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“Regarde le soleil, il fait beau, on peut y aller aujourd’hui !” dit le père.
“Oui, mais je te dis qu’il ne va pas faire beau tout le temps…” répond le fils.
Il faisait donc beau ce matin à Paris. Pourquoi ne pas tenter d’aller faire un vol ? Voir mieux. Tenter d’aller à Compiègne ! Les TAFs ne sont guères encourageants, mais j’ai espoir que les prévisionnistes de la météo aient mal fait le boulot.
Alors on prend la voiture, on réserve – à la dernière minute – un créneau de 12h30 à 14h00 avec Jean-Louis. Et on file à Pontoise.
Une fois sur place, je rencontre des amis de l’aéroclub. On discute, on se tient à jour des nouvelles… Ambiance sympa, et moi, j’attend Jean-Louis qui fait ses petits touch & go avec un élève.
En attendant, un coup d’œil au METAR suffit à comprendre qu’on ira pas très loin aujourd’hui. Pire, lorsque j’entend à la radio un contrôleur dire :
“Tout ceux qui ont tentés d’aller à Etrepagny aujourd’hui sont revenus vite”.
Ah… Donc ça ne sera ni Compiègne, ni même Etrepagny. Et quand Jean-Louis arrive, c’est la confusion. Il ne peut voler avec moi. Car il doit manger chez lui et qu’il n’était pas au courant que je devais voler avec lui. Ma faute. J’aurai du le prévenir avant.
Bref, on est pas venu pour rien non ? Et si on se faisait quelques tours de piste VFR spécial ? Le plafond est à 1000 pieds et il y a de la brume à quelques endroits du circuit. Tout cela va pimenter un peu la routine du looong circuit habituel de Pontoise.
Le DA20 (F-GNQD) n’est pas disponible. Le DV20 (F-GNJC) l’est. Pas de problèmes, je connais à présent bien les deux. Je vais donc faire ma petite visite prévol, et j’installe la caméra, pour tester plusieurs positionnements de la caméra.
Celui que je vais décider de tester en vol n’est autre que celui-ci :
La caméra est placée à l’arrière, dans le compartiment à bagage, où la ventouse est bien attachée. Le problème de cette configuration est la vue sur l’horizon. On ne voit pas vraiment le sol. Je pense par contre, pour les prochaines fois, tenter de baisser un peu la caméra, pour mêler cockpit et horizon.
Bref. Je contacte donc la tour en anglais pour lui demander des tours de piste. Celle-ci me donnera un “special VFR departure”, et un “taxi to holding point runway 05 via taxiway alpha”.
Une fois au point d’arrêt, essais moteur et briefing terminés. Je décolle, et je vois en face de moi une belle brume qui fait vite baisser la visibilité. Heureusement, étant en VFR Spécial, je bénéficie du circuit VFR Spécial qui se fait à 1000 pieds et qui est + rapproché de l’aéroport. Rassurant, mais surtout, plus amusant, car les choses vont plus vite.
Je fais un toucher sur la 05, en posant l’avion doucement mais légèrement trop à gauche de la ligne. Puis je redécolle pour un nouveau tour de piste, toujours avec une low visibilty.
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Le DV20 a un – très – gros avantage. La manette de gaz est très agréable à prendre en main, et le trim ressemble à la commande des volets d’un A320. On lève la petite poignée verte, et on avance (ou recule) le trim en fonction de l’inclinaison que l’on souhaite apporter.
Du coup, le bras droit peut tranquillement se reposer sur le trim en plein vol. Par ailleurs, ce système de trim est très intuitif. On trim plus vite et mieux avec ça qu’avec le trim électrique du DA20.
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Une fois ce petit touché terminé, je repart dans le circuit qui est plongé dans une petite brume, en dessous d’un plafond OVC. D’ailleurs, nous ne sommes que deux à voler dans le circuit. Un Cessna 152 de l’Hispano, et moi. Malheureusement pour lui, il est toujours derrière moi.
Je continue en vent-traversier, en faisant attention de ne pas rentrer dans une couche nuageuse (oui…), et de bien garder l’aérodrome en vue. La vent-arrière se fait tranquillement, je vire alors en base avant le golf. Une fois en base, j’essaie de passer entre deux petits regroupement d’habitations, car comme me l’a apprit Jean-Louis, il faut éviter les habitations !
Le virage en finale se fait toujours très tard, et on arrive en finale à quelque chose de l’ordre de 300 pieds sol. C’est ce qui rend le circuit VFR Spécial si attirant, comparé au circuit normal.
Le Cessna 152 est derrière moi, la tour lui dit qu’il est numéro deux. Il ne m’a pas encore en vu alors que je vire en finale. Puis, sur la fréquence, résonne un :
“Trafic en vue F-BS”
Quand à moi, la tour m’autorise à l’atterrissage :
“F-JC, wind 010 at 6, runway 05, cleared to land… and alpha is available”
“Cleared to land 05, and alpha available F-JC, thanks”
Je sors plein volet en finale pour poser court, et pour pouvoir dégager par alpha. D’autant plus que je ne le sais pas encore, mais le Cessna 152 me colle aux fesses !
J’arrondis, j’arrondis… Puis je touche. Une fois de plus, c’est fait doucement, mais trop à gauche. Je dois me dépêcher. Le Cessna est derrière moi, et ça je le sais. Il faut donc dégager au plus vite pour ne pas le gêner.
Une fois le virage sur alpha effectué, et la piste à peine dégagée, la tour autorise le Cessna 152 à l’atterrissage. Je poursuis donc mon dégagement “TGV”, puis en profite pour regarder le Cessna.
Il s’avère que ce dernier touchera la piste juste au moment ou j’aurai “officiellement” quitté celle-ci (trait jaune sur le taxiway). C’était donc très “chaud”. Pas loin de la remise de gaz. Mais j’aime bien ça ! C’est efficace, pratique.
Je ne sais pas du coup si ce qu’à fait le contrôleur était légal (autoriser le Cessna alors que j’étais encore officiellement sur la piste), mais je trouve ça totalement légitime. Et aux Etats-Unis, on aurait pas eu ce problème. Non. On aurait eu un :
“F-BS (…) cleared to land runway 5, number two for the approach (…)”
Un moyen efficace, utile et pas risqué d’autoriser un appareil lorsqu’on est sûr que ça passe. Au pire de toute façon, un “Go around” et ça repart ! Mais les U.S c’est un autre monde, un autre continent. Donnez-nous au moins une classe B au dessus de CDG et ORY, et j’arrêterai de râler.
Sinon. J’ai vraiment aimé ce vol. Et pourtant, ça n’était pas gagné d’avance. Un tour de piste je commence à connaître ça… Mais avec une météo pas très bonne, et un circuit plus court, le fun y était totalement ! Comme quoi.
La prochaine fois je demanderai un départ VFR spécial pour des tours de piste avec un “CAVOK” et “9999” dans le METAR.
Et si, avant cela, je pouvais – un jour – aller à Compiègne, ça sera même le pied !
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Alix.
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