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philouplaine
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[RĂ©el] Blog KLM C’est quoi un “bon” atterrissage?

Bonjour chers amis,
Une nouvelle traduction d'un post récent (du 19 août) sur le blog professionnel de la KLM.
J'espÚre que cette histoire vous intéressera ...
Bonne lecture!
Philippe

C’est quoi un “bon” atterrissage?
Posté par Jonathan Franklin le 19 août 2016

L’atterrissage est certainement l’une des phases de vol la plus critique. C’est la deuxiĂšme chose que les pilotes apprennent lors de leur formation pratique : atterrir et, surtout, « bien atterrir ». J’aimerais pouvoir vous parler de l’atterrissage parfait, ais la vĂ©ritĂ© est qu’un atterrissage parfait, contrairement Ă  un bon atterrissage, n’existe pas. Il y a beaucoup de chance dans un atterrissage trĂšs doux. Ce que je peux nĂ©anmoins prĂ©ciser, ce sont cinq points qui font que l’atterrissage est bon, c’est-Ă -dire qu’il est sĂ»r !

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1. Un atterrissage doux n’est pas forcĂ©ment un bon atterrissage

Une des erreurs les plus communes, c’est qu’un atterrissage doux est un atterrissage rĂ©ussi. Ça n’est pas toujours vrai ! Bien qu’un tel atterrissage soit inĂ©vitablement trĂšs confortable pour les passagers et Ă  moins que la piste ne soit longue, un atterrissage doux peut ĂȘtre une grave erreur. Le toucher est le premier moment oĂč le pilote peut dĂ©charger l’avion de son Ă©nergie cinĂ©tique qui le maintien en vol. Si le toucher est trĂšs doux, seule une partie de l’énergie est dĂ©chargĂ©e et l’avion reste en attitude de vol partiel. Cela veut dire qu’il doit toujours ĂȘtre contrĂŽlĂ© trĂšs spĂ©cifiquement avec les commandes de vol, pas avec les commandes au sol alors qu’on pourrait le croire posĂ©.

De plus, une grande quantitĂ© d’énergie cinĂ©tique restante nĂ©cessite une distance de freinage plus grande pour atteindre une vitesse limitĂ©e. Si la piste est courte ou mouillĂ©e, c’est la catastrophe assurĂ©e. De plus, c’est mauvais pour les roues. Un atterrissage doux va dĂ©caper les pneus sur le point de contact avec la piste beaucoup plus fortement avant que le contact entre les roues et le  sol ne soit devenu complet.

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2. Une piste mouillée demande un toucher franc

Encore une fois, et Ă  moins que la piste ne soit particuliĂšrement longue, une piste mouillĂ©e exige du pilote un posĂ© franc, un posĂ© positif! Cela signifie que le pilote doit poser son avion avec une vitesse verticale assez marquĂ©e. Et lĂ , le danger vient de l’aquaplaning.

A la vitesse Ă  laquelle on pose nos avions de ligne (entre 220 et 280 km/h), l’eau prĂ©sente sur la piste ne peut pas ĂȘtre expulsĂ©e de dessous les pneus si le toucher est trop « doux ». Elle forme alors une plaque d’eau sous les roues de l’avion sur laquelle l’avion se met Ă  glisser et c’est l’aquaplaning (ou hydroplaning). Un atterrissage fort permet d’ĂȘtre certains que la plaque d’eau, sous l’impact, sera disloquĂ©e et, du coup, la piste mouillĂ©e devient nettement moins glissante.

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3. L’atterrissage n’est pas fini tant que la vitesse de roulage (taxi speed) n’est pas atteinte

Certains d’entre vous ont peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  vĂ©cu ce moment oĂč, Ă  peine l’avion vient de se poser, que des passagers applaudissent. Bien que ce soit un moment de dĂ©tente (l’avion est Ă  terre), l’atterrissage n’est pas pour autant terminĂ©! C’est trĂšs rare que quelque chose aille de travers Ă  ce moment, mais ça arrive. En effet, aprĂšs le toucher, l’avion est encore animĂ© d’une grande vitesse et, donc, il prĂ©sente une instabilitĂ© certaine. Par exemple, une brutale bourrasque de vent et les ailes redeviennent porteuses. C’est pour cela que, mĂȘme posĂ© et tant que ‘l’avion a une importante Ă©nergie cinĂ©tique, on le contrĂŽle toujours avec les commandes de vol et pas avec les commandes de roulage pour le maintenir centrĂ© sur la piste.

