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Bonjour chers amis,
Le 28 mars 1923 était créée la Regia Aeronautica Italiana par le gouvernement italien de l'époque : celui de Mussolini.
L’armée de l’air italienne, devenu en 1948 l'Aeronautica Militare, a donc fêté son centenaire cette semaine, mardi dernier.
Un article relatant cet événement a été publié dans la presse américaine, je vous l'ai traduit.
je regrette cependant qu'il ne mentionne pas le fameux chasseur Fiat G-91 dont j'aime beaucoup la "bouille" ...
Bonne lecture,
Philippe
L’ARMEE DE L'AIR ITALIENNE VIENT D'AVOIR 100 ANS
Aujourd'hui 28 mars 2023, l'armée de l'air italienne est l'une des forces aériennes les plus sophistiquées d'Europe, et son histoire est particulièrement "colorée".
Par Thomas Newdick, The War Zone, 28 mars 2023
Source: Article original en Anglais.
L'armée de l'air italienne, ou Aeronautica Militare, a célébré son centenaire, l'occasion de revenir sur l'une des histoires les plus riches - et les plus turbulentes - de toutes les armées de l'air européennes, une armée qui a opéré sous différentes identités et dans divers points chauds du globe. Depuis ses humbles origines, en passant par les légendaires vols de records de l'entre-deux-guerres, l'Aeronautica Militare d'aujourd'hui offre des capacités de pointe, notamment des avions de chasse furtifs et de puissants moyens de guerre électronique et de surveillance, qui correspondent parfaitement à son statut de force aérienne de "cinquième génération".
Créée en tant qu'entité indépendante le 28 mars 1923, l'armée de l'air italienne a célébré hier (NdT – le mardi 28 mars), par une magnifique journée de printemps, son centenaire par un défilé aérien de grande envergure au-dessus du centre de Rome, auquel ont assisté plusieurs dignitaires, dont le président Sergio Mattarella et la première ministre Giorgia Meloni. Le défilé aérien présentait notamment les tout derniers équipements de l'armée de l'air ainsi que son escadrille de voltige, les Frecce Tricolori, qui sont certainement les représentants les plus connus de l'armée de l'air dans le monde aujourd'hui.
Les neuf Aermacchi MB-339 des Frecce Tricolori passent au-dessus de Rome mardi 28 mars 2023 en déployant les couleurs nationales. © Giovanni Colla
Vol en formation de Lockheed-Martin F-35, des Eurofighter Typhoons et Aermacchi T-346 italiens dessinant un "100" au-dessus de la capitale italienne pour le centenaire des forces aériennes italiennes. © Daniele Faccioli
Un ravitailleur KC-767 suivi d'un seul F-35 et flanqué d’une paire de Typhoon à sa droite et d’une paire de T-346 à sa gauche. © Daniele Faccioli
Les turbopropulseurs de l'armée de l'air italienne en formation au-dessus de Rome. On aperçoit deux Lockheed C-130J Super Hercules entourés de quatre Alenia C-27J Spartan, suivis par un avion de patrouille maritime Leonardo P-72 dérivé de l’ATR-72. © Daniele Faccioli
Les racines de l'aviation militaire italienne remontent toutefois à bien plus loin que cette année 1923 où naquit la Regia Aeronautica Italiana. L'armée italienne a commencé à utiliser des aérostats au combat dès 1888, lorsque trois ballons ont été utilisés dans ce qui était alors la colonie italienne d'Érythrée pendant la guerre italo-éthiopienne de 1887-1889. Déployés autour de la ville portuaire de Massawa, ces ballons captifs étaient utilisés pour observer les mouvements des troupes éthiopiennes.
Une fois que les appareils plus lourds que l'air eurent commencer à faire leurs preuves, le Royaume d'Italie de l'époque les adopta très rapidement à des fins militaires et, ce, dès 1911. C'est à partir d'un monoplan Taube piloté par des Italiens que la toute première bombe aérienne a été larguée, le 1er novembre 1911. Le pilote, Giulio Gavotti, attaquait alors des positions turques en Libye sur l’oasis d’Ain Zara, pendant la guerre italo-turque qui eut lieu du 29 septembre 1911 au 18 octobre1912. L’armée allemande ne devait introduire le Taube dans son arsenal que l’année suivante !
