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C’était vers le milieu des années 80. Bon sang, c’était le siècle passé, ça doit faire 25 ans, bientôt 30 ans…
Il y avait une salle de jeux pas loin de l’école. Parfois avec un copain on y allait entre midi et deux heures, quand on n’était pas trop fauché. Tant pis pour le repas, si on avait quelques sous en rab on mangerait un sandwich, la salle de jeux en vendait.
Parmi les nombreux jeux d’arcade, il y en avait un sur lequel j’avais assez rapidement croché, si bien qu’avec une pièce de 1 franc, je jouais pendant longtemps, j’arrivais régulièrement jusqu’à la fin. Certes, après 1h de jeu, les poignets étaient endoloris et on avait bien transpiré, mais comparé à d’autres consoles où la partie coûtait 2 francs et ne durait que quelques minutes, j’en avais pour mon argent.
Au tout début, je ne sais pas ce qui m’avait séduit dans ce jeu, probablement le graphisme et la fluidité. Ensuite, quand on commence à maîtriser un jeu, on y prend de plus en plus de plaisir, si bien que c’était devenu un de mes favoris, surtout si j’étais fauché. Le principe du jeu était ce qu’il y a de plus simple : un classique shoot’em up, tu tires sur tout ce qui bouge, tu ne te poses pas de questions.
A l’époque, je ne connaissais rien aux avions et de fait ne m’y intéressais pas particulièrement. Je n’avais pas grand-chose comme jeux d’avions sur le Commodore C64 (encore un truc que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître – en fait j’avais un 128, mais les jeux étaient les mêmes).
Dans ce jeu d’arcade il fallait traverser aux commandes d’un P-38 des nuées d’avions japonais et tirer sur tout ce qui bougeait en attaquant les bateaux de la flotte ennemie. Le jeu s’appelait « 1943 » évoquant en cela la seconde guerre mondiale. Un sous-titre indiquait « the Battle of Midway »…
Certes, il n’y avait pas de google à l’époque, j’avais cherché dans des livres et lu que la bataille de Midway avait eu lieu en 1942, et non en 1943, et représentait un événement majeur de la guerre du Pacifique. Je comprendrai plus tard qu’il y avait en fait une version antérieure du jeu qui s’appelait 1942 « the Battle of Midway » et que Capcom avait simplement continué la numérotation, sans souci du détail historique, de toute manière au bénéfice d’une large « licence poétique » dans ce genre de jeux.
Je découvris ensuite que dans la vaste bibliothèque de BD de mon père, il y avait sur un rayon la collection des tomes reliés des Buck Danny, dont les premières aventures se passaient justement dans le théâtre du Pacifique, avec les Flying Tigers, puis sur les portes-avions de la flotte US, la mer de Corail, la bataille de Midway, brèfle je les dévorais et commençais à vraiment aimer ces avions et les légendes qui les entouraient.
En 1988, après avoir découvert Flight Simulator 3 chez un cousin (trop la classe !! et on peut même lire les instruments à aiguilles !!), je réussis à convaincre mon père d’acheter un PC pour se mettre au traitement de texte => FS3.1 fut mon premier achat, en même temps que l’ordinateur, avant même le joystick (il fallait alors piloter au clavier).
Rêvant alors de piloter des chasseurs à hélice, je découvris dans FS le Cessna 182 RG, puis le Sopwith Camel et le Learjet. Et aussi le traitement de texte avec Works, mais c’est une autre histoire.
Et puis la même année est sorti 1942 Battlehawks, de Lucasfilm, mettant en scène pas moins de 6 types d’avions entièrement pilotables depuis le cockpit, et retraçant fidèlement les batailles du Pacifique de cette époque, en EGA 16 couleurs, le must de l’époque (c’était encore avant le VGA 256 couleurs). La boîte du jeu contenait un livre très bien fait détaillant en anglais le théâtre des opérations, les tenants et aboutissants de cette guerre et des batailles qui l’avaient jalonnée, et bien sûr les méthodes de pilotage et d’attaque, tout cela de façon très pédagogique comme les Américains savent le faire.
