#1 [↑][↓] 19-04-2011 14:48:03

philouplaine
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[RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Bonjour les ami(e)s!

De retour aprÚs une longue absence! Le copain américain qui m'avait envoyé le récit d'un colonel de l'US Air Force sur son vol dans un SR-71 (voir mon post ici), m'a envoyé un autre trÚs beau texte sur un vol, dramatique celui-là, sur un SR-71 , le mythique Blackbird.

Il s'agit d'un texte publié dans le Journal des Retraités de Lockheed-Martin sous le titre: "Voici un compte-rendu qui vous hérissera le poil!" et signé d'un de leur chef-pilote d'essai, William (Bill) Weaver. Ce texte relate le pire vol d'essai, sur un prototype SR-71, qu'il effectua durant sa carriÚre de trente ans chez lockheed. Voulant le partager avec vous, je vous l'ai traduit, le voici ... Bonne lecture !!!

DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird
Par William (Bill) Weaver, Chef Pilote d’Essai chez Lockheed

Dans le monde des pilotes professionnels, il est courant de dire: Piloter ce sont des heures d’ennui ponctuĂ©es de quelques moments de pure terreur. Bon ! MalgrĂ© tout, j’ai beaucoup de mal Ă  me rappeler un seul moment d’ennui dans ma carriĂšre de trente ans chez Lockheed comme pilote d’essai. De trĂšs loin, le plus mĂ©morable de mes vols fut celui du 25 janvier 1966.

Jim Zwayer, un ingĂ©nieur des essais en vol chez Lockheed, et moi nous en Ă©tions Ă  une longue phase d’évaluation des systĂšmes embarquĂ©s du SR-71 Blackbird alors testĂ© sur la base californienne d’Edwards. Plus prĂ©cisĂ©ment, nous Ă©tudions les moyens de rĂ©duire la trainĂ©e de l’avion afin d’augmenter ses performances aĂ©rodynamiques Ă  Mach Ă©levĂ©. Ceci avait conduit les concepteurs Ă  dĂ©placer momentanĂ©ment le centre de gravitĂ© de l’avion plus vers l’arriĂšre que la normale. Cependant, la stabilitĂ© de l’avion Ă©tait fortement rĂ©duite Ă  cause de cette modification.

11h20 du matin, Edwards, on dĂ©colle et la premiĂšre partie du vol se passe sans incidents. AprĂšs avoir refait le plein auprĂšs d’un KC-135, je prends la direction de l’Est, accĂ©lĂ©rant progressivement jusque vers Mach 3.2 tout en grimpant Ă  78 000 pieds, notre premiĂšre altitude de croisiĂšre de ce vol d’essai.

AprĂšs quelques minutes en croisiĂšre, le contrĂŽle automatique des systĂšmes d’entrĂ©e de l’air du rĂ©acteur de droite dĂ©tecte un fonctionnement anormal, je passe alors du mode automatique au mode manuel. Les panneaux du systĂšme d’entrĂ©e d’air des rĂ©acteurs du SR-71 s’étaient placĂ©s automatiquement dans une configuration permettant de dĂ©cĂ©lĂ©rer la vitesse du flux d’air supersonique aspirĂ© Ă  une vitesse subsonique au contact des parties avant des turbines du rĂ©acteur. Ceci se faisait par un mouvement combinĂ© vers l’arriĂšre de la premiĂšre turbine et par un changement de la configuration des panneaux dĂ©flecteurs de l’avant du rĂ©acteur.

"Normalement" (mais y-a-t-il jamais quelque chose de "normal" dans un vol d’essai ?) ces deux actions s’effectuent automatiquement et progressivement en fonction de la valeur des Mach, de sorte que l’onde de choc supersonique (lĂ  oĂč le flux d’air passe subitement Ă  la vitesse subsonique) Ă  l’intĂ©rieur du rĂ©acteur soit toujours positionnĂ©e avant les turbines pour des performances optimales du rĂ©acteur. Si le timing de ces deux mouvements n’est pas trĂšs prĂ©cis, des perturbations de l’écoulement de l’air dans l’entrĂ©e du rĂ©acteur peuvent alors aboutir Ă  repousser l’onde de choc vers l’avant de l’entrĂ©e d’air du rĂ©acteur. Ce phĂ©nomĂšne rĂ©sulte alors dans le dĂ©veloppement d’un bang supersonique directement dans l’entrĂ©e d’air du rĂ©acteur, ce qu’on appelle un inlet unstart.

