portée effective, et de missiles air-air actifs guidés par radar, qui font défaut dans l'arsenal ukrainien. Un autre facteur clé dans les attaques réussies des Su-335S russes est la disponibilité d'avions d'alerte avancée A-50 Mainstay (NdT - Avion quadriréacteur AWACS russes dérivés de l’Ilyoushin Il-76) pour surveiller l'activité aérienne au-dessus de l'Ukraine depuis leur base avancée en Biélorussie et fournir des données sur les cibles aux avions de chasse.
Ce qui est notable, cependant, selon le récit de Juice, c'est la réticence des pilotes de Su-35S à s'engager dans un combat aérien à moins de bénéficier d'un avantage numérique considérable. Juice disait récemment : "Vous savez, deux ou quatre Su-30 sont bien suffisants pour contrer en vol nos pauvres MiG-29 ou nos Su-27. Mais, nous voyons régulièrement lors de nos missions, les russes tenter de nous contrer avec un groupe de 12 de leurs chasseurs, parfois même 24 d’un coup."
Cela semble certainement exagéré, non seulement en raison de l'avance technologique du Su-35S, mais aussi parce que les pilotes russes devraient bien connaître les points forts et les points faibles des MiG-29 et les Su-27 ukrainiens et savoir comment les vaincre au mieux.
Il convient également de noter que l'armée de l'air ukrainienne s'était déjà fortement entraînée contre les Su-35S et les Su-30SM avant le conflit actuel. Un élément important des exercices avec l'US Air Force, en particulier la série d'exercices Clear Sky, impliquait des F-15C de la California Air National Guard qui reproduisaient face aux pilotes ukrainiens les tactiques et les performances de ces chasseurs russes haut de gamme. Juice a expliqué que, malgré le décalage technologique, dans les combats simulés contre les F-15, les Ukrainiens ont "parfois bien réussi, en utilisant simplement des décisions non standard".
Ce type de pensée créative et de capacité à utiliser des méthodes peu orthodoxes pour obtenir un avantage est quelque chose qui, traditionnellement, a été nettement moins évident dans la doctrine de la puissance aérienne russe (et avant cela soviétique). Pour les chasseurs de la défense aérienne, de nombreux scénarios d'entraînement reposent sur des tactiques d'interception contrôlée au sol (ICS), impliquant des capteurs et des postes de commandement au sol, ce qui n'est pas du tout disponible au même degré sur un théâtre de combat.
Cette question a été soulevée dans le cadre des discussions intenses sur les raisons potentilles des graves échecs des forces aériennes russes au-dessus de l'Ukraine et, en particulier, sur son incapacité à établir un niveau significatif de supériorité aérienne face à la résistance obstinée de l'armée de l'air ukrainienne et des défenses aériennes au sol.
La formation des trois chasseurs Su-35S arrivant à Astrakhan le 10 septembre dernier. © Gouvernorat de la région d'Astrakhan
"Gérer des zones d'engagement dans lesquelles des avions de combat et des systèmes SAM sol-air peuvent engager simultanément des forces ennemies dans un environnement complexe sans incidents liés aux tirs amis est difficile", a observé Justin Bronk, chargé de recherche sur la puissance aérienne au Royal United Services Institute (RUSI), dans les premiers jours de la guerre. "Il faut une étroite coopération interservices, d'excellentes communications et un entraînement régulier pour maîtriser cette difficulté opérationnelle."
Le conflit en Ukraine a probablement mis davantage en évidence la nécessité de disposer d'appareils haut de gamme comme le Su-35S dans tout escadron "agresseur", tout en apportant la preuve d'un besoin de modernisation des programmes de formation, de manière plus générale.
Les lacunes de la formation russe
Il est juste de dire que si les forces aériennes russes ont introduit quelques avions tactiques très performants dans leur inventaire ces dernières années, la formation des pilotes en revanche n'a généralement pas réussi à suivre le rythme de l'évolution générale du combat aérien. Dans l'ensemble, le régime de formation semble moins avancé que dans les principales forces aériennes occidentales.
