Vous n'êtes pas identifié(e).
Pages : 1
Aout 1944
Voilà deux mois et quelques jours que nous nous sommes rendus maitres des plages de Normandie. Soixante-dix jours que des hommes meurent chaque jour pour enfin bouter les Allemands hors de cette zone clé. Heure après heure, l’artillerie, les blindés et surtout les fantassins payent le prix de la beauté du pays ! Ce qui est un chef d’œuvre bucolique de la nature en temps normal s’est transformé en piège mortel qui englouti des jeunes vies tel un ogre à l’appétit insatiable.
Un instant vous marchez en fumant votre cigarette le long de ces magnifiques routes du bocage bordées de haies, la minute d’après vous n’êtes plus qu’un cadavre baignant dans son sang et portant les stigmates fumants des balles Schleues.
Pourquoi je vous parle de cela ? Je suis loin, enfin relativement loin de cela. Je suis pilote et je ne pilote même pas un avion censé combattre. Je suis une sentinelle de l’air qu’ils disent. Ils m’ont confié une vieille rossinante qui aurait déjà dû prendre sa retraite quand la guerre a commencée. Un avion assez en avance sur son temps en 36. Même qu’à l’époque, gamin que j’étais, j’aurais rêvé de voler dessus. En huit ans, dont quatre de guerre avec des adversaires comme les boches, mes goûts ont changés, je vous le garanti.
Toujours est-il que depuis deux semaines j’ai la responsabilité de la zone de Cherbourg et de deux gamins (ils ont deux ans de moins que moi qui en ai… 26) qui m’appellent « chief » alors qu’ils sont comme moi enfermé dans un vieil Avro Anson. Notre armement ressemble presque à des pistolets à eau en regard de ce que les fritz embarquent dans leurs maudits zingues et la vitesse de notre bimoteur et du quart de leurs nouveaux chasseurs. Quoi ? Je suis un couard ? La « supériorité » aérienne est assurée sur cette zone depuis un an ? Demandez donc au Commandant Mouchotte ! Pourtant, cette mission est, comme chacune, la plus importante de ma vie. Je sais que quelque part en surveillant cette zone comme le lait sur le feu je garantis les renforts, le ravitaillement et l’évacuation des pauvres gars qui se font étriper un peu plus loin sur les bords de la Seine, vers Paris.
Pourquoi je vous dis cela ? Parce que notre journée s’est bien passée, qu’il n’y a pas eu de mauvaise nouvelle ni de surprise désagréable. Et que ce soir, avec mes deux gars nous finissons notre mission par une dernière boucle au-dessus d’Alderney, la so british amarrée au large de Cherbourg, et que le soleil se couche gentiment. Parce que ce soir je me dis qu’après la guerre, je piloterais bien un Anson au-dessus de la mer avec à son bord des touristes….
Dernière modification par Greenhopper (22-04-2015 15:38:33)
Hors ligne
Ah les belles histoires de Tonton Greenhopper ! Et une belle image en prime ...
Pilote virtuel FSX/Air Hauler - Condor Soaring.
Hors ligne
Bon..joir!
Merci vieux briscard!
Surtout, n'hésitez pas à critiquer ce fil. Si cela vous plais j'essayerais de continuer, si cela vous gonfle ou vous laisse indifférent j'arrêterais là . Dans les deux cas je ne m'en formaliserais pas. C'est juste une autre manière de faire une présentation de "screen" et de jouer avec mon simu!
Amitiés, GreenHopper.
Hors ligne
Salut Mr.Green... Aéré le texte tu connais pas?
J'ai B0 tenté, j'y arrive pas de lire un texte sans espace Le même problème que mon écriture tout croche, toute les lettre se mélange et confuse dans ma caboche de niochon dyslexique
Je dis ça comme ça hein
Bon je retente le coup
Hors ligne
J'aime !
amicalement,Will.
