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"- Carpiquet tour de Charlie Victor".
[img align=c]http://img50.imageshack.us/img50/1637/63132304ze0.jpg[/img]
-- Tout a commencé à Noël 2008...
Un Mudry Cap 10B sort des ateliers Samdim Design, avec un modèle 3D et un VC époustouflants. A cette époque cet avion m'est relativement méconnu mais il me séduit déjà . Enfin un bon avion de voltige pour FS !
Un petit mail à l'ami Bee Gee pour lui signaler l'existence de cette bête, qu'il a déjà sellée plus d'une fois en réel :
"Dommage que le modèle de vol le rapproche bien davantage d'un EXTRA300, ce serait comme donner des performances d'une Ferrari Testarossa à une Clio..."
Qu'à cela ne tienne : je me lance dans la "rééducation" du bébé. Je mets Samdim au parfum. (NB : Chose amusante, j'avais déjà commencé quelques mois plus tôt à bidouiller un peu l'ancien modèle de Vincent Daudon pour FS2002, sans me lancer dans une refonte complète du MDV). Quelques semaines plus tard, c'est l'apparition de la "v1.0" sur Francesim. Rapidement, les réponses et les encouragements se multiplient.
Le Cap passionne, c'est certain.
Le projet était lancé...
-- Juillet.
Au terme de chassés-croisés téléphoniques avec l'instructeur voltige de Caen, un vol de découverte sur le 10C de l'Aéroclub Régional de Caen est planifié. Ce sera mon cadeau de 19 ans (même si mon anniv était en juillet).
Je compte sur quelques tours de pistes, un peu de mania et un peu de voltige si le coeur m'en dit pour comparer mon ébauche virtuelle à la monture réelle.
Maintenant il faut patienter...
-- Samedi 9 Août.
Réveil difficile après 5h de sommeil. Le Cap a virevolté dans mon esprit toute la soirée, le marchand de sable enchaîne les remises de gaz puis se déroute. Tant pis pour les bonnes 9h de sommeil programmées. J'ai relu la veille la cinquantaine de pages du manuel, que je commence à bien connaître.
Un coup d'oeil à la météo, METAR et TAF. Un FEW cède gentiment sa place à un CAVOK dans l'après-midi. Un vent de 12 noeuds souffle sur le Calvados ; ça reste cependant dans les limites du Cap.
1h30 de route plus tard, avec des ***** d'automobilistes qui ont décidé de prendre la route ce matin nous faisant jouer un air d'accordéon, j'arrive à Caen Carpiquet un peu en retard.
Présentations, et on y va pour le briefing. Programme prévu : Un peu de mania au Nord de l'AD, puis retour en local pour des boucles, tonneaux et vols dos (gloups), et pour finir le programme de 1er cycle de voltige. Ah oui... c'est moi qui piloterai.
Vers 13h, la cérémonie des harnais & parachutes commencent...
- Tu risques d'avoir quelques bleus, car faut bien serrer. Vu ton physique c'est même l'os qu'on va attaquer. Vas-y serre à fond.
* Je tire comme un damné. *
- Je crois que c'est bon.
- Attends...
* 5 cm de ceintures serrés et une grimace plus tard... Ouch ! C'est pas le confort d'un liner.*
Consignes parachutes... au cas zou. Et on s'installe dans l'avion, moi en place gauche, l'instructeur à droite.
Mise en route... le Lycoming tourne. On se dirige vers la piste en herbe.
Dur dur à taxier le gros bébé. Manche secteur arrière, un coup de palonnier à droite... un coup de palonnier à gauche. Cette danse en 2 temps demande beaucoup d'anticipation, à cause de l'inertie de la machine et de l'effet girouette du vent.
- T'es un peu à côté là .
Quelques minutes plus tard, on est aligné. L'instructeur me "double" aux commandes. On pousse doucement la manette des gaz...
- Mets du pied à droite... encore.
Ca décoiffe pas un CFM56, m'enfin ça accélère quand même bien. Hop on est en l'air, je suis toujours aux commandes. Objectif : montée dans l'axe à 160 nds.
