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Très cher(e)s ami(e)s (cyber)pilotes,
Voici le récit d'un post rédigé sur le blog professionnel de la KLM, je l'ai traduit pour vous. En souhaitant que cela vous intéresse... en tout cas, il y a des veinards comme ce Martijn!
Bonne lecture!
Philippe
Chef d’escale Air France KLM à Saint-Martin
Posté par Bonnie Parren le 22 Avril 2016
Plus de 2 000 personnes du groupe Air France KLM travaille en-dehors de la France et des Pays-Bas. C’est le cas de Martijn ten Broecke. Depuis deux ans, il est le Chef d’Escale d’Air France KLM à Saint-Martin, un joyau des Caraïbes. Quelles y sont ses responsabilités et à quoi ressemblent ses journées ? Allons à Saint-Martin pour voir tout ça !
On ne peut pas rater Martijn lorsque, après 9 heures de vol, on passe la porte des arrivées. Un grand blond d’1m80, il est immanquable et d’aspect typiquement néerlandais. Son gilet de sécurité jaune fluo et son walkie-talkie indiquent son rôle. Il nous attendait à notre descente d’avion, et nous conduit de suite à son bureau bien que nous soyons un tantinet décalé après ce long vol. Dans le hall des arrivées, la musique d’un trio de percussionnistes antillais nous requinque. Bienvenue dans l’île de l’amitié !
1. Martijn, comment êtes-vous arrivé ici ?
Quand j’ai terminé mes études en ingénierie aéronautique dans les années 1990, les débouchés dans l’aviation étaient plutôt limités. Le secteur était en crise. Je suis entré à la KLM par un chemin détourné. Très vite, j’ai trouvé un tel intérêt à travailler dans le secteur des Opérations d’une grande compagnie aérienne que j’ai décidé d’y rester. Après avoir travaillé quelques années au Centre de Dispatching de Schiphol, ma première affectation à l’étranger a été Tel Aviv en 2011. J’y ai vécu trois ans avec ma famille. Saint-Martin est ma seconde affectation extérieure.
2. Comment Saint-Martin se compare-t-il à Tel-Aviv dans votre esprit?
C’est très différent de Tel Aviv, parce que l’île est très petite, sous deux administrations, et la seule source de revenu est le tourisme. Pour nous, Saint-Martin est un hub à partir duquel de nombreux vols locaux partent. Du fait que notre bureau régional principal est sur l’île de la Guadeloupe, on est un peu seuls face à nos responsabilités ici. Du coup, je trouve que mon travail ici ressemble un peu à gérer ma propre entreprise.
ça donne une impression de solitude un peu, non?
Pas du tout. Nous ne sommes que trois employés Air France KLM permanents, ce qui est relativement peu. Mais nous travaillons en étroite collaboration avec les personnels de Halley Aviation Services et de Menzies Aviation. Ensemble, on s’occupe de 11 gros-porteurs hebdomadaires depuis l’Europe : 3 pour la KLM et 8 pour Air France.
3. Quelle est votre fonction la plus critique ?
Pour vous répondre simplement, je suis responsable du fait que l’avion partira à l’heure prévue avec à son bord des passagers heureux. Le service de nos clients est de plus en plus important à nos yeux. C’est pour cela que j’aime à être là où le travail de contact se fait dans les halls d’arrivée et de départ: enregistrement, embarquement, etc. Si on a besoin de moi, je suis tout de suite là .
4. Comment se déroule votre journée type ?
Nous nous occupons de 11 vols hebdomadaires. La journée débute par la lecture des messages telex suivi de leur lecture et commentaires lors de la réunion matinale de briefing. On pointe tout particulièrement les situations spéciales prévues : passager en fauteuil roulant, les mineurs non accompagnés, et tout passager demandant une prise en charge particulière. On s’arrange aussi des voyageurs qui changent leur réservation au dernier moment. Comme les vols sont presque tous complets, on a dû trouver six passagers d’accord pour reculer leur retour d’une journée, à nos frais et avec une jolie compensation bien sûr.