Et c’est bien entendu trĂšs dangereux, la poussĂ©e du rĂ©acteur atteint est alors instantanĂ©ment perdue, une sĂ©rie de bangs trĂšs violents a lieu, et l’appareil se met Ă  tanguer trĂšs violemment sur son axe vertical 
 un peu comme un train qui dĂ©raille et dans lequel certains wagons vont Ă  droite des rails et d’autres Ă  gauche!

Les unstarts n’étaient pas si rares Ă  ce stade du dĂ©veloppement du SR-71 et Ă  l'Ă©poque du tout-analogique. Mais, d’habitude, les systĂšmes de volets Ă  l’intĂ©rieur du rĂ©acteur remodelaient immĂ©diatement le flux d’air en replaçant l’onde de choc correctement pour remettre le rĂ©acteur en fonctionnement normal.

Seulement, voilĂ  
 quand cet inlet unstart eut lieu, j’avais entrepris un virage Ă  droite avec une inclinaison de mon avion Ă  prĂšs de 35°. Dans cette configuration de vol, l’arrĂȘt brutal de la poussĂ©e sur le rĂ©acteur droit eut comme consĂ©quence de forcer encore plus l’inclinaison Ă  droite tout en relevant son nez. Ma rĂ©action instinctive immĂ©diate fut de mouliner du manche pour le pousser le plus possible Ă  gauche et en avant que je pouvais (ou plutĂŽt qu’il voulait bien). Aucune rĂ©ponse sur le vol 
 Rien, malgrĂ© tous mes efforts ! Tout de suite je compris que nous Ă©tions trĂšs trĂšs mal  (en anglais: I instantly knew we were in for a wild ride). Ma rĂ©action fut alors de dire Ă  mon coĂ©quipier, Jim, ce qui se passait et que nous devions rester dans l’avion jusqu’à ce que je puisse atteindre une altitude plus basse et une vitesse plus faible. Au mĂȘme moment, je pensais que nos chances de survivre Ă  une Ă©jection Ă  Mach 3.18 et Ă  78 000 pieds Ă©taient quasi-nulles. Au moment oĂč je commençais Ă  parler Ă  Jim, les G augmentĂšrent tellement subitement que ce que je prononçais dans le micro Ă©tait plus un gargouillis que des paroles inintelligibles, ce que confirma l’enregistreur de la boĂźte noire quand on le retrouva.

A cette mĂȘme seconde, les effets cumulĂ©s des mauvais fonctionnements des diffĂ©rents systĂšmes s’enchaĂźnant, de la vitesse supersonique, de la trĂšs haute altitude, et d’autres facteurs imposĂšrent brutalement Ă  la structure de l’avion des forces excĂ©dant de trĂšs loin ce qu’elle pouvait encaisser et empĂȘchant de plus en plus les systĂšmes automatiques de rĂ©cupĂ©rer le contrĂŽle sur le vol. Tout autour de moi se mit Ă  se disloquer lentement, au sens propre. J’appris plus tard qu’il n’y eut pas plus de 2-3 secondes entre le dĂ©but de l’incident et sa consĂ©quence catastrophique. Mais pas pour moi, tout Ă©tait ralenti, j’essayais encore de communiquer avec Jim quand tout devint noir ; sous l’effet des G en continuelle hausse, je m’évanouis.

C’est Ă  ce point que le SR-71 se dĂ©sintĂ©gra. Moi, j’étais inconscient. Quand je commençais Ă  Ă©merger, je me souviens avoir pensĂ© que je faisais un mauvais rĂȘve. Je songeais que peut-ĂȘtre j’allais bientĂŽt me rĂ©veiller et Ă©chapper Ă  ce foutoir. Mais, au fur et Ă  mesure que la conscience revenait, je rĂ©alisais que ce n’était pas un rĂȘve mais la rĂ©alitĂ© ! Et alors je fus trĂšs troublĂ©, normalement JE NE POUVAIS PAS AVOIR SURVECU Ă  ce qui s’était passĂ© : la dislocation en vol d’un avion Ă  78 000 pieds et Ă  Mach 3.18 


