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Bonjour à tou(te)s!
Voici la sixième partie de trois jours de ce récit de voyage, jour après jour, depuis Jersey. Après les continents africains et asiatiques, cette fois c'est autour des Amériques.
On part de Cold Bay, en Alaska, où on était arrivé la dernière fois.
... et, en trois jours de vol, on retourne en Europe à Reykjavik, via le Canada et le Groënland.
Bonne lecture.
Philippe
16ème journée: Mercredi 1er Juin 2016
PACD-PABE-PABR-PAFA-CYXY-CYYC
De Cold Bay à Calgary via Bethel, Barrow, Fairbanks et Whitehorse.
Voyage entrepris aux frais de l’énigmatique homme d’affaire à la cravate rouge ... à nouveau lui ! Après l’Afrique, après l’Asie et l’Océanie, cette fois c’est le continent américain qui l’intéresse. Les escales s’enchaînent sur des journées entières avec un stop-over d’une heure 30 à chaque étape et cinqétapes aujourd’hui. A chaque étape, notre client s’absente pour un discret rendez-vous express, puis ne revient des bureaux de l’aéroport que pour repartir aussitôt ... Voici le compte-rendu de la 16ème journée. Un voyage qui nous conduit dans l’ouest du Canada via le Yukon.
Mercredi 1er juin 2016
Etape 67: PACD-PABE
Bethel !
PACD-PABE. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Mercredi 1er juin 2016, il est cinq heures moins le quart du matin à l’aéroport de Cold Bay, l’ex Fort-Randall de la Seconde Guerre Mondiale d’où sont parties les troupes américaines qui ont reconquis les îles Aléoutiennes annexées par le Japon. Nous sommes eau parking 1 prêts pour ce premier vol de la journée, la soixante-septième étape de notre périple depuis Jersey. C’est début juin et il fait un très agréable 4°C de bon matin ! Ce vol sera une étape assez courte de 625 km en ligne droite.
Lever de soleil sur l’extrême pointe sud-ouest de l’Alaska. Nous passons 3 000 pieds en montée vers 10 000 pieds au-dessus de l’isthme d’Izembek. A notre gauche, la lagune d’Izembek, puis, devant, la Lagune Moffet. Sur notre droite, les sommets de la chaîne Pavlof et les eaux de la Cold Bay. Sur notre gauche, c’est la Mer de Béring, et sur notre droite c’est l’Océan Pacifique.
Nous passons 16 000 pieds en montée vers le FL190 sur une route orientée au nord. On laisse derrière le stratovolcan Pavlof (2 284 m) perdu entre les nuages.
On atteint notre altitude de croisière (le FL260 pour ce vol) à une centaine de km au nord de Cold Bay, quatorze minutes après le décollage.
Nous traversons sur un cap plein nord la Baie de Bristol, une vaste échancrure de la Mer de Béring qui sépare la Péninsule de l’Alaska du Delta du Yukon.
Nous survolons au FL260 et sur un cap au nord-ouest la petite ville de Platinum (61 habitants !), avec son aéroport (PAPM). La ville donne sur la Baie de Goodnews et est séparée de la Mer de Béring par une langue de terre, bien visible ici, le South Spit. Le nom de cette ville vint d’une mine de platine toute proche. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, c’était la mine la plus productive de l’hémisphère occidental. La ville de Platinum était donc fortement gardée par l’Armée Américaine afin d’empêcher toute tentative d’annexion par les forces japonaises.
Une petite vingtaine de minutes plus tard, on a bien entamé notre descente sur Bethel. Nous passons les 5 000 pieds en descente vers 1 800 pieds sur un cap plein nord. Nous survolons le bassin du fleuve Kuskokwim, qu’on devine un peu plus loin. Toute la région est une succession d’étang plus ou moins grands … bonjour les moustiques et les marécages !
En palier à 1 800 pieds, après avoir passé la Kuskokwim, qu’on devine sur notre gauche, on longe l’aérodrome et les maisons du village d’Akiak (309 habitants au recensement US de 2007). On y trouve néanmoins un Musée de la Taxidermie !
Finale pour la piste 18 de bon matin, avec un survol des habitations très éparpillées de Bethel, une ville de près de 7 000 habitants.
Courte finale pour la piste 18.
Nous sommes parqués en porte 1 à l’aéroport de Bethel après un vol d’un peu plus d’une heure depuis Cold Bay. Il n’est que six heures du matin et, donc, bien que nous soyons début juin et que l’été approche à grands pas, il ne fait qu’un tout petit 4°C dehors … On reste donc au poste et la porte fermée, tranquillement. L’aéroport de Bethel fut mis en service début 1942 et il servait alors d’aéroport-escale pour les avions fabriqués aux Etats-Unis qui étaient donnés à l’URSS en prêt-bail.
Mercredi 1er juin 2016
Etape 68: PABE-PABR
L’Océan Glacial Arctique !
PABE-PABR. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Mercredi 1er juin 2016, en porte 1 de l’aéroport de Bethel, Alaska. Il est 7h30 du matin. Notre client est revenu de son rendez-vous d’affaire et nous nous préparons pour le deuxième vol de la journée, le soixante-huitième de notre périple depuis Jersey, qui nous conduira à Barrow, la ville américaine la plus au nord. C’est une longue étape de 1189 km en ligne droite sur un cap plein nord. Le vol devrait durer bien plus d’une heure.
Décollage de la piste 18 « with golf ».
Nous passons les 3 000 pieds en montée vers 11 000 pieds avec le long ruban sinueux du fleuve Kuskokwim en-dessous.
Une minute plus tard, au-dessus d’un terrain pilonné d’étangs et de petits lacs, et après avoir fait demi-tour, on repasse le long de notre aéroport de départ et de la ville de Bethel, nichée dans l’un des méandres du fleuve. A l’arrière-plan, on aperçoit les hauteurs des Monts Kuskokwim.
Une vingtaine de minutes après avoir décollé, nous atteignons notre altitude de croisière (le FL380 pour ce vol) à environ 150 km au nord de Béthel. Notre cap est plein nord.
Depuis le FL380, vue sur le fleuve Yukon au loin.
Nous passons à la verticale de l’aérodrome de Deering (PADE), dont on devine quelques maisons depuis notre altitude de croisière. En-dessous, c’est la côte sud du Golfe de Kotzebue, un golfe de la Mer des Tchouktches, dans l'océan Arctique. A 300 km à l’ouest de notre position, c’est la Russie !
Vue depuis le FL380 de la ville de Kotzebue, qui a donné son nom au Golfe éponyme. C’est une ville de plus de 3 000 habitants localisée à l’extrémité septentrionale de la Péninsule de Baldwin. On aperçoit aussi l’aéroport de Kotzebue – Ralph Wien Memorial. Le pionnier de l’aviation américain, Ralph Wien, a fondé en 1924 la première compagnie aérienne de l’Alaska : Wien air Alaska avec son plus jeune frère, Noel. Il s’est écrasé en octobre 1930 ici-même et s’est tué avec deux passagers à bord.
