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Bonjour,
Je copie ici une partie d'un post créé dans la rubrique "Vos créations..." http://www.pilote-virtuel.com/viewtopic.php?pid=766234#p766234
sur cette histoire avec un Lioré et Olivier H 194 Grand raid
le 12 octobre 1926 à 5h30 ont décollé de l'hydrobase de Berre un CAMS 37 et le Lioré et Olivier H 194, pour rejoindre Madagascar, et en revenir.
Le Raid a été réalisé entre le 12 octobre 1926 à le 14 janvier 1927, avec un amerrissage sur la Seine, à Paris.
l’événement a donc 90 ans.
petit parcours donc.
Si ça vous dit... J'avais trouvé le livre "En hydravion au dessus du continent noir" dans une brocante.
Toute une histoire, avec des rebondissements, des craintes, des joies, des pleurs, de la sueur et même des larmes. Muni de FSDS, d'une bonne dose d'inconscience, d'une description Pdf et d'un bouquin sur la maison Lioré et Olivier avec la liste de l'instrumentation entre autres je me suis périlleusement lancé pour modéliser un machin qui ressemble vaguement au canard en question (le CAMS est tombé en Panne sur le Niger)
Dernière modification par JRdE (20-11-2017 10:47:53)
Jean, LFMP - ATIS 04 68 63 75 12
Hydravions, tagazous au raz-du-gazon, dans les gorges et sous les ponts,
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DĂ©part le 12 octobre, 5h30 de Berre, pour Tanger
Décollage un peu long : les 6 réservoirs sont pleins :
Vers 6h50 le soleil se lève - Merci à KL791 de peupler la mer !
On voit bientĂ´t le Canigou
Ensuite survol de Barcelone
Avec la Sagrada Familia !
Puis survol de l'eau, puis de nouveau la terre entre Valence et Murcie
Arrivée au-dessus d'Almeria
Et soudain, la cĂ´te d'Afrique Ă gauche,
Et Gibraltar Ă droite
Tanger ! (avec un Ferry sortant du port)
Amerrir, Couper le moteur, vérifier tout... à bientôt...
Demain Tanger - Casablanca... Une petite balade.
Dernière modification par JRdE (20-11-2017 10:48:33)
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Merci pour le partage, c'est un périple que je ferais bien avec le Cata, une fois remonté chez Bô
Si tu pouvais donner la liste des escales?
Dernière modification par cro (20-10-2016 11:54:03)
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Merci JRDE pour cette nouvelle épopée fort bien imagée et racontée
Cro, je suis partant si tu veux
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Merci pour le partage, c'est un périple que je ferais bien avec le Cata, une fois remonté chez Bô
Si tu pouvais donner la liste des escales?
La liste :
Berre l'Étang
Tanger
Casablanca
Las Palmas
Port Etienne
St Louis
Kayes
Bamako
Segou
Tombouctou
Gao
Gaya
Lokoja
Garoua
Fort Archambault
Bangui
Lisala
Stanleyville
Albertville
Mpulungu
Fort Johnson
Qulimane
Mozambique
Majunga
Tananarive
Lac Itasy
Majunga
Mozambique
Qulimane
Fort Johnson
Karonga
Mpunlungu
Albertville
Maouanza
Kisumu
Butiaba
Malakal
Karthoum
Karima
Assouan
Louxor
Aboukir
La Sude
Argostoli
La Marsa
Bizerte
Berre l'Étang
Paris
Un peu longue...
Alors,
Le 12 octobre 1926, Tanger-Casa, pas trop longue, faite dans l'après midi :
DĂ©collage de Tanger, entre les Porte Containers de KL619 :
décollage qui fut facile : tous les réservoirs remplis au quart.
Arrivée au-dessus de Casablanca sans souci,
un peu rapide, peut-ĂŞtre, dans un port
Mais un virage d'arrondi avant la bouée remarquable !