La pensĂ©e qui s’imposa alors avec force : j’étais mort ! Je me sentis tout Ă  coup mieux, mĂȘme un petit peu euphorique : la mort n’était pas si mal que ça aprĂšs tout. Quand la conscience prit enfin le dessus sur les brumes de l’évanouissement, je me rendis compte que je n’étais pas mort mais bien vivant 
 sauf qu’il n’y avait plus d’avion autour de moi. Je me demandais comment c’était possible 
 puisque je me souvenais trĂšs bien ne pas avoir tirĂ© sur la poignĂ©e d’éjection !  Le son de l’air sur ma combinaison et le bruit d’objets claquant au vent tout prĂšs de moi me firent prendre conscience que je chutais. La visiĂšre de ma combinaison de vol Ă©tait recouverte d’un voile au travers duquel je distinguais trĂšs mal 
 je compris qu’elle avait gelĂ© et que je voyais Ă  travers une croĂ»te de glace qui s’était formĂ©e Ă  sa surface !

Je compris aussi que ma combinaison pressurisĂ©e avait tenu le coup et s’était automatiquement mise en surpression, la bouteille d’oxygĂšne de mon kit de survie avait donc bien fonctionnĂ©. Cette bouteille me fournissait l’oxygĂšne que je respirais mais aussi assurait la pressurisation de ma combinaison ce qui avait empĂȘchĂ© mon sang de bouillir du fait de la haute altitude oĂč l’accident avait eu lieu. Ce que je ne compris pas Ă  ce moment, c’est qu’en plus de tout ça, ma combinaison avait attĂ©nuĂ© le choc des G et des mouvements violents que mon corps avait subi lors de la dĂ©sintĂ©gration de l’avion. En fait, cette combinaison spĂ©ciale Ă©tait une vraie capsule de survie.

Mon principal souci Ă©tait alors de stabiliser ma chute. La densitĂ© de l’air aux hautes altitudes est insuffisante pour attĂ©nuer les mouvements incontrĂŽlĂ©s du corps en chute libre, mouvements qui peuvent devenir tellement violents que de graves fractures peuvent survenir trĂšs vite. Pour cette raison, le systĂšme de parachute de l’équipage des SR-71 intĂ©grait deux parachutes, un premier parachute de petite taille se dĂ©ployait en premier juste la sĂ©paration du membre d’équipage de son siĂšge aprĂšs qu’il se soit Ă©jectĂ©. Ce premier parachute stabilisait le corps afin d’empĂȘcher les mouvements de roulis de devenir trop brutaux. Mais comme je n’avais pas volontairement agis sur la poignĂ©e d’éjection, et pensant que la survenue correcte des Ă©vĂ©nements automatiques de contrĂŽle de la chute devait nĂ©cessairement arriver dans une sĂ©quence correcte commençant obligatoirement par « tirer sur la poignĂ©e d’éjection », je me disais que le petit parachute ne s’était probablement pas dĂ©ployĂ© 
 d’oĂč mon angoisse.

Cependant, au bout d’un temps trĂšs court je devais me rendre Ă  l’évidence, je chutais verticalement et sans mouvements anormaux de roulis. Le petit parachute s’était donc bien dĂ©ployĂ© automatiquement et faisait son boulot. Mais, qu’allait faire mon parachute principal? Il Ă©tait conçu pour se dĂ©ployer automatiquement Ă  une altitude de 15 000 pieds. A nouveau l’angoisse me prit car allait-il se dĂ©ployer ou pas puisque n’ayant pas tirĂ© sur la poignĂ©e d’éjection je n’avais pas l’assurance que l’automatisme Ă©tait enclenchĂ©!

Ne voyant rien ou presque Ă  travers ma visiĂšre, Ă  cause de la glace qui la recouvrait, je ne pouvais pas estimer mon altitude de mĂȘme que je n’avais aucune idĂ©e du temps pendant lequel j’étais restĂ© inconscient. Quelle pouvait bien ĂȘtre mon altitude ? Je tentais alors d’atteindre la poignĂ©e de dĂ©ploiement du parachute qui Ă©tait quelque part sur ma combinaison 
 mais mes mains frigorifiĂ©es et ma combinaison gonflĂ©e Ă  bloc m’empĂȘchĂšrent d’explorer bien loin, j’abandonnais cette tentative. Alors je dĂ©cidais d’ouvrir ma visiĂšre, et au moment oĂč j’allais le faire, je sentis la secousse d’ouverture du parachute principal. Il s’était bien ouvert automatiquement aussi. Je remerciais alors mentalement les gars du dĂ©veloppement qui n’avait pas mis « trop » de contraintes sur les automatismes de sĂ©curitĂ©.