Des aviateurs militaires italiens se tiennent devant leur avion alors qu'ils s'apprêtent à recevoir les honneurs pour services rendus pendant la guerre italo-turque de 1911-1912. Cette photographie a été prise après leur retour du combat, à l'aérodrome de Mirafiori près de Turin, en juin 1913. © Getty Images
Ces premières activités aériennes militaires contribuèrent à montrer la place importante que devaient jouer ensuite l’aviation dans l'utilisation militaire armements, de telle sorte que, lorsque la Première Guerre mondiale éclata deux ans plus tard, les avions étaient déjà utilisés par les belligérants dans grande variété de missions : l'observation, et le bombardement puis, par la suite, les combats aériens. Une grande partie des traditions et de l'héraldique de l'armée de l'air italienne moderne remonte à la Première Guerre mondiale, lorsqu'une série d'as de l’aviation tels que Baracca, Scaroni, Piccio, Baracchini, Ruffo di Calabria et Ranza se distinguèrent au combat et devinrent de vraies célébrités.
L'as italien de la chasse durant la Première Guerre mondiale Francesco Baracca devant son avion. Il fut tué le 19 juin 1918 par des tirs venant du sol alors qu’il effectuait un rase-mottes. © Aeronautica Militare
Dans les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale, les aviateurs militaires italiens se sont fait connaître au-delà des frontières, grâce à une série de vols audacieux à longue distance qui ont repoussé les limites des technologies de l'époque, ainsi que l'endurance et l'habileté des équipages eux-mêmes. En 1920, un équipage dirigé par Arturo Ferrarin et Guido Masiero a remporté une course aérienne entre Rome et Tokyo, leur biplan Ansaldo SVA ayant parcouru une distance de près de 9 200 km en 109 heures de vol (NdT – Ce raid aérien Rome-Tokyo eut lieu entre le 14 février et le 31 mai 1920. Organisé par le fameux Gabriele D'Annunzio et le poète et écrivain Harukichi Shimoi , il fut remporté par les aviateurs Guido Masiero et Arturo Ferrarin avec leurs mécaniciens respectifs Roberto Maretto et Gino Capannini).
Les pilotes Guido Masiero (à gauche) et Arturo Ferrarin (à droite) à leur arrivée à Tokyo le 31 mai 1920, après avoir quitté Rome le 14 février 1920. © Getty Images
Les aviateurs japonais accueillent les italiens Guido Masiero et Arturo Ferrarin après leur vol réussi entre Rome et Tokyo. © Library of US Congress
Après la création officielle de l'armée de l'air italienne en 1923 - à l'époque, l'armée de l'air était connue sous le nom de Regia Aeronautica, ou armée de l'air royale - ces grands raids se sont poursuivis, le plus souvent au service du parti national fasciste, dirigé par Benito Mussolini, qui avait pris le pouvoir en 1922. Comme le rappelle l'armée de l'air italienne elle-même : "L'avion incarnait alors parfaitement le modèle de modernité, d'héroïsme et de capacité à battre des records prônés par le régime de Mussolini".
En 1925, l’aviateur Francesco de Pinedo et son mécanicien Ernesto Campanelli parcourent plus de 60 000 km, de Sesto Calende en Italie à Melbourne, puis à Tokyo et de nouveau à Rome. Deux ans plus tard, Francesco de Pinedo a dirigé un équipage pour un vol épique de 55 000 km sur les "quatre continents", avec un itinéraire passant par Rio de Janeiro, Buenos Aires, Asunción, New York, Lisbonne et Rome. Le potentiel des dirigeables pour les vols à longue distance a également été exploité, notamment avec le dirigeable Norge qui a effectué le premier voyage vérifié au pôle Nord, avec son survol le 12 mai 1926.