Un quart d’heure plus tard, nous avons commencé notre descente vers Barrow. Nous passons le FL300 en descente vers le FL210 sur un cap plein nord. De nouveau, en-dessous, c’est un terrain relativement plat ponctué d’étangs et de lacs innombrables. Devant nous, c’est le vaste Océan Arctique et, à l’arrière-plan, on aperçoit le trait blanc de la banquise d’été.
Longue finale pour la piste 06 au-dessus des eaux, libres en été, de l’Océan Arctique. Le pôle nord est à environ 2 000 km derrière nous !
Finale pour la piste 06. Bien que l’approche se fasse en ILS, on est un peu trop à droite de l’axe. On va rattraper ça !
Au parking 1 de l’aéroport de Barrow-Wiley Post–Will Rogers Memorial, après un vol d’un peu plus d’une heure et demi depuis Bethel. Il est neuf heures un quart du matin, et la température extérieure est de moins 1 °C seulement. Notre client va s’absenter pour son habituel rendez-vous. Nous l’attendons au poste. L’aéroport de Barrow, avec sa latitude de 71.3° nord, est le plus septentrional de tous les Etats-Unis. Que de chemin parcouru depuis Ushuaia, à l’opposé du continent américain ! L’aéroport porte les noms de Will Rogers, un journaliste et humoriste américain des années trente, et du pionnier de l’aviation Wiley Post, tous les deux morts lors du crash de leur avion à quelques km d’ici le 15 août 1935 lors de leur tentative de reconnaissance dune voie aérienne Etats-Unis-Russie par le Détroit de Béring et la Sibérie.
Mercredi 1er juin 2016
Etape 69: PABR-PAFA
Vers Fairbanks
PABR-PAFA. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Mercredi 1er juin 2016, 10 h 40 du matin, nous sommes au parking 1 de l’aéroport de Barrow, une brume enveloppe l’aéroport. Nous sommes prêts pour la troisième étape de la journée en direction de Fairbanks, la deuxième ville de l’Alaska. Cette une longue étape de 809 km en ligne droite … soit une nouvelle fois plus d’une heure.
Sur un cap sud-est, on passe les 11 000 pieds en montée vers le FL210 au-dessus des environs de Barrow qui ne sont qu’un gigantesque mélange d’étendues d’eau et de terrain marécageux.
Nous atteignons notre altitude de croisière (le FL310) à 150 km au sud-est de Barrow.
Un peu moins de trente minutes plus tard, nous survolons depuis le FL310 les quelques maisons de la ville de Bettles ainsi que son aérodrome (PABT), seule liaison avec l’extérieur pour les habitants. Bettles est situé sur la rive de la rivière Koyokuk.
Toujours sur un cap au sud-est, nous venons de commencer notre descente vers notre destination. Nous passons le FL290 en descente vers le FL210. Devant nous, le long ruban riche en méandres du fleuve Yukon.
Nous sommes en palier à 3 000 pieds dans l’étape de base. Nous survolons l’autoroute Interstate A-4, ou George Parks Highway, qui relie Fairbanks à Anchorage.
En finale longue pour la piste 01L. On aperçoit la ville de Fairbanks nichée dans une courbe du fleuve Tanana.
Finale pour la piste 01L. Une blanche, une rouge. Bonne vitesse et bon taux de descente. Bien dans l’axe, grâce à l’ILS. On continue !
Parqué en porte Golf-16 à l’aéroport international de Fairbanks après un vol d’un tout petit peu plus d’une heure dix depuis Barrow, de l’autre côté du Cercle Arctique. Il est midi passé de peu. Nous sommes début juin et il fait un très agréable … 0°C dehors !
Mercredi 1er juin 2015
Etape 70: PAFA-CYXY
Le Yukon !
PAFA-CYXY. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Mercredi 1er juin, il est 13 h 30 à l’aéroport de Fairbanks. Notre client est revenu de son rendez-vous. Nous allons effectuer notre quatrième vol de la journée, le soixante-dixième de notre périple depuis Jersey. Nous rejoignons le Canada, notre destination est Whitehorse. C’est une étape de 789 km en ligne droite! Ce vol durera sans doute un peu plus d’une heure. Nous avions un Boeing 767 des Japan Airlines comme voisin !
Décollage de la piste 01L « with whiskey ».
Vue de Fairbanks et de l’aéroport d’où nous sommes partis il y a trois minutes, avec le fleuve Tanana. Nous volons plein sud et nous passons les 7 000 pieds en montée vers 10 000 pieds.
Nous passons le FL210 en montée vers le FL290. En-dessous, nous suivons le cours du fleuve Tanana. Sur notre droite, on aperçoit les hauteurs et les glaciers des hauts sommets du Parc National du Denali. Le plus haut sommet visible ici est le Mont Denali, anciennement mont McKinley, qui est la plus haute montagne d'Amérique du Nord. Il culmine à 6 190 mètres d'altitude. Son altitude, son climat extrême et sa situation géographique arctique en font un des sommets les plus difficiles à escalader au monde.
Trois minutes plus tard, nous atteignons notre altitude de croisière (le FL290 pour ce vol) à 90 km au sud-est de Fairbanks.
Nous survolons la ville de Big Delta situé à la confluence du fleuve Tanana et de la rivière Delta. On commence à voir des grands champs cultivés.
Vue vers le sud-est depuis le FL290 au-dessus des espaces canadiens. Nous survolons la rivière Kluane, aux rives très ensablées. Elle provient du glacier du même nom qu’on devine plus loin. Le glacier est situé au pied d’une imposante montagne bien visible ici, le Mont Logan qui, ave ses 5 959 m, est le second sommet le plus haut de l’Amérique du Nord. Sur notre gauche, on aperçoit la rivière Tom Murray qui serpente entre les montagnes et va se jeter, plus loin, dans un grand lac, le Lac Kluane, qui n’est donc pas, malgré son nom, situé dans la vallée de la rivière Kluane !
Vue du Lac Kluane depuis le FL290.
Sur un cap plein est, nous passons 11 000 pieds end escente vers 8 900 pieds. Nous laissons derrière nous le Lac Kusawa dans les contreforts de la Chaîne Côtière. Le lac débouche sur la rivière Takhini, un affluent du Yukon. Ce lac est l’un des hauts-lieux de la pêche touristique dans le Yukon.
Nous sommes à 80 km au sud de Whitehorse, notre destination. Nous passons les 9 500 pieds au-dessus des eaux encaissées du Lac Bennett. Ce lac était un des points clés de la Ruée sur l’Or du Klondike. Le Lac Bennett était l'endroit où les chercheurs d'or s'arrêtaient pour acheter ou construire des embarcations pour descendre le fleuve Yukon afin de rejoindre les gisements aurifères de la région de Dawson City. En 1898, plus de 2 000 embarcations furent construites dans la région.