Mon Blog
La dernière vidéo de mon home cockpit 12/07/15
Mon Facebook
Hors ligne
GreenCalou Bon..joir, cela me rappel quelques années en arrière , sur un périple de présentation de screen POPOVE ....
Bises
AMD Ryzen 9 7900X (4.7 GHz / 5.6 GHz)/ASUS ROG STRIX X670E-E GAMING WIFI / RX 7900 XTX GAMING OC 24G / SSD 980 PRO M.2 PCIe NVMe 500 Go / SSD 980 PRO M.2 PCIe NVMe 2 To / Samsung SSD 870 QVO 2 To / Corsair iCUE 7000X / Seasonic PRIME PX-1300 - Bluestork Grapheme / Acer Nitro XV345CURVbmiphuzx / Acer Nitro XV253QPbmiiprzx -JBL Quantum Duo - MSI MEG CORELIQUID S360
Hors ligne
Salut Ă tous et Ă toutes
Ah,nostalgie,quand tu nous tiens!malgré les horreurs de la période.J'aime,Monsieur Greenhopper,merci.Gérard
POSITIF P3Dv4.5;w7 64 Premium;Asus P8Z77-V LX2;IntelI5 3570K 3,4GHz oc 4,1 ;Corsair 2x8Go 2400MHz GDDR3;Cool masterEVO212;Seagate 500Go SATA; AMD RX580 8Gb GDDR5;Alim 650W;DVD SATA LG;Boitier Zalman Z11.Ecran 27" IIYAMA GE2788HSB2 Black Hawk 1920X1080 60Hz.Remerciements Ă Didier"Lagaffe"
Hors ligne
Bonjour, Green...
Bien sur que j'adhère, c'est toute une histoire qui ne me laisse pas indifférent et ne ne me "gonfle" pas.
Cette période ou la vie se prenait à pleine dents dans l'instant présent, tout ce qui pouvait être bon devait être pris minutes aprés minutes, car ont ne savait pas ce que nous réservaient celles qui allaient suivre.
Chaque actions, les minuscules, les humbles, les discrètes comme les grandioses, les spectaculaires ou les extraordinaires qui ont été effectués durant ces années nous permettent quand même aujourd'hui 70 ans aprés d'être tranquilement assis derriére notre écran à assouvir nos passions. (tout au moins pour nous Occidentaux)
Justement votre 'lettre' ne fait la part belle à un héros mais à ces nombreux anonymes qui ont contruit par micro-actions notre liberté, sauf que ces micros-actions ne mettaient pas les vies en micro-danger, et n'étaient pas réservés aux 'planqués.
Mon avis personnel : j'aurai ajouté le jour sur la date (ex 8 aout 44) pour ajouter un peu plus de réalité.
Un bémol début aout 44 René Mouchotte s'était envolé à jamais depuis presque un an ( ça c'est mon coté chi...t sur l'histoire) mais autrement ne changez rien, continuez bravo et merci.
Amicalement.
CH.
Hors ligne
J'adore la screenshoot bravo !
Hors ligne
Bonsoir,
....La suite...
Juste une dernière valse autour de cette petite île anglaise et ensuite retour au bercail. Il est temps, j’ai mal aux fesses au bout de dix heures passées (deux rotations de 5 heures) dans le vieux siège en cuir tendu de ce cockpit. Il faut dire que je suis le seul des trois membres d’équipage à ne pas avoir le droit de bouger dans cette vieille chose.
J’entends Hawk-eye me donner un cap pour ce dernier tour. Son ton me renseigne sur son envie de ramener le bazar au bercail dans les meilleurs délais pour enfin passer à autre chose, pour la journée bien entendu. Comment lui en vouloir ? Un gosse de vingt-quatre ans condamné à des tâches ingrates alors qu’il rêvait et avait le talent de briller de mille feux ? De toute façon, voilà quatre ans que je ne discute plus les indications de Kevin. Ce serait une folie, ce type a un compas dans la tête, une montre dans le cœur et des viseurs dans les yeux.