Bougre les ailerons ont du répondant. Le moindre petit écart de manche et vous prenez 20° d'inclinaison.
Mise en palier. Virages. L'instructeur me fait apprécier le lacet inverse du Cap, qui oblige à mettre un peu de pied à l'inclinaison pour ne pas voir le nez se débiner.
30°... 60°... Le facteur de charge pointe le bout de son nez. Vol lent... et décrochages.
Gaz réduits, je tire (trop, pas assez, trop, pas assez, le vario bat la mesure). 150... 140... 130 km/h... Le Cap s'arrête alors, comme figé dans le ciel... et pique, déplaçant par la même occasion votre coeur à la hauteur de vos oreilles. On redresse doucement. D'autres décrochages suivent.
Première mise dos, pour vérifier qu'on est bien attaché.
On triche bien-sûr : assiette 30°, ailerons , et on pousse bien le manche. 180°/s le 10C. Autant dire que je n'ose pas mettre les ailerons à fond pour ce premier tonneau.
Ca tourneeeeeeeee. Nous voilà sur la tranche. Mon Dieu vais tomber ! Et nous voilà sur le dos.
Etrange sensation. L'horizon est au-dessus de votre tête, incidence dos oblige, vous poussez bien le manche en avant, vous avez l'impression que vous allez tomber dans le vide dans le dixième de seconde qui suit. On pendouille dans les bretelles.
Mon coeur tient le coup. Tant mieux car c'est pas fini. On repart sur l'AD pour de la voltige à la verticale.
Allez... la boucle. Il fut convenu au briefing que pour commencer je ferai plus des ovales que des boucles, pour me simplifier la tâche. L'Académie française va devoir revoir la définition de l'ovale...
Méthode : piquer jusqu'à 260km/h, mettre en palier, tirer à 250.
- Tu tires jusqu'à ce que ça (l'accéléromètre) bippe (soit vers 3G). Et tu maintiens.
Première boucle de mon existence... Crispé sur le manche, je désaxe pas mal, rattrape comme je peux. Le cerveau finit dans les chaussettes ; impression que tout mon corps se déforme, aspiré vers le bas.
Les suivantes sont un peu moins ratées. "Découper bien droit le ciel", disait le Petit-Gigot. Plus facile à dire qu'à faire.
Allez maintenant tonneau complet. Pas de pied, trop compliqué.
Remise sur le dos... Allez virage dos. Diable, le dièdre inverse ne facilite pas les choses. Ca marsouine méchamment.
Bon... l'instructeur reprend les commandes pour tourner le premier cycle. Demi-boucle, renversement, tonneaux barriqués (tout du moins je crois, ça bougeait vite !) Bien plus réussis que ma mayonnaise acrobatique.
[img align=c]http://img144.imageshack.us/img144/9017/39700510mr8.jpg[/img]
Décision est prise de se poser. Mon pauvre estomac ne va pas peut-être pas en supporter plus. On intégre en vent arrière, j'ai repris les commandes. Base. Finale.
- T'es un peu haut. Vise le hangar là pour rattraper le plan. La piste (herbe) est courte.
(Quelques secondes plus tard).
- Y a une barrière en début de piste, je sais pas si ça t'a vu.
L'instructeur négocie un bel arrondi... et on est posé.
Retour au parking. On se débrêle. Vraiment serrés ces harnais.
Premier point positif : j'arrive encore à marcher. Deuxième point : mon estomac a survécu, et c'est donc sans désagrément que le vol se termine.
Je suis aux anges... et lessivé !
-- La suite :
Vais maintenant pouvoir peaufiner le bébé virtuel. FS ne reproduit pas les sensations, dommage. On va faire du mieux qu'on peut.
La boucle est bouclée : du virtuel au réel au virtuel.
Le vol a duré 35 min. J'avais compté sur une heure au niveau budget. Bref... un nouveau vol aux prochaines vacances ?
Merci infiniment à ma famille pour ce cadeau et les photos, à l'Aéroclub et en particulier l'instructeur pour ce vol magique, et à toutes les personnes qui apportent leur pierre à l'édifice virtuel (Bee Gee, boisavia, Samdim, bmd et tous les autres !)
