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philouplaine
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[Réel] Blog KLM - Quatre clichés remarquables sur l'histoire de la KLM

Bonjour,

Je continue à vous fournir, de temps en temps, les traductions de certains des posts quotidiens postés sur le Blog : Meanwhile at KLM. Bonne lecture!

Histoire de la KLM en quatre photos remarquables
PostĂ© par Frido Ogier Ă  10:30  le 1er Novembre 2015

Je me suis récemment plongé dans les archives photographiques de la KLM et j’en ai tiré quatre clichés particuliers, soit parce qu’il sont beaux à regarder, soit parce qu’ils racontent une belle histoire. A vous de voir !

Trompeur!

Le premier trésor que j’ai déniché est une photographie de 1924 du Fokker C-II immatriculé PH-ABX. On voit bien les lignes de ce bel avion, avec deux places : celle du pilote et celle d’un passager. A l’origine, cet avion devait servir comme on se servait d’un taxi en ville, pour acheminer les passagers de n’importe quel petit aérodrome vers l’aéroport principal. La place arrière, celle du passager, était couverte d’une verrière. Ici, elle a été enlevée pour permettre les prises de vue aérienne.

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A première vue, ce cliché fait penser que le Fokker est en train de voler, surtout du fait de la pose du photographe. La première fois que je l’ai regardé, j’ai été trompé comme tout le monde. Mais si on y regarde de plus près, on voit de suite que l’avion est au sol, même avec des cales sur les roues du train principal. Et ce qui apparaît comme un paysage lointain est, en fait, une pelouse parsemée de petites plaques de neige. Se pose alors une question : pourquoi avoir pris une telle pose sur ce cliché ? Quel était le but poursuivi ? A cette époque, dans les années 20, il n’était pas rare de prendre une photo avec une certaine pose, puis de découper la silhouette de l’avion et de la replacer manuellement sur un autre fond ... pour « faire croire ». C’est très probablement le but recherché ici. Une version 1920 de Photoshop en somme.

Souvenir d’adolescence

J’ai grandi dans un village de Hollande qui est dans la Région des Tulipes, dans la partie occidentale du pays. Le très réputé Parc Keukenhof n’était qu’à uen demie heure en vélo de la maison parentale. Le lycée où j’allais, était dans une autre ville et, donc, chaque printemps, je me déplaçais à vélo parmi des champs de fleurs pour y aller et en revenir. Des personnes du Japon et d’Allemagne faisaient el déplacement chaque année, mais ils ne faisaient qu’y passer. Je me souviens encore très bien du parfum entêtant des jacinthes, mes fleurs préférées.

Les champs de tulipes étaient vite redevenus des champs de terre brune parce que les bulbes à peine fleurissaient-ils qu’ils étaient récoltés. Les fleurs ne sont pas là pour décorer, ce sont des produits d’exportation. Depuis 1947, chaque année les exploitants des champs de tulipe organisent un Bloemencorso (un corso fleuri). Un convoi très coloré de chars fleuris, décorés avec précision et beaucoup de dévouements, passe de village en village. Certains chars portent des orchestres de cuivre et d’autres portent des majorettes et tambours ou bien les notables. Le tout se déplace à un pas majestueux.

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Le commerce international a aussi sa part dans le Bloemencorso. Cette photo prise en 1950 montre le char de la KLM, il était relativement modeste d’aspect, les budgets publicitaires étaient très serrés dans ces années-là. Sur l’avant du char, un modèle d’un bimoteur Convair, qui venait alors tout juste d’être introduit dans la flotte de la KLM. Sur le dessus du char, on voit un sabot ailé, entièrement recouvert de jacinthes, de même que l’ensemble du char qui cette année-là symbolisait les nouvelles lignes régulières de la KLM. Les jacinthes pouvant être de couleur bleue, cela convenait très bien pour la KLM. Je pense que ce cliché a été pris juste avant que le corso ne s’ébranle. Lorsque cette photo a été prise, le char est en train de passer dans une des petites rues de mon village. Le trou rectangulaire à l’avant du char est l’ouverture par laquelle chauffeur du char gardait un œil sur la route.

La petite sirène

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Pour ĂŞtre tout Ă  fait franc, je crois que ce clichĂ© est l’un des plus Ă©tonnants des archives de la KLM. Cette hĂ´tesse pose dans le nouvel uniforme adoptĂ© en 1966.  Elle est assise sur le rĂ©acteur interne de l’aile gauche d’un DC-8 dans une attitude qui rappelle celle de la petite sirène du port de Copenhague. Une telle photographie serait impensable aujourd’hui.

Le photographe qui a pris ce clichĂ© s’est sans doute dit Ă  lui-mĂŞme : « Sois crĂ©atif mon garçon Faisons du diffĂ©rent ! Chère jeune dame, montez ici sur le rĂ©acteur,  oui oui, sur le rĂ©acteur! Attention Ă  l’échelle. Une fois lĂ -haut faites attention Ă  ne pas tomber. Faites surtout attention Ă  ne rien abimer avec les hauts-talons de vos chaussures. Alors, ça y est ? Vous ĂŞtes bien installĂ©e ? Mais ne faites pas cette tĂŞte, ça n’est pas un enterrement!” Une hĂ´tesse d’aujourd’hui refuserait sans doute de faire cette pose.

Des tribunes sur le tarmac

J’ai trouvé cette photo intéressante. Des ouvriers, qu’on voit débarrasser le chantier, viennent de finir de monter les tribunes en bois posées pour accueillir en héros des pilotes à la fin de l’année 1934.

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Ce que j’aime bien dans cette photo, c’est qu’on voit bien à quoi ressemblait Schiphol dans ces années-là. On voit encore derrière le terminal, les maisons des particuliers de la bourgade de Schiphol qui longent la route qui menait à l’aéroport. A l’extrême gauche, on aperçoit le café-restaurant « Schiphol » qui avait ouvert en 1920 et dans lequel les pilotes et membres d’équipage qui passaient la nuit à Schiphol allait prendre une chambre ... un des tout premiers hôtels d’escale en somme. Le terminal était construit en bois, pour diminuer son poids car il est construit sur une digue. S’il avait été construit en dur, son poids aurait été tel qu’il aurait fait s’effondrer la digue dans le polder.

Schiphol-Est

La digue marque la frontière du Polder Haarlemmermeer, où Schiphol est localisé aujourd’hui à une altitude ground level de -11 pieds. En Mai 1940, la Luftwaffe bombarda Schiphol et le réduisit en miettes, les pistes restèrent constellées de trous de bombes pendant la durée de la guerre. A la libération, Schiphol fut reconstruit au même endroit. Mais de cette époque de l’immédiat après-guerre, ne reste debout que la vieille tour de contrôle. Aujourd’hui ce qui fut le Schiphol des années 1920-150 est ce qu’on appelle : Schiphol-Est. A cet endroit, on trouve désormais les bureaux et des hangars d’entretien de la KLM. Avec un peu de chance, on peut y voir un DC-3.

A propos de l’auteur, Frido Ogier.
Je travaille pour la KLM depuis 2006. Quand j’ai pris mes fonctions d’Editeur dans la division de la Communication, j’aimais aller farfouiller dans les vieux numéros de la revue maison Wolkenridder (le magazine des employés de le KLM). Tous ces numéros montraient la richesse de l’histoire de notre ancienne compagnie. Quoi de plus beau que de partager ce que j’en tire avec vous ?

Traduction: Philippe


ouaf ouaf ! bon toutou !!

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