Notre Anson suit donc une tangente pour contourner Aldeney par le sud puis par l’ouest. La lumière décline doucement mais je m’applique tout de même à décrire un cercle assez large pour que cette patrouille en soit une. Je n’ai vu aucun Hun survoler le secteur depuis que c’est notre terrain de jeu.
Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les Uboats. Je sais qu’un de ces charognards a été coulé le 18 juin au sud-ouest de Guernesey et un autre le 5 juillet dernier en baie de Seine. Quand je pense au massacre qu’ils ont commis dans l’Atlantique je suis effrayé pour les gars qui se démènent en bas sur les navires. Ce qui m’enrage le plus c’est que si nous trouvions un de ces loups solitaires en train de rôder si près de notre bergerie nous n’aurions que deux bombes de 45 kilos à leur faire tomber sur la tête. Puissance de feu dérisoire à la précision de champ de foire. Les huiles doivent être sûres de leur coup pour nous avoir donné cette rossinante pour surveiller le secteur.
Mon « tour de l’île » est lent, comme le reste de notre vol, et ample. C’est le tour de manège final de la journée, alors autant rentrer à la maison avec la sérénité de l’ouvrage bien fait. J’incline légèrement notre coucou et mes deux équipiers se ruinent les yeux à surveiller le moindre remous, la moindre trainée qui trahirait la présence d’un bandit.
Une fois bien au nord d’Alderney je prends sans indication un cap au 097 qui va nous ramener à l’écurie en un quart d’heure avec un dernier survol de Cherbourg et son port. Je préfère faire le grand tour et prendre la 28 même si les vents au sud m’autoriseraient la 10. Simplement, à cette heure, entre chien et loup, je n’ai pas envie de me prendre une de leurs damnées saucisses statiques de défense du port.
Les derniers éclats du soleil disparaissent de plus en plus vite. Je voudrais profiter des ultimes rayons pour poser notre machine, aussi j’emballe mes deux Armstrong Siddeley, brûlons le peu de carburant qui reste pour la bonne cause.
Lorsque nous arrivons en étape de base, je demande à Kevin de signaler notre position et notre intention d’atterrir dans les plus brefs délais. L’IFF et nos quelques contacts radio les ont tenus au courant mais je ne veux pas couper la route d’un « gros gars » qui revient de plus loin. La période est crispée. Je réduis notre vitesse, j’ai choisi une longue étape de base. Pas par paresse, sortir le train de grand-mère est comme faire une purée pour une famille nombreuse. Il faut mouliner longtemps, très longtemps. Tout pilote habitué au Anson sait qu’il faut prévoir la perte de vitesse (assez facile) mais surtout le temps de sortir les jambes de Grand’ Ma !
Finalement, à la bonne vitesse, je commence à presser la purée et je demande gentiment à un de mes gars de continuer la manœuvre. Ce n’est pas très réglementaire mais je n’ai jamais été fichu de choisir un copilote. Ils ont tellement de valeur tous les deux. Et comme on dit, ce qui se passe dans l’avion, reste dans l’avion! Du moins tant qu’indicatif Green est pilote officier ! Et puis sortir ce train antique à la manivelle prend un temps fou qui peu distraire d’autres manœuvres plus urgentes. Je ne sortirais toute la « ferraille » qu’en finale. Et oui, les volets ne connaissent réellement que deux réglages : Sortis ou pas. Si vous connaissez Ansie, vous comprenez que cela peut vite devenir casse gueule. Ho, ce n’est pas une mauvaise fille, mais elle ne donne que ce qu’elle a. Et Ansie est une très vieille fille sous motorisée avec des ailes d’un autre âge. Je vous en dis plus ?
Le control nous indique que nous avons le feu vert pour poser nos vielles roues. Tant mieux j’ai bouffé le restant de notre jus pour arriver avant la nuit noire.
