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Bonjour chers amis,
Une info dont on parlait déjà ici et là depuis quelques temps, mais que cet article américain, que je vous ai traduit, précise de façon assez saisissante.
Après des ex-pilotes militaires britanniques, des américains, voilà que des pilotes retraités de la Luftwaffe (ils partent à la retraite à 41 ans) se sont mis au service des forces aériennes de l’Armée Populaire de Libération et, ceci, contre monnaie fort trébuchante (des salaires annuels en dollar à six chiffres) … un vrai danger (calamiteux ?) dans la mesure où on ne sait pas trop ce qu’ils ont divulgué à ce pays qui pourrait bien devenir un futur ennemi des Etats-Unis et, donc, de l’OTAN.
J’ai pensé que cet article pourrait vous intéresser. Les illustrations sont celles de l’article original.
Bonne lecture !
Philippe
L'ALLEMAGNE DEMANDE A LA CHINE DE CESSER D'UTILISER D'ANCIENS PILOTES DE CHASSE DE LA LUFTWAFFE POUR LA FORMATION DE SES PILOTES DE CHASSE
L'Allemagne est le dernier pays en date à sévir contre ses pilotes de chasse retraités qui partent en Chine pour y assurer la formation des pilotes militaires chinois.
Par Thomas Newdick, The War Zone, 5 juin 2023
Un Typhoon de la Luftwaffe. © Bundeswehr
Le gouvernement allemand a promis de mettre fin "immédiatement" à la formation de pilotes de chasse chinois par d'anciens pilotes de la Luftwaffe. Il s'agit là du dernier événement en date impliquant d'anciens membres du personnel de divers pays de l'OTAN qui soutiennent les ambitions croissantes de Pékin en matière de puissance aérienne. Cette décision fait suite à une révélation dans les médias allemands qui expliquait comment un ancien officier de la Luftwaffe - un ancien pilote d'Eurofighter EF2000 Typhoon - avait été recruté par la Chine pour y partager son expertise.
Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a initialement publié l'histoire, le ministre allemand de la défense, Boris Pistorius, a demandé, lors d'une récente réunion avec son homologue chinois Li Shangfu, que la formation de pilotes de chasse chinois par d'anciens membres du personnel allemand prenne fin immédiatement. La rencontre aurait eu lieu en marge du dialogue Shangri-La à Singapour, un important sommet asiatique sur la défense qui a eu lieu du 2 au 4 juin dernier.
M. Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, s'exprime lors du Shangri-La Dialogue à Singapour, le 4 juin 2023. © Britta Pedersen, Getty Images
En outre, M. Pistorius a apparemment dit à son homologue chinois, M. Li Shangfu : "Qu'il ne serait certainement pas très content" si l'Allemagne tentait quelque chose de similaire pour se faire une idée de l'expertise militaire chinoise. M. Pistorius a décrit la réunion comme une conversation "très ouverte" qui a permis d'exprimer les divergences d'opinion entre Berlin et Pékin, mais il a noté que le ministre chinois de la défense avait réagi "très prudemment" à sa demande. M. Li Shangfu aurait tenté de "relativiser" l'importance de l'ancien personnel allemand présent en Chine. Personnel qui, pour autant que l'on sache, a été par ailleurs recruté par des voies légales.
Le ministre chinois de la Défense nationale, M. Li Shangfu, prononce un discours lors du sommet du Dialogue Shangri-La à Singapour, le 4 juin 2023. © Roslan Rahman, AFP
Selon la presse allemande, les anciens pilotes de la Luftwaffe ont été recrutés par des sociétés en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud, puis ont rejoint la Chine où certains d'entre eux auraient gagné des "salaires annuels en dollar et à six chiffres".
Il n'est pas surprenant que ces révélations aient suscité de vives critiques de la part des opposants politiques de Pistorius et de son parti social-démocrate (SDP). "Il est grand temps de mettre fin à cette naïveté et à la naïveté allemande", a déclaré à Der Spiegel Marie-Agnes Strack-Zimmermann, membre du Parti démocrate libre (FDP) et présidente de la commission de la défense de l'Allemagne. "Le fait que d'anciens pilotes de la Luftwaffe entraînent des pilotes d'avions de chasse en Chine après leur période de service est un scandale, nous ne pouvons l'accepter", a-t-elle ajouté.
L'équipe au sol signale le départ au pilote d'un Eurofighter de la Luftwaffe lors de l'exercice Blue Flag 2021 sur la base aérienne d'Ovda, en Israël, en octobre 2021. © Falk Bärwald, Bundeswehr
Mme Strack-Zimmermann a demandé que les règles régissant les types d'emplois que les anciens soldats allemands peuvent occuper soient renforcées, suggérant qu'ils ne soient autorisés qu'à l’instruction des alliés de l'OTAN et à d'autres "partenaires stratégiques". Une réaction similaire a suivi la révélation, l'année dernière, que des pilotes de la Royal Air Force britannique avaient également formé des pilotes de l'Armée populaire de libération (APL) dans le cadre d'arrangements apparemment très similaires.