Ayant atteint ma visiĂšre, je constatais alors que son systĂšme externe Ă©tait cassĂ© 
 je devais pour la maintenir ouverte la tenir en permanence relevĂ©e sinon elle coulissait et revenait en position me cachant alors la vue. En la maintenant relevĂ©e, je vis un magnifique ciel d’hiver bien clair avec une visibilitĂ© illimitĂ©e. A peu prĂšs Ă  un quart de mile, je vis le parachute de Jim lui aussi dĂ©ployĂ©, ce qui me rassura fortement sur mon copain. Je pensais vraiment que personne ne pouvait survivre Ă  une dĂ©sintĂ©gration en plein vol d’un SR-71, aussi de voir le parachute de Jim me mit le moral au zĂ©nith.

En dessous, je vis un  sinistre panache de fumĂ©e s’élever au-dessus de la terre, lĂ  oĂč notre avion s’était Ă©crasĂ© Ă  quelques miles. Le terrain sur lequel nous descendions, Jim et moi, Ă©tait plutĂŽt dĂ©solĂ© et n’apparaissait pas trĂšs amical. Un haut plateau dĂ©sertique, des endroits enneigĂ©s ici et lĂ  et aucune habitation.

Je tentais alors d’atteindre les poignĂ©es de contrĂŽle de mon parachute pour me retourner et voir ce qu’il y avait derriĂšre. Mais avec une main maintenant la visiĂšre, et les deux mains totalement frigorifiĂ©es, je ne pouvais pas manipuler correctement ces poignĂ©es et je ne rĂ©ussis pas Ă  me retourner. Tout ce que je savais, c’est qu’avant de se dĂ©sintĂ©grer, j’avais entamĂ© un virage au-dessus du point oĂč les trois Ă©tats du Nouveau Mexique, du Colorado et du Texas se touchent. Le rayon de virage Ă  haute vitesse du SR-71 Ă©tant d’environ 100 nautiques, je ne pouvais mĂȘme pas calculer quel Ă©tait l’Etat en dessous de nous. En regardant ma montre, je vis qu’il Ă©tait dĂ©jĂ  15 h, nous allions passer toute la nuit en bas c’était certain.

Vers 300 pieds, je relargais mon kit de survie pour qu’il se dĂ©tache et se mettent Ă  pendre au bout d’une longue laniĂšre, loin de moi. Ceci avait pour but d’éloigner cet  Ă©quipement parce qu’au cas oĂč on atterrissait avec cet Ă©quipement trĂšs lourd et massif encore sur son derriĂšre (en français dans le texte : I wouldn't land with it attached to my derriere), on pouvait se blesser gravement voire mĂȘme se casser une jambe! Puis je me remĂ©morais alors tout ce que ce kit contenait ainsi que les techniques de survie que j’avais apprises Ă  l’entraĂźnement.

Regardant Ă  mes pieds, je vis juste en dessous un gros animal, une antilope sans doute, je descendais droit dessus 
 Apparemment, l’animal fut tout aussi surpris que moi car levant les yeux sur moi fonçant sur lui, il dĂ©tala aussitĂŽt.

Mon tout premier saut en parachute se termina plutĂŽt bien. Mes pieds touchĂšrent le sol doucement, et, coup de chance, il n’y avait ni rochers, ni antilopes, ni serpent Ă  sonnette, ni cactus lĂ  oĂč je m’affalais au sol. Mon parachute claquant au vent, qui soufflait fort, je me dĂ©battais au sol pour tenter, avec la main qui ne tenait pas la visiĂšre gelĂ©e, de le retenir. « Puis-je vous aider ? » entendis-je. AĂŻe aĂŻe, est-ce je commençais Ă  avoir des hallucinations, Ă  entendre une voix en plein dĂ©sert ? Soudain, une ombre se matĂ©rialisa devant moi avec un magnifique chapeau de cow-boy sur la tĂȘte. Me relevant un peu, je vis aussi un petit hĂ©licoptĂšre posĂ© Ă  une courte distance. Je me dis que si j’avais Ă©tĂ© Ă  la base Edwards pour un exercice du mĂȘme genre en sautant au-dessus du Lac Rogers, les gars du secours ne seraient jamais arrivĂ©s aussi vite que ce cow-boy !

