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[Extrait du récit complet avec photo à voir sur mon blog. Parce que la journée et l'expérience sont - à mon avis - exceptionnel, je me permet de créer un nouveau message en complément de celui-ci]
Aux Etats-Unis, c’est une expression qui revient souvent lorsqu’on vole dans des petits coucous : “Suffit de demander”. Quand on est élevé en France comme moi, on est surpris des libertés accordées ici, de l’autre côté de l’Atlantique.
Ce sixième jour restera une journée incroyable. s’il n’y en avait qu’une. C’est l’avant dernière. Une journée comme si peu d’autres où l’on demande aux ATC si l’on peut faire certains trucs comme descendre la plage de Miami à 500 ft, sous les départs de Miami International, puis remonter toute la Floride à bord d’un tout petit Cessna 172 pour aller se poser à … Atlanta International, l’aéroport le plus fréquenté… du monde. J’avoue tout, mais vous vous en doutiez, c’est Marc-Olivier qui a eut l’idée.
La tour : “Keep up good speed !”
L’idée du jour ;-) est d’aller dormir à Atlanta. Outre la longueur de la promenade (après tout c’est un FarQuelqueChose), c’est surtout la destination qui peut impressionner. Je rappelle que nous sommes en Cessna 172. Un truc avec 1 moteur, 4 places et qui vole à 120 kts environ (dans les bons moment pour ce qui concerne N567DD affectueusement appelé DéDé). Nous souhaitons aller sur le terrain avec le plus de mouvements au monde en 2010 et le plus de passagers. C’est THE hub de la compagnie Delta. De Gaulle est loin derrière (10ième).
On préparer l'avion, toutes les caméras sont prêtes
On décolle donc d’un terrain désert, tout neuf avec un Self Serve abordable en auto-info. Une fois les 8,500 ft atteinds, on appelle le centre du coin et on demande du Flight Following. C’est aussi simple que ça. Jax Center (Jacksonville Center) sur 132.3 :
Jax Center : “Vous confirmez vouloir aller à Hartsfield ?” (Hartsfield est le nom d’Atlanta International).
Moi : “Oui monsieur !”
Jax Center : “Et bien il va falloir qu’on se coordonne”.
Et c’est tout ! Pas de “zêtes fous ?” Pas de “Ah non, selon le nouveau Sup AIP, Notam bidule, truc anti-machin, c’est pas possible, monsieur”. Il suffit de demander. Et ils se coordonnent. Mais comment font-ils ? Bien sûr, il vaut mieux avoir un MOM assis en place droite. Okazou la phraséo partirait dans les méandres de l’américain-non-OACI. Et même pas. De mon unique expérience, c’est simple. On te donne des caps, des altitudes, si tu comprends que tu es sur un aéroport où-ça-n’arrête-pas-une-seconde, tu fais court, rapide, simple, efficace, propre.
J’espère me rappeler tous les détails de cette approche vectorisée, passant à l’'ouest, presque sur les numbers des pistes 8 et 9 (ils ne disent pas le zéro ici). Je tiens scrupuleusement mes 4.000 ft assignés en passant au dessus des avions de Delta qui se posent ou décollent sans arrêt. Puis toujours guidé radar par des caps et des altitudes, je descends en vent arrière pour la 8L, puis j’entends qu’on est 2ème “caution wake turbulence, runway 8L, cleared to land” à suivre un CRJ en finale et un 757 sur la parallèle. Ouf.
Ici, bien sûr pas de préparation machine peinard en vent arrière. On est pleine patate tout du long de l’intégration. Si on peut appeler cela comme ça. C’est la première fois que je fais une finale plein gaz, dans l’arc jaune du badin qui indique allègrement 140 kts et la contrôleuse de la tour :
Tower : “Vous avez un CRJ derrière vous, 4 nm finale, gardez une bonne vitesse (Keep up good speed)”.
Moi : “I keep my best speed” (souvenir de Mc Carran)
Je regarde le badin ou plutôt l’échelle sur le PFD du G1000. C’est tout jaune (je suis au delà de l’arc vert). 140 kts ! En finale ! Et ce n’est pas en longue finale. Je vois la rampe de la 8L, l’immense terrain est devant moi. Toujours 140 kts. J’ai cru tout à l’heure, alors que je regardais la partie au sud de l’immense pieuvre (toutes les gates) des avions que c’était le terrain. Déjà immense. Et pourtant, ce n’en était que la moitié !
La radio de la tour continue à balancer des “Cleared to land” dans tous les sens. Il n’y a “que” 5 pistes parallèles ;-) Dans l’avion, c’est calme. Pas de blabla inutile. Tout le monde (on est que deux ;-) est concentré et je tâche de faire le plus “proprement possible". J’essaie de savourer et ne pas m’emporter. Marc-Olivier est prêt à manipuler les volets d’une main et tiens sa caméra de l’autre. A quelques mètres du seuil, je casse la descente et la vitesse… 110 kts… volets 10… puis volets full… la vitesse descend encore… l’avion aussi doucement… ça se présente bien… C’est immensément large ces pistes… On a repéré les taxiways de sortie… faut dégager par la gauche… je suis à gauche de la ligne… La vitesse diminue… J’arrondi… Ca continue dans les oreilles à passer des tonnes de messages… Un peu à gauche de l’axe… je tire sur le manche… Le Cessna se cabre… L’avertisseur hurle… touch down ! Contact à Atlanta !
Nous voilà posé à Atlanta, Hartfield International. Le plus gros terrain du monde. Un lundi en fin d’après-midi, certainement pas loin de l’heure d’affluence. Il n’y a pas eut de bordel sur la fréquence, les contrôleurs nous ont inséré dans le trafic entre des CRL, ERJ, Airbus et autres Boeing. Personne n’a crié, ni s’est étonné outre mesure.
Sur “point-niner” (sol/ground sur 121.9), on a droit à un “are you familiar” et un taxi assistance pour rejoindre le FBO (Landmark qui remplace Atlantic) où deux marshallers nous attendent pour s’occuper de notre petit Cessna. L’un d’entres-eux tente de mettre la calle pour gros navion sous le carénage du train principal du petit Cessna. Forcément, ça ne rentre pas. On les sens pas équipé à gérer des 172. La pression est retombée.
Pas peu fier de s'être posé sur le plus gros terrain du monde
Le soleil se couche sur Atlanta. Nous avons 600 nm dans les pattes. Je suis parti ce matin de Miami International et je viens de me poser avec mon Cessna sur le plus gros terrain du monde à Atlanta International. Aux Etats-Unis, c’est un non-évènement. Pour moi, ça restera toujours une journée exceptionnelle.
Dernière modification par vbazillio (15-05-2011 09:09:14)
[img align=r]http://status.ivao.aero/R/138779.png[/img]Vincent B.
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RĂ©cit palpitant, quasiment extraterrestre
Le chemin le plus court d'un point Ă un autre est la ligne droite, Ă condition que les deux points soient bien en face l'un de l'autre.
[Pierre Dac]
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Quel récit !!! ça me rappelle celui d'un info pilote celui où un C172 avait posé à JFK,
mais là , quand même, c'est le Nirvana des atterrissages. Quand on suppose qu'il n'y aurait que sur FlightSim que l'on pourrait effectuer un atterrissage sur un si gros terrain, et bein non ... la réalité dépasse la fiction.
comme écrit sur ton blog : du virtuel au réel ... et cette fois plus que jamais.
Merci pour le partage,
FIL.
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