Le commandant Francesco De Pinedo et son mécanicien Ernesto Campanelli à bord de l'hydravion Savoia Marchetti S.16 à moteur français Lorraine-Dietrich de 450 ch, qu'ils ont piloté de Sesto Calende, sur le lac Majeur, à Rome, puis Melbourne, Tokyo et retour. Ernesto Campanelli ne tardera pas à devoir intervenir sur l’hydravion, ce dernier étant victime d’une panne moteur dès leur première étape, les contraignant à se poser non loin de Pise. La photo a été prise dans le port de Tarente, en Italie, en novembre 1925. © Getty Images
Sous la direction d'Italo Balbo, alors ministre de l'Aéronautique, les exploits des pilotes de la Regia Aeronautica atteignent bientôt leur apogée. En 1928, lors de la croisière en Méditerranée occidentale, une formation de pas moins de 61 hydravions bimoteurs à double coque Savoia-Marchetti S.55 de la base italienne d'hydravions d'Orbetello effectue un aller-retour vers la péninsule ibérique (NdT - La base aéronavale d’Orbetello sur la côte tyrrhénienne de la Méditerranée à une cinquantaine de km au nord de Rome fut abandonnée à l’issue de la seconde guerre mondiale). L'année suivante, 35 hydravions s'aventurent en Méditerranée orientale, avec des escales à Tarente, Athènes, Istanbul, Varna, Odessa, Constanta, avant de revenir à Orbetello. Les traversées de l'Atlantique, menées par Balbo lui-même, sont certainement les plus impressionnantes, avec notamment un vol vers Rio de Janeiro du 17 décembre 1930 au 15 janvier 1931 avec une formation de 12 hydravions S.55, ainsi qu'un vol vers Chicago et New York deux ans plus tard en 1933 avec, cette fois, une formation de 24 hydravions S.55X (NdT – Ce raid, connu sous le nom de Crociera aerea del Decennale, réalisé du 1er juillet au 12 août 1933, relia la base d’Orbetello à Chicago où il arriva pour la Foire Internationale de Chicago de 1933-1934 : A Century of Progress International Exposition. Puis la formation des hydravions reparti pour Rome via New York).
Affiche commémorative du vol transatlantique 1930-1931 entre l'Italie et le Brésil, effectué avec des hydravions Savoia-Marchetti S.55, sous un portrait d'Italo Balbo et des participants au vol. © De Agostini Picture Library, Getty Images
Benito Mussolini aux côtés d'Italo Balbo (à sa droite sur la photo), le ministre de l'Aéronautique, à son retour du vol transatlantique triomphal de 1933 vers New York. © Getty Images
Vue aérienne de la base aérienne d’Orbetello en 1933 avec, parfaitement alignés, 18 des 24 hydravions S.55X ayant participé au raid transatlantique entre l’Italie et les Etats-Unis.
Alors que la Regia Aeronautica fait rêver le public avec ses exploits public et, dans le même temps, 33 des 84 records reconnus à l'époque par la Fédération Aéronautique Internationale, les nuages de la guerre s'amoncellent à l’horizon. La deuxième guerre italo-éthiopienne de 1935-1937 a été marquée par une forte implication des équipages et appareils de la Regia Aeronautica, qui s'est fait connaître pour ses attaques contre des cibles civiles, y compris l'utilisation d'armes chimiques (déjà !).