Et demain Casa-Las Palmas, aux Canaries
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:09:48)
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Joli, et merci pour le périple
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La suite : le 15 octobre 1926, Casablanca Las Palmas, 916 km, au cap 232... pour Berre Tanger, 1400 km, nous avons brulé les trois quarts de la benzine... Donc aujourd'hui, avec les réservoirs à moitié pleins, cela devrait suffire !
Oui mais voilà ... Les diners du Gouverneur Général, les deux filles jumelles du Gouverneur Général, puis leur mère... Pour le Gouverneur lui même, j'ai dit que j'étais trop fatigué, que le soleil se levait et que mon mécano m'attendait sur le port.
Lequel mécano m'a fait une méchante gueule une bonne partie de la journée...
Mais nous voilĂ partis
De la brume en cours de route
La brume s'est levée ; pas grand-chose à faire, d'autant que c'est mon mécano, que j'ai surnommé Garmine Cinq Cent, allez savoir pourquoi, qui pilote.
Alors je m'essaie aux vues extérieures :
et aussi
Il est quand même beau, comme ça, non ?
Il fait de plus en plus chaud, et Lanzarote puis Fuerteventura apparaissent dans nos 10 heures. Nous sommes dans la bonne direction
Enfin, dans les 13 heures, las palmas... il nous reste bien peu de benzine...
Ah ben oui ! 4% Ă tout casser en s'alignant avec le port
J'aime bien ces planés qui prolongent encore le vol, dans l'espérance et la sérénité...
A la bouée...
Ce qui est bête, c'est que la bouée monte et descende avec l'avion...
Demain Las Palmas Port Etienne, 440 NM ou 820 km, au cap 190 du vent du nord est prévu, il nous poussera mais le décollage ne sera pas simple !
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:10:52)
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Bravo bravo et encore bravo!
Très joli périple. tes vols sont rendus très intéressants et vivants.
ça c'est du grand voyage ou je ne m'y connais pas !
Merci l'ami et bon vol.
En plus, faire ce voyage avec un monomoteur du début des années 1930, c'est osé quand on sait la nature capricieuse des-dits moteurs à l'époque!
Philippe
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Bonsoir... La suite : j'ai volé, mais je n'arrivais plus à me connecter à photobuket, qui héberge mes clichés...
Enfin, cela refonctionne.
le 17 octobre 1926, départ donc de Las Palmas, pour Villa Cisneros puis Port Etienne. 6 réservoirs à moitié pleins pour 470 nautiques. Promis, la prochaine fois j'essaie deux réservoirs pleins et deux à moitié vides...
Bernard, dans son bouquin, raconte qu'il a eu du mal à décoller dans le clapot, en dehors du port, mais qu'à l'abri de la jetée ils y sont parvenus.
le curieux relief que donne ORBX Vector :
Et après une quinzaine de minutes revoilà la brume. Il a été prévu que ça se lève bientôt...
Voilà l'Afrique, la vraie, le désert... Vivant, palpitant, mystérieux... faiseur de rêves
Et puis villa Cisneros. Il commence Ă faire chaud. Il n'y a plus qu'Ă suivre la cĂ´te jusqu'Ă Port Etienne
et voilà l'immense baie de Port Étienne, avec au fond la baie du repos, où il est prévu que nous amerrirons
Oh, un anachronisme : la piste de l’aéropostale n'est pas encore là , ni la voie ferrée qui apporte le minerai de fer.
Alignement pour la baie du repos... bien mérité... Je me demande bien pourquoi j'ai mis en fonction le préchauffage du carburateur ? Ah, les habitudes !
Il me plait bien, mon sillage...
Hop, à la bouée...
Gaz coupés, accrochage réussi. On nous attend pour une fête !
demain 280 NM au cap 173 en s'Ă©loignant au pire Ă 40 nautiques de la cĂ´te... ou 320 NM en suivant la cĂ´te... on verra !
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:12:03)
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Et nous continuons :
Le 18 octobre 1926, Port Etienne à St Louis du Sénégal - 470 NM ; départ juste avant le lever du soleil :
DĂ©jaugeage juste comme il point !