Je suis en finale, Nos sommes en finale ! Le jour s’est barré, fatigué qu’il était d’attendre que nous regagnions le plancher des vaches. Notre vieille baderne est sur la bonne pente de descente et à la bonne vitesse (petite). Il n’y a plus qu’à attendre patiemment. Je distingue à peine la piste, enfin ce que la libération de Cherbourg a laissé de piste à Maupertuis. Je me focalise sur le ruban gris (très sombre) sur fond noir. Il est là où je l’attendais, je sens le souffle de Kevin non loin de mon oreille. Laurent quant à lui est à côté de moi prêt à allumer les « gamelles » si jamais le besoin s’en fait sentir. C’est lui qui a joué du « presse purée ce soir » et je le sens, plus que je ne le vois, les doigts sur les « landings » et les « taxis » pour mettre un peu de lumière si tout cela tournait vinaigre. Un gars sérieux, réfléchi… L’archétype du pilote à qui l’on confit des passagers. Il sait que les procédures actuelles interdisent les lumières sauf en cas d’extrême urgence, avec lui je sais que je n’aurais pas de rapport à la noix à rédiger.
Nous descendons lentement, c’est long de poser Ansie, surtout après une telle journée d’attente. 700 pieds, 600 pieds, 500 pieds… Un coup de vent cisaillant ! Une de ces horreurs qui vous prennent comme un fétu de paille et vous crache 50 mètres plus loin. Sauf que… Ce n’était pas 50 mètre ! Un cri intolérable dans mon oreille, quelque chose qui déchire ! Une voix connue déformée par la terreur et la proximité ! « Gaffe, le ballon ! » A cet instant, tout devient clair, je vois le ballon et son maudit câble. Il est trop tard pour l’éviter même si instinctivement je tente un dérapage. Comment demander à une mamie de se comporter comme un pur-sang ? Notre Avro fait une timide embardée mais cela ne change rien, le câble vient lui cisailler l’aile gauche.
La suite n’est que chaos. J’ai de vagues souvenirs d’un violent virage à gauche dans un fracas digne de l’apocalypse. Des cris dans la cabine et un grand choc dans tout le corps.
A présent, il règne un silence total. Je ne sens rien, je n’ai pas peur. Je suis…Ailleurs. J’ai un peu froid. Je me sens détaché, le monde qui m’entoure semble empli de ouate. Je sens un peu de chaleur… couler sur mes jambes, enfin, sur mes cuisses, je ne sens objectivement plus mes jambes. Mais tout cela n’a pas vraiment d’importance, je me sens surtout très détaché de tout cela. J’ouvre les yeux, tiens, je les tenais fermé ? Tout est gris et « tourne » autour de moi. Je me sens… M’éloigner !
… On me touche, il y a du bruit, un bruit intolérable. On me parle, c’est sûr, mais je ne comprends pas un traitre mot de ce que l’on me dit. On me bouge ! J’ai mal ! C’est intolérable ! Non, arrêtez ! C’est impossible ! Ne faites pas cela ! J’ai fait mon job, pourquoi faites-vous cela ? J’ai l’impression d’être aspiré vers le monde malgré moi et d’être plongé dans un maelström de souffrance, de bruit et de violence.
D’un seul coup, comme on allume la lumière, tout me revient dans la gueule ! Le monde, la réalité et toute l’indicible souffrance du moment. Je m’entends gueuler ma souffrance, j’entends Laurent dire que cela va et Kevin insulter les sauveteurs. Ils sont vivants, je suis heureux pour eux, enfin façon de parler, j’ai envie de mordre les cons qui me touchent et je me soucie surtout de cela. On me parle, quel est le con qui cherche à me rassurer alors que je ne sens plus mes jambes, que j’ai l’impression (à présent) que mes viscères se répandent sur mes cuisses ?
Une piqûre dans mon bras, une piqûre heurtée, comme un coup. C’est pour cela que je la sens…. Doucement je me sens reprendre de la hauteur et du détachement. Je quitte le chaos ambiant. Tout va bien. Kevin et Laurent vont…..