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4. Ce sont les freins des trains d’atterrissage qui sont le plus efficaces pour ralentir l’avion

Beaucoup de choses se produisent lors du toucher, les aĂ©rofreins se dĂ©ploient sur les ailes, le pilote engage les reverse (ce qui dĂ©tourne le flux des rĂ©acteurs vers l’avant de l’avion), et une fois que les roues du train avant ont touchĂ© la piste, les freins des roues sont enclenchĂ©s. 

Des trois, ce sont les freins des roues qui sont le plus efficaces pour ralentir l’avion. La reverse (frein moteur) et les aĂ©rofreins sont efficaces dans les toutes premiĂšres secondes pour casser l’aĂ©rodynamisme de l’avion et le placer en position d’avion au sol. Mais ils deviennent assez vite inopĂ©rants pour ralentir fortement l’avion. DĂšs que la roulette avant a touchĂ© la piste, les freins des trains d’atterrissage interviennent et ce sont eux qui amĂšneront l(avion Ă  sa vitesse de roulage.

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5. L’atterrissage automatique ne peut pas se passer d’un contrîle humain

Une des idĂ©es fausses que je prĂ©fĂšre, c’est celle qui prĂ©tend que les pilotes sont des paresseux qui laissent l’autopilote tout contrĂŽler, mĂȘme Ă  l’atterrissage. C’est trĂšs loin de la rĂ©alitĂ©, bien qu’un avion de ligne puisse en effet atterrir sans intervention humaine. En fait, l’atterrissage automatique n’est utilisĂ© que par trĂšs mauvaise visibilitĂ© (brouillard Ă©pais). Cet usage est Ă©galement limitĂ© par la vitesse du vent, au-dessus d’une certaine vitesse du vent, l’atterrissage automatique est proscrit. Heureusement, c’est exceptionnel qu’un brouillard Ă©pais cohabite avec des vents tempĂ©tueux.
Cette limitation de la vitesse du vent provient du fait que l’atterrissage automatique est basĂ© sur des algorithmes qui utilisent des donnĂ©es de radionavigation provenant du sol et des donnĂ©es de mesure provenant des senseurs sur l’avion. Il n’y aucune anticipation dans ces algorithmes qui ne peuvent voir la bourrasque de vent qui ploie l’herbe autour de la piste en s’approchant de l’avion, contrairement au pilote. C’est pour cette raison que dans la configuration d’une approche automatique, l’un des pilotes tient toujours les commandes vol en main, prĂȘt Ă  dĂ©senclencher l’autopilote pour reprendre le contrĂŽle manuel. De toute façon, la trĂšs grande majoritĂ© des atterrissages sont effectuĂ©s manuellement par l’un des deux pilotes Ă  bord.

Beaucoup d’autres choses interviennent dans un bon atterrissage, la liste est bien plus longue que els quelques points que j’ai abordĂ© ici. Ces 5 points sont, Ă  mon avis, les plus critiques lorsqu’on rĂ©pond en tant que pilote aux questions des passagers et des non-pilotes ... et peut-ĂȘtre serez-vous plus comprĂ©hensifs la prochaine fois si l’avion se pose un peu brutalement sur une piste courte ?

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L’auteur : Jonathan Franklin
Je suis nĂ© en Australie et j’ai la double nationalitĂ©: australienne et hollandaise. J’étais dĂšs mon enfance un mordu d’aviation. Depuis 7 ans, je suis commandant de bord chez la KLM sur Fokker 70.


ouaf ouaf ! bon toutou !!

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#2 [↑][↓] 02-09-2016 19:03:22

Jeremy95
Membre
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RenommĂ©e :   -1 

Re : [RĂ©el] Blog KLM C’est quoi un “bon” atterrissage?

Sympa cette petite lecture ! Merci pour le partage.

J.


A quoi sert une hélice dans un avion ?
A rafraĂźchir le pilote en vol, si vous ne me croyez pas, arrĂȘtez-lĂ  et regardez comme il transpire.

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