Et nous rejoignons la cĂ´te, que nous allons longer :
Il faudrait que je le finisse, cet avion, et que j'habille mes playmobil !
Le temps passe, la température monte un peu et nous dépassons ce qui sera un jour Nouakchott...
Il y a un des bateaux d'Henrik KL791... un parmi les 42 qui peuvent relâcher ici. Si vous ne savez pas de quoi je parle, suivez [P3D][FSX] Disponible 600+ navires et routes AI (page 56) et téléchargez Global AI Ship Traffic V1 du 01.04.16 disponible sur avsim, simviation et flightsim.com
Enfin nous arrivons en vue de la lagune de St Louis, formée par l'estuaire du Sénégal.
Belle lagune, longue...
On le voit, là , dans nos huit heures, le fleuve Sénégal
Et voila St louis, une île entre deux bras du fleuve
Un passage au dessus de la ville avant de revenir vers le lieu de l'amerrissage
Alignement,
Descente,
Et arrivée. Ce soir une belle fête parait-il dans la maison du Gouverneur. Je vous raconterai !
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:41:09)
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Nouvelle Ă©tape : St Louis - Kayes.
Mais d'abord, nes aventures dans St Louis. Notre accueil a été très chaleureux, et de réception en réception, nous nous retrouvons finalement le 21 octobre 1926 à l'aube pour le départ. Il y a 350 NM par le fleuve, donc puisque la moyenne de consommation est de 0.3 gallon par NM, il en faut 120. Nous en chargeons 150, et démarrons tentons de démarrer : le démarreur à air comprimé foire... Impossible de monter la pression : et ce n'est finalement qu'épuisés que nous arrivons par lancer les 420 chevaux du Jupiter 9AB, et à décoller !
Assez vite, nous retrouvons le lit du fleuve, qu'il faudra suivre. A 1000 m, la température est de 25 °, mais à 200 m, elle grimpe à 35 °
Sacré fleuve, le Sénégal :
Mais en entrant dans le désert, FsX et Orbx estiment sans doute qu'il est bu par le sable :
On survole Boghé,
Même si la savane réapparait, le Sénégal reste un ruisseau pour FS !
Enfin, heureusement pour la crédibilité, en vue de Kayes, le Fleuve retrouve sa largeur majestueuse :
Il faut commencer Ă descendre et entrer dans le four
Et voilà ... Il reste 50 gallons à l'arrivée, à 15 heures. Donc en étant large, on consomme 0.4 gallons par mille nautique. Bon à savoir !
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:59:56)
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Kayes, le 22 octobre 1926 au matin, tôt. La lune pleine est bientôt couchée, le soleil pas levé. Nous partons pour Bamako. 240 NM, soit à 0.4Gallon/Mile, 96 gallons - Allez, mettons en 100 pour un compte rond,
et nous partons, survolant toujours le Sénégal, qu'il faudra bientôt abandonner pour suivre la voie ferrée à partir de Bafoulabé.
Mais dès Diamou le moteur bafouille.. Peut-être un culbuteur ? Il faut descendre à 2500 pieds, d'autant que le Sénégal redevient un ruisseau pour Fs et Orbx !
Heureusement un peu avant Bafoulabé le Sénégal redevient un grand fleuve
Amerrissage pour réparer le culbuteur - On mange, invités par les locaux,
et on repart vers 14 heures... La température est de 40° Il faut maintenant suivre la voie ferrée jusqu'à Kita,
où le moteur rebafouille - j'accélère pour arriver plus vite
Ă Bamako,
à 16h20 - ouf ! il ne restait que 21 gallons dans les réservoirs.
Il va falloir plusieurs jours pour régler de façon satisfaisante cette histoire de culbuteurs. Heureusement il y a sur place d'excellents mécaniciens, qui accompagnent une escadrille basée à Bamako, dont un petit jeune Poignant, c'est son nom, accepte de prendre la place du mien, malade et découragé. Celui-ci ira jusqu'à Lokodja !