On prend le LOC de la piste 31L à Whitehorse. On distingue la ville de Carcross qui est à l’isthme qui sépare le Lac Bennet (à gauche) du Lac Nares (à droite). La montagne solitaire qui se dresse juste au nord de Carcross est le Mont Surprise, bien nommé.
Longue finale pour la piste 31L à Whitehorse. On aperçoit le Lac Schwatka, un lac artificiel sur le fleuve Yukon.
Quelques secondes avant le toucher. Nous sommes un peu trop à droite en dépit du guidage ILS.
Au parking 25 de l’aéroport international de Whitehorse-Erik Nielsen après un vol de une heure et demi depuis Fairbanks. Comme le Yukon a une heure de différence avec l’Alaska, il est quatre heures de l’après-midi passé. On va attendre ici notre client qui va se rendre à son rendez-vous habituel. Nous sommes début juin, il n’ya aucune neige et, cependant, la température extérieure est de -7°C !
Mercredi 1er juin 2015
Etape 71: CYXY-CYYC
L’Alberta
CYXY-CYYC. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Mercredi 1er juin, il est six heures moins le quart de l’après-midi à l’aéroport de Whitehorse. Nous allons effectuer notre cinquième et dernier vol de la journée, le soixante-et-onzième de notre périple depuis Jersey. Nous rejoignons Calgary, en Alberta. C’est une très longue étape de 1683 km en ligne droite! Ce vol durera sans doute deux heures. Nous arriverons à la nuit tombée.
Après avoir fait demi-tour, noue repassons au-dessus de Whitehorse et de son aéroport, d’où nous sommes partis il y a trois minutes. Nous passons 8 400 pieds en montée vers 14 000 pieds sur un cap au sud-est.
Nous atteignons notre altitude de croisière (le FL390 pour ce vol) dix-sept minutes après le décollage et à 140 km à l’est de Whitehorse.
Vue vers l’ouest depuis le FL390 avec, au loin, la Chaîne Côtière aussi appelée, ici, la Chaîne Frontière car sur son versant ouest c’est l’Alaska. De l’autre côté, c’est Juneau où nous étions avant-hier. On aperçoit de nombreux lacs très longs. Le plus éloigné est le Lac Tagish, puis on aperçoit le Lac Atlin, et enfin, sur notre droite immédiate, le Lac Teslin.
Passage à la verticale, depuis le FL390, de la petite ville canadienne de Watson Lake située tout près de la rivière Liard, qu’on aperçoit. Watson Lake est une ville du territoire du Yukon au Canada, située à l'intersection de la Route de l'Alaska (route stratégique construite en 8 mois e 1942 et qui relie sur 2 451 km Dawson Creek à Fairbanks via Whitehorse) et de la Robert Campbell Highway (qui relie Watson Lake à Carmacks sur la Klondike highway), à la frontière entre le Yukon et la Colombie-Britannique. Un centre d'observation et d'étude des aurores boréales s'y trouve ainsi qu'une forêt de panneaux de signalisation créée en 1942 par les personnels militaires qui travaillaient à la construction de la Route de l'Alaska, lesquels avaient pris l'habitude d'y mettre chacun un panneau indiquant la localité d'où ils venaient. La tradition se poursuivant actuellement, il y en a actuellement 76 000.
La forêt de panneau de signalisation à Watson Lake
Vingt-trois minutes plus tard, on survole depuis le FL390 la ville canadienne de Fort Nelson à la confluence de la rivière Muskwa avec le fleuve Fort Nelson. On aperçoit l’aéroport local de Fort Nelson – Northern Rockies (CYYE).
Nous venons de passer en Soleil couchant au-dessus de l’Alberta. Nous suivons désormais une route orientée au sud-est. On distingue, derrière, la Rivière de la Paix qui, venant des Rocheuses, coule sur près de 2 000 km jusqu’au Saskatchewan. La région survolée est beaucoup plus riche en champs cultivés.
Nous survolons au crépuscule la ville canadienne de Grande Prairie.
La nuit est tombée, nous passons en « vol de nuit » avec l’éclairage minimal.
Une demi heure plus tard, nous avons fini notre descente vers Calgary. On finit de virer pour entrer en finale de la piste 34 dont on devine les lumières au loin. Cette approche nocturne nous fait survoler la ville de Calgary et longer les gratte-ciels tout éclairés de son downtown.
Courte finale pour la piste 34. Nous sommes un peu trop haut (trois blanches et une rouge au PAPI). Nous sommes bien dans l’axe merci à l’ILS) à la bonne vitesse. On continue !
Nous sommes parqués à la porte 20 de l’aéroport international de Calgary, après un long vol de plus de deux heures depuis Whitehorse. Le décalage horaire entre les deux villes fait qu’il est localement neuf heures du soir passé ! Il fait un frisquet 2°C. Il est temps de rejoindre notre hôtel pour la nuit.
Notre Lear en cold and dark pour la nuit en porte 20. Nous rejoignons notre hôtel : Hotel Arts en centre ville.
Notre hôtel à Calgary
Le Hall de réception de l’hôtel
Le salon intérieur de l’hôtel
Et voilà pour ce seizième jour de voyage autour des Amériques.
Bons (cyber)vols à tou(te)s!
Philippe
ouaf ouaf ! bon toutou !!
Hors ligne
Bonjour à tou(te)s!
Voici la sixième partie de trois jours de ce récit de voyage, jour après jour, depuis Jersey. Après les continents africains et asiatiques, cette fois c'est autour des Amériques.
On est parti de Cold Bay, en Alaska, où on était arrivé la dernière fois. Puis de Cold Bay on est allé à Calagary d'où on part aujourd’hui ... et, en trois jours de vol, on retourne en Europe à Reykjavik, via le Canada et le Groenland. Voici le récit de la seconde journée.
Bonne lecture.
Philippe
17ème journée: Jeudi 2 Juin 2016
CYYC-CYWG-CYAM-CYYZ-CYUL
De Calgary à Montréal via Winnipeg, Sault-Sainte-Marie, et Toronto.
/b]
Voyage entrepris aux frais de l’énigmatique homme d’affaire à la cravate rouge ... à nouveau lui ! Après l’Afrique, après l’Asie et l’Océanie, cette fois c’est le continent américain qui l’intéresse. Les escales s’enchaînent sur des journées entières avec un stop-over d’une heure 30 à chaque étape et seulement quatre étapes aujourd’hui. A chaque étape, notre client s’absente pour un discret rendez-vous express, puis ne revient des bureaux de l’aéroport que pour repartir aussitôt ... Voici le compte-rendu de la 17ème journée. Un voyage qui nous ramène vers l’Atlantique, avec une escale au Québec, la Belle Province … Je me souviens !