Hors ligne
Bonjour,
Je continue à vous partager où je vous lâche la grappe? Je ne cherche pas à être encensé ou encouragé. Je fais cela pour moi, et oui, c'est une démarche égoïste. Cependant, si ce partage ne présente aucun intérêt pour vous, je préfère ne pas polluer le forum de mes élucubrations. Je dis cela sans aucune arrière pensée, d'ailleurs, je préfèrerais être descendu en flamme plutôt qu'ignoré. Bon, il est vrai qu'en l'absence de réaction, le résultat ne va pas tarder à être le même.
Allez, amitiés, GreenHopper.
Hors ligne
Comme ton titre juste un essais ..
Pollueur.. =8=8
Patou
AMD Ryzen 9 7900X (4.7 GHz / 5.6 GHz)/ASUS ROG STRIX X670E-E GAMING WIFI / RX 7900 XTX GAMING OC 24G / SSD 980 PRO M.2 PCIe NVMe 500 Go / SSD 980 PRO M.2 PCIe NVMe 2 To / Samsung SSD 870 QVO 2 To / Corsair iCUE 7000X / Seasonic PRIME PX-1300 - Bluestork Grapheme / Acer Nitro XV345CURVbmiphuzx / Acer Nitro XV253QPbmiiprzx -JBL Quantum Duo - MSI MEG CORELIQUID S360
Hors ligne
Bonsoir,
Cela viens, mais je vais doucement, je veux vérifier la plausibilité de ce que j'écris et essayer de faire des vols illustrant le récit....
Amitiés, Pascal.
Hors ligne
Bonsoir,
Cela viens, mais je vais doucement, je veux vérifier la plausibilité de ce que j'écris et essayer de faire des vols illustrant le récit....
Amitiés, Pascal.
Tu as intérêt a être strict sur les renseignements historiques ..
Sinon on va pas te louper =B=B
Patou
AMD Ryzen 9 7900X (4.7 GHz / 5.6 GHz)/ASUS ROG STRIX X670E-E GAMING WIFI / RX 7900 XTX GAMING OC 24G / SSD 980 PRO M.2 PCIe NVMe 500 Go / SSD 980 PRO M.2 PCIe NVMe 2 To / Samsung SSD 870 QVO 2 To / Corsair iCUE 7000X / Seasonic PRIME PX-1300 - Bluestork Grapheme / Acer Nitro XV345CURVbmiphuzx / Acer Nitro XV253QPbmiiprzx -JBL Quantum Duo - MSI MEG CORELIQUID S360
Hors ligne
Sympa, j'aime bien faire çà aussi. Dans d'autres endroits ces dernières années j'en ai écrit des pages pour raconter mes missions de la première guerre mondiale au manche du Sopwith Pup , du SE5a, du Nieuport 17, du Spad XIII ou des Albatros, Fokkers Eindecker ou DVII .... voire même souvent de biplaces comme les Sopwith Strutter, Bréguet XIV, Roland CII, DFW CV ou Halberstadt CLII !
Pilote virtuel FSX/Air Hauler - Condor Soaring.
Hors ligne
Sympa, j'aime bien faire çà aussi. Dans d'autres endroits ces dernières années j'en ai écrit des pages pour raconter mes missions de la première guerre mondiale au manche du Sopwith Pup , du SE5a, du Nieuport 17, du Spad XIII ou des Albatros, Fokkers Eindecker ou DVII .... voire même souvent de biplaces comme les Sopwith Strutter, Bréguet XIV, Roland CII, DFW CV ou Halberstadt CLII !
LOL J'en connais pas un!!!!
Hors ligne
Corsaire31 a écrit :Sympa, j'aime bien faire çà aussi. Dans d'autres endroits ces dernières années j'en ai écrit des pages pour raconter mes missions de la première guerre mondiale au manche du Sopwith Pup , du SE5a, du Nieuport 17, du Spad XIII ou des Albatros, Fokkers Eindecker ou DVII .... voire même souvent de biplaces comme les Sopwith Strutter, Bréguet XIV, Roland CII, DFW CV ou Halberstadt CLII !