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:45:34)
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Le 27 octobre 1926 à 07h30 nous quittons Bamako pour Tombouctou, à 430 NM car Goa sera sans doute hors de portée du fait d'un fort vent d'est annoncé. Je calcule large la consommation et nous charge de 200 gallons de benzine.
Pendant ces quelques jours les culbuteurs ont été démontés, nettoyés, et remontés. nous avons visité de nombreux résidents, et résidentes, un peu chassé, un peu été dragué... C'est fou ce qu'un uniforme et un casque colonial peuvent faire !
Bon, nous voilĂ partis :
C'est un beau fleuve que le Niger, qui coule ici vers le nord
Mais voilà qu'à nouveau le moteur bafouille et cliquette ! Encore un culbuteur coincé ?
Nous décidons d'un amerrissage à Segou, à 09:25
Mais malheureusement une fois la réparation effectuée, toutes nos tentatives de démarrage "pneumatique" échouent : impossible de pomper suffisamment pour avoir assez de pression pour lancer l'hélice. Après avoir perdu beaucoup de temps, je prends la décision de remplacer le démarreur pneumatique par un démarreur à cartouches. Ce qui est fait, mais il est maintenant trop tard pour espérer rejoindre Tombouctou avant la nuit, et nous nous installons pour bivouaquer au bord du fleuve, sous une moustiquaire... Nous avons vu notre premier lion, mais qui était apprivoisé... et tenu en laisse.
Mon poignant mécanicien est très adroit, mais il a un défaut, celui de ne pas piloter. C'est un peu compliqué de manger, ou de prendre une photo en gardant manche et palonnier rectilignes...
Demain, nous atteindrons Tombouctou, nous l'espérons
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:52:45)
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28 octobre 1926 Ă SĂ©gou -
Départ pour Tombouctou à 7h30, sans aucun problème pour lancer le moteur Jupiter, avec le démarreur à cartouche :
Avec le démarreur à main il fallait pomper pomper pomper pomper pomper pomper
Avec le démarreur à cartouche Farman c'est bien plus simple !
Toutes les explications , merci au bloc-notes de l'Aérophile, Jacques Moulin le démarrage des moteurs d'avions à Piston
Et nous voilĂ en l'air, suivant le Niger :
Au confluent de Diafarabé, on prend l'option du bras mort, qui est plus courte.
Le fleuve semble se perdre, mais il y a de nombreux lacs, des marécages, des étangs... mais nous ne voyons ni crocodile ni hippopotame.
Puis nous retrouvons le cours principal. Tombouctou est un peu plus loin au nord, à 15 km dans le désert.
On va jeter un coup d’œil, d'un coup d'aile... Mais le Tombouctou de FS et ORBX est décevant : le sable du désert et quelques ronds points avec des routes. Pas de maison, pas de tombeau, comme si AQMI avait occupé aussi FS....
Nous revenons vers le fleuve, et trouvons un bras calme et qui a l'air agréable, pour amerrir, chasser un peu et bivouaquer pour la nuit au bord de l'eau, sous la moustiquaire...
Nous sommes arrivés à 11:30, avec encore 37 gallons en réserve...
Demain 29 octobre, en route pour Gaya. 538 NM, beau temps prévu, donc prévoir au moins 215 gal, voire 250, pour un compte rond !
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 14:55:50)
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Bonsoir...
J'ai pris un peu de retard sur la marche véritable du Lieutenant de Vaisseau Bernard, Marc Marie Joseph Antoine BERNARD (1899 - 1960), Lt de Vaisseau Bernard, pour ceux intéressés par les vraies histoires vraies...
Je vais aussi essayer de ne pas dépasser 5 images par étape.
Enfin, le 29 octobre 1926 nous quittons Tombouctou pour Gaya : 538 NM, .donc 215 gal, mettons 250 ! départ de Tombouctou à 6h00.