[b]Jeudi 2 Juin 2016
Etape 72: CYYC-CYWG
Le Manitoba !
CYYC-CYWG. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Jeudi 2 Juin 2016, il est 5 heures du matin (c’est très tôt mais nous sommes en juin et les journées à ces latitudes sont longues). Nous sommes en porte 20 à l’aéroport international de Calgary et prêts pour ce premier vol de la journée, la soixante-douzième (septante-deuxième) étape de notre périple. C’est début juin, mais en ce ptit matin il ne fait qu’un bien frisquet 0°C. Ce vol sera une étape plutôt longue, de 1 204 km en ligne droite. Il durera sans aucun doute bien plus d’une heure !
Lever de soleil sur Calgary, on roule vers la piste.
Nous roulons et un MD-11F matinal de FedEx atterrit …
Décollage de la piste 34 « with quebec ».
Nous passons les 9 000 pieds en montée vers 11 000 pieds à l’ouest de Calgary. On vire pour prendre notre route. Une dernière vue sur la ville de Calgary et sur els gratte-ciels de son downtown.
En montée vers le FL230, une dernière vue sur les Montagnes Rocheuses. Tout autour, au sol, ce sont des champs cultivés à perte de vue. C’est le grenier des grandes Plaines canadiennes.
Nous atteignons notre altitude de croisière (le FL370 pour ce vol) à 150 km à l’est de Calgary, seize minutes après le décollage. Devant nous, l’immensité des grandes plaines canadiennes…
Vue depuis le FL370 de la (toute) petite ville d’Empress (135 habitants !) située à la frontière entre l’Alberta et le Saskatchewan. Elle est située à la confluence du fleuve Saskatchewan Sud avec la rivière Red Deer River. La ville a été nommée ainsi en 1913 en honneur de la Reine Victoria, Impératrice (Empress) des Indes. Elle a été longtemps appelée le « Hub of the West » car c’était (et c’est toujours) un important nœud ferroviaire entre l’est et les Provinces de l’ouest du Canada.
Nous approchons du Lac Diefenbaker du nom d’un ancien gouverneur du Canada, sur un cap plein Est. C’est un vaste lac artificiel mis en eau en 1967 sur la confluence de deux fleuves du centre du Canada. Venant du nord, le fleuve Saskatchewan Sud et, venant de l’est, le fleuve Qu’appelle. Ce fleuve, le Qu'Appelle, ainsi que sa vallée tirent leur nom d'une légende des amérindiens Crees. Selon ceux-ci, un esprit résiderait dans cette vallée. Les Amérindiens informèrent les trappeurs de la Compagnie du Nord-Ouest qu'ils entendaient un esprit qui les interpellait par ma phrase Cree «Kâ-têpwêt?», qui signifie «Qui appelle ?». Un fort écho se manifeste le long du parcours de ce cours d'eau, notamment près du petit village de Lebret. La langue française étant la lingua franca des trappeurs, coureurs des bois, métis franco-amérindiens et personnels de la Compagnie du Nord-Ouest, la vallée ainsi que la rivière prirent naturellement le nom de «Qu'Appelle» pour « Qui appelle »…
Vue depuis le FL370 de la ville saskatchewannaise de Yorkton.
Nous avons commence notre descente vers Winnipeg. Nous passons le FL210 en descente vers 15 000 pieds. Nous sommes au-dessus des eaux du Lac Manitoba. Dans le lointain, on aperçoit l’extrémité sud du grand Lac Winnipeg (de 24 400 km2 de surface tout de même !). Le premier à avoir exploré les environs, est un français, Pierre Gaultier de Varennes, sieur de La Vérendrye, il était né au Québec. Après avoir découvert le lac Winnipeg en 1733, son fils François s'enfonça plus à l'ouest et atteignit en 1738 le lac Manitoba, dont les côtes étaient peuplées de Cris de l'Assiniboine, et le baptisa « Lac des Prairies ».
Sur un cap au sud-est, nous passons les 14 000 pieds en descente vers 3 000 pieds. Sur notre droite, la petite ville canadienne de Portage-la-Prairie, située dans une boucle du fleuve Assiniboine.
Finale longue pour la piste 36 à Winnipeg. Sur notre gauche les quartiers Crestview et Westwood de Winnipeg, avec la grande forêt Assiniboine et le fleuve du même nom juste devant la piste.
Quelques secondes avant le toucher en piste 36. On jette un œil rapide aux instruments : bonne vitesse (120 nœuds), bon angle de descente au vario (-200fpm), et bien dans l’axe (merci à l’ILS). On continue !
Parqué en porte 10 à l’aéroport international de Winnipeg-James Armstrong Richardson après un vol d’un peu plus d’une heure trente depuis Calgary. Mais du fait que, maintenant, nous nous déplaçons vers l’est, nous allons à l’opposé de la marche du soleil. Il est déjà près de 8 h du matin ici bien que nous soyons partis de Calgary à 5 heures du matin… Et il fait un tout petit 1°C dehors. Du coup on attend notre client, qui se rend à son rendez-vous quelque part dans l’aéroport, bien au chaud au poste.
Jeudi 2 Juin 2016
Etape 73: CYWG-CYAM
Sault-Sainte-Marie !
CYWG-CYAM. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Jeudi 2 Juin 2016, il est 9 h 25 du matin en porte 10 de l’aéroport international de Winnipeg. Notre client est revenu de son rendez-vous d’affaire et nous nous préparons pour le deuxième vol de la journée qui nous conduira à Sault-Sainte-Marie, située entre le Lac Supérieur et le Lac Huron. Nous approchons des Grands Lacs. C’est une longue étape de 1 019 km en ligne droite sur un cap plein est. Le vol devrait durer bien plus d’une heure.
Décollage de la piste 36 « with india ».
Nous passons les 7 500 pieds en montée vers 10 000 pieds sur un cap plein est. Derrière nous, nous laissons la ville de Winnipeg, bâtie à la confluence de la Rivière Rouge, bien visible ici, et du fleuve Assiniboine, qu’on aperçoit à l’arrière-plan.
Douze minutes après avoir décollé, nous atteignons notre altitude de croisière (le FL350) à 160 km à l’est de Winnipeg. En-dessous, c’est une vaste région de vastes forêts parsemée de lacs et d’étangs innombrables. C’est le Bouclier Canadien.
Vue de la même Région, vers le nord. C’est une très vaste étendue de lacs et de forêts, largement inhabitée et infertile, qui va de Winnipeg au Lac Supérieur à l’est et jusqu’à la Baie d’Hudson au nord.
Une demi-heure plus tard, on aborde l’immense Lac Supérieur, par la Baie Nipigon sur notre gauche et l’Île Saint-Ignace. Le lac Supérieur est le plus vaste des Grands Lacs de l’Amérique du Nord, et constitue le plus vaste lac d'eau douce au monde en superficie. Avec ses 82 350 km2 il est plus étendu que la République Tchèque.