Ensuite, je vais faire un tour dans le hall des départs afin de ‘m’assurer que tout est à sa place et si les enregistrements se déroulent normalement. Je fais aussi un petit tour dans la partie de tri des bagages et j’y fais un rapide contrôle de qualité. Très souvent, je vais aussi à la porte pour discuter avec l’équipage de l’avion qui vient d’Amsterdam et qui repart pour Curaçao.
Nous attachons aussi une grande importance à aller saluer l’avion au départ et que ce départ ait bien lieu à l’heure prévue. La durée de l’escale pour les avions de la KLM est de 65 minutes, elle est de 125 minutes pour les avions d’Air France qui, eux, repartent toujours pour Charles-de-Gaulle. C’est pour cette raison que leur temps d’escale est plus long. Il faut les réapprovisionner en restauration et nettoyer leur cabine à fond.
5. Y-a-t-il des têtes que vous revoyez souvent parmi les passagers ?
Oui, je vois assez souvent les mêmes têtes et, bien sûr, je connais personnellement nos clients très réguliers. Ce sont principalement des résidents de Saint-Martin qui possèdent une affaire liée au tourisme ou des restaurants, mais il arrive aussi que ce soit des clients qu’on fréquente en-dehors du travail. Il y a aussi les hommes politiques des deux côtés de l’île, la française et la hollandaise. Ce sont en général de bons clients. On essaie d’arranger des petites attentions particulières à leur égard.
6. Qu’est ce qui fait de Saint-Martin un aéroport à part ?
Je pense que c’est le seul aéroport au monde où un Boeing 747 de la KLM est accueilli par des salves d’applaudissements quand il atterrit. La piste est assez spéciale, elle est courte et son extrémité touche la plage Sunset Beach. Il y a toujours pas mal de monde sur cette plage pour regarder, sentir, ressentir et filmer de très près ces mastodontes quand ils se posent. Il a même sur Maho Beach une webcaméra qui filme en transmet en direct le trafic aérien ainsi que les communications radio avec la tour ici.
7. En 2014, le cyclone Gonzalo est passé sur l’île.
Trois mois après votre arrivée ici, le cyclone Gonzalo, un ouragan de catégorie 1, a frappé l’île. Oui, ça a été mon baptême du feu, surtout que le cyclone a modifié sa course au dernier moment pour se diriger droit sur l’île alors qu’on pensait qu’il passerait au large. Quand il toucha l’île, il y fit des ravages. Par exemple, ici à l’aéroport, un petit avion mal amarré fut retrouvé sur le dos. Heureusement, le terminal était tout neuf et on ne constata aucun dégât grave, juste une petite fuite rapidement colmatée. Après un nettoyage intensif, l’aéroport réouvrit le matin même juste à temps pour accueillir convenablement le vol KL785. Mais la plupart des routes étaient encore coupées par des arbres tombés en plein travers. Beaucoup de passagers n’arrivèrent qu’avec retard. Pour gérer tout cela, c’est certain que ce fut un moment de travail très intense pour notre équipe.
8. Que pensent les habitants de Saint-Martin de la KLM ?
Saint Martin est divisé en deux: la partie néerlandaise et la partie française. Pour les résidents français, Air France est le transporteur national et ils le préfèrent. La marque KLM est plus émotionnel et du type coup-de-tête chez ces français. L’avion de la KLM est le plus gros des avions qui se posent à Saint-Martin et sa livrée bleue sur le fond bleu du ciel et de la mer est frappante. L’arrivée du Boeing 747 de la KLM est une véritable attraction sur l’île. Les îliens considèrent la KLM comme une compagnie relativement chère. Nous essayons d’annuler cette idée toute faite par des offres de prix régulières et très compétitive. En ce moment, on propose l’aller-retour pour Amsterdam à ,partir de 496 euros. Mais, si vous voulez aller en Europe, il n’y a pas beaucoup d’options. Tous les vols sont quasiment complets la plupart du temps.