Un vol en Cap 10B pour la St Amour...
Anto
Acrobate amateur bricoleur amoureux.
Dernière modification par Anto (10-08-2008 12:46:16)
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Salut Anto
tu as très bien résumé ce qu'est un CAP10, un avion avec lequel on tombe facilement en amour,.... fais gaffe !
Un avion fait pour apprendre toutes les finesses du beau pilotage et de la voltige.
"On n'est pas des ... quand même !" Serge Papagalli,
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Salut, à toi cool ton récits ! C'est vrai que moi aussi je l'aime beaucoup se Cap 10!
A+
Bon vols
http://aviablog-fr.blogspot.com/
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Bonjour à tous,
Merci pour vos commentaires .
La voltige est vraiment à mon sens une autre dimension au vol moteur. C'est un peu au vol "tagazou" ce qu'est la danse à la marche.
D'une part, du point de vue sensations c'est sensationnel (sans mauvais jeu de mots). Jamais sous FS vous n'aurez une impression de vertige au passage tranche à votre première mise dos. Avec 5 écrans pour couvrir un bon champ de vision encore ça serait mieux, mais pas parfait. J'ai déjà quelques heures de vol sur Cessna & Cie, et il y a vraiment un monde.
D'autre part, c'est une forme de pilotage très différente de l'habituel. Pas d'horizon artificiel, simplement les yeux et les triangles. D'ailleurs on est sûrement bien plus précis que si on en avait un ! Comme beaucoup j'ai acquis sous FS le mauvais réflexe de regarder trop les instruments et pas assez dehors. Et pourtant sur ce vol à part un rapide coup d'oeil au vario et à la vitesse c'était l'avion que je "visualisais". Heureusement que Samdim a mis un VC, en 2D ce serait impilotable en voltige. Ce n'est plus vous qui tournez, ce n'est plus l'avion qui tourne, c'est vous=l'avion qui tournez.
Heureux de te remémorer ce vol boisavia. Comme tu le dis très bien, paradoxe du harnachement dont on est l'objet : au sol vous pensez que c'est trop serré et que vous allez rester à jamais saucissonné à l'avion, en vol vous pensez que ça va lâcher comme une vulgaire ficelle de cuisine .
Bon c'est pas tout mais va falloir réouvrir FS .
Dernière modification par Anto (10-08-2008 12:45:45)
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Bon, ben Boisavia a tout dit j'ai pas grand chose à ajouter ... je suis entièrement d'accord avec toi concernant le vol à voile, tous les pilotes devraient commencer par là surtout pour ceux qui feront plus tard de la ligne, car cette discipline ne développe pas seulement le pilotage en lui même mais bien plus, anticipation, stratégie, réflexion, esprit de décision... pour pas cher... on a vu les résultats par les très brillants pilotes de la Luftwaffe à partir de 1936 qui avaient tous commencé en planeur...
"On n'est pas des ... quand même !" Serge Papagalli,
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Bonsoir,
Le vol à voile est une excellente école également, et il est effet étonnant qu'on oblige pas les pilotes de passer par cette case, ne serait-ce que 2h, avant de voler moteur.
Le parcours idéal à mes yeux serait de faire un peu des 3. Un peu de planeur pour bien apprendre, un peu de moteur pour rajouter une manette des gaz à gérer et les procédures (je caricature), un peu de voltige pour perfectionner la précision et la sécurité (sortie de vrille etc).
Merci pour ton anecdote boisavia. De ce point de vue, la voltige se veut sérieuse, de ce que j'ai vu à Caen. Briefing clair, risques énoncés et expliqués, parachute et procédure associée, accéléromètre surveillé. Bien-sûr, le moniteur "doublait" toutes mes actions en vol, s'occupait de la radio, de la "navigation" et du trafic (bien qu'il me forçait, en bon prof, à regarder avant de virer). Le Cap 10 a déjà malheureusement suffisamment de problèmes (côté longeron) pour qu'on néglige un seul aspect.
Bref, vais repasser sur le post dédié au modèle de vol. Ce dernier a beaucoup avancé aujourd'hui, et c'est une bonne chose ^^.
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