Vue du vaste Lac Supérieur avec la rive américaine au loin. Le lac s’étend vers le sud-ouest jusqu’à Duluth, à environ 400 km de notre position.
Nous survolons au FL350 la petite ville canadienne de Wawa et son aéroport (CYXZ). La ville est habitée par une forte minorité francophone et les Amérindiens de la Nation Ojibwés (les Chipewas des américains). Une vieille légende concernant la ville de Wawa s’est répandu parmi celles et ceux qui voyagent entre Montréal et Vancouver en auto stop. Personne ne sait pourquoi mais personne n'embarque les autostoppeurs à Wawa, certains autostoppeurs y seraient restés coincés pour plusieurs jours sans que personne ne les aide à faire un bout de chemin. La légende s’ »tend à des disparitions curieuses d’autostoppeurs sur cette partie de la Route Transcanadienne, avec des psychopathes meurtriers. Ce qui reste sûr, c'est que peu importe la raison, il ne faut jamais s’arrêter à Wawa si l'on voyage en autostop, jamais. Les gens seront désagréables avec vous et vous aurez beaucoup de mal à vous trouver une voiture. Voilà ce que dit cette légende urbaine…
Nous avons commencé notre descente vers notre destination, nous passons les 9 000 pieds en descente vers 7 000 pieds. Nous suivons un cap plein sud et nous survolons les eaux de la Baie Whitefish, le cul-de-sac oriental du Lac Supérieur. Sur notre droite, on aperçoit la Pointe Whitefish et sa plage de sable blanc. Tout navire, entrant ou sortant du lac Supérieur, doit passer par ce cap qui reste l'une des zones maritimes les plus dangereuses des Grands Lacs. Plus de navires ont été perdus au niveau de ce cap que dans toute autre partie du lac Supérieur.
Au-dessus du fond de la Baie Whitefish, nous prenons le LOC pour la piste 12. On aperçoit l’aéroport de Sault-Sainte-Marie. Le Lac Supérieur débouche à cet endroit sur la Rivière Sainte-Marie qui s’écoule en un vaste zigzag jusqu’au Lac Huron. La rive sur notre gauche est canadienne, et al rive opposée (au sud) est américaine.
A quelques secondes du toucher, piste 12. Bien dans l’axe (merci à l’ILS), bon vario mais un peu lent … ça ira quand même, on continue !
Parqué au poste 7 de l’aéroport de Sault-Sainte-Marie après un vol d’un peu plus d’une heure et vingt minutes depuis Winnipeg. Comme nous nous déplaçons vers l’est, Sault-Sainte-Marie est en retard d’une heure sur Winnipeg, il est donc déjà midi passé heure locale ! Nous allons manger dehors pendant que notre client s’absente pour son rendez-vous, car il fait un très agréable 15°C qui nous change des températures bien frisquettes que nous avons connues depuis notre départ de Calgary.
Jeudi 2 Juin 2016
Etape 74: CYAM-CYYZ
Toronto !
CYAM-CYYZ. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Pas disponible
Jeudi 2 Juin 2016, 13 h 30 nous sommes au parking 7 de l’aéroport de Sault-Ste-Marie. Notre client est revenu de son rendez-vous. Nous sommes prêts pour la troisième étape de la journée en direction de Toronto sur le rivage du Lac Ontario, le dernier des Grands Lacs. C’est une courte étape de 504 km en ligne droite … soit, cette fois, moins d’une heure.
Décollage de la piste 04 « with echo ».
Nous passons 6 700 pieds en montée vers 9 000 pieds sur un cap au sud-sud-est. Nous sommes dans l’espace aérien des Etats-Unis. Derrière nous, séparées par l’imposante Rivière Sainte-Marie qui relie le Lac Supérieur au Lac Huron, on aperçoit les deux villes de Sault-Sainte-Marie, l’américaine au sud de la rivière et la canadienne au nord.
Au-dessus des eaux du Lac Huron, on atteint notre altitude de croisière (le FL290 pour ce vol) à 130 km au sud-est de Sault-Ste-Marie.
Vue depuis le FL290 de la séparation entre le Lac Huron, sur notre droite, la vaste Baie Georgienne sur notre gauche et le chapelet d’îles : l’Île Manitoulin dont on voit l’extrémité sud, l’Île Fitzwilliam et la Péninsule South Bruce.
Nous avons commencé notre descente. Nous passons le FL240 en descente vers 17 000 pieds au-dessus de vastes champs cultivés de la Province de l’Ontario. Sur notre gauche, la Baie de Nottawasaga, une petite baie formant l’extrémité méridionale de la Baie Georgienne. Nous sommes à 150 km au nord-ouest de Toronto.
Nous sommes en palier à 4 000 pieds dans l »tape vent arrière pour la piste 33L. Devant nous la pointe occidentale du Lac Ontario avec une densité de population très élevée. Nous survolons les maisons de la grande ville de Mississauga, la banlieue proche de Toronto, puis devant sur la rive du lac et de gauche à droite : Oakville, Burlington et, encastrée dans la pointe occidentale du lac, la grande ville d’Hamilton. Toronto est hors-champ sur notre gauche.
En palier à 3 000 pieds dans l’étape de base et à une vingtaine de km du seuil de la piste, nous survolons les eaux du Lac Ontario avec les gratte-ciel du downtown de Toronto.
Quelques secondes avant le toucher en piste 33L, nous sommes un peu lent et un peu trop haut mais bien dans l’axe (merci à l’ILS). On continue !
A peine sommes-nous sortis de la piste, qu’un Airbus A310 d’Air Transat se pose. C’est le vol TSC207 en provenance de Manchester.
Parqué en porte Bravo-7 à l’aéroport de Toronto-Pearson après un vol d’un peu moins d’une heure (57 min) depuis Sault-Ste-Marie. Notre client va s’absenter pour son rendez-vous habituel et nous allons l’attendre bien gentiment au poste.
Jeudi 2 Juin 2016
Etape 75: CYYZ-CYUL
La Belle Province !
CYYZ-CYUL. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Jeudi 2 Juin, il est quatre heures vingt de l’après-midi en porte B7 à l’aéroport de Toronto-Pearson. Nous allons effectuer notre quatrième et dernier vol de la journée, le soixante-quinzième de notre périple depuis Jersey. Nous rejoignons le Québec, notre destination est Montréal. C’est une courte étape de 505 km en ligne droite! Ce vol durera sans doute moins d’une heure.
Décollage de la piste 33R « with india ».
Nous passons 15 000 pieds en montée vers le FL190 sur un cap plein est. Vue du « waterfront » de Toronto avec ses gratte-ciel et les installations du port de Toronto. Nous survolons la banlieue de Scarborough.
Quatorze minutes après avoir décollé, nous atteignons notre altitude de croisière (le FL290 pour ce vol) à 90 km à l’est de Toronto.