LOL J'en connais pas un!!!!
Il ne te reste plus qu'Ă te plonger dans l'histoire de l'aviation...
Pilote virtuel FSX/Air Hauler - Condor Soaring.
Hors ligne
Bonsoir,
Bon je m'y remet un peu, soyez indulgent, je veux accrocher mes wagons et faire le triage....
Chapitre 2
DĂ©cembre 1939.
J’ai froid, je suis assis dans un tortillard fumant qui a quitté Londres voici une heure et je suis déjà transit, le souffle coupé par les fumées de la machine. Il fait un froid de loup et je regarde les voyageurs qui m’entourent, pour la plupart de jeunes enfants avec des mines tristes à fendre le cœur. Là , où il y a seulement quelques mois, il aurait régné une ambiance turbulente, de cris, de jeux et de chansons, ne subsiste plus que sanglots étouffés, gravité et désespoir. Une atmosphère de noël noir. Maman ne sera pas là cette année, elle les a pourtant serré fort sur le quai de la gare en leur chuchotant « à bientôt », mais les larmes disaient le contraire, ça, un enfant ne s’y trompe pas.
Depuis l’été le gouvernement a pris des mesures de protection pour les civiles, en particulier pour les enfants. Ils sont déplacés vers les campagnes plus éloignées des cibles potentielles des Huns.
Pauvres petits, s’ils pouvaient comprendre je leur dirais qu’ils ont eu la chance de rester plus longtemps que les autres avec leur parents. Les premiers sont partis en Aout… De toute façon, comment expliquer à un esprit naissant ce qu’est la guerre ? Comparer cela a une bagarre pour des enjeux au final aussi stupides que ceux des cours d’école mais avec des moyens atroces aux effets irréversibles. Je me vois mal tenter d’expliquer à un enfant des fadaises auxquelles je ne crois pas.
Alors que je me précipite vers cette grande stupidité pour essayer de sauver notre liberté, ou notre idée de la liberté je me vois mal ajouter à la propagande qu’ils ont reçu au travers de leurs parents tout en leur disant que c’est mal mais que nous allons gagner, tout en portant un uniforme ! Mes pensées se télescopent devant cette petite souffrance simple et déchirante dans leurs yeux. Je pars pour apprendre à piloter, je pars pour apprendre à me battre ; pas parce ce que je suis un « patriote », parce que mes années d’adolescence ont été marqué par l’avènement d’un régime monstrueux que l’on voit grandir et prospérer à travers la majeure partie de l’Europe. Les dirigeants, honnêtement ou non ont longtemps refusé l’évidence et tous leurs espoirs se sont effondrés d’un seul coup. Toutes les manœuvres autoritaires du petit homme brun sur l’échiquier mondial ont fini par se cristalliser enfin, j’ose dire, avec l’invasion de la Pologne. Nos pays avaient toutes les cartes en main, ils ont préféré jouer le joker de la paix qui était perdant. En voyant ces enfants je ne peux pas leur jeter la pierre. Qui, 20 ans après la boucherie de la guerre mondiale, aurait voulu plonger le monde dans ce qui prend de plus en plus la forme de la suivante après la Der des der ? Comment vouloir cela pour les enfants des enfants de cette horreur encore dans les esprits ?
Je suis là , à promener mon regard, que je fais le plus doux possible, sur ces enfants et leurs accompagnateurs, glacé de l’extérieur et de l’intérieur. Les adultes me regardent avec une forme de respect, les enfants sont heureusement trop occupés par leur tristesse pour me remarquer. J’ai presqu’envie de me lever pour aller chuchoter aux accompagnateurs que j’ai peur, que je veux aller lutter contre les « verts de gris » mais que j’ai peur et que la seul chose qui me tiens c’est d’être admis dans une école de pilotage, moi, le fils d’ouvrier Québécois fabriquant de corde à piano qui a toujours rêvé de voler.
Hors ligne
Pages : 1