De son côté, M. Konstantin von Notz, membre du parti des Verts et président du groupe parlementaire de contrôle du gouvernement allemand, a qualifié la situation, si elle est confirmée, de "scandaleuse, vraiment scandaleuse et problématique", qui présente "un risque énorme pour notre sécurité". Le groupe parlementaire de surveillance a entamé sa propre enquête sur la formation dispensée par ces anciens pilotes de la Luftwaffe.
En ce qui concerne les détails de l'implication de l'Allemagne dans la formation du personnel de l'Armée Populaire de Libération, le nombre de pilotes concernés est apparemment faible, puisqu'il ne serait qu'une "poignée". Cependant, de nombreux détails ont été publiés sur l'une de ces personnes, connue sous le nom d'Alexander H. Sous l'indicatif "Limey", il a été pilote d'Eurofighter au sein de l'escadre 73 "Steinhoff" des forces aériennes tactiques de la Luftwaffe, basée à Rostock-Laage dans l'est de l'Allemagne. "Limey" y avait servi en tant que pilote instructeur au sein de l'unité de formation allemande à l'Eurofighter.
Une paire d'Eurofighters de l'escadre 73 des forces aériennes tactiques "Steinhoff" lors d'un entraînement air-air. © Bundeswehr
En 2013, Alexander H. a quitté l'Allemagne, vraisemblablement à l'issue de sa période d'affectation, pour s’établir à l'étranger. Sa destination était Qiqihar, dans la province du Heilongjiang, au nord-est de la Chine. Cette base abrite actuellement les chasseurs-bombardiers multirôles Shenyang J-16 Flanker de la 3ème brigade aérienne de l'armée de l'air de l'Armée Populaire de Libération. Même si, lorsqu'Alexander H. y a travaillé pour la première fois, il semble que l'unité était encore équipée de l'ancien chasseur Shenyang J-8 Finback. La transition vers le J-16 sur cette base a eu lieu en 2018.
Un Shenyang J-16 Flanker de l'armée de l'air de l'Armée Populaire de Libération. © Ministère de la défense de la Fédération de Russie
On ne sait toujours pas quel type de formation et d'expertise Alexander H. a transmis aux forces aériennes de la Chine, bien que des responsables allemands de la sécurité, qui ont gardé l’anonymat, aient confirmé qu'il est "très possible que les pilotes aient transmis une expertise militaire et des tactiques opérationnelles confidentielles, et qu'ils aient même pratiqué des exercices d'attaque, tels que celui d’'une offensive contre Taïwan".
Le ministère allemand de la défense n'a pas non plus fourni de précisions sur ce que faisaient ces anciens membres de la Luftwaffe en Chine, ni s’ils s'y trouvaient encore. Le ministère allemand a toutefois confirmé que : "La Chine tente, par l'intermédiaire d'agences extérieures, de recruter d'anciens pilotes de l'OTAN en tant qu'instructeurs" et que d'anciens pilotes allemands de la Luftwaffe ont été ciblés dans le cadre de ces efforts. Le ministère allemand a également averti que cette situation risquait de permettre à l'Armée Populaire de Libération d'acquérir des connaissances sur "les tactiques, les techniques et les procédures pertinentes, notamment celles développées au sein de l’OTAN".
Il semble que, pour les anciens pilotes de la Luftwaffe en particulier, qui prennent normalement leur retraite à 41 ans, l'offre lucrative de la Chine ait été particulièrement attrayante. Au lieu d'une pension équivalant à la moitié de leur dernier salaire mensuel, ceux qui acceptaient un emploi en Chine pouvaient recevoir des offres très intéressantes financièrement. Les pilotes britanniques qui ont accepté un emploi similaire à partir de la fin de l'année 2019 auraient reçu un salaire d'environ 270 000 dollars par an.
Selon Der Spiegel, d'anciens pilotes de la Luftwaffe travaillent pour le compte de l'Armée Populaire de Libération depuis plus de 10 ans, le premier d'entre eux ayant apparemment été recruté par la Test Flying Academy of South Africa, ou TFASA (NdT - Une société privée basée à Oudtshoorn dans la province du Cap), qui est connue pour avoir entraîné des pilotes chinois en Afrique du Sud. Aucune loi ne semble avoir été enfreinte et, dans le même temps, le gouvernement allemand de l’époque fournissait également une formation formelle aux officiers de l'Armée Populaire de Libération en Allemagne.
Image du site web de la TFASA (https://www.tfasa.com/) montrant un équipage occidental devant un avion d'entraînement chinois Guizhou JL-9, également connu sous le nom de FTC-2000 Mountain Eagle. © TFASA
Un autre ancien pilote de la Luftwaffe, Peter S., qui a également servi à Rostock-Laage, aurait également formé des pilotes de combat chinois sous les auspices de la TFASA. Un troisième ancien pilote militaire allemand soupçonné d'aider l'Armée Populaire de Libération a également été identifié. Il s'agit de Dirk J., qui a piloté l'avion d'attaque Parnavia Tornado au sein de la marine allemande avant que celle-ci n'abandonne sa flotte de ces chasseurs en 2005. En 2013, Dirk J. a commencé à travailler comme "consultant principal en aviation" en Chine, selon les rapports obtenus.