Vue depuis le FL290 de la rive américaine du Lac Ontario. Sur la rive canadienne, on voit les petites villes de Cobourg (à gauche) et de Port Hope (à droite).
Nous survolons au FL290 la région des longs lacs, au nord-ouest du Lac Ontario, établis le long des rivières Otonabee et Trent.
On survole au FL290 la ville de Smiths Falls, dans l’est de la Province d’Ontario, qui se trouve sur la Rivière Rideau. Cette ville est un important nœud ferroviaire de l’est du Canada.
Nous avons commencé notre descente vers Montréal. Nous passons le FL260 en descente vers le FL190. Nous longeons le Fleuve Saint-Laurent sur notre droite qui, à cet endroit, est la frontière naturelle entre le Canada et l’Etat de New-York des Etats-Unis.
Nous sommes à 4 500 pieds en descente vers 3 000 pieds sur un cap au sud-est. Devant nous, le Fleuve Saint-Laurent se sépare en deux bras de part et d’autre de la Grande Île, les montagnes sur l’horizon sont celles du Vermont, ce sont les Etats-Unis. Nous sommes désormais au-dessus du Québec. La ville que nous survolons est Coteaux-du-Lac, et celle sur la Grande Île est Salaberry-de-Valleyfield … un bien curieux nom qui réunit le Seigneur de Salaberry, un basque, avec Valleyfield pour faire plaisir, au début du XIXème siècle, aux nombreux Ecossais qui étaient installés ici.
Nous sommes dans la prise de LOC pour la piste 06L à Montréal-Dorval. Vue depuis 3 000 pieds du fleuve Saint-Laurent et de ses deux bras, avec la Grande Île sur notre gauche, le pont de l’autoroute 30, ou Autoroute de l’Acier, et, au loin, le Lac saint Louis avec Montréal au-delà sur l’horizon à gauche.
Finale longue pour la piste 06L au-dessus des eaux du Lac Saint-Louis formé par un élargissement du Fleuve Saint-Laurent. On aperçoit, à droite, les gratte-ciel de Montréal.
A quelques seconds du toucher sur la piste 06L. Bonne vitesse, bon vario et bien dans l’axe (merci à l’ILS). On continue.
Nous sommes parqués à la porte Whisky-6 de l’aéroport de Montréal-Dorval après un vol de moins de 50 minutes depuis Toronto. Il est cinq heures de l’après-midi passés. Il est temps de rejoindre notre hôtel pour la nuit.
Scenery: FlyTampa - FLYMONTREAL
Notre Lear en cold and dark pour la nuit en porte W6. Nous rejoignons notre hôtel : le Bonaventure.
Notre hôtel à Montréal
Le Hall de réception de l’hôtel
Le salon intérieur de l’hôtel
Le salon extérieur de l’hôtel
La chambre ... Ã 4 oreillers par lit!
Et voilà pour ce dix-septième jour de voyage autour des Amériques.
Bons (cyber)vols à tou(te)s!
Philippe
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Belle étape instructive comme d'hab... de mon côté je suis en mode "vacances " !
Pilote virtuel FSX/Air Hauler - Condor Soaring.
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quelle aventure !!!!! mon tour VFR de New Zealand c'est du simpliste à côté. bravo=W
Loïc nous attendons la suite de tes exploits .:fou
cordialement
"Si l'homme des cavernes avait su rire, le cours de l'histoire eut été changé" Oscar Wilde
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Salut chers amis,
j'étais en "mode vacances" et suis de retour ... pour la suite!
Merci beaucoup de vos commentaires, c'est toujours un plaisir de vous lire ... des petits clins d'oiel bien agréables!
Et place aux vols ...
Philippe
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Bonjour à tou(te)s!
Voici la sixième partie de trois jours de ce récit de voyage, jour après jour, depuis Jersey. Après les continents africains et asiatiques, cette fois c'est autour des Amériques.
On est parti de Cold Bay, en Alaska, où on était arrivé la dernière fois.
... et, en trois jours de vol, on retourne en Europe à Reykjavik, via le Canada et le Groënland.
Aujourd'hui, c'est l'arrivée en Islande!
Bonne lecture.
Philippe
18ème journée : Vendredi 3 Juin 2016
CYUL-CYBC-CYYR-BGSF-BIKF
De Montréal à Reykjavik via Baie Cormeau, Goose Bay, et Kangerlussuaq.
Voyage entrepris aux frais de l’énigmatique homme d’affaire à la cravate rouge ... à nouveau lui ! Après l’Afrique, après l’Asie et l’Océanie, cette fois c’est le continent américain qui l’intéresse. Les escales s’enchaînent sur des journées entières avec un stop-over d’une heure 30 à chaque étape et seulement quatre étapes aujourd’hui. A chaque étape, notre client s’absente pour un discret rendez-vous express, puis ne revient des bureaux de l’aéroport que pour repartir aussitôt ... Voici le compte-rendu de la 18ème journée. Un voyage qui nous ramène en Europe. On atteint l’Islande.
Vendredi 3 Juin 2016
Etape 76: CYUL-CYBC
Le Saint-Laurent!
Drapeau du Québec ... je me souviens!
CYUL-CYBC. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Lever de soleil sur Montréal. Vendredi 3 juin 2016, six heures moins le quart du matin à l’aéroport international de Montréal-Dorval. Nous sommes à la porte W6 prêts pour ce premier vol de la journée, la soixante-seizième étape de notre périple depuis Jersey. C’est début juin et il fait un très beau soleil mais un frisquet 5°C de bon matin. Ce vol sera une étape assez courte de 581 km en ligne droite.
Nous passons les 15 000 pieds en montée vers le FL190 sur un cap au nord-est. Nous laissons derrière les deux grandes îles, celle de gauche sur lequel Montréal est édifiée et, celle de droite, où se trouve Laval. Avec à l’arrière-plan, le fleuve Saint-Laurent qui continue vers l’ouest et la rivière des Outaouais qui tourne vers le nord.
Vue sur le fleuve Saint-Laurent qui se sépare en plusieurs bras autour des Îles aux Ours. La rivière Richelieu se jette dans le Saint-Laurent au niveau de la ville québécoise de Sorel-Tracy. Cette ville est bâtie sur le site du Fort-Richelieu.
Nous atteignons le FL280 en montée vers le FL290 toujours en suivant le cours sudouest-nordest du Saint-Laurent. Nous survolons la ville de Trois-Rivières bâtie sur le site du Fort des Trois Rivières, qui fut édifié à mi-chemin entre Montréal et Québec.
Nous atteignons notre altitude de croisière (le FL290 pour ce vol) à 130 km au nord-est de Montréal.
On suit le Saint-Laurent. Devant nous, le fleuve passe de part et d’autre de l’Île d’Orléans pour s’évaser en un très large et estuaire long de près de 400 km qui mène au Golfe Saint-Laurent.