Ce cow-boy Ă©tait Monsieur Albert Mitchell, Jr., le propriĂ©taire du ranch du nord-est du Nouveau Mexique sur lequel je venais juste de poser le pied. Sa maison n’était qu’à 1 mile Âœ d’ici et il possĂ©dait ce petit hĂ©licoptĂšre Hughes Ă  deux places que je voyais. Encore sous le coup de la surprise de le voir si vite, je lui dis que j’avais un souci avec mon parachute. Il s’éloigna, plia grossiĂšrement la voile et la mis sous quelques pierres. Revenu vers moi, il me dit qu’il avait vu les deux parachutes dĂ©ployĂ©s trĂšs haut dans le ciel et qu’il avait tout de suite prĂ©venu par radio (dans l’ordre) la police du Nouveau Mexique, l’US Air Force, et le plus proche hĂŽpital.

Me dĂ©barrassant de mon harnais, je me retournai (enfin !) et je compris d’oĂč venaient les bruits de claquements au vent que j’avais entendu dĂšs que j’avais repris connaissance lĂ -haut. Ma ceinture de sĂ©curitĂ© ainsi que des bouts lacĂ©rĂ©s de tissus de mon siĂšge Ă©taient encore attachĂ©s Ă  ma combinaison.

Des morceaux de ma ceinture ventrale pendaient de mes hanches, lĂ  oĂč les systĂšmes mĂ©talliques de rĂ©glage l’avaient coupĂ©e net. Des morceaux de mon harnais de sĂ©curitĂ© ainsi que des morceaux du siĂšge pendaient de la mĂȘme façon dans mon dos. Et je compris alors que le siĂšge Ă©jectable n’avait JAMAIS quittĂ© l’avion ! Des forces incroyables m’avaient littĂ©ralement arrachĂ© du siĂšge avec ma ceinture et mon harnais encore fixĂ©s Ă  ma combinaison.

Je vis aussi que l’une des deux lignes qui fournissait de l’oxygĂšne Ă  ma combinaison Ă©tait en miettes, l’autre Ă©tait intacte mais pas mal abĂźmĂ©e. SI cette deuxiĂšme ligne s’était rompue, alors je n’aurais pas eu de pressurisation de ma combinaison ni d’oxygĂšne Ă  respirer. C’est Ă  ce moment que je compris vraiment quel degrĂ© de protection une combinaison de pressurisation peut apporter.

Ce qui me laissa sans voix pendant un moment, c’est de considĂ©rer que des forces capables de dĂ©sintĂ©grer un avion, de casser net les courroies en nylon renforcĂ© des ceintures et harnais de sĂ©curitĂ©, ne m’avaient infligĂ© que quelques bleus et un petit dĂ©but de torticolis. Encore une fois, je remerciais mentalement les concepteurs de cette petite capsule de survie portative qu’est une combinaison.

A ce stade, Mitchell me tira de ma rĂȘverie en disant qu’il allait voir mon coĂ©quipier qui avait atterri un peu plus loin. Dix minutes aprĂšs, il posait son petit hĂ©licoptĂšre et m’annonça une bien triste nouvelle, mon pote Jim Ă©tait mort. Apparemment, il avait eu le cou brisĂ© lors de la dĂ©sintĂ©gration de l’avion, ce qui l’avait tuĂ© net.

Il me dit ensuite que l’un de ses cow-boys allait venir et veiller le corps de mon coĂ©quipier en attendant que les autoritĂ©s arrivent. Je demandais Ă  aller voir Jim, je constatais alors que plus rien n’était nĂ©cessaire pour lui et je dis Ă  Mitchell qu’il pouvait me conduire Ă  l’hĂŽpital de Tucumcari, Ă  environ 60 miles au Sud.

Pour tout dire, je me souviendrai longtemps de ce petit vol en hĂ©licoptĂšre ! Je connais mal ces engins, mais je connais trĂšs bien les « lignes rouges » 
 et Mitchell se fit un malin plaisir Ă  maintenir sa vitesse de vol bien au-delĂ  de la « ligne rouge » pendant tout le vol. Le petit hĂ©licoptĂšre vibrait de partout et me secouait bien plus qu’il n’aurait dĂ». Je dis alors au cow-boy qui pilotait que : OK je vais bien, pas la peine de vous presser ! Ce Ă  quoi il rĂ©pondit que, certainement pas, le personnel de l’hĂŽpital nous attendait et il fallait donc y aller le plsu vite possible !  Alors je me dis qu’il serait vraiment ironique que je meurs Ă  ce moment-lĂ  aprĂšs avoir survĂ©cu Ă  un premier dĂ©sastre aĂ©rien !