Après le lever du Soleil, on l'a un moment dans les yeux, puis c'est mieux. Le désert commence à se morceler avec des espaces de Savane,
Le voyage se déroule gentiment, et je peux peaufiner les réglage de du moteur : à 3000 pieds richesse à 51 % pour avoir le tachymètre au mieux, et réduction progressive des gaz jusqu'à 60 % pour avoir une vitesse de 77 NM. Je vais sans doute réduire ma consommation.
Gao dont on ventait, dans les livres, les jardins, est atteinte Ă 8h30.
Et nous devons nous y arrêter, parce que le CAMS 37 fume d'une drôle de façon...
Nous passons la journée à vérifier le moteur Lorraine, qui consomme plus d'huile qu'il ne faudrait, et ne trouvons aucune fuite.
Finalement, le Résident nous invite à dîner, disant que la soirée est trop avancée. Il veut même nous offrir un "magnifique" canard en bois pour mettre à l'avant de nos hydravions. Heureusement pour nous, il le laisse échapper et il se brise en plusieurs morceaux... C'est un mauvais présage ! ! ! Ouf, merci aux dieux de l'aérodynamique, des présages et de la pesanteur réunis !
Nous repartons le 30 octobre 1926 à 10h30, (réveil tardif avec mal à la tête... Qu'est-ce que nous avons bu, hier) et à partir de Tillaberi la savane prend le pas sur le désert. Niamey est survolé à 11h20
Et c'est enfin Gaya , oĂą nous nous posons sur un petit bras du fleuve, Ă 13 h 10.
Il reste encore 118 gallons dans les réservoirs. Si je calcule correctement, 0.25 gal/mile nautique, ça vaut le coup de bien régler la richesse !
Demain nous continuons !
Dernière modification par JRdE (19-11-2016 13:24:36)
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31 octobre 1926 : Gaya - Djebba (ou Jebba)
211 NM en suivant le fleuve... Il faut emporter 63 Gallons ? Ça me fait un peu peur. Je vais en prendre 120, toujours pour le compte rond...
Départ sans problème,vers les 8 heures du matin, et on monte rapidement dans un air encore doux, jusqu'à 3000 pieds :
Le Niger s'élargit de plus en plus, jusqu'à en avoir des allures de lac, ou bien à d'autres endroits de multiples bras qui jouent à la déesse Kali
Passage au-dessus du RĂ©servoir Kainji
Puis c'est enfin le lac de Jebba :
Ah ben, dis, nous avions oublié de couper la batterie après la mise en route... Mhhh... j'espère qu'il n'y aura pas de conséquence demain matin !
Pour finir par un amerrissage sur un Niger devenu boueux, près d'une ile en face de Djebba.
A l'arrivée, à 9h45, il y a encore 70 gallons dans les deux réservoirs arrières : 67 dans le gauche, et 3 dans le droit. La consommation a bien été de 50 gallons, soit 0.23 Gal/NM.
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 15:11:09)
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1er novembre 1926 : Djebba - Lokodja 165 NM
Je ne prends que 70 gallons de benzine.
Départ au matin vers 6h30, dans une aube claire et pleine de promesses, après une nuit calme, sous les arbres et sous la moustiquaire, au bord du fleuve.
Je vole maintenant à 3300 pieds puisque Bernard volait à 1000 m. Je profite de ce vol tranquille pour faire de petites corrections : j'ai réparé la bille qui ne fonctionnait pas bien, en mettant les mains dans le goudron le XML...
Beau fleuve, non ?
Poignant, mon jeune mécanicien plein de fougue au départ parait malade et fatigué. On dirait bien qu'il a le mal du pays, et de sa Doudou...:8
Q u a n d s o u d a i n ! ! ! ! ! !,
le CAMS fait une grosse fumée et perd de l'altitude, puis se pose sur l'eau, dans un bras secondaire du fleuve, au niveau d'Agodo .
J'amerris à côté de lui. l'incendie ne s'est pas déclaré, mais le moteur du CAMS a rendu l'âme, et le bel oiseau blanc est couvert d'huile...