Survol depuis le FL290 de la ville de Québec avec une vue sur la Baie de Beauport et la vieille ville de part et d’autre de la Rivière Saint-Charles. A cet endroit, le fleuve Saint-Laurent est fortement rétréci. On aperçoit les deux derniers ponts routiers qui enjambent le Saint-Laurent avant l’estuaire : le Pont du Québec (qui date de 1903) et le double-pont Pierre Laporte (qui date de 1970).
Nous passons les 11 000 pieds en descente vers 9 000 pieds, au-dessus des eaux de l’estuaire du Saint-Laurent, qui s’évase de plus en plus. Nous sommes à une cinquantaine de km de notre destination.
Survol de la rive nord du Saint-Laurent a niveau de la confluence avec la rivière Betsiamites.
Dans la finale longue pour la piste 10, nous longeons la rivière aux Outardes qui longe le vaste Saint-Laurent.
Courte finale pour la piste 10. Bonne vitesse, bon vario et bien dans l’axe (merci à l’ILS) … on continue !
Parqué au parking 4 après un vol de 50 minutes depuis Montréal. Notre client va s’absenter pour son habituel rendez-vous dans l’un des bureaux de l’aéroport. Nous attendons son retour au poste.
Vendredi 3 juin 2016
Etape 77: CYBC-CYYR
De retour à Goose Bay...
CYBC-CYYR. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Vendredi 3 juin 2016, 08 h 25 au parking 4 de l’aéroport de Baie Cormeau, Québec. Notre client est revenu de son rendez-vous d’affaire et nous nous préparons pour le deuxième vol de la journée qui nous conduira à Goose Bay, la capitale du Venezuela. Nous retrouvons Goose Bay, tête de pont pour la traversée de l‘Atlantique, 18 jours après y être passé en sens inverse. C’est une longue étape de 709 km en ligne droite sur un cap plein est. Le vol devrait durer plus d’une heure.
Décollage de la piste 10 par une météo brumeuse.
Nous passons le FL200 en monte vers le FL250 au-dessus des eaux de l’estuaire du Saint-Laurent§. Derrière, nous laissons le rivage nord de l’estuaire au niveau de la Pointe-aux-Outardes. On devine la Rivière aux Outardes qui se jette dans le Saint-Laurent à cet endroit.
Nous atteignons notre altitude de croisière (le FL350) à 70 km au sud de Baie-Cormeau, un quart d’heure après avoir décollé de notre point de départ. Nous prenons un cap au nord-est.
Vue depuis le FL350 de l’endroit où le Saint-Laurent quitte son statut de fleuve pour s’ouvrir sur le Golfe du Saint-Laurent. L’Île d’Anticosti, droit devant, marque la fin de l’estuaire et le début du golfe. Nous laissons derrière nous la Gaspésie et nous survolons le Détroit d’Honguedo qui sépare la rive sud du fleuve de l’Île d’Anticosti. De l’autre côté de l’île, c’est le Détroit Jacques Cartier. Jacques Cartier fut le premier européen à mentionner l'île lors de son voyage en 1534. Puis, le 15 août 1535 contournant à nouveau l'île, il la nomma, en l'honneur de la fête du jour, l’ïle de l’Assomption. En 1680, les premiers colons arrivent et l'île est offerte à Louis Jolliet par Louis XIV en récompense de son exploration du Mississippi et de sa découverte de la région des Grands Lacs. De la taille du quart de la Belgique, c'est la plus grande île à avoir été possédée par un particulier. On lit dans un ouvrage de 1720 : « Ce Fleuve a ici de vingt à vingt-et-une lieues de largeur à son embouchure au milieu de laquelle on voit l'Isle d'Anticostie, qui en a vingt de longueur. Elle appartient au Sieur Joliet, Canadien, qui y a fait faire un petit Magasin fortifié, afin que les marchandises et sa famille soient à l'abri des surprises des Eskimaux, dont je vous parlerai dans la suite. C'est avec d'autres Nations Sauvages, savoir les Montagnois & les Papipanachois, qu'il trafique d'armes & de munitions pour des peaux de Loups Marins, & quelques autres Pelleteries. »
Une quarantaine de minutes plus tard, nous avons commencé notre descente vers notre destination. Nous passons les 9 000 pieds en descente vers 3 000 pieds à une cinquantaine de km au sud-ouest de Goose Bay.
Nous prenons le LOC pour la piste 08 en suivant le fleuve Churchill, sur notre gauche.
Finale courte pour la piste 08.
Parqué en porte Golf-3 de l’aéroport de Goose Bay – Happy Valley, après un vol d’un peu plus d’une heure depuis Baie-Cormeau.
Vendredi 3 juin 2016
Etape 78: CYYR-BGSF
Le Groenland
CYYR-BGSF. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Vendredi 3 juin 2016, 12 h 20 en porte G3 de l’aéroport de Goose Bay. Nous sommes prêts pour la troisième étape de la journée en direction du Groenland. Nous quittons les côtes de l’Amérique, dix-huit jours après y être arrivés au début de ce voyage. C’est une longue étape de 1612 km en ligne droite … soit près de deux heures de vol, en utilisant les vents du jet stream qui, dans ce sens, devraient nous pousser.
Décollage de la piste 34 « with sierra ».
On passe les 12 000 pieds en montée vers le FL230 sur un cap au nord-est. Sur notre droite, le grand Lac Melville. C’est un lac salé de plus de 3 000 km2 de superficie. Nous survolons le Labrador.
Nous atteignons notre altitude de croisière (le FL410 pour cette longue étape) à 180 km au nord-est de Goose Bay, dix-neuf minutes après avoir décollé. Devant nous s’étend la côte du Labrador, au-delà ce sont les eaux de la Mer du Labrador.
Nous passons la côte du Labrador à la verticale du port inuit de Makkovik. Nous suivons une route orientée au nord-nord-est … un dernier regard sur le continent américain que nous avons suivi tout du long ces derniers jours.
Traversée de la Mer du Labrador au FL410…
Nous approchons la côte occidentale du Groenland aux environs du port de Maniitsoq. Nous venons de commencer notre descente vers notre destination. Nous passons le FL390 en descente vers le FL290. Nous sommes à 240 km au sud-ouest de Kangerlussuaq.
En palier à 3 900 pieds, on est dans l’étape de base pour la piste 10. Nous survolons le vaste Fjord Kangerlussuaq, ce qui veut dire le Grand Fjord. En effet, le fond de ce fjord, là où est située la ville de Kangerlussuaq, est à 190 km de la côte. On devine, à l’horizon, la falaise blanche continue de l‘inlandsis groenlandais.
Vue du bord de l’inlandsis tel qu'on peut voir cette falaise de glace à quelques km de Kangerlussuaq
Toujours en palier à 3 900 pieds, on rend le LOC de la piste qu’on devine au fond du fjord.