A mon grand Ă©tonnement, nous arrivĂąmes sains et saufs –et trĂšs vite- Ă  l’hĂŽpital. Une fois dans les locaux, je contactais le bureau des essais en vol de Lockheed Ă  Edwards. L’équipe lĂ -bas savait dĂ©jĂ  pour la catastrophe ; ils avaient brutalement perdu le contact radio et radar, et reçu un avis de la chute d’un avion au mĂȘme endroit. Sachant qu’elles Ă©taient nos conditions de vol au moment de l’accident, ils s’attendaient Ă  n‘avoir aucun survivant. PassĂ© leur grande joie de m’avoir vivant, je leur expliquais ce qui s’était passĂ© exactement juste avant l’accident.

Le lendemain, aprĂšs avoir quittĂ© l’hĂŽpital, j’étais assis dans le simulateur de vol du SR-71 Ă  la base aĂ©rienne de Beale en Californie. On entra les conditions de vols et de panne et le rĂ©sultat fut 
 identique. Des mesures furent immĂ©diatement prises pour limiter et prĂ©venir la survenue du mĂȘme genre d’accident sur la flotte des SR-71. Le centre de gravitĂ© des Blackbird fut ramenĂ© lĂ  oĂč il Ă©tait au dĂ©but, vers l’avant de l’avion. Et le problĂšme de la traĂźnĂ©e fut dĂ©sormais Ă©tudiĂ© par des moyens aĂ©rodynamiques au sol. Le systĂšme de contrĂŽle d’entrĂ©e du flux d’air fut amĂ©liorĂ©, et un systĂšme digital automatique fut dĂ©veloppĂ© (nous Ă©tions en 1966 !!). Les “ inlet unstart » devinrent trĂšs rares !

L’enquĂȘte accident dĂ©montra que notre avion s’était d’abord brisĂ© en deux juste derriĂšre le cockpit arriĂšre (lĂ  oĂč Ă©tait assis l’ingĂ©nieur de vol), ce morceau de l’avion s’était Ă©crasĂ© Ă  10 miles de l’épave principale. Cette Ă©pave principale Ă©tait en fait une collection de menus morceaux rĂ©partis dans un rectangle de 15 miles de long et de 10 miles de largeur. Ce qui nous avait arrachĂ©s trĂšs brutalement Ă  nos siĂšges, c’était une combinaison ahurissante de G Ă©levĂ©s Ă©voluant trĂšs brutalement du positif au nĂ©gatif. La seule explication qui a Ă©tĂ© envisagĂ©e pour expliquer le fait que je me sois tirĂ© vivant et sans aucune blessure d’un tel accident est 
 ma bonne Ă©toile.

Deux semaines plus tard, je me rasseyais aux commandes d’un SR-71 flambant neuf qui venait juste de sortir de la chaĂźne de montage de Palmdale. C’était mon premier vol aprĂšs l’accident. Sans doute, l’ingĂ©nieur d’essai assis derriĂšre moi devait-il ĂȘtre un peu angoissĂ© sur la confiance que j’avais en moi et sur mon Ă©tat d’esprit. En effet, Ă  peine avions-nous quittĂ© la piste avec la pleine poussĂ©e, que j’entendis sa vois trĂšs anxieuse hurler dans mes Ă©couteurs : « Bill, Bill, tu es lĂ  ???????? ». « Bien entendu que je suis lĂ , George ! Qu’est ce qui se passe ? ». “Ah Dieu merci! J’ai cru que tu venais de t’éjecter!!!!!!!” Le cockpit arriĂšre du SR-71 n’avait presqu’aucune ouverture sur l’extĂ©rieur, juste un tout petit hublot de chaque cĂŽtĂ©, et Georges ne pouvait pas me voir. Une grosse lumiĂšre rouge s’était allumĂ©e sur son panneau d’alarme au moment mĂȘme oĂč l’avion dĂ©collait avec comme mention : « Ejection du pilote ». Heureusement, la cause de cette alarme est que j’avais mal positionnĂ© la commande de mon micro, pas que je m’étais Ă©jectĂ© !