(photo d'archives ! ! !)
Je le réconforte
Puis redécolle
jusqu'Ă Lokodja pour lui envoyer un remorqueur...
Arrivée à 9 h 45 avec encore 26 Gallons dans un réservoir.
Espérons que Guilbaud pourra réparer ! Il arrive en fin de journée, morose d'avoir dû flotter, remorqué pendant 40 km... mais cela semble bien mal engagé, avec plusieurs pistons bloqués...
(photo d'archives aussi)
Il lui faudra sans doute attendre un autre moteur venu de métropole, même si Guibault, son mécanicien, assure qu'il va réparer.
Nous sommes, comme partout, reçus comme des héros, et il y a toujours une dame qui veut nous reposer de nos fatigues en nous couchant dans son lit... Nous verrons demain ce qu'il en est de ce moteur : pour le moment, Georges Bougault, le mécanicien de René Guilbaud, est en train de gentiment repousser une de ces dames qui lui veulent toujours du bien : il veut aller dormir à côté de son avion ! moi, j'ai autre chose à faire pour ce soir !
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 15:16:39)
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Bonjour ,
Je viens de lire plusieurs Ă©pisodes et merci pour ce recit qui nous fait voyager au rythme de belles images et d'un texte vraiment bien construit c'est comme dans certains romans d'aventures c'est aussi nostalgique, sensible, c'est un peu hors du temps mais cela nous touche aussi .
J'aime beaucoup , merci bien
Roland
Dernière modification par androl2015 (16-11-2016 18:28:56)
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Entre le 1er et le 2 novembre 1926 Guilbaud et Bougault (René et Georges) tentent de réparer leur moteur Lorraine de 450 ch, plus ou moins aidés par Poignant et moi-même. Mais il faut malheureusement déchanter : il n'y a aucun moyen de dépannage sur place, il faut commander un moteur Lorraine en France et attendre qu'il soit livré.
Conformément aux ordres reçus au départ, Guilbauld me demande alors de poursuivre sans lui, puisque le LéO 194 ne faiblit plus. Par ailleurs, Poignant, qui n'avait eu aucune préparation pour la mission, cède sa place. C'est donc avec Georges Bougault, seuls sur notre petit hydravion monomoteur LéO 194, que nous poursuivons vers Madagascar pour la réussite de cette Mission.
C'est avec beaucoup de tristesse que nous abandonnons Guilbaud et Poignant prévoyant de décoller de Lokodja le 3 novembre, en direction de Garoua , au Cameroun, à 450 NM en suivant le fleuve Bénoué, et à 400 NM en ligne droite... mais l'hydravion aurait un peu de mal à redécoller de la savane ! Il faudra donc suivre le fleuve.
René Guilbaud était le chef de mission. Il aura un destin hors du commun : revenu en France après livraison de son moteur, et passé par Stanleyville puisque c'est de là que viennent les photos de son avion meurtri en février 1927. Il ira en 1928, alors qu'il préparait un raid vers l’Amérique du nord sur un prototype d'hydravion Latham 47, porter secours à l'équipage du ballon dirigeable "Italia" commandé par Nobile, qui avait heurté la banquise, éjectant quelques membres d'équipage et heureusement pour eux quelques vivre et tentes. Le 18 juin, il part de Norvège aux commandes du Latham 47 avec 3 équipiers français, Amundsen et un autre norvégien. On perdra la trace de l'hydravion jusqu'à ce qu'on en retrouve quelques mois plus tard des débris et ceux d'un radeau de fortune en mer de Barents. L'équipage ne fut jamais retrouvé.
[img align=L]http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/Tombes_monuments/Latham47_08.jpg[/img] [img align=R]http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/Tombes_monuments/Latham47_07.jpg[/img]
Ce monument fut inauguré en 1931 à Caudebec-en-Caux à la mémoire de l'équipage du Latham 47.