La question des anciens équipages de l'OTAN travaillant pour le compte de l’armée chinoise a été portée à l'attention du public l'année dernière, lorsque un ex-colonel américain, Daniel E. Duggan, ancien pilote de AV-8B Harrier II du corps des US Marines, a été arrêté en Australie.
Le colonel Daniel E. Duggan. (C) US Marines
Il aurait participé à la formation d'aviateurs navals chinois pour leur apprendre et els entraîner à opérer à partir de porte-avions. Duggan aurait également formé des aviateurs chinois avec la TFASA, dans le cadre d'un programme qui impliquait l'acquisition potentiellement illégale d'au moins un avion à réaction d'entraînement North American T-2 Buckeye capable de décoller et d'atterrir sur le pont d'un porte-avions. Duggan nie avoir enfreint la loi et est toujours détenu en Australie. Il pourrait être prochainement extradé vers les États-Unis.
Un chasseur embarqué Shenyang J-15 de la marine de l'Armée Populaire de Libération atterrit sur le porte-avions Liaoning en avril 2018. © AFP
L'année dernière également, le ministère britannique de la Défense a révélé que des dizaines d'anciens pilotes militaires britanniques avaient participé à la formation de pilotes pour l'armée chinoise, notamment par l'intermédiaire de la TFASA, et que d'autres travaillaient toujours en Chine. Les pilotes concernés seraient principalement d'anciens pilotes de chasseurs, mais aussi des pilotes d'hélicoptères.
Un porte-parole du ministère britannique de la défense a déclaré : "Nous prenons des mesures décisives pour mettre un terme au plus vite aux programmes de recrutement chinois qui visent les pilotes et anciens pilotes des forces armées britanniques pour former le personnel de l'Armée Populaire de Libération en République Populaire de Chine. Tous les membres du personnel, anciens et actuels, sont déjà soumis à la loi sur les secrets officiels (Official Secrets Act), et nous sommes en train de revoir l'utilisation des contrats de confidentialité et des accords de non-divulgation dans l'ensemble du ministère de la défense, tandis que le nouveau projet de loi sur la sécurité nationale (National Security Bill) créera des outils supplémentaires pour relever les défis contemporains en matière de sécurité, y compris celui-là ".
D'autres pays se sont également efforcés de résoudre le problème des anciens militaires qui fournissent des services à la Chine. Selon certaines informations, l'Australie a enquêté sur des allégations selon lesquelles certains de ses anciens pilotes de chasse auraient été approchés pour travailler en Chine. Le Canada a lui aussi examiné des allégations similaires concernant certains de ses anciens pilotes de chasse.
S'il est probable que, dans certains cas au moins, aucune règle n'a été enfreinte, il est tout aussi évident que le partage d'informations sensibles avec la Chine suscite une inquiétude croissante à un moment où les relations entre Pékin et l'Occident sont particulièrement tendues. Au premier plan, on trouve la position de plus en plus affirmée de la Chine à l'égard de Taïwan et les craintes des responsables américains et autres qu'une invasion chinoise de l'île ne se produise tôt ou tard. Reflétant les tensions autour de Taïwan, l'armée américaine a révélé ce week-end qu'un navire de guerre de la marine chinoise avait effectué une manœuvre "dangereuse" dans le détroit de Taïwan en coupant brusquement la trajectoire d'un destroyer de la marine américaine.
Il y a ensuite les tensions actuelles en mer de Chine Méridionale qui, ces dernières semaines, ont donné lieu à une rencontre rapprochée entre un chasseur J-16 chinois et un avion de surveillance RC-135 de l'USAF. Le Pentagone a reproché au pilote chinois une manœuvre "inutilement agressive".
La Chine étant de plus en plus considérée comme le principal défi pour la sécurité des États-Unis, il n'est pas du tout surprenant que la question des anciens pilotes militaires occidentaux au service des forces aériennes de l’Armée Populaire de Libération, à quelque titre que ce soit, légal ou non, soit devenue un sujet de préoccupation très important. Une fois encore, il est difficile de déterminer dans quelle mesure l’armée aérienne chinoise a pu bénéficier de l'expertise de ces personnes, et si elles ont transmis des informations tactiquement sensibles ou bien une assistance plus routinière. Quoi qu'il en soit, l'Allemagne ne sera probablement pas le dernier pays contraint de prendre des mesures pour combler ce qui constitue une faille de sécurité potentiellement très alarmante.
FIN
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Un grand merci pour ce boulot
Il ne faut surtout pas mettre les cons en orbite car on ne verrait plus les Ă©toiles
Amicalement GĂ©rard
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La retraite Ă 64 ans !!!
C'est un peu le problème des gens qui peuvent prendre leur retraite jeunes encore.
Et parfois, reprennent un autre boulot aux dépens d'autres personnes en recherche, nous connaissons aussi celà chez nous, sans vouloir sigmatiser une profession plus qu'une autre.
Mon humble avis.
Tout reste Ă faire...
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Et parfois, reprennent un autre boulot aux dépens d'autres personnes en recherche
Drôle de façon de voir!
Dernière modification par Ragg Sor (21-06-2023 17:02:46)
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