Impressionnant, non ?

Bons vols
Philippe


ouaf ouaf ! bon toutou !!

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#2 [↑][↓] 19-04-2011 15:34:51

antoine
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

salut,

Merci encore pour cette traduction.
Quand on y pense, les premiÚres lignes sont déjà hallucinantes :

accélérant progressivement jusque vers Mach 3.2 tout en grimpant à 78 000 pieds

.

Son premier saut en parachute, départ Mach 3.12 / 78000 ft.

Le temps de se poser, un hélico déjà la ...

Dommage pour son méca nav...

Et encore merci Ă  toi pour la traduction !


A+, Antoine
Mon blog : http://blog.arogues.org

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#3 [↑][↓] 19-04-2011 16:05:38

BERDE
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Salut Philippe !


Merci pour ce partage et cette traduction .

C'est un récit impressionnant à tout point de vue ; c'est incroyable que ce gars s'en soit sorti comme çà !


Bernard . smile


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#4 [↑][↓] 26-04-2011 21:17:09

Lao Tseu
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Salut, juste pour te dire que j'adore lire les récits de vol de cet avion de légende et je te remercie énormément pour les partager!
C'est drÎlement impressionnant à lire en tout cas, si on en avait fait un film sans que ce soit réellement arrivé j'aurais dis que le scénario était vraiment peu crédible, mais là ça fait froid dans le dos...


Lao Tseu l'a dit, il faut trouver la voie!

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#5 [↑][↓] 26-04-2011 21:57:54

le pilote breton
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Pareil pour moi!
C'est le deuxiĂšme rĂ©cit du genre que tu partage en peu de temps, Ă  chaque fois je les lits avant d'aller de me coucher (sans le faire exprĂšs), et ça me fait rĂȘver avant de m'endormir! Avant je ne intĂ©ressait pas trop au BlackBird mais maintenant je trouve que c'est un avion exceptionnel et unique en son genre!
Je suis vraiment passionné par ces histoires, elles sont vraiment super, merci Philouplaine de les avoir partagé et (surtout!) traduit!
Si t'en a d'autres, n'hésite pas à les poster! wink


le Concorde volera toujours dans nos pensées.....

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#6 [↑][↓] 26-04-2011 22:15:14

philouplaine
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Bonsoir les zamis!

Merci beaucoup de vos encouragements bien sympas LaoTseu (le chemin de la sagesse est escarpĂ© dit le sage ... sauf Ă  85000 pieds semble-t-il  oĂč il devient carĂ©ment casse-gueule!) et le pilote breton (vive Breizh !!!!!!!) ... Merci encore Ă  vous tous. DĂšs que mon ami amĂ©ricain m'envoie un autre texte, je le traduis et zouuuuuuuuuu il sera postĂ© sur le forum, c'est certain. Mais ces textes, comme vous vous en doutez, sont rares. Tout comme ce magnifique avion magique!

Pour un film ... c'ets vrai que ce qui est arrivĂ© Ă  ce pilote est assez extraordinaire. Mais rappelez-vous tout de mĂȘme que le gars est un chef-pilote d'essai => des nerfs TRES solides !!!!!!! ça aide!!

Bons vols
Philippe


ouaf ouaf ! bon toutou !!

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#7 [↑][↓] 27-04-2011 18:42:19

le pilote breton
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

philouplaine a Ă©crit :

des nerfs TRES solides !!!!!!!

Plus solide que les ceintures du siĂšge Ă©jectable du SR-71 apparemment! laugh

DerniĂšre modification par le pilote breton (27-04-2011 18:43:01)


le Concorde volera toujours dans nos pensées.....

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#8 [↑][↓] 27-04-2011 19:31:04

SeaFurry
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Fabuleux ce récit, comme le premier ! Il devrait y'avoir une compilation de tout ces témoignages sous formes de livre, je l'achÚterais sans problÚmes smile

Par contre, j'avais déjà lu ce récit la, je serais incapable de me rappeler ou mais un mec qui s'éjecte à 78 000 Ft, qui est récupéré par un Cowboy en hélicoptÚre et qui fait allumé le bouton " éjection " lors de son autre vol, je m'en rappelais trÚs bien solv_gif

Il n'empĂȘche que ce fĂ»t un plaisir de le relire, merci pour la publication et la traduction smile


Grégoire.