Rapidement, je suis devenu « expert » de l’attaque (virtuelle) en piqué d’un porte-avions japonais à bord du SBD Dauntless et des manœuvres à éviter dans un dogfight en F-4F Wildcat contre un Mitsubishi Zero. Cette année-là , j’ai fait aussi énormément de progrès en anglais, du moins en lecture.
Plus tard, en Histoire, à l’examen oral de matu, j’ai été absolument incollable quand l’examinateur s’est aventuré à m’interroger sur Pearl Harbour et ses conséquences, je ne pouvais pas mieux tomber… Qui osera dire ensuite que les jeux ne participent pas à l’éducation ?
Dans la même série Lucasfilm, il y a eu ensuite « Battle of Britain : Their Finest Hour », puis « Secret Weapons of the Luftwaffe ». Et puis les versions de FS évoluaient : FS4, FS 5.1… J’ai commencé à créer des avions pour FS5.1, avec FS Design Studio, dont la publicité vantait « no limit but your imagination », mais la compilation plantait si le modèle visuel dépassait 40kB => j’ai appris à optimiser en réalisant des designs complexes tout en économisant au max le nombre de polygones. Et puis il y avait les problèmes de bleed through, les parties cachées qui apparaissaient soudain au travers du reste. Un vrai casse-tête. Certains modèles de l’époque traînent encore ici ou là sur le web…
Et je me suis calmé avec les jeux de guerre, FS étant devenu beaucoup plus intéressant de par la diversité et le détail des avions que l’on pouvait réaliser ou télécharger. Ça remplaçait avantageusement les maquettes au 1:72e qui prenaient la poussière : j’avais l’occasion de faire autant de variantes et de livrées que j’en avais envie et de les faire « voler ».
MS Combat FS est apparu : moyennant quelques modifications j’ai pu y faire voler mes propres avions, mais je n’ai jamais croché : le dogfight et les opérations de bombardement ayant perdu leur attrait, je préférais nettement affiner les modèles de vol de mes appareils. Des éditeurs de scènes sont aussi apparus.
Et puis les versions de FS se succédant, j’adaptais mes avions aux nouvelles possibilités, notamment les moving parts. Je me suis arrêté à FS2002, quand les nouveaux outils de conceptions rendaient mes avions totalement dépassés et auraient nécessité de tout reprendre à zéro, les contraintes de design n’étant plus du tout les mêmes. Et puis j’avais des centaines et des centaines d’avions que je n’utilisais jamais, faute de temps et d’intérêt. Quand je volais, c’était juste pour bidouiller mes modèles de vol… La distance d’affichage des scènes photoréalistes dans FS2k était limitée à 20 nm et il fallait quasiment mettre du brouillard pour ne pas voir constamment le mur blanc au bout de la zone affichée. Avec FS2002 ça passait je crois à 40 nm, mais c’était pas bien terrible.
J’ai laissé tomber FS l’espace de quelques années, puis j’ai eu envie de reprendre à zéro avec FS2004. Mais cette fois-ci, ce ne serait pas pour sombrer dans la boulimie d’avions à télécharger, encore moins pour les modéliser moi-même. J’avais envie de voler au plus près de la réalité, en VFR dans des avions d’aéroclub, sur des scènes photoréalistes dont la technologie d’affichage avait fait de très gros progrès depuis FS2000. Et puis le choix commençait à s’étoffer : après Switzerland Pro j’ai découvert la Corse de France VFR, que j’ai rapidement complétée avec la scène Riviera, j’avais enfin la possibilité de survoler ces régions familières et de les reconnaître. Quand sont sorties les Alpes françaises, j’ai soudain eu un vaste terrain de jeux pour mes virées, depuis le Bodensee jusqu’aux Bouches de Bonifacio : il y avait de quoi faire. Ça s’est bien étendu à l’ouest avec les packs Méditerranée et Pyrénées, que du bohneur, qui continue naturellement avec FSX, lequel se développe très agréablement de complément en complément.