Le soutien de l'Italie à ses compatriotes fascistes en Espagne a également conduit la Regia Aeronautica à envoyer une partie de ses équipages et de ses avions mener des actions de guerre pendant la guerre civile espagnole dès 1936, sous le nom de corps expéditionnaire Aviazione Legionaria. Une fois de plus, les civils ont été pris pour cible, notamment par des bombardements italiens massifs sur les villes telles que Guernica, une funeste répétition de ce qui allait se passer un peu plus tard pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une formation de bombardiers moyens italiens Savoia-Marchetti SM.79 du corps expéditionnaire aérien Aviazione Legionaria en vol au-dessus de Tarragone, dans le sud de l'Espagne, au service des forces nationalistes de Franco en1937. © History Universal Images Group, Getty Images
L'entrée de l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne nazie le 10 juin 1940 a permis à la Regia Aeronautica d'accumuler jusqu’à environ 3 000 avions, même si seuls deux tiers d'entre eux étaient réellement opérationnels et que beaucoup des modèles alignés étaient techniquement obsolètes, ou du moins surclassés par les équipements alliés les plus récents. La Regia Aeronautica fut engagée dans des combats sur plusieurs théâtres, notamment en Méditerranée, en Afrique du Nord, dans les Balkans, ainsi que sur le front de l'Est pour soutenir l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne. Finalement, l'effondrement progressif de la machine de guerre italienne et l'invasion de la Sicile par les Alliés, puis de l'Italie continentale, ont laissé la Regia Aeronautica mener une guerre uniquement défensive et de plus en plus désespérée seulement en Italie.
Le chasseur Fiat G.50 Freccia a été largement utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, en Europe du Nord, en Afrique du Nord, dans les Balkans et sur le territoire italien. © Aeronautica Militare
L'armistice de septembre 1943 avec les Alliés laisse ce qui reste des appareils de la Regia Aeronautica dans une situation compliquée. Certains de ses pilotes continuent à se battre aux côtés des Allemands, désormais sous le drapeau de la République sociale italienne antimonarchiste. D'autres adhèrent à l'armistice et rejoignent la lutte contre les Allemands qui occupent désormais l'Italie, tandis que d'autres encore font partie de formations partisanes irrégulières plus ou moins communistes luttant contre les Allemands et les forces de Mussolini.
Ainsi, malgré l'armistice de 1943, différents éléments de l'armée de l'air italienne ont continué à se battre jusqu'à la défaite finale de l'Allemagne nazie, le 8 mai 1945. Un an plus tard, le 18 juin 1946, la Regia Aeronautica est dissoute et remplacée par l'actuelle Aeronautica Militare.
La reconstruction de l'armée de l'air italienne, après les ravages de la guerre, a présenté des défis importants, mais l'armée de l'air italienne les a relevés, soutenue également par une industrie aéronautique nationale d'après-guerre en plein essor. En 1949, l'Italie a adhéré à l'OTAN et l'Aeronautica Militare a alors constitué une force de plus en plus impliquée dans l'alliance nord-atlantique. Un soutien important a été apporté sous la forme d'une aide militaire américaine, mais c'est un avion britannique, le de Havilland Vampire, qui a fourni le premier chasseur à réaction à équiper des formations de l’Aeronautica Militare. Il était également été construit sous licence.
Les chasseurs Spitfire Mk V fournis par le Royaume-Uni ont été parmi les premiers équipements de combat à rééquiper l'Aeronautica Militare d'immédiat après-guerre. © Aeronautica Militare
Un de Havilland DH-100 Vampire de l'armée de l'air italienne. © Aeronautica Militare
Dans les années 1960, l'armée de l'air italienne est entrée de plain-pied dans l'ère supersonique, avec le Lockheed F-104 Starfighter, capable de voler à Mach-2 et également produit sous licence. Ce chasseur devint le fer de lance de ses unités de chasse et de reconnaissance. L'Italie a été un utilisateur enthousiaste du F-104, dont les derniers exemplaires n'ont été retirés du service qu'en 2004, alors qu'ils avaient été entièrement modernisés. Entre-temps, l'industrie locale a produit une série d'avions militaires d'entraînement et de transport de classe mondiale, adoptés avec enthousiasme par l'Aeronautica Militare. Les fabricants italiens ont également apporté une contribution importante à l'avion multirôle européen Panavia Tornado et à l'avion d'appui au sol et de reconnaissance italo-brésilien AMX. Ces avions, acquis à 100 exemplaires pour le Tornado en 1984 et à 136 exemplaires pour l’AMX en 1989, sont encore en service actif aujourd'hui, mais pour peu de temps.