9. Y-a-t-il des passagers qui vous ont marqué ?
Oh oui! Il n’y a pas si longtemps, on a eu un souci technique sur un 747 de la KLM. D’où un retard qui se prolongeait avec toutes les difficultés consécutives parmi les passagers en attente d’embarquer. Je restais en contact avec eux le plus possible en leur diffusant des informations souvent. Dans de telles circonstances, on essaie de personnaliser le plus possible les messages : « Bonjour, mon nom est Martin ten Broecke, n’hésitez pas à me poser vos questions ... Nous sommes là pour vous aider » etc. Quand les passagers purent réembarquer, 31 heures après tout de même, leur soulagement était palpable. Beaucoup me disaient « Merci Martijn » en passant à côté de moi. Il y a même un petit garçon de 9 ans qui en passant vint me faire un câlin. C’était vraiment touchant toutes ces réactions émotionnelles.
10. Où allez-vous travailler les 2 prochaines années ?
Je n’en sais trop rien pour le moment. Je peux indiquer des préférences mais, au bout du compte, c’est le Bureau Central qui aura le dernier mot. Chaque pays a sa propre culture et ses propres défis. Je ne serai pas aussi serein ici sans le soutien de ma femme et de mes enfants et je remercie la KLM pour nous avoir donné l’occasion de découvrir cet endroit magique. Je suis prêt à aller partout où Air France KLM m’affectera ; ma préférence va vers le Mexique et l’Asie pour ma prochaine affectation. Principalement parce que ces destinations combinent les Boeing 747 et 777 mais aussi, comme à Cancún, l’Airbus A380. Aussi parce que l’Asie est en plein boom économique et de ce fait les défis commerciaux y sont très intéressants.
11. Jamais fatigué de cette vie nomade?
Non, mais les Pays-Bas sont et seront toujours mon pays. Mais vivre à l’étranger est tellement enrichissant, on apprend chaque jour. Mes enfants parlent plusieurs langues et savent s’adapter à n’importe quel changement culturel très rapidement. L’autre aspect ce sont les relations personnelles qu’on noue avec les collègues et tous les gens qu’on côtoie. Ce n’est pas parce que je sais que je ne suis affecté ici que quelques années que je ne vais pas m’y faire des amis !
12. Que pouvez-vous nous dire de Saint-Martin?
ICe que j’aime beaucoup, c’est louer un petit bateau et aller, avec femmes, enfants et amis, dans l’îlot voisin de Tintamarre, à 3 km de Saint-Martin. La plongée au tuba y est fabuleuse, et beaucoup de tortues y viennent. Une autre attraction que j’apprécie est d’aller à pied en haut du Pic Paradis, le plus haut point de Saint-Martin, et, de là , descendre à la Loterie Farm, un Parc privé sur les pentes de la montagne. Mais, ce que je préfère le plus, c’est de me promener autour de l’île en jet ski.
Si vous venez visiter l’ile en Avril, allez assister au festival Holi, que la communauté indienne organise. Il correspond à la célébration annuelle du printemps par les hindous, les assistants en profitent pour se lancer les uns aux autres des poudres colorées. Ici, en plus, tout cela se passe sur la plage avec des barbecues au curry et de la musique groovy comme il faut.
Début Mars, il y a la Régate annuelle Heineken, l’une des plus importantes courses en mer de la région. Des navires viennent du monde entier pour y participer. Enfin, si vous aimez les carnavals, Philipsburg, la capitale de l’île, reçoit pour deux semaines un village particulier : le Carnival Village, Dans ses rues, ce n’est alors que costumes et musiques.
SAINT MARTIN
Cette île des Caraïbes est divisée en deux : une partie hollandaise et une partie française depuis des siècles. L’économie locale est basée sur le tourisme principalement. C’est compréhensible parce que la vie y est bien agréable, notamment pour ceux qui aiment les sports nautiques de toute sorte. Des vols réguliers permettent d’aller très rapidement de Saint-Martin aux autres îles environnantes comme St Bart (le Saint-Tropez des caraïbes), Saba ou Anguilla. Saint Martin, dans sa partie néerlandaise, a pour petit nom : The Friendly Island.
La haute saison touristique va de la mi-Novembre à la fin Avril. L s températures sont étales autour de 28-30°C et l’eau est à 26° en permanence. De Juin à début Novembre, c’est la saison des cyclones avec un risque de subir le passage d’un ouragan avec des pluies torrentielles.
L’auteure : Bonnie Parren
Photographies par Rogier Reker
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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