Dernière modification par JRdE (18-11-2016 15:19:24)
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c'est encore plus fort de savoir que tu restitues cette histoire vraie .
on dit souvent:
''devoir de mémoire '' et de nous faire partager cette mémoire ici est aussi un acte fort et juste , je pense.
mon père etait malgache ...et mon grand père tenait la grande pharmacie de Tana.
je ne l'ai pas connu il s'appelait Ramaronson , je l'ai peu connu mon père aussi.
encore merci
Roland
Dernière modification par androl2015 (21-11-2016 07:40:36)
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Merci, Roland, de tes encouragements, cela me motive pour continuer. Promis, je rendrai visite à ton Grand-père, à travers le temps et l'espace, si j'arrive jusqu'à Tananarive !
Je suis assez surpris du nombre de personnes qui ont consulté ce fil : vous êtes 775, à l'heure où nous mettons sous presse, comme on disait écrivait quand les journaux pouvaient aussi servir à recueillir des épluchures ! C'est un encouragement de plus à continuer, à peaufiner la présentation, à trouver des illustrations...
Et c'est assez amusant de faire "comme si", même à nos âges. Le plus gros problème est le temps à consacrer à la chose. Heureusement la touche R et la touche + permettent d'aller plus vite. (et la touche - de ralentir...)
J'ai aussi un peu triché dans la mesure où j'ai implémenté un pilote automatique qui me tient l'altitude. Mais je respecte bien l'itinéraire en suivant fidèlement les courbes des fleuves. Je n'utilise comme carte que Google Map, avec la fonction de relief, et pas le GPS..
et çà continue !
Jean, LFMP - ATIS 04 68 63 75 12
Hydravions, tagazous au raz-du-gazon, dans les gorges et sous les ponts,
Explorations lointaines, et Coups d'Etats
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Le 3 novembre 1926, à 7h10 démarrage du Gnome et Rhone et décollage de Lokodja pour Garoua.
441 NM, donc 110 Gallons d'emport, 20 Gal par réservoir ou 67 dans les deux premiers ? 67 dans les deux premiers.
En suivant la Bénoué, qui s'étire en méandres entre des bancs de sables. Nous volons à 500 m, parce qu'on on nous a affirmé que nous verrions des crocodiles, mais point de crocodiles et nous remontons à 1000 m pour avoir moins chaud.
Nous atteignons et dépassons Makurdi.
Le vol se poursuit sans problème ; je découvre que Bougault est un bon pilote, qui corrige et anticipe bien. Aussi j'ai pu lui confier le manche pour faire des photos, pour manger, pisser, et même vérifier la route sur la carte.
un peu avant Yola, comme parfois dans FS, il fait si chaud que la rivière brutalement s'évapore et n'a plus qu'une seule rive !
Alors on suit ce ruban de réglisse...
espérant que le ruisseau s'élargisse si l'on veut se poser sur l'eau ! Bernard a eu la même crainte en 1926, une rivière de plus en plus étroite ! Finalement Garoua apparait, avec des lacs, des mares, des méandres et une rivière assez large, de nouveau.
Nous nous posons à 12h 47 - avec 16 gallons de réserve, soit 50 Nautiques...
Des feux d'herbe brulent sur les deux rives... Des feux d'herbe ? On nous attendait depuis un mois et les feux étaient allumés en permanence pour signaler l'endroit où la rivière est assez profonde.
Nous restons deux jours à Garoua, pour que Bougault ait le temps de prendre contact avec le moteur et l'appareil. Et il faut se préparer soigneusement : les deux prochaines étapes se feront en grande partie sans eau dessous pour se poser !
Visite au chef du village qui nous offre une magnifique cavalcade, et nous présente un sorcier habillé de peau de panthère... J'ai pu emprunter une photo développée par la société moulinsart :
[img align=C]http://www.chelmimage.fr/kicswila/clin-oeil/anioto_herge.jpg[/img] Je pense que je l'offrirai à un sympathique jeune belge que j'ai rencontré, et qui fait des illustrations et même des histoires complètes dans un journal belge pour la jeunesse....