Un chasseur Lockheed F-104S ASA-M Starfighter de l'armée de l'air italienne sur la base aérienne de Grazzanise en 1983. © Aldo Bidini
Si la défense aérienne du flanc sud de l'OTAN constitua la principale mission de l'Aeronautica Militare pendant la guerre froide, y compris pour des frappes nucléaires, c’est à partir des années 1960 que l'armée de l'air italienne devint de plus en plus active dans des missions internationales de maintien de la paix sous l’égide des Nations unies, notamment au Congo. L'un des incidents les plus calamiteux de l'après-guerre s'est produit au cours d’une de ces missions au Congo, lorsque 13 membres d'équipage de deux avions de transport C-119 de l’Aeronautica Militare furent massacrés par des troupes ANC loyales au premier ministre congolais Antoine Gizenga à Kindu au Katanga, le 11 novembre 1961. Les deux C-119 effectuaient des missions de transport humanitaire au moment du massacre.
Un Fairchild C-119 Boxcar italien, du même type que ceux utilisés lors de la mission de maintien de la paix au Congo en 1961, conservé dans ses couleurs d'origine, exposé à la base aérienne de Pise, en Italie. © Enrico Mattia Del Punta
Avec la fin de la guerre froide, l'armée de l'air italienne s'est de plus en plus impliquée dans des opérations hors zone, qu'il s'agisse de missions de maintien de la paix ou de combats. Un contingent de l'Aeronautica Militare a participé à la guerre du Golfe en 1990-1991 et d'autres missions au cours de la même décennie ont conduit l'armée de l'air italienne en Somalie, dans l'ex-Yougoslavie et les Balkans, en Érythrée et au Timor oriental.
En réponse aux changements intervenus dans la situation sécuritaire mondiale après les attaques terroristes du 11 septembre, l'armée de l'air italienne a participé activement à des opérations en Afghanistan et au Moyen-Orient. Les opérations sur le théâtre afghan ont été gérées par un Reparto Operativo Autonomo (escadre d'opérations autonomes) établi à Bagram, et un autre à Manas, au Kirghizistan. Le contingent italien a participé successivement à l'opération Enduring Freedom et au soutien de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS). Il a également joué un rôle non négligeable dans la formation du personnel de l'armée de l'air afghane.
Un avion d'attaque au sol AMX de l'armée de l'air italienne sur la base d’Herat, en Afghanistan, en septembre 2010. © Enzo Signorelli
À partir de 2003, dans le cadre d'une opération baptisée Antica Babilonia (Babylone Antique), des éléments de l'Aeronautica Militare ont été déployés à Tallil, en Irak, et à Abou Dhabi. Les premiers moyens déployés ont été des C-130J SuperHercules, des hélicoptères de combat, de recherche et de sauvetage HH-3F et des drones MQ-1C Predator, tandis que des avions à réaction Tornado et AMX de l’Aeronautica Militare ont ensuite été utilisés pour la reconnaissance sur le théâtre syrien au Moyen-Orient.
Un mitrailleur de l'armée de l'air italienne à bord d'un hélicoptère Sikorsky HH-3F Pelican en vol près de sa base de Camp Mittica, à Nasiriyah, dans le sud de l'Irak, en octobre 2004. © Marco Di Lauro
Au début du nouveau millénaire, l'armée de l'air italienne est devenue une arme aérienne très moderne et polyvalente, souvent à l'avant-garde des nouvelles technologies du moins dans le contexte européen. En 2005, le service militaire a pris fin en Italie et le vétéran F-104 a été retiré du service, tandis que l'Eurofighter Typhoon multirôle entrait en service, sous la désignation locale F-2000. Au début des années 2010, l'armée de l'air italienne conduisit à nouveau des opérations de guerre, cette fois en Libye dans le cadre des opérations Odyssey Dawn et Unified Protector.