Selon de multiples témoignages, les pilotes de chasse russes enregistrent probablement une moyenne de moins de 100 heures de vol par an, soit le tiers de ce que font la plupart de leurs homologues américains ou britanniques. Il existe également des disparités dans les heures de vol entre les différents districts militaires russes, bien que les pilotes de Privolzhsky soient réputés avoir le plus grand nombre d'heures de vol de toute l'aviation tactique, avec plus de 120 heures par an.
Une équipe au sol prépare des missiles air-air pendant l'exercice de tir Ladoga-2019 à la base aérienne de Besovets, dans le district militaire de Carélie près de la frontière avec la Finlande. © Ministère russe de la Défense
Dans le même temps, les pilotes occidentaux ont accès à des simulateurs haute-fidélité et à des aides à l'entraînement supplémentaires qui sont beaucoup plus difficiles à trouver en Russie ; ils bénéficient également d'une meilleure ergonomie du cockpit et d'armes bien plus faciles à utiliser.
Parallèlement, les exercices auxquels les équipages des forces aériennes russes peuvent s'attendre à participer sont loin d'être aussi complexes et rigoureux que leurs équivalents occidentaux. Alors que les pilotes de chasse doivent s'entraîner à toutes les manœuvres de combat aérien et aux exercices de tir réel, ces derniers pour les pilotes russes se résument généralement à tirer sur des cibles larguées par avion. Les exercices "multinationaux" se caractérisent par une participation étrangère limitée et, comme la série Aviadarts, se concentrent souvent sur l'utilisation d'armes air-air non guidées, ce qui n'est que rarement vu dans les exercices occidentaux équivalents, et encore moins en combat.
D'autres entraînements ont été ponctués de mésaventures embarrassantes, notamment un Su-35S qui a abattu un Su-30M lors d'un entraînement simulant un combat aérien rapproché en 2020, et un intercepteur MiG-31 Foxhound qui a fait exploser son ailier lors d'une mission à balles réelles en 2017. Dans les deux cas, il a été suggéré qu'une erreur de pilotage était à l'origine de ces tirs accidentels.
Grâce à la longue campagne aérienne russe en Syrie, plus de 90 % des équipages des forces aériennes russes auraient été exposés à des opérations réelles de combat, certains des pilotes les plus expérimentés ayant alors accumulé plus de 400 sorties de combat avant la guerre en Ukraine, selon le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu. Toutefois, ces sorties ont été effectuées sans véritable menace dans les airs et contre un adversaire qui n’était alors au mieux qu’équipé de roquette sol-air lancée à l’épaule. Par conséquent, bien que les pilotes russes ne manquent pas d'expérience de combat, leur valeur dans une guerre de haute intensité est très discutable.
En gardant cela à l'esprit, il est clair qu'il y a une place pour l'entraînement des pilotes russes confrontés à des pilotes agresseurs afin de fournir un plus haut degré de réalisme dans l'entraînement air-air. Bien que les MiG-29SMT exploités par le 185ème Centre soient relativement puissants, ils n'ont pas les performances et les capacités d'armement du Su-35S. Ils sont également gênés par une résistance assez faible. Combinés aux pilotes plus expérimentés qui sont sans aucun doute disponibles pour l'unité, les nouveaux agresseurs Su-35S seront beaucoup plus aptes à défier les pilotes russes à l’entraînement. Cependant, ceux qui pilotent le Su-35S sur la ligne de front n'en tireront pas le même bénéfice, sans le défi supplémentaire que représente un agresseur volant sur un appareil différent de leur propre avion.
Dans les programmes aériens des escadrons "agresseurs" du monde entier, il y a actuellement une énorme demande non seulement de plateformes avion-équipements avancées pour pousser les pilotes et les avions à leurs limites, mais aussi d'un nombre significatif d'avions simultanément impliqués pour générer suffisamment de sorties et offrir une opposition numériquement supérieure aux pilotes formés. L'ajout de seulement trois jets Su-35S sur la ligne de vol de la base aérienne de Privolzhsky peut représenter un bond en avant dans les capacités par rapport au MiG-29SMT, mais de facto ce nombre très petit reflète également les ambitions limitées des forces aériennes russes dans l'effort de formation de ses pilotes de chasse.
FIN
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Bonjour Philippe,
Merci pour cette nouvelle traduction.
Tonio
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Hello Philippe
Merci pour la traduction de ce sujet d'actualité
Henry
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