Du côté de la vie réelle, j’ai franchi un soir d’automne, en sortant du boulot, la grille d’un aéroclub pour me renseigner sur les possibilités d’un vol d’initiation. Juste pour essayer et ne pas mourir bête, quoi. Bien sûr, j’avais déjà volé plusieurs fois en Robin ou en PA28 avec des copains. Mais là , il s’agissait d’essayer par moi-même.
J’ai eu tellement de plaisir que, dans la foulée, je me suis inscrit aux cours théoriques et, un an plus tard, j’avais ma licence PPL(A) SEP(L) dans la poche.
Je repense à tout ça après être tombé hier, par hasard, sur cette vidéo du jeu d’arcade 1943 et ce n’est pas sans émotion que j’ai immédiatement retrouvé l’ambiance, le rythme, la musique, les bruits (je ressentais presque le mal de poignet de quand ça fait 1h qu’on y joue) de ce jeu par lequel – rendons à César – je suis arrivé à l’aviation, presque sur le tard.
SĂ©quence nostalgie :
Dernière modification par Catilina (26-06-2015 08:51:54)
Antoine, Petit Pilote Loisir Ă LSGY.
Config : i7 6900K - 20MB pour l'instant cadencé à 4.00GHz, Noctua NH-U14S, CM ASUS Rampage V Extreme U3.1, RAM HyperX Savage Black Edition 16GB DDR4 3000 MHz, CG Gigabyte GeForce GTX 1080 8GB, Alim Corsair RM Series 850W, Windows 10 64 bit.
Le site du Petit Pilote Loisir
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1942 ..... 1943 ..... qu'est-ce que j'ai pu y laisser comme monnaie dans ces 2 jeux ......:8
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Pareil ! Les heures à la salle de jeux, 1942, 1943, Booble Booble (je crois ?), le jeu de course avec la nenette blonde à Hawaii (c'est quoi déjà le nom .... un trou), l'apparition des premiers disques laser de 30cm qu'utilisaient certains jeux (notamment celui dont j'ai oublié le nom ...), devant nos yeux grands ouverts émerveillé ... quelle époque ! Et effectivement, le nombre de pièces de 1/2/5/10 francs que j'ai pu foutre là dedans !
Perso j'suis pas arrivé par là à FS, mais me souviens très bien de l'ambiance de ces salles ! Merci pour le post, en le lisant plein de souvenirs remontent !!
A+
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le jeu de course avec la nenette blonde à Hawaii (c'est quoi déjà le nom .... un trou)
OutRun ? J'arrivais aussi au bout de celui-là , il y avait le volant avec retour de force et le siège bougeait dans les virages, mais c'était un jeu à 2 francs (;-)
Antoine, Petit Pilote Loisir Ă LSGY.
Config : i7 6900K - 20MB pour l'instant cadencé à 4.00GHz, Noctua NH-U14S, CM ASUS Rampage V Extreme U3.1, RAM HyperX Savage Black Edition 16GB DDR4 3000 MHz, CG Gigabyte GeForce GTX 1080 8GB, Alim Corsair RM Series 850W, Windows 10 64 bit.
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http://oth12.chez.com/cpc0.htm
c'etait sur l'ordinateur du grand frère.
que de souvenir.
putain, quand je vois le jeu de F1 sur Amstrad.
comparé à çà : http://www.jeuxvideopc.com/jeux/47948-f1-2011.php
et celui lĂ :http://www.youtube.com/watch?v=0xMB2v48Oiw
j'ai joué des heures !
Boitier : NZXTH1 - Asus Rog Strix X570-i - CPU : Ryzen 5 3600XT - Ram : 32 Gb Gskill DDR4 Ă 3600 - SSD Crucial P5 M.2 de 2 TO - GPU : Asus TUF RTX3080 - Windows 10 64 bits - boitier NZXT C650W
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fredofenua a écrit :le jeu de course avec la nenette blonde à Hawaii (c'est quoi déjà le nom .... un trou)
OutRun ? J'arrivais aussi au bout de celui-là , il y avait le volant avec retour de force et le siège bougeait dans les virages, mais c'était un jeu à 2 francs (;-)
YEEESSSSSSSSSSS ! OutRun !! la vache, les souvenirs !
A+
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