Approche ILS de la piste 10, on continue ! On aperçoit la muraille de l’inlandsis au loin.
Parqué par un bel après-midi d’été au Groenland en porte 13 à l’aéroport international de Kangerlussuaq après un vol d’un peu moins de deux heures depuis Goose Bay. La même étape, en sens inverse, il y a trois semaines avait duré une demi-heure de plus. Notre client s’absente pour son rendez-vous habituel, on reste au poste car il fait un petit 4°C en cet après-midi.
Panneaux indicateurs à l'aéroport de Kangerlussuaq
Vendredi 3 juin 2016
Etape 79: BGSF-BIKF
De retour en Europe
BGSF-BIKF. Flight route. Green, planned; Red, actual.
Vendredi 3 juin, il est cinq heures moins cinq de l’après-midi à l’aéroport de Kangerlussuaq. Un 757 d’UPS s’est posé entre temps. Nous allons effectuer notre quatrième et dernier vol de la journée, le soixante-dix-neuvième de notre périple depuis Jersey. Nous rejoignons l’Europe, notre destination est l’Islande. C’est une longue étape de 1 355 km en ligne droite! Ce vol durera sans doute pas loin de deux heures.
Décollage de la piste 10, avec le Big Fjord s’étendant, derrière nous jusqu’à la mer à 130 km de là .
Nous passons 7 000 pieds en montée vers 9 000 pieds sur un cap au sud-est à une quinzaine de km de Kangerlussuaq. Nous survolons le bras extrême sud du Fjord Kangerlussuaq, la ville est, elle, au fond du bras nord. Devant nous, la vaste calotte polaire groenlandaise. Cette partie du Groenland s’appelle la Terre du Roi Frédéric IX, roi du Danemark de 1947 à 1972.
Nous atteignons notre altitude de croisière (le FL390) à 180 km à l’est de Kangerlussuaq, vingt-deux minutes après avoir décollé. A cet endroit du Groenland, l’île ne fait que 500 km de large, la majeure partie (sauf les côtes) étant sous la glace.
La traversée de l’inlandsis groenlandais … de la glace à perte de vue.
Un quart d’heure plus tard, nous survolons la côte orientale du Groenland aussi formidablement découpée que l’occidentale. C’est une succession de fjords entremêlés. Nous passons la côte à la verticale de la ville de Tassilaq.
Vue de la ville groenlandaise deTassilaq en été.
Traversée du Détroit du Danemark (les Islandais l’appellent le Détroit du Groenland) qui sépare sur 700 km le Groenland de l’Islande et la Mer du Groenland, au nord, de l’Océan Atlantique au sud. C’est dans ces eaux que, le 24 mai 1941, le cuirassé nazi Bismarck coula le croiseur britannique HMS Hood et endommagea gravement le croiseur HMS Prince of Wales. Ce fut une victoire de courte durée car, le 27 mais suivant, trois jours plus tard, le Bismarck fut coulé par la Royal Navy.
Nous avons commencé notre descente vers Reykjavik et nous entrons dans la grande baie de Faxaflói au fond duquel la capitale islandaise est située. Nous sommes en palier à 15 000 pieds sur un cap plein est. Sur notre gauche, on aperçoit l’extrémité de la grande Péninsule de Stæfelness qui ferme la baie au nord. Le mont Snaefellsjökull (1 448 m), qui a donné son nom à la Péninsule, est bien visible.
Nous sommes à 8 000 pieds en descente vers 3 700 pieds sur un cap plein est. Nous avons sur notre gauche, le port d’Akranes, la grande banlieue de Reykjavik. La ville est édifiée sur une petite péninsule constituée du Mont Akrafjall (530 m) et elle est séparée de la capitale par le fjord Hvalfjördur, bien visible sur la photo. Depuis 1998, la ville d’Akranes est reliée à Reykjavk par un tunnel de 6 km de long qui passe sous le fjord et qui a raccourci de 62 km la distance routière qui sépare les deux villes.
Vue de la capitale islandaise Reykjavik alors que nous avons viré au sud. Au fond la muraille rocheuse du Mont Akrafjall, et le Hvalfjördur. Puis la Baie de Raudarárvik. Nous survolons le grand port de Reykjavik, le Smábátahöfn.
En prise de LOC pour la piste 29 de l’aéroport de Keflavik. L’aéroport est situé à l’extrémité de la Péninsule de Reykjanes, aussi appelée Péninsule d’Islande, qui s’étend sur 40 km de long au sud-ouest de Reykjavik. Comme dans le cas du nom de la capitale, son nom provient de l'islandais reykur, fumée, les sources chaudes y étant très nombreuses et le volcanisme très présent. Par suite, elle est très pauvre en végétation. Cette péninsule est caractérisée par de grands champs de lave, certains encore très jeunes. Son volcanisme est actif, et, pourtant, c’est sur cette péninsule qu’a été construit l’aéroport internationale de Reykjavik.
Finale longue pour la piste 29 avec, devant nous, le port de Vogar et la baie de Stakksfjördur. L’aéroport est de l’autre côté de la baie, à l’extrémité de la péninsule.
Quelques secondes avant le toucher. Deux blanches, deux rouges au PAPI. Bon vario mais on arrive un peu vite… on rattrape l’axe de la piste que l’ILS nous fait manquer ici…
Nous sommes parqués à la porte Foxtrot-2 de l’aéroport de Reykjavik-Keflavik après un vol d’une heure trois quarts depuis la côte occidentale du Groenland. Il est 21 h passés, l’Islande a un décalage horaire de deux heures avec le Groenland. C’est la soirée donc, mais comme nous sommes en juin, les journées, surtout à cette latitude, sont longues ! Il fait un agréable 6°C (agréable par rapport au Groenland ou à Goose Bay) avec une petite brise toute douce (façon de parler) de l’Océan. Il est temps de rejoindre notre hôtel pour la nuit.
Notre Lear en cold and dark pour la nuit en porte F2, avec un compagnon assez inattendu ici au nord de l’Europe, un Boeing 737-800 des Qantas Airways. En fait, c’est un vol de livraison d’un avion flambant neuf qui rejoint sa base en Australie. Nous rejoignons notre hôtel : le Holt.
Arrivée BIKF – RWY 29 … pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Notre hôtel à Reykjavik
Le Hall de réception de l’hôtel
Le salon intérieur de l’hôtel
Et voilà pour ce dix-huitième et avant-dernier jour de voyage autour des Amériques.
Bons (cyber)vols à tou(te)s!
Philippe
ouaf ouaf ! bon toutou !!
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Beau périple, beaux vols, bien expliqués et détaillés, merci.
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salut à toi,
si ce n'est pas de la passion alors je ne comprends plus rien !! tu t'éclates
merci pour les + histoire et géo j'adore.
bisous
Daniel
cordialement
"Si l'homme des cavernes avait su rire, le cours de l'histoire eut été changé" Oscar Wilde
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