Donc le 6, départ pour Fort Archambault, sur le Chari, grand fleuve qui se jette dans le lac Tchad...
Dernière modification par JRdE (21-11-2016 14:14:11)
Jean, LFMP - ATIS 04 68 63 75 12
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De Garoua, Ă Fort Archambault ( aujourdh'ui Sahr) il y a 300 NM, donc nous aurons besoin de 75 Gal, mais en chargeons 90, et...
le 6 novembre 1926, à 7h58 nous tentons un premier décollage, puis un second, avec plus de distance, qui est réussi :
Il fait très chaud, et pendant que la pression d'huile descend, la température d'huile monte... Cette huile est trop fluide pour la chaleur, il faudra en changer. En attendant, réduction des gaz au minimum compatible avec le maintien de la portance, et voilà . Cap au 67, selon la carte, pour gagner le lac Léré, que l'on aperçoit au bout d'une demi-heure.
Si, si, c'est le truc bleu clair Ă l'horizon, avec les bancs de sable !
le lac est survolé vers l'est, et après lui le lac Tigouri dans l'alignement... puis cap au 97. Après un survol monotone de la savane sans aucun lac ou rivière où se poser en cas de pépin,
Nous tombons littéralement sur Laï, et Bougault me félicite pour ma navigation. C'est un homme charmant, d'une gentillesse et d'une éducation parfaites avec qui je m'entends merveilleusement !
Cap enfin "vers l'est" au dessus d'un terrain plat et herbeux pour voir après une heure briller le Chari,
et descendre plein sud vers Fort Archambault
La consommation a été bien calculée : restent 17 Gal à l'arrivée à 13h15. La rivière accuse une forte pente dans FsX !
Demain, nous devrions atteindre le CĹ“ur de l'Afrique !
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le 7 novembre 1926 est un dimanche. De Fort Archambault il nous faudra atteindre Bangui : 350 NM, avec pas mal de survol de la terre, sans rivière, sans lac pour se poser... La charge théorique est de 87.5 Gallons... mais je prends 120 Gallons, pour pouvoir voler plus loin si nécessaire. Bougault est d'accord. C'est un garçon qui m'a l'air prudent !
Départ précoce : nous risquons de rencontrer des orages en descendant, mais ils éclatent surtout l'après-midi.
Le décollage est un peu sportif : l'avion s'alourdit doucement chaque nuit d'un peu d'eau qui passe dans la coque.
Il nous faut remonter le Bahr Sara
jusqu'Ă Batangafo, qui est lĂ , sur la photo, si, je vous assure avec la piste qui part vers le Sud, et que nous allons suivre...
Donc suivons la piste... Mais voilĂ la pluie qui s'en mĂŞle !
pas grand chose pour se poser : la piste peut-être ? et rien pour arivièrir, ni alacir, du fait des grands arbres qui forment voûte pour les rares rivières visibles. Nous discutons pour savoir où nous poser sur le ventre si nécessaire.... Mais ce n'est pas nécessaire
Enfin apparait l'Oubangui... et Bangui !
Les espèces de trucs que l'on voit suspendus dans l'air sont des maisons buguées en lévitation sous OrbX.
Le lendemain de notre arrivée le commandant de la place nous fera remettre ce cliché, pris depuis le champ d'aviation, et développé dans la nuit.. Il a fière allure, notre oiseau, tout de même !
Nous repérons les rapides, qui sont concentrés en amont de la ville, et décidons de nous poser en dessous, en les survolant au passage
arrivée à 12h25, il reste bien 23 gallons dans les réservoirs, nous avons correctement calculé !
Les eaux sont bien boueuses, là où nous relâchons, devant le Cercle où l'accueil est extraordinaire !
Mais il y aura du travail sur l'appareil ! et dans la nuit un orage nous met debout pour parer à toute velléité de retournement...
Dernière modification par JRdE (30-11-2016 18:11:32)
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