Une paire de F-2000 Typhoon de l'armée de l'air italienne se prépare à décoller de la base aérienne de Gioia Del Colle en mars 2011, pour une sortie au-dessus de la Libye. © Giuseppe Bellini
La modernisation de l'armée de l'air italienne se résume aujourd'hui au chasseur furtif Lockheed-Martin F-35, 75 appareils sont en commande et 15 livrés, exploité à la fois en version à décollage et atterrissage conventionnels (CTOL) et en version à décollage court et atterrissage vertical (STOVL). Actuellement, 15 F-35 italiens de type STOVL ont été commandés pour l’Aéronavale italienne (l’Aviazione Navale) pour opérer à partir du porte-avions Cavour. Une fois de plus, l'Italie participe à l'effort de production de ces F-35, avec une installation JSF-FACO (Joint Strike Fighter Final Assembly and Check Out) - l'une des deux seules en dehors des États-Unis - exploitée par Leonardo à Cameri.
Toutefois, l'avion furtif n'est qu'un élément d'une force aérienne tournée vers l'avenir et qui continue d'offrir une combinaison de capacités que l'on ne retrouve de fait dans aucune autre armée de l'air européenne. Tout en continuant à exploiter des unités spécialisées dans la suppression des défenses (Tornado ECR), le ravitaillement en vol (KC-767) et la recherche et le sauvetage au combat (hélicoptères HH-101 et HH-139), l'armée de l'air italienne a adopté le potentiel multiplicateur de force dans le domaine des avions C4ISR (commandement, contrôle, communications, informatique, renseignement, surveillance et reconnaissance).
L'armée de l'air italienne est l'une des rares armes aériennes européennes à disposer d'une capacité souveraine d'alerte aérienne précoce (AEW), grâce à ses avions Gulfstream E-550A Conformal AEW. Ces appareils offrent également des fonctions de gestion de la bataille et de commandement et de contrôle (C2) et constituent un complément logique aux puissants capteurs embarqués et aux capacités de mise en réseau uniques du F-35, qui peuvent également être utilisés pour améliorer l'efficacité des Typhoon de quatrième génération, ainsi que d'autres ressources sur mer, air et terre.
L'un des deux avions Gulfstream E-550A Conformal AEW exploités par l'armée de l'air italienne. © Aeronautica Militare
Outre les deux Gulfstream E-550A, l'armée de l'air italienne espère également disposer d'un potentiel C4ISR élargi grâce à l'ajout de huit Gulfstream G550 en configuration MMMS (Multi-Mission Multi-Sensor). Ces appareils seront dotés de systèmes électro-optiques et infrarouges, d'un radar à balayage électronique actif (AESA), ainsi que d'équipements ISR et de guerre électronique aéroportés (AISREW).
Le premier Gulfstream G550 neuf après son arrivée à la base aérienne de Pratica di Mare, en Italie, en avril 2022, avant sa conversion en configuration MMMS. © Aeronautica Militare
Entre-temps, après environ 3 800 sorties (dont la majorité sur des théâtres d'opérations), le drone Predator a cédé la place au MQ-9A Reaper, beaucoup plus performant et mieux armé. L'offre de formation de l'armée de l'air italienne reste inégalée, son centre de formation international attirant des étudiants du monde entier, les pilotes de chasse terminant leur cursus sur le Aermacchi T-346 Master. Le tout nouveau Aermacchi M-345 biplace a rejoint également le programme de formation, en remplacement du vieillissant Aermacchi MB-339. À terme, le 345 sera également remis aux Frecce Tricolori, fournissant à l'équipe de voltige une nouvelle monture pour ses nombreuses apparitions nationales et internationales.
À plus long terme, l'Italie fait partie du Global Combat Air Program (GCAP), une coalition internationale à laquelle participent également le Royaume-Uni et le Japon, et qui vise à développer conjointement un nouvel avion de combat furtif d'ici 2035. Bien que le succès de ce projet audacieux d'avion de combat de sixième génération ne soit pas garanti, la participation de l'Italie à un stade précoce montre à quel point l'armée de l'air italienne est attachée à la poursuite de la modernisation.
Dans l'ensemble, alors qu'elle entame son deuxième siècle d'opérations, l'armée de l'air italienne semble bien placée pour relever les défis opérationnels qui pourraient se présenter à elle.
FIN
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Merci pour le partage, vraiment intéressant.
André.
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