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#9 [↑][↓] 28-04-2011 17:33:40

thrawn
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Merci pour ce récit qui me rappelle une autre tragédie, celle de la navette spatiale COLUMBIA qui s'est désintégrée également à des vitesses supersoniques et à trÚs haute altitude.

Ca me donne envie de fouiller du coté des combinaisons de vol car celle du pilote de SR71 lui à sauvé la vie mais celle des astronautes clairement non.

a voir.


logPO.jpg10235Thrawn.jpg

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#10 [↑][↓] 28-04-2011 18:18:47

filipo
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Bonsoir philouplaine,

j'avais mis ton récit de coté, et aprÚs l'avoir lu y'a un instant, j'ai été interpellé par cette histoire yikes

Merci pour ton travail de traduction et du partage,

Bons Vols

FIL.

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#11 [↑][↓] 29-04-2011 07:14:35

antoine
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

thrawn a Ă©crit :

Merci pour ce récit qui me rappelle une autre tragédie, celle de la navette spatiale COLUMBIA qui s'est désintégrée également à des vitesses supersoniques et à trÚs haute altitude.

Ca me donne envie de fouiller du coté des combinaisons de vol car celle du pilote de SR71 lui à sauvé la vie mais celle des astronautes clairement non.

a voir.

Les puissances et vitesses mises en jeu ne sont pas les memes (et encore moins les altitudes). Columbia a "exploqé" à prÚs de mach 20 et 70 km d'altitude ...
De plus, je ne pense pas que les astronautes aient des parachutes ...


A+, Antoine
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#12 [↑][↓] 29-04-2011 09:07:53

thrawn
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Si, il ont des parachutes mais ils ne peuvent s'en servir qu'a des vitesses subsoniques et Ă  basse altitude avec un systĂšme d'Ă©jection par la porte laterale.
Info trouvée sur le Columbia accident investigation board.


logPO.jpg10235Thrawn.jpg

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#13 [↑][↓] 29-04-2011 09:53:13

Bee Gee
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Columbia n'a pas explosé mais s'est desintégré dans les hautes couches. La cause est un un trou dans le bord d'attaque de la voilure lié à la perte de morceaux de mousse de protection du réservoir principal lors du lancement. Le problÚme était connu mais a été négligé par les instances de la NASA. L'équipage n'avait strictement aucune chance de survie


"On n'est pas des ... quand mĂȘme !" Serge Papagalli,

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#14 [↑][↓] 29-04-2011 10:49:20

lenflure
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

philouplaine a Ă©crit :

Impressionnant, non ?

C'est rien de le dire !.

Des récits comme ça j'en redemande.

En plus, c'est bien traduit (quel boulot !) et sans faute.

Merci infiniment, Philippe.


ou pas !...

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#15 [↑][↓] 30-04-2011 13:07:39

oualigator
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

youuuhh, ça me laisse sur le cul ce récit. C'est vraiment impressionnant. Il aurait pu aller jouer au loto aprÚs son éjection.
Merci pour la traduction wink
Quand on pense aux chiffres donnés, c'est énorme Mach 3.20 et FL780. Et encore je pense que si on avait les données des G, ça ferait froid dans le dos.
Dire que 2 semaines aprĂšs il a repris les essais, mĂȘme pas peur le mec. Je me souviens que Pete Mitchell avait eu plus de mal lol!!!!


Mes vidéos : http://www.dailymotion.com/FAF013-ouligator
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#16 [↑][↓] 30-04-2011 14:11:28

lenflure
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

oualigator a Ă©crit :

Pete Mitchell avait eu plus de mal lol!!!!

C'est qui ça "Pete Mitchell", ouali ?


ou pas !...

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#17 [↑][↓] 30-04-2011 16:12:31

Jolk
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Pete Mitchell => top gun =>  goose :) si je ne m'abuse

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#18 [↑][↓] 30-04-2011 20:08:44

SeaFurry
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

Bah le pauvre Goose il s'est mangé la verriÚre aussi ... =/


Grégoire.

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#19 [↑][↓] 30-04-2011 20:48:12

oualigator
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Re : [RĂ©el] DĂ©sintĂ©gration en vol Ă  Mach 3.18 d’un SR-71 Blackbird

LTT pete mitchell => maverick
Goose c'est son nav'
Mais on s'Ă©carte du sujet original wink


Mes vidéos : http://www.dailymotion.com